C’est Milan Kundera qui est arrivé le premier, juste après Catherine Clément, dans le Café de Flore encore désert où les 12 garçons, avec leurs grands tabliers noirs traditionnels, attendaient derrière un sobre buffet chargé de vin et – anniversaire oblige – de champagne.
Il avait annoncé qu’il ne resterait qu’un quart d’heure et qu’il refusait les photographes. Pris par la conversation avec Yann Moix, la vedette de la revue et avec Philippe Sollers, son voisin de couverture blanche chez Gallimard, il est finalement resté deux heures et s’est laissé, de guerre lasse, mais avec amusement, prendre en photo.
Sont arrivées ensuite, presque ensemble, Jean-Claude Milner, Mazarine Pingeot ainsi que Christine Angot qui a signé une des contributions importantes du numéro anniversaire.
Marc Lambron et Nicole Wisniak se sont installés sur une des banquettes rouges pour observer le ballet des arrivants.
Idem pour le couple culte de la littérature française, Catherine Millet et Jacques Henric qui ont pris la même banquette, mais au premier, et n’en bougeront pas de la soirée.
Alexandre Adler, minci, et accompagné de sa femme, Blandine Barret-Kriegel, est également arrivé très tôt et, comme ils se sont connus à Normale Sup, Bernard-Henri Lévy et lui s’appellent « mon petit camarade » – à la façon de Sartre et de Nizan.
Sandrine Treiner, Martin Quenehen et Anaelle Lebovits, directrice du Diable probablement, parlent de Lacan avec Catherine Clément.
Sihem Habchi, Présidente de Ni Putes Ni Soumises, demande les dernières nouvelles de Sakineh à Armin Arefi qui lui dit l’urgence, et l’extrême difficulté, de trouver, en Iran, un nouvel avocat pour elle, son fils, et son ancien avocat emprisonné.
Bousculade à l’apparition de Roman Polanski, « coaché » par Danièle Thompson et Pascal Bruckner.
Il est très ému, Polanski, de voir enfin en chair et en os la compagnie de jeunes gens qui l’ont soutenu pendant le temps de son incarcération : d’abord, bien entendu, Yann Moix qui fut le premier, avec Lévy et Finkielkraut à prendre fait et cause pour lui et dont l’auteur du Pianiste confie qu’il a aimé La Meute ; mais aussi Maria de França qui a mené la bataille ; et puis, autour d’elle, Gilles Collard, Patrick Klugman, Raphaël Haddad, Albert Sebag, Guy Konopnicki, David Gakunzi, Patrick Mimouni et tous les autres – sans oublier notre webmaster, Patrick Fabre.
Affolement des photographes quand arrive Alain Delon, droit sorti de son « Guépard » et une moto l’attendant pour aller au Journal de 20h sur France 2. Conversation de Delon avec Angot, puis avec Eliette Abecassis et Laure Adler. Puis de Delon avec le Professeur de médecine Frédéric Saldmann dont l’épouse, tout de blanc vêtue, et très belle, se voit proposer un rôle par Luc Bondy dans sa prochaine pièce de théâtre.
Puis Bernard-Henri Lévy présente Delon à Jean-Baptiste Descroix-Vernier qui a quitté sa péniche d’Amsterdam pour l’occasion et dont nos lecteurs savent tout ce que lui doivent notre site ainsi que les combats que mène celui-ci.
« Tiens, tu es là, toi aussi, quelle joie! » a-t-il alors lancé à Xavier Niel, coincé dans le sas d’entrée du Flore avant que lui, Descroix-Vernier, ne le fasse entrer, au forceps, dans la grande salle du Flore déjà bondée. Avant cela, la belle Emilie Le Bon les a fait sortir sur le trottoir et a fait, avec son téléphone portable, la photo « historique », et unique, des deux rois français du net.
Il est 19h20. Jean-Claude Fasquelle a renoncé à entrer mais Nicky, sa femme, a fait une percée, emmenée par Denis Bourgeois et Cyrille Chevrillon. La blogosphère est dignement représentée par David Abiker, Emery Doligé, Jean-Baptiste Soufron. Miroslav, le maître des lieux, essaie encore, mais sans conviction, de driver ses serveurs qui tentent de circuler, tel des voltigeurs empêchés, avec leurs plateaux de verres de champagne,
Mais, coup de théâtre. On vient annoncer à Bernard-Henri Lévy l’arrivée de Simone Veil dont le monde politique murmure qu’elle sort de moins en moins mais qui est bel et bien là, heureuse, radieuse, accompagnée de son fils, l’avocat Jean Veil, et de son mari, Antoine. Elle évoque le lancement de la revue, il y a tout juste vingt ans, ici même, au Flore – est-ce que François Mitterrand n’était pas passé, à l’époque, à l’improviste ? Maria de França, notre rédactrice en chef, lui propose de lui descendre un exemplaire du numéro anniversaire, stocké au premier étage. L’ancienne présidente du Parlement européen, avec la courtoisie des très grandes dames, répond que non, elle préfère y monter elle-même et grimpe, comme une jeune fille, l’escalier en colimaçon trop étroit. Patrick Bruel la croise dans l’escalier et l’embrasse. Puis Jorge Semprun, arrivé avec Florence Malraux, échange quelques morts sur la nouvelle « crise de la conscience européenne ».
