Lundi 22 août s’est tenue à Genève une session spéciale du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, consacrée à la Syrie. Cette session avait été convoquée par 24 des 47 pays membres de l’institution. Dans un geste commun inhabituel et bienvenu, quatre Etats arabes (Arabie saoudite, Jordanie, Koweït et Qatar) s’étaient joints aux Européens et aux Américains pour que le Conseil se saisisse à nouveau des terribles exactions dont sont victimes les manifestants syriens. Les termes de la résolution adoptée ont été atténués en raison de l’hostilité des représentants de la Russie et de Cuba, qui se sont faits les fermes défenseurs du régime de Bachar al-Assad. La résolution exprime néanmoins une condamnation rigoureuse de la répression menée par le régime al-Assad. Il y est en outre exigé «l’envoi urgent d’une commission d’enquête indépendante» sur le terrain.

La résolution a été adoptée par les pays suivants : Arabie Saoudite, Autriche, Belgique, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Chili, Congo, Costa Rica, Espagne, Guatemala, Hongrie, Indonésie, Italie, Jordanie, Kirghizstan, Koweït, Maldives, Mauritius, Mexico, Moldavie, Nigeria, Norvège, Pérou, Pologne, Qatar, République Tchèque, Roumanie, Sénégal, Suisse, Thaïlande, Uruguay, USA.
Neuf pays se sont abstenus (Angola, Bangladesh, Cameroun, Djibouti, Inde, Malaysie, Mauritanie, Philippines, Ouganda) tandis que la Chine, Cuba, l’Equateur, et la Russie ont voté contre.

 

Lama Atassi a pris la parole devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Lama Atassi, présidente de France Syrie Démocratie, avait été invitée par l’ONG UN Watch (accréditée auprès de l’ONU) à s’exprimer lors de la session. Voici la traduction de son court discours prononcé en arabe devant les diplomates réunis sous la présidence de Mme la Haut Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay.

Merci Madame la Présidente.

Vous avez entendu les représentants du gouvernement syrien. Permettez-moi de vous présenter un tout autre visage de la réalité syrienne.

Je suis citoyenne syrienne de Homs. A Homs les habitants défient la peur tous les jours en sortant sous les balles réelles pour réclamer leur liberté et leurs droits tels que proclamés dans la Déclaration Universelle des Droits de L’Homme

Je voudrais vous parler de Hadi AL JENDI, 22 ans, étudiant de Homs, assassiné par son gouvernement le 22 juillet.

Hadi menait toutes les manifestations dans les rue de Homs et c’est ce qui lui a valu de recevoir une balle dans le front après avoir reçu beaucoup de menaces. Il a laissé le message que voici : « Descendez dans les rues et réclamez votre liberté, et ne rentrez chez vous qu’en l’ayant obtenue même s’il faut mourir en martyrs. Mon âme veut voir la victoire de la liberté dans notre pays. »
Il était un des premiers à avoir abandonné les bancs de son école pour rejoindre l’école de la démocratie et de la dignité, que nous apprenons en ce moment dans les rues en Syrie afin de l’appliquer un jour.

Alors, vous ici présents, je vous en supplie, prenez position en faveur du peuple syrien.

Je voudrais poser une question à tous les pays qui, dans les débats à l’ONU, ici ou à New York, se sont exprimés contre une condamnation ferme des crimes du gouvernement syrien, à tous les pays qui ont pris le parti des bourreaux et non des victimes ; je voudrais poser une question à la Chine, la Russie, l’Egypte, au Nigéria, Liban, Pakistan et à Cuba : comment justifiez-vous votre soutien à un régime qui massacre son peuple ? Comment pouvez-vous continuer à ignorer les droits du peuple syrien ?

Comment justifierez-vous votre position lorsque le peuple syrien gagnera sa liberté, très prochainement ?

Merci Madame la Présidente.

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