Un certain nombre de sites se font l’écho ou le relais de pressions exercées sur les participants au meeting de ce soir afin de les effrayer et, ce faisant, de les dissuader de s’y rendre et d’y prendre la parole.
Cela ne nous étonne en rien.
Et nous nous attendions à ce que le régime de Bachar al-Assad use de tous les moyens à sa disposition pour tenter d’entraver une mobilisation qui le gêne à plus d’un titre.
1. Parce qu’elle verra pour la première fois rassemblés, autour de la Syrie martyre, des représentants de toutes les familles politiques françaises (de l’UMP aux socialistes, des écolos aux centristes).
2. Parce que, pour la première fois aussi, on verra, ce soir, au Cinéma Le Saint-Germain, des témoins directs de la boucherie en cours à Deraa, Homs, Damas, témoigner à visage découvert (la parole des exilés conserve, évidemment, tout son poids – mais rien ne vaut celle de femmes et d’hommes qui, pour certains d’entre eux, sortent tout juste de l’enfer et qui seront donc là, ce soir).
3. Parce que ce meeting que nous organisons avec Change Syria for democracy et France-Syrie  Démocratie n’est pas un simple meeting : c’est le commencement de quelque chose ; c’est le point de départ d’une mobilisation de longue haleine et qui ne s’arrêtera qu’avec la chute du tyran syrien (après quoi reprendra, et même s’épanouira, du moins nous l’espérons, le légitime débat entre tendances et opinions divergentes – ce qui est l’essence même de cette démocratie que les Syriens auront conquise de haute lutte et au prix du sang).
Mais, pour l’instant, l’heure est au rassemblement. Face aux massacres, il n’y a qu’une urgence : s’unir contre le tyran.

Un commentaire

  1. Dans le silence autour de la Syrie, je crois entendre plus que de l’indignation. De la peur. La peur des occidentaux d’être entraînés, un pays après l’autre, dans ce qui ressemble de plus en plus à une Troisième Guerre mondiale. Évidemment, la guerre mondiale du troisième type est déjà amplement entamée. Or nous nous étions habitués aux anticipations catastrophiques du deuxième type liées à notre eschatologie profane, holocauste nucléaire et SyFy War que nous nommions comme pour mieux la tenir à distance en des termes thermiques, et nous ne nous faisons pas à l’idée de cette mutation dont nous ressentons bien que la guerre, dans sa version mondialisée, l’a déjà parachevée. Nous voyons bien qu’éliminer le danger afghan tout en assurant la tranquillité d’une alliance apparente aux protecteurs de Ben Laden, fut pour le moins une approximation historique. Et que dire d’une chute d’Assad qui maintiendrait dans l’angle mort de notre champ d’influence un Iran tentaculaire, dont l’enroulement temporaire d’un tentacule n’augurerait que de son plus parfait déroulement. En d’autres termes, depuis que Kadhafi, puis Assad, chancellent sur la brèche des peuples en croûte bien décidés à se déterrer, Ahmadinejad construit sa petite bombe dans leur ombre, malicieusement, savoureusement, sans inquiéter personne. En l’attendant, une chose est sûre. Il faut saisir notre chance qui paraissait, hier encore, tenir du miracle, de construire un autre monde, et miser sur la force de persuasion qu’exercerait auprès des masses iraniennes une démocratie, qui marcherait, aux frontières de l’Iran.