Tandis que l’Union européenne a, ce mardi 23 août, accentué la pression sur le régime syrien en adoptant une nouvelle série de sanctions (gel des avoirs et interdiction de visas contre 15 nouvelles personnes proches du président), la contestation s’organise pour faire plier le régime de Bachar al-Assad. Ainsi, plusieurs militants ont annoncé hier la création d’un “Conseil national” destiné à être la figure de proue de la révolution syrienne. “Nous avons eu des martyrs et certains d’entre nous ont été blessés. […] Mais ces efforts et ces sacrifices ont permis d’aboutir à une unité”, a souligné Ahmad Ramadan, opposant au pouvoir de Damas. “Les fondateurs de ce conseil appartiennent à des tendances politiques opposées”, a précisé Halis Halihi.

Si les réunions se multiplient depuis plusieurs semaines en Turquie, ce sommet à Istanbul constitue une avancée notable. Car, pour la première fois, les contestataires s’expriment d’une seule et même voix. «Vous pouvez considérer ce conseil comme une étape vers la création d’un organe représentatif», a d’ailleurs précisé l’avocat Yaser Tabbara, instigateur du projet.
De son côté, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a également affiché son unité, hier, à l’occasion d’une session extraordinaire en approuvant une résolution qui condamne «avec force les violations continues, graves et systématiques» des droits de l’homme en Syrie. Etape suivante : l’envoi d’une commission d’enquête indépendante sur place, pour mener des investigations sur les violences commises par les autorités.
La résolution, proposée par les Etats-Unis, l’Union européenne et les quatre pays arabes membres du Conseil des Nations unies – Arabie Saoudite, Jordanie, Qatar et Koweït – demande en outre à Damas de «coopérer pleinement avec la commission d’enquête».
Chaque jour un peu plus isolé, Bachar al-Assad reste cependant sourd aux appels de la communauté internationale. L’armée a procédé hier à des dizaines d’arrestations dans l’est du pays. Des chars ont par ailleurs été aperçus vers Boukemal, à la frontière irakienne, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

(avec AFP)