Le monde de l’édition arrive en force. L’équipe Grasset, d’abord, Elodie Deglaire, Antoine Boussin et Bruno Clerc en tête, sans qui le numéro (changement de format, papier spécial, photogravures diaboliques) ne serait jamais sorti. Olivier Nora devise avec l’autre Olivier (Orban). Manuel Carcassone et Christophe Bataille complotent avec Olivier Cohen qui est venu avec Geneviève Brisac et est sans doute (avec Laurent Dispot) le plus vieil ami de BHL puisqu’il l’a connu en hypokhâgne, à Louis-le-Grand. Caroline Fourest est avec Fred Vargas. Jean-Paul Enthoven avec Pascal Bruckner. Frank Nouchi, crinière de fauve et visage de boxeur, semble songeur. Justine Lévy chuchote quelque chose à Philippe Delaroche : Jean-Marc Roberts, l’éditeur de Justine, observe. Thierry Ardisson et Marc-Olivier Fogiel se réconcilient dans le froid du trottoir: bien obligés, car il y a la queue, pour entrer, jusqu’aux Deux Magots et au-delà – quelle hérésie !
Laurent Joffrin arrive avec son épouse, précédé de Éric Aeschimann et Marc Semo, et suivi du président de SOS Racisme Dominique Sopo et de son ex-président Malek Boutih.
Laurent Joffrin est directeur de Libération. Mais la vraie question qui, se pose, à cet instant, est : quel est le patron de presse qui manque dans le joyeux chaos qui commence de remonter, car il faut bien faire de la place, vers le premier étage ? Il y a là, en effet, Franz-Olivier Giesbert, le directeur du Point, qui est l’hebdo où officie BHL. Christophe Barbier, le directeur de l’Express, avec son éternelle écharpe rouge et, à son bras, une très jolie jeune fille. « Qui c’est », demande Richard Ripley ? Sa femme, répond Lévy. Voici Jean Daniel qui croise Jacques Julliard. Claude Perdriel qui vient de perdre Denis Olivennes mais qui semble plus jeune et gaillard que jamais. Jean Nouvel que Jacques Martinez a toujours soupçonné BHL, parce qu’il ne le voit jamais qu’à La Colombe d’Or, de prendre juste pour un bon copain de vacances. Là, Lévy se fâche : « arrête ! j’ai compris, à la fin, que le Prix Pritzker est le Prix Nobel des architectes !»
Il y a PPDA, venu avec son frère, le nouveau patron de France-Culture, Olivier Poivre d’Arvor, « le meilleur qu’on ait eu depuis très longtemps » souffle Philippe Starck au directeur de Critique, Philippe Roger, lui aussi vieux compagnon de Bernard-Henri Lévy.
Jean Lacouture, pape non des medias mais du rugby est arrivé très tôt mais reste très tard afin de trouver le moment de féliciter Lévy sur son dernier papier sur le rugby. Valérie Toranian est là, avec qui nous menons, ainsi qu’avec François Sergent de Libération, le combat pour Sakineh. Et aussi Etienne Mougeotte, le directeur du Figaro. Et l’AFP, venue en force, avec forces photographes, cameramen, etc. Coup de téléphone d’Arnaud Lagardère qui veut parler à Bernard-Henri Lévy car s’annulant à la dernière minute because, encore, affaire Olivennes mais que remplace le cogérant du groupe, Pierre Leroy qui passera la soirée à discuter archives littéraires en général, et IMEC en particulier, avec un Olivier Corpet très en verve. Mais Bernard-Henri Lévy a disparu. On le cherche. On ne le trouve pas. Normal. Il s’est planqué dans les cuisines pour discuter tranquille avec une très vieille copine, Claire Stamback, qu’il a connue à 18 ans, et qui était la meilleure amie de sa première épouse, Isabelle Doutreluigne, la maman de Justine.
Maurice Szafran, le directeur de Marianne, est là et bavarde avec Carole Bouquet et Marie Martinez. Jean-Luc Hess et Philippe Val arrivent en force mais doivent rester une demi-heure sur le trottoir, avec Paul Audi, Claude Askolovitch, Joseph Macé-Scaron, Abbas et Pauline Jaber, Guylaine Brousse dite Libellule, avant de pouvoir entrer. Idem pour Nicolas Demorand qui a commis l’erreur de sortir fumer une cigarette et ne peut plus rentrer, expliquant à son complice et ami Mathieu Tarot ainsi qu’à la compagne de celui-ci, Hélène Fillières, que la RDJ est en train de devenir une « AFP des droits de l’homme » – et que c’est bien.
Thierry Ardisson est toujours là, qui croise Catherine Barma.
De même qu’Olivier Jay, directeur du Journal du dimanche et qu’Eric Fottorino, le directeur du Monde, qui tente de faire un aparté avec Pierré et Xavier Niel, les deux nouveaux proprios du journal, mais on ne s’entend plus.
