Rien n’y a fait.

Ni l’indignation de l’opinion mondiale.

Ni l’incompréhension des militaires, des diplomates, des représentants démocrates et républicains américains.

Ni, en France, le Président Macron qui a reçu, à l’Elysée, quelques heures avant l’attaque, mardi soir, une délégation venue du Kurdistan syrien à qui il a redit la solidarité de la France.

L’impensable est arrivé.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé, ce mercredi 9 octobre, en fin d’après-midi, son offensive contre le Kurdistan Syrien.

Cet homme qui fut, pendant les années de la guerre contre Daech, le passeur en chef des milliers de djihadistes ralliant la Califat via la Turquie a commencé de bombarder ces Kurdes syriens qui furent, pendant les mêmes années, avec les Peshmergas du Kurdistan irakien, les résistants les plus déterminés.

Et il l’a fait avec l’assentiment de Donald Trump qui avait pris soin d’annoncer, quelques heures plus tôt, qu’il donnait son feu vert à l’opération, entamait le retrait de ses 2000 forces spéciales et n’avait que faire de cette querelle « ancestrale et ridicule » entre les démocrates kurdes et un néo-sultan qui est l’ami, partout dans le monde, des Frères musulmans.

L’on ne se souvient pas avoir vu, dans les années récentes, pareil cas de forfaiture et de trahison.

Jamais les démocraties ne se sont trouvées confrontées à ce cas de figure catastrophique d’un membre clef de l’OTAN agressant un peuple libre.

Et c’est tout l’acquis de la guerre anti-Daech, ce sont tous les fruits de cette longue lutte qu’Américains, Européens, Kurdes de Syrie et d’Irak ont menée et gagnée ensemble, au coude à coude, qui volent aujourd’hui en éclats.

L’Europe va-t-elle accepter le fait accompli ?

Nous rendrons-nous complices de ce lâchage sans précédent d’un peuple ami et en lutte pour notre liberté ?

Les soussignés appellent, avec L’Institut kurde de Paris, la revue La Règle du Jeu, le CCAF (Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France), à une manifestation de soutien aux Kurdes de Syrie, ce samedi, 12 octobre 2019, à 11h30, sur l’Esplanade des droits de l’homme, place du Trocadéro.

Signataires : Bernard-Henri Lévy, Caroline Fourest, Kendal Nezan, Dominique Sopo, Bernard Kouchner, Pascal Bruckner, Ara Toranian, Mourad Papazian, Patrick Klugman, Hugues Dewavrin, Bernard Schalscha, Gilles Hertzog, Raphaël Glucksmann, Mohamed Sifaoui, Patrice Franceschi.

7 Commentaires

  1. Une faute morale des intellectuels et politiques français: l’abandon à un nouveau colon
    depuis 1962 du peuple Kabyle. Ce dernier sera décimé par l’arabisation, si la classe
    des droits de l’Homme intellectuelle française ne cherche pas à se libérer de sa « nébuleuse »
    et mauvaise conscience de l’ancien colon. Le peuple Kabyle, tel le peuple Kurde a droit
    à l’existence dans son originalité en tant membre de l’humanité toute entière.

  2. Il faut au minimum livrer de toute urgence des armes défensives à nos amis Kurdes
    Obliger Macron à quitter sa position Munichoise

  3. …Qu »est-ce qui a pu convaincre le président président américain qu’en retirant les soldats de la première puissance militaire mondiale d’un des plus stratégiques fronts de la lutte l’obscurantisme islamiste,il a offert des perspectives meilleures braves combattants kurdes qui se battent pour leurs droits et qui sont à considérer comme le front le plus avancé de l’Occident libre contre les dangereux porteurs des obscurités ?…..Il FAUT STOPPER la machine à tuer du  »Kurde  »’.

  4. Forfaiture des États Unis et des Européens.
    Les États Unis ne sont plus fiables et les Européens sont faibles et sont incapables de gérer leurs problèmes .
    Les Européens se retrouvent depuis quelques années face à leurs contradictions, ils font leurs guerres par procuration avec des acteurs locaux ( kurdes pour daesch, par exemple) et se couvre avec le parapluie américain.
    Les Européens refusent de recevoir les quelques centaines de djidahistes de leur nationalité, envoie des milliards aux turcs pour s occuper des millions de réfugiés et font des cris d orfraie, quand un dictateur attaque nos alliés…
    Les Européens ne font peur à personne et sont en incapacité militaire d intervenir … et sont trop lâches pour agir , ils croient encore qu ils seront toujours protéger par les USA … Nous serons les prochains sourdes, Arabie Saoudite et bientôt Japon , Corée du Sud…Il faut vraiment être naïfs pour pas le voir …

  5. Quelles revendications ?
    Que demandent eux-mêmes les kurdes de Syrie à la France et à la coalition ?

  6. Monsieur Macron,si vous voulez marquer l’histoire comme le « NON » de monsieur
    Chirac à la guerre en Irak,dite « NON » au massacre de nos alliés Kurds