Alors que le régime de Bachar al-Assad vient d’accepter ce mercredi un plan arabe visant à mettre un terme à la répression sanglante des insurgés syriens, on apprenait jeudi qu’une vingtaine de civils avaient été tués par les forces de sécurité et que, par ailleurs, des dizaines d’autres avaient été arrêtées.

Le plan de sortie de crise accepté soi-disant “sans réserves” par le régime Assad prévoyait pourtant l’arrêt total des violences, la remise en liberté des personnes arrêtées dans le cadre de la répression, le départ de l’armée des villes et la libre circulation des observateurs et médias internationaux.

Visiblement, la répression – qui a déjà fait selon l’ONU plus de 3000 morts depuis le mois de mars dernier, se poursuit bel et bien au mépris de la parole donnée.

«Nous n’avons pas vu de signes que le régime (du président Bachar) al-Assad avait l’intention de respecter les engagements qu’il a pris», a commenté la porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland, tandis que la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, appelait Damas à mettre en oeuvre l’accord «pleinement et rapidement sous surveillance arabe».

Les violences avaient déjà fait 34 morts mercredi : 11 ouvriers «tués par des hommes armés venant de villages pro-régime» dans la province de Homs, 8 civils tués par les forces de l’ordre à Homs et 15 membres des forces de l’ordre tués par des déserteurs, selon les militants. Tout en saluant les «efforts de la Ligue arabe visant à arrêter l’effusion de sang des Syriens», les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent la contestation sur le terrain, ne croient pas en «l’acceptation par le régime syrien des clauses du plan».

Que cherche alors le régime de Bachar al-Assad en acceptant ce plan (tout en ne le respectant pas, bien sûr) ? À gagner du temps et alléger la pression à laquelle il est soumis, estiment plusieurs analystes. Dans l’opposition, personne ne semble dupe des manoeuvres du pouvoir en place et le mot d’ordre de la contestation demeure le même : que Bachar al-Assad quitte le pouvoir.