François Samuelson vient alerter BHL que Vincent Lindon est bloqué dehors et que les photographes lui foutent les boules. BHL sort, dans le froid, dépoitraillé, considérant, sans doute, que c’est la moindre des politesses compte tenu de la qualité de ses invités. Il fait bien car arrivent, sur ces entrefaites, Monique et Jack Lang qu’il fait entrer en jouant des coudes avec un art de rugbyman soft – n’est-ce pas, Jean Lacouture ? Puis Félicité Herzog et Serge Weinberg (émissaires de Laurent Fabius ?), talonnés par Jean-Pierre Marino qui est le médecin personnel de BHL. Puis, encore, Lionel Jospin et son épouse Sylviane Agacinski – profitant de la voie ouverte pour les premiers. Sylviane propose à Laurent-David Samama, Philippe Boggio et Pascal Bacqué un dossier spécial sur les divers aspects de la « marchandisation du corps ». Lionel crée un embouteillage dans l’escalier en discutant avec Patrick Mille qui lui explique qu’il a un poster de lui dans sa cuisine et que cela se verra dans l’adaptation de Mauvaise Fille qu’il prépare pour le cinéma.
Soudain, la machine s’emballe encore: une belle fille, Russe, droit sortie d’un roman de Pouchkine, bouscule le ministre Bruno Lemaire qui, d’instinct, cherche l’œil des caméras qui ne le regardent plus. Homero Machry s’esclaffe et demande le nom de la fille. Elena Simonova, répond la fille.
Une autre jolie fille s’approche de Kundera qui ne la reconnaît pas.
Umberto Eco roule comme un tonneau dans l’escalier où la huitième attachée de presse d’un hiérarque du P.A.F le prend pour un manga transalpin.
Un jeune écrivain plein d’avenir mord l’actrice qui le sépare d’un futur Nobel plein de passé.
Gabi Gleichman, arrivé de Stockholm pour l’occasion, et « conseiller de la direction » de la Revue, est très courtisé : ne dit-on pas qu’il rédige des « notices » ( ?), à ses heures perdues, pour le jury Nobel de littérature ?
Un dragueur, qui usurpe l’identité d’un Tycoon canadien, en profite pour obtenir le numéro de téléphone d’une fille qui, elle-même, prétend être la sœur jumelle de Julia Roberts.
Patrick Mille parle cinoche avec Xavier Beauvois, déjà sérieusement éméché.
Yamina Benguigui et Elsa Zylberstein, idem (cinoche, pas éméchées).
France Roque explique à Kristina Larsen, l’âme des Films du Lendemain, que c’est Lévy qui devrait remplacer Olivennes au Nouvel Obs.
Et ainsi de suite, à l’infini, tandis qu’un million de pixels fixent dix millions de regards, cent millions de sourires, autant de bisous, de paniques et d’extases qui, dès demain, seront « Wikileakées » par l’envoyé spécial de Julien Assange, lui-même présent – quoiqu’invisible. O Debord, ô Cioran, qu’en dîtes-vous ?
Nouvelle bousculade. C’est Simone Veil qui part, mais aussi Laurent Fabius qui arrive, suivi de François David et de François Henrot, l’autre très vieux copain de BHL, le plus vieux finalement, ils se sont connus enfants, ils ont été ensemble au Lycée Pasteur et Henrot est maintenant, avec David de Rothschild lui-même, le patron de la Banque Rothschild. Aparté de lui, Fabius, avec Lévy et Descroix-Vernier. Que peuvent-ils bien se dire se demandent David Kessler et Veronique Cayla, ex et future futurs remplaçants de Jérôme Clément à la tête d’ARTE ? Catherine Nay a son avis sur la question. Arielle Schwab, la directrice de l’UEJF, venu en force, en a un autre. Tilla Rudel a le sien. Mais voici Alain Sarde, qui salue Roman Polanski, et qui lance à la cantonade, plus sphinx que jamais, un sonore : « on a tout compris ».
Surgit François Bayrou, cornaqué par l’ancien journaliste Philippe Lapousterle : longs et mystérieux conciliabules avec Fred Vargas qui fait enfin la connaissance de Maria de França avec qui elle parle de ses innombrables voyages au Brésil et du soutien que la revue lui a apportée dans l’interminable affaire Battisti.
Marin de Viry et Sylvain Bourmeau se disent qu’ils seraient aussi bien là que, respectivement, à Ring et à Mediapart.
Le Professeur Baulieu, accompagné de Simone Harari, parle de ses recherches avec le Professeur Saldman puis avec Jean-Baptiste Descroix-Vernier : du sponsoring dans l’air ?
Antonin Lévy, le fils de Bernard-Henri Lévy, par ailleurs ami de Marin de Viry, arrive – en retard. Il bavarde avec sa sœur, Justine. Puis avec ses confrères Georges Kiejman, Hervé Témime, Olivier Cousi, Jean-Michel Darrois. Ainsi qu’avec Francis Spizner, l’avocat de la famille de Ilan Halimi, sous le charme de Christine Orban et Diane de Mac-Mahon. Est également là Thierry Lévy, vieux compagnon de son père – lequel prend le numéro de téléphone d’une jolie fille que Gilles Collard vient, sous un prétexte fallacieux, de lui mettre dans les bras.
