Eh bien voilà.
Comme nous l’avions annoncé ici même, comme l’avaient pressenti tous les vrais amis de l’Amérique et contrairement à ce qu’avaient cru devoir prédire, jusqu’à la dernière minute ou presque, les théoriciens navrés de la « bataille serrée », du « corps à corps décisif », de la bataille qui se jouerait « à un cheveu », Obama l’a emporté et l’a emporté très largement.
C’est une victoire pour cet homme mesuré, au charisme inentamé.
C’est une victoire pour sa stratégie d’interventionnisme fédéral qui a permis, pendant quatre ans, aux Etats-Unis de résister à la tourmente.
C’est une victoire pour ce grand Américain qui ne se lasse pas, depuis son premier grand discours de 2004, de dire et répéter qu’il n’est pas l’homme des Etats rouges contre les Etats bleus, mais des Etats-Unis d’Amérique.
C’est une défaite, évidemment, pour les néo-darwiniens qui pensent, comme certains idéologues républicains, que les pauvres, en temps de crise, n’ont qu’à souffrir ou mourir: ces partisans de la guerre sociale, ces hommes de la guerre de tous contre tous érigée en commandement, le peuple américain n’en veut pas!
C’est une défaite, soit dit en passant, pour les sondeurs, les commentateurs, qui, peut-être parce qu’ils le souhaitaient secrètement, nous annonçaient, jusqu’il y a quelques heures, quand ce n’est pas quelques minutes, le « scrutin le plus serré de l’histoire des Etats-Unis »: comme il faut être sombre, sans foi dans ce grand pays, ignorant de son élan profond ainsi que, soit dit en passant, de ses mécanismes institutionnels, pour avoir réellement cru qu’il se donnerait à un gouverneur qui a fait fortune en jouant avec les lois des paradis fiscaux: depuis le temps que l’on ânonne que l’Amérique n’a pas de « problème avec l’argent », que c’est le pays du capitalisme heureux, dérégulé, sans complexes – eh bien ce n’est pas vrai! ce n’est plus vrai! et c’est bien.
C’est une victoire pour le peuple américain qui ne s’est pas laissé prendre au charme noir de ceux que Barack Obama, dans son discours de Chicago, vient d’appeler les « Pundits » et qui ne lui ont, cette fois, en effet pas fait de cadeau.
C’est une victoire de la raison et de l’espoir.
De l’intelligence et de l’inspiration.
C’est la victoire d’un toujours jeune Président à qui il reste quatre ans pour remplir la promesse que je l’ai entendu faire, il y a huit ans maintenant, totalement inconnu, lors d’une Convention démocrate où nul ne l’attendait et où il a surgi.
C’est une victoire historique.
C’est un grand jour pour l’Amérique et pour le monde.
Parfois, les grandes nations ont rendez-vous avec la grandeur: c’est le cas, aujourd’hui.
je vous remercