A l’heure où l’on déplore en Syrie plus de 1300 civils tués depuis le déclenchement de la révolte populaire mi-mars, je dénonce avec force les atrocités commises par le régime de Bachar El-Assad à l’encontre du peuple syrien.

La duplicité des discours tenus par les autorités syriennes est évidente : elles appellent à un dialogue national, promettent la mise en place de réformes, mais poursuivent dans le même temps une répression féroce par l’envoi de chars contre la population. Cette attitude est incohérente et inadmissible. Je veux dire toute mon émotion face aux récits et aux rares images qui nous parviennent des foyers de manifestations et nous montrent la brutalité sans borne qui s’abat sur le peuple syrien.

Je veux également dire toute mon admiration pour le courage de ces milliers de Syriens qui, de toutes conditions et de toutes confessions, bravent au péril de leur vie la répression sanglante de leur gouvernement. Le peuple syrien a décidé de faire entendre son profond désir de changement, de liberté et de démocratie. Ce désir, celui qui anime le Printemps arabe, de nombreux pays l’ont exprimé et l’expriment aujourd’hui avec une détermination exemplaire.

La France doit être à la hauteur du courage des peuples et des bouleversements historiques qu’ils conduisent.

Notre pays, comme l’ensemble de la communauté internationale a une responsabilité forte puisque, de l’aveu même du Ministre des Affaires Etrangères, le « point de non retour » a été atteint en Syrie. Les responsables du régime ont pris la décision de réprimer avec violence les aspirations légitimes de la population syrienne au détriment d’une solution pacifique et démocratique. Ce choix aurait pourtant été possible, mais aujourd’hui il semble qu’il soit déjà trop tard : les manifestations de ce week-end, dont celle de Hama vendredi dernier qui a rassemblé un demi-million de manifestants, malheureusement encore conclue par la morts de manifestants, montrent la détermination du peuple syrien à de renverser le régime.

Les autorités syriennes doivent prendre conscience que les crimes qu’elles ont commis et qu’elles continuent de commettre ne resteront pas impunis. Insensibles aux appels de l’ensemble de la communauté internationale, les responsables syriens doivent savoir qu’ils auront à rendre compte de leurs actes devant la justice internationale. J’appelle également la communauté internationale à exprimer une position ferme vis-à-vis des autorités syriennes en condamnant, par le biais du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, les agissements du régime syrien.

Il faut que les responsables du régime sachent qu’ils n’ont plus d’autre alternative que de quitter le pouvoir, à l’instar des autres régimes autoritaires qui, sourds aux attentes de leur peuple, ont été balayés par le Printemps arabe. Ce Printemps marque un tournant dans l’Histoire du monde arabe, et nous, communauté internationale, nous devons d’assumer nos responsabilités et de ne pas rester sourds et inertes face aux aspirations démocratiques des peuples de la région.

François HOLLANDE

En soutien au grand meeting qui eut lieu le 4 juillet 2011 au cinéma Saint-Germain.