La bousculade devient indescriptible. Françoise Bettencourt, la vraie, celle de « l’affaire Bettencourt » apparaît, flanquée de son mari, Jean-Pierre Meyers, mais, sous son bonnet, personne ne la reconnait, sauf peut-être Ariane Chemin qui a suivi l’affaire pour l’Obs. De toute façon les photographes ne peuvent plus travailler. Ils voudraient bien, mais ils ne peuvent plus. Pas assez de place. Pas assez de recul. Alexis Duclos, compagnon de Bosnie et autres barouds de BHL, finit par ranger son boitier et par évoquer avec Alexis Lacroix et Jackie Mamou, le patron de Urgence Darfour, le dernier voyage qu’il a fait avec Lévy et Hertzog, en 2007, dans le Darfour ravagé. Même chose pour Carole Mathieu et Thierry Humbert, les auteurs de Autopsie d’un massacre, qui avaient peut-être dans l’idée de faire des images mais qui ne sortent même pas leur matériel.
Ça tombe bien. Lévy prend la parole. Il raconte les combats de la revue, à commencer par celui pour la Bosnie auquel La Règle du Jeu première période, grâce, en particulier, à Gilles Hertzog, puis à Joëlle Habert qui fut, pendant les deux dernières années de la guerre, en 1994 et 1995, la rédactrice en chef de la revue, s’est tellement identifiée.
Il évoque pudiquement la bataille pour Polanski devant un Polanski ému qui confiera à Arielle Dombasle, après le discours, un sobre: « Bernard-Henri est devenu un vrai ami ». Il parle aussi du numéro-anniversaire coordonné par Donatien Grau. C’était une idée de Jacques Martinez, explique-t-il. Nous avons écrit une petite lettre à quelques uns des plus grands écrivains, plasticiens, musiciens, architectes du monde en leur posant juste une question: « notre revue a vingt ans; comment voyez-vous, non pas les vingt années écoulées (celles-là, nous les connaissons, puisque nous les avons en partie faites) mais les vingt prochaines ? ». D’où ce beau numéro où l’on retrouve, entre maints autres, et sous une couverture ornée d’une aquarelle de Martinez, Woody Allen, Michel Houellebecq, Christine Angot, Mehdi Belhaj Kacem, Daniel Buren, Patrice Chéreau, Pierre Guyotat, Jim Jarmush, Steven Klein, Jasper Morrisson, Manoel de Oliveira, Salman Rushdie, Bob Wilson.
Lévy évoque aussi les morts : Tadeusz Kantor, Susan Sontag et, bien sûr, Philippe Muray qui fut du premier Comité de rédaction la revue, à l’époque de la rue Madame, avant de s’éloigner sur la pointe des pieds.
Arrivée de Claude Lanzmann qui, sous l’œil ahuri de Claude Arnaud, Vincent Jaury, Atiq Rahimi et François Yon, semble se réconcilier avec Philippe Sollers avec lequel il est censé être brouillé depuis l’affaire Haenel.
Marjane Satrapi discute avec Xavier Beauvois qui est aussi venu pour retrouver ses camarades de tournage du Jour et la nuit, Jean-Pierre Kalfon, Karl Zéro, Dimitri De Clercq, Arielle Dombasle et, surtout, Alain Delon.
Charles Berling arrive avec Jean-Louis Martinelli: sortie de répétition.
Armin Arefi est sombre : Sakineh ?
Philippe Tesson cherche BHL.
BHL cherche Christian de Villeneuve et Sandrine Kiberlain.
Hippolyte Girardot, Bertrand Bonello et Alexandre Azoulay sont contents.
Anne Meaux a mal au dos mais, superbe, ne le dit à – presque – personne.
Florence Aebischer explique la « Fondation André Lévy » à Pierre Sainctelette, Alain Ferrari, Pierre Marquet, Valérie Solvit toute en chair et en buste – et Shlomo Malka qui ne pense qu’à sa bio de Derrida.
Yves Simon la joue : « je suis chez moi ».
Miroslav Siljegovic ne se sent plus chez lui, mais ça lui va.
Deux anciens présidents, ou quasi présidents, de France-Télévision sont là : Marc Tessier et Patrice Duhamel, que Bernard-Henri Lévy salue comme s’ils étaient toujours présidents.
Bertrand de Saint-Vincent est à l‘affût.
Michèle Cotta paraît rêveuse.
Nathalie Saint-Cricq s’amuse.
Dominique Isserman observe.
Jean-Pierre Mocky est dépassé par les événements mais, heureusement, une mannequine anglaise « venue de la part d’Olivier Zahm » lui fait la causette.
Serge et Beate Klarsfeld refont le monde – et l’histoire de l’Eglise catholique – avec Laurent Dispot et Stefano Montefiori.
Bernard Lavilliers s’emporte, pour Télé Saint-Germain, contre l’éternelle rengaine du « c’était mieux avant ». Regardez ce qui se passe ce soir, s’exclame-t-il ! Regardez ce succès de masse pour une petite revue d’intellos ! C’est la preuve que le cadavre de Sartre bouge encore.
Maurice Levy n’arrive pas à partir.
Bernard Kouchner n’arrive pas à entrer – Tilla Rudel insiste, mais il ne veut rien savoir et préfère repartir très vite.
Le pied de Jean-Paul Enthoven manque écraser celui d’une jeune fille, sans doute une amie de Justine Lévy – laquelle s’est fait voler son manteau.
Michael Levinas arrive.
Marisa Berenson s’en va.
Alain Delon a fini par sauter sur sa moto, direction France-Télévision.
Lou Doillon pointe son joli nez et s’enfuit.
