Les spectateurs venus voir Pater d’Alain Cavalier en ont été pour leurs frais, enfin pas tout à fait puisqu’ils ont eu droit à un carton, signé Alexandra et David Henochsberg et Bernard-Henri Lévy, les propriétaires de la salle, et leur donnant un bon pour une autre séance de leur choix vu que ces séances-ci, celles de 20h et de 22h, étaient évidemment annulées.
Bref, ce fut une grande soirée. Bref, ce fut un bel hommage à la Syrie démocratique et révolutionnaire mais martyre. Ne manqua même pas le petit lot, normal, de provocateurs venus interpeller les gens à l’entrée du cinéma.
Cécile Duflot, patronne des verts, ne put parler faute de temps. Ni Rama Yade qui, malgré des complications d’emploi du temps, tint à paraître, mais en plein discours de Laurent Fabius et ne put attendre. Laurent Fabius, en revanche fut brillant, avec sa façon, nette, précise, de détailler les sanctions qu’il faudrait prendre contre Assad. Axel Poniatovski, président de la commission des affaires étrangères de l’assemblée représenta avec talent le Parti du Président, l’UMP. Il y eut un message chaleureux de Jean-François Copé. Un autre, inspiré, de Martine Aubry. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, annoncé, ne vint pas. Deux anciens ministres de Sarkozy, Bernard Kouchner et Fadela Amara, répondirent en revanche présent, le premier, Kouchner, rappelant ce que fut le devoir d’ingérence et ce qu’est la responsabilité de protéger. Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a également tenu à apporter son soutien aux syriens. Bernard-Henri Lévy raconta la genèse de la soirée et expliqua comment les Résistances durent, s’installent dans la durée, quand elles sont soutenues de l’extérieur par des foules d’amis comme celle qui était réunie là. Gilles Hertzog monta au pupitre lire des messages. Xavier Beauvois et Jane Birkin lurent, d’une voix vibrante d’émotion, deux témoignages sortis de Syrie. Alexis Lacroix fut un meneur de jeu parfait, connaissant ses dossiers, plein de tact. Bernard Schalscha, qui vient de rejoindre le Comité de rédaction de la Règle du Jeu, rédigea fébrilement, en séance, le Pacte Républicain que Bhl fit voter à main levée à la fin de la soirée. Maria de França était partout, veillant à tout. Ainsi qu’Alexandre Goldfarb, porte-parole, à Paris, de Change Syria for democracy qui fit lui-même un discours. Présences très remarquées de Jean-Daniel, Kendal Nezan, Jafar Mahamed Ali, Yann Moix. David Henochsberg n’avait jamais vu une telle affluence dans son cinéma. Ni Alexandra, sa soeur.
Et puis il y eut surtout les Syriens, représentant toutes les tendances de l’opposition, qui prirent la parole tour à tour – pas tous hélas car, à 22h50, une alerte de sécurité obligea à écourter et à rendre la salle. En firent les frais Ammar Qurabi, patron de la Ligue des droits de l’homme syrienne, et l’un des organisateurs de la soirée. Ainsi que François Bayrou dont Philippe Lapousterle avait apporté une cassette enregistrée. Mais aussi Aalam Wassef, l’un des organisateurs de la prise et de l’occupation de la Place Tahrir, en Égypte, qui était venu spécialement du Caire apporter son expérience aux nouveaux révolutionnaires syriens. Mais peu importe. Car l’essentiel avait été dit par la lumineuse Lama Atassi. Puis par Radwan Badini, Ashraf Almmoqdad, Mohammed Karkouti. Hier soir, au Saint-Germain, un mouvement est né. Et Bhl en fit le serment : il ne s’arrêtera plus.
La Rédaction.
Lu sur quelques sites que certains rebelles syriens voyaient d’un très mauvais oeil l’ initiative de Mr BHL.
Ils semblent craindre que le tyran syrien profite de cette occasion pour montrer au peuple syrien que les troubles sont commandés de l’ étranger !
A quand Mr BHL à Gaza ou à Téhéran ?