Emmanuelle Mottaz et Arielle Dombasle échangent quelques secrets.
Vincent Daret et Elie Top n’en reviennent pas qu’on s’amuse autant au pays des intellos.
Nicole Garcia tombe dans les bras de Michel Favart avec qui elle a tourné, en compagnie du jeune Bernard-Henri Lévy, dans une adaptation d’Aurélien d’Aragon, il y a plus de trente ans.
Le patron du Canard enchaîné, Nicolas Brimo, a fini de boucler son journal et fait un saut.
Nouvel aparté de Laurent Fabius mais, cette fois, avec Pierre Bergé. Celui-ci serait-il en train de lâcher Ségolène Royal pour Fabius ? Un doute quand on voit arriver Aurélie Filipetti, plutôt ségoléniste. Mais de nouveau le soupçon quand Arnaud Montebourg faut son entrée et vient discuter avec son mentor Thierry Lévy.
Jacques de Gainsbourg est saoul.
Milan Kundera est toujours là.
Le musicien Charlie Clovis, à qui la Télé-Règle du Jeu demande pourquoi il est venu, répond : « je suis venu parler à Bernard-Henri Lévy du cas de Marny, qui est en prison en Martinique – c’est-à-dire, je vous le rappelle, en France – depuis 37 ans ».
Dany Cohn Bendit discute avec Romain Goupil : les jeunes de la revue (Collard, Samama, Haddad, Grau) les observent avec un mélange de respect et de curiosité. Quelqu’un demande : « pourquoi Ségolène n’est pas là ? ». Dany répond, sous le regard entendu de Jean-Pierre Elkabbach et de Catherine Robbe-Grillet : « demandez à BHL ! ». Puis les voilà partis, Dany et BH, dans une discussion savante sur les mérites comparés du foot et du rugby. « Je suis foot comme je suis Stone », dit Dany. « Et moi, rétorque BH, je suis rugby comme je suis PC et non Mac ». Eric Ghebali et l’ambassadeur Zimeray opinent. Laurence Roblin – qui s’occupe, avec l’Américaine Liliane Lazar, du site perso de BHL – approuve l’idée que Mac et PC sont comme deux religions rivales.
Au moment où Fabius – après une dernière conversation sur le trottoir, avec Hubert Védrine et Alain Frachon, à propos, justement, de l’affaire Wikileaks – s’éclipse, c’est Bertrand Delanoë qui se pointe, précédé de Patrick Klugman et suivi de Richard Prasquier. Il est là cinq minutes. Regrette de ne pas rester davantage. Mais c’est tellement important que des laboratoires d’idées comme celui-ci existent. Petite Règle du Jeu, la Mairie de Paris te salue !
Patrick Bouchitey plane.
Bertrand Burgalat médite.
Anne Fontaine et Philippe Carcassone s’amusent.
Higelin et Lévy se réconcilient : la dernière fois qu’ils se sont vus, c’était il y a quinze ans, rue Campagne Première, devant le restaurant Natacha, en face de là où habitèrent Nancy Cunard et Aragon – et ils se sont battus, comme deux voyous, sur le trottoir.
Jean Hatzfeld boit de l’eau.
Patrick Rambaud boit de tout.
Eric Dahan observe et se dit que le temps des « Nuits blanches » est moins passé qu’il ne le croyait.
Vincent Lindon, maintenant qu’il y a moins de photographes, peut revenir et raconte à François Samuelson sa première rencontre avec Levy sur un plateau de Jacques Chancel, il y a 25 ans: « ce qui m’a surpris, dit-il, c’est l’acuité, la pénétration de son regard ; je me suis senti scruté, transpercé – je me suis dit Merde ! ». Et Lévy d’enchainer : « tu avais quoi ? 25 ans ? eh bien tout était joué ; j’ai deviné, ce soir-là, le grand acteur que tu deviendrais ».
Arrive enfin le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui demande au directeur de la Revue de lui dédicacer un exemplaire du numéro anniversaire : on monte au premier ; on croise Fifi Chachnil et Virginie Tévenet ; un instant, dans la conversation entre les deux hommes, on croit capter le nom de Daniel Toscan du Plantier ; dans la dédicace, en revanche, on entend distinctement l’écho d’une querelle anciennes mais apparemment apaisée. Beauvois fait une imitation géniale du ministre devant un Patrick Mille qui apprécie en connaisseur. De toute façon, on danse maintenant. C’est Maria de França qui a donné le signal et toutes les filles de la revue s’y sont mises avec un DJ – Haythem Achour « Ogra » – qui y va à fond.
On n’a pas tous les jours vingt ans. Et peut-être est-ce quand même, après tout, le plus bel âge de la vie.
Les photos de la soirée. (c)Vincent Bitaud
Vilains ! Que de commentaires inspirées par la jalousie !! Reconnaissons une injustice flagrante: ils oublié d’inviter l’académicien Erik Orsenna !! C’est inadmissible. Tout un pan de la littérature manquait.
Ce name-dropping est formidable, mais il faudrait éviter d’inventer des amis imaginaires : qui diable est Jacques de Gainsbourg, par exemple ?
La seule référence que je trouve sur lui est dans cet article, où on ne lit que « Jacques de Gainsbourg est saoul. »
À part ça, superbe discussions.
Je crois qu’on a tous raté un truc là, pauvres lecteurs !
(Personnellement j’ai raté une occasion de passer les dix dernières minutes à faire quelque chose de plus intéressant que de lire des anecdotes inintéressantes.)
Ridicule, indécent, et, pour tout dire : laid.
Mélange répugnant de « people », de littérature en peau de lapin, de rebellion quatre étoiles.
Une incitation franche au mépris, voire, n’ayons pas peur des mots, à la haine.
Beurk ! À gerber !
La plupart des commentaires sont très négatifs, mais est-ce que ça ne vous fait pas plutôt plaisir ? En tiendrez-vous compte ? Ou vous contenterez-vous de ricaner du haut de vos suffisances ? Je ne connais pas votre revue et n’ai pas envie de la connaître. Commentateurs écoeurés, lisez plutôt Politis, et réjouissez-vous : Siné vient de gagner son procès contre Charlie Hebdo et Philippe Val. Une grande partie des soutiens de Val étaient présente à ce raout de bouffis. Ça, la gauche ? Rions pour ne pas avoir à en pleurer !
Combien de smicards?
Obligez tous ces gens à prendre le métro à 6h
Attention, au vu de telles inepties, ça gronde
mais pourvu que ce ne soit pas marine qui tire les marrons du feu
Bien que vu le temps de l’occupation en 39-45, tous ces beaux esprits n’auraient aucun mal à retourner leur veste
Tout ça c’est l’asparagus, où sont les roses ?
L’AFP des Droits de l’Homme a t’elle pensé à convier à sa petite sauterie le vieux sans-abri mendiant sur un matelas en mousse à deux pas du Flore ? Ou peut-être a t’on préfèré le faire évacuer, de peur que ces messieurs humanistes se sentent mal à l’aise, entre deux toasts à 9€/pc.
Vous voulez parler de Jean d’Ormesson? Il me semble que je ne l’ai pas croisé…
Lamentable spectacle de gens qui se prennent pour des intellectuels et qui ne sont en réalité que des parasites de la société .Ils n’impressionnent que les imbéciles et leur mafia fait vomir…J’ai au moins appris que Delon, Patrick et Olivier Poivre étaient des intellos:ça vaut son pesant de caviar…qu’il pourront déguster avec les courtisanes en quête d’aventure errant sur …le trottoir du Flore.Condoléances !
Merci de ne pas m’oublier en buvant trop de champagne.
Puissiez-vous rester au pouvoir longtemps, car on n’a pas le choix, ou c’est vous qui dirigez la France, ou c’est Staline (Mélenchon).
quand je lis ça, j’aime encore plus Perros.
Le site Asi avait pour son anniversaire organisé un pique nique ouvert à tous ses lecteur et abonnés, a contrario la rdj préfère organiser un grand raout mondain qui pourra lui permettre d’afficher à la face du monde à quel point il est respecté des gens « qui comptent », mais celà montre par contraste les aspirations élitistes et le mépris affiché pour le « petit peuple » anonyme dont on prétend défendre les droits mais qu’on regarde du haut de sa grandeur.
votre règle du jeu frise le ridicule et mériterait un retour de l’entarteur fou
…Puis Jorge Semprun, arrivé avec Florence Malraux, échange quelques morts sur la nouvelle « crise de la conscience européenne »…
no comment.
La présence de Milan Kundera à cette sauterie, c,est le summum de «La plaisanterie». N’est-il pas l’auteur de «L’insoutenable légèreté de l’être»?
Quand on lit ce texte après les mois de grogne sociale que l’on vient de vivre et qui ne sont pas finis, c’est très attristant! Vous pensez gagner à ce jeu? Même en faisant les règles, je ferais attention.
Le vide, le vide, le vide. Dieu merci, le ridicule ne tue plus, sinon les invités de La Regle Du Jeu et l’auteur de cet article seraient morts depuis bien longtemps.
Grotesque. Et effectivement, vulgarité satisfaite. Cet article est d’un pathétique. Le journaliste a-t-il été payé pour écrire ce torche-cul? La nullité de son travail est embarrassante pour ce journal, on croirait lire Jalouse!
Ah si j’ai vu Arielle!
Désolé!
Dany Cohn-Bendit « foot et Stones » ? Dans le contexte Sakineh, ça fait mal, ça, non ? Bravo en tout cas à la fine équipe de la Règle du jeu, qui vient de remporter haut la main l’Ignobel, toutes catégories confondues (fausse modestie, name-guanoing, je-pense-aux-maux-du-monde-mais-ça-m’empêche-pas-de-nocer-comme-un-fou etc.)
A la lecture de cet article, j’ai eu l’envie irrésistible de relire Jacques Prévert, et sa « Tentative de description d’un diner de tête à Paris-France »: l’original, paru en 1931 dans « Paroles », est bien meilleur que sa triste copie…
C’est bien vrai, c’est cela: le stupéfiant summum de la vulgarité satisfaite.
Ben ils sont où les noirs et les arabes de notre chantre du cosmopolitisme (chez les autres) ?
ouh comme c’est passionnant, ce récit de rien au pays de la vacuité ! Ils n’ont rien de mieux à faire, tous ces gens-qui-comptent, ces élus, ces meneurs d’opinion ?
dans le film de Renoir il y avait une partie de chasse…
Ce que ce papier décrit et ce qu’il respire n’est rien d’autre qu’une caricaturale manifestation de parisianisme ! On dirait un sketch des Guignols …
autant de ploucs concentrés, ça devait sentir fort…
Roman Polanski a proposé à Jacques Julliard de jouer dans une adaptation française de Pulp Fiction. Adaptation très libre puisque Julliard y désincarnerait le rôle de Bruce Willis en journaliste incorruptible, sorte de Erin Brockovitch du Journalisme 1.0. Patrick Bruel interpréterait Marcellus Wallace et serait finalement sauvé d’un cours d’histoire de la shoah de Robert Faurisson par Julliard. Ouf il allait apprendre quelque chose. Comme c’est, nous l’avons déjà dit, une adaptation très libre, Marcellus Wallace et Jacques « Eliot Ness » Julliard torturent Faurisson, classique, privation des sens, supplice de l’eau. Une fois notre cher historien mis aux oubliettes Wallace remercie Julliard mais n’oublie pas de se venger de l’édito libéral, au sens du 19 ième (Adam Smith), paru au Figaro et finit par trahir ce dernier en lui plantant un couteau suisse dans le dos. Morale : en général on s’en aperçoit avant le cours préparatoire, il est impossible de faire correspondre un truc rond dans un truc carré…..
La règle du jeu a l’air de plus en plus évidente…….
Je viens de lire ce très long « article » et j’ai un peu la nausée, c’est normal ?
[…] a convié la militante à la célébration huppée des vingt ans de sa revue confidentielle, « la Règle du jeu ». Caroline Fourest, qui se vante de combattre la coalition des pays musulmans au sein de l’ONU, est […]
Vous êtes Merveilleux…. FormidaAAAAAAAAAbles…. Tellement de Gôche… On sent que la pensée doit s’élever à des hauteurs inaccessibles quand on est entre soi comme ça… C’est tellement…. Les mots manquent devant tant de suffisance.
Je ne voudrais pas enfoncer le clou, mais le photographe nous propose 88 portraits d’hommes, contre 28 de femmes: elles n’étaient pas assez jolies? Je comprends qu’elles soient résolues à échanger des morts.
La caste des élites qui s’auto-congratule, se pâme, tourne sur elle-même donc en rond, spectacle risible s’il n’était pathétique…
Personne n’est dérangé que Semprun et Dame Malraux échangent des morts? Oh, les intellos, l’orthographe… Et il paraît que notre Ecole soigne ses élites: allez, encore un effort! Personne n’est dérangé par ce récit « Gala », ou même « Voici », tiens, qui laisse transparaître un point de vue sur les femmes pour le moins ringard? Elles causent, elles rêvent, elles sont jolies, elles tombent dans les bras… Honte!
Il y avait une forte densité de vanités au mètre carré, ce soir là au flore.
Vu de l’extérieur, vous avez vraiment l’air d’idiots suffisants, contents de se retrouver entre idiots suffisants.
Was für ein Haufen prätentiöser Wichtigtuer und komatöser Has-beens, die einem extremgeföhnten Oberdummdröhner die Stiefel lecken. Wenn das alles ist, was Frankreich an stubenreiner Intelligenzia aufzubieten hat, gute Nacht! Und dann dieser Text! Klingt wie abgeschrieben aus dem Tagebuch der pubertierenden Enkelin eines französischen Pressemagnaten. Mann, ist das alles peinlich.
Point de vue, images du monde pour le p’tit peuple
Vu de l’extérieur, ça fait très Proust, soirée chez les Guermantes, qui ne se rendent pas compte que le monde va vers 1914.
Polanski, Mittérrand, Cohn-Bendit …
C’est un club pour vieux pédophiles mondains ?
On est en droit de se poser la question… Ces pseudos bobos qui se gargarisent à coup de « cosmopolitisme » et de « diversité » me font bien rire. Ce sont les premiers à rester entre eux !
Je vous rappelle que Madame Sakineh n’a pas été condamnée pour adultère mais pour meurtre.
La lapidation n’est plus appliquée depuis de nombreuses années en Iran.
Vous comme ces personnes, êtes manipulés.
Ne venez donc pas vous plaindre quand vous vous en rendrez compte.
[…] name dropping. And people-line-up assumé dans ce qui est une des manifestations les plus sordides d’un entre-soi certes inévitables, mais […]
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.
Aller à : Navigation, rechercher
Pierre Just Marny né le 6 août 1943, à Fort-de-France, surnommé « la Panthère noire », est identifié en France, en 2010, comme le détenu, toujours en prison, qui a effectué la plus longue détention, 46 ans, dont plus de trente ans en unité psychiatrique. Dans ce record, il a pris la suite de Lucien Léger qui avait effectué 41 ans de prison avant d’être libéré en 2005.
Voilà une bien belle « nuit du Fouquet’s » de gauche intellectuelle.
Tant de « name dropping », de petits détails, de mots rapportés… Il y a, dans ce rapport quasi ethnologique des us, coutumes et rapports endogamiques d’une élite et de ses courtisans, et dans son étalage, quelque chose de naïf ou d’insolent. Voire une certaine vulgarité.
C’est le dîner du Crif?
« C’est Milan Kundera qui est arrivé le premier, juste après Catherine Clément (…) » : je cherche à comprendre. Milan Kundera est arrivé le premier des quoi, puisque la première était en fait Catherine Clément? Pourquoi ne pas écrire plus simplement? Vous avez quelque chose d’Alain Delon sauf qu’on voit sur la dernière photo qu’Alain Delon, lui, il avait mis un tricot de corps. C’est clair : la mélancolie ne quittera plus Lionel Jospin. On remarque surtout les absents : Alain Duhamel, Alain Finkielkraut, Camus, Spinoza. Encore merci pour ces instants de bonheur partagé. Vous avez collecté pour le Téléthon à la fin?
et encore vous avez oublié « jacques anquetil » !!!, revenu d’outre-tombe.
À Ossobucco: Catherine Clément compte pour du beurre. C’est pour ça. Elle peut bien arriver la première, elle ne sera jamais la première, surtout devant Kundera qui oublie les jeunes filles. C’est la règle du jeu.
Nos jolis cœurs n’ont pas le sens de la virgule. Parce que écrit comme ça, de manière un peu vulgaire et peuple (la circonstance s’y prête): « C’est Milan Kundera qui est arrivé le premier, juste après, Catherine Clément… », ou même, pourquoi pas, avec un point virgule: « C’est Milan Kundera qui est arrivé le premier; juste après, Catherine Clément… » Mais bon, quand on bosse à Voici-voilà, si vous croyez qu’on a le temps de penser à la ponctuation. On vole, on plane, on s’emporte! Tous ces noms propres (propres?), ça tourne la tête. Alors, la ponctuation, la préséance et autres fariboles…
ps: ce qu’ils sont bêtes, avec leur « captcha » qu’ils coient « captchic »: ça ne sert à, rien, les captcha, à rien du tout. À la règle du jeu, ils ont non seulement des captchas, cha cha cha, ils ont aussi des gravatars, tar tar tar. Migon, non? Et ils nous bassinent avec fessebouc. Détestons fessebouc.
Ah! en fait vous vouliez dire « Catherine Clément est arrivée juste après Milan Kundera. » Mouais je trouve votre syntaxe pas trop claire.
Bernard-Henri Lévy a remplacé Sartre sur les terres de Voltaire. Aucun d’entre nous n’a pas, un jour ou une nuit, bataillé, vociféré, bouilli ou blêmi contre lui, ou contre ses ennemis. Je me souviens de mon prof de philo, tout droit descendu d’un pont de planches de Brecht sans costumes ni décors, il ne se rendait pas compte qu’il consacrait les nouveaux philosophes à chacun de ses cours où à l’orée d’un crescendo irrépressible, il en venait à les montrer d’un ricanement rentré reconnaissable à la crampe qu’il transmet à l’index. Dix ans plus tard, en plein siège de Sarajevo, ils étaient tous là, mes vieux docteurs ès diktat du lycée Malherbe, devant le monument au morts de Caen lorsque leur tête de Turc montait à la tribune, faisant des allers-retours entre la pelouse de l’hippodrome et le bitume où il leur fallait se mêler à l’auditoire, ils trépignaient mais ne résistaient pas au désir d’y être, sinon d’en être. La raison des passions diront les uns. Je dirais plutôt, la passion des raisons, car ce qui distingue sans doute Lévy du père de l’existentialisme, c’est qu’il ne fut jamais, lui, un maître à penser. Ses raisonnements ne sont pas tyranniques. Quelque chose d’irrésistible, justement, agrège autour de sa personne un grand nombre de personnes, dont la personnalité, bien loin de s’effacer à son contact, ne s’en trouve que mieux soulignée. Ce quelque chose, difficile à réduire à une seule chose et pourtant, il me semble toujours venir, ou revenir, de cette chose dont on a pu de par l’état oral de la civilisation, faire résonner le nom de «justice». Une certaine idée de la justice, corrigeant à la manière d’un lutteur antique les ratés d’un égalitarisme tracté par le naturalisme. Le trouvant là où l’on s’était persuadé qu’il ne pouvait pas être, au cœur des inégalités naturelles.
Car il y aura toujours une Hélène et une Troie… Et comme on n’embarque pas sur une trière tout seul, joyeux vingtième anniversaire à tout l’équipage!
Sartre a vécu dans le pays de Gex?
Je crois que vous venez à l’instant de mettre le doigt dans la ligne de faille, Os Troué. C’est de cette incapacité à dépasser le stade du sens littéral que souffrent ceux d’entre nous qui prêtent aux allégoristes ne trouvant pas sur terre assez de mots pour dire les impressions que font sur eux les êtres et les choses, la bassesse de leurs propres vues.
Hilarant, merci
Petites rectifications :
Aragon vivait avec Elsa dans l’atelier mal chauffé de la rue Campagne-Première et non avec Nancy Cunard, laquelle résidait dans l’Île Saint-Louis, rue Le Regrattier.
Monsieur Elie Top nous signale que, de même qu’il ne confond pas un carré avec un béret, il conviendrait de ne pas confondre Vincent DARRÉ avec Vincent Daret.
Bien amicalement.
Félicitations pour cette soirée. Excellente initiative d’avoir choisi le flore, tout un symbole. Cela fait plaisir et longue vie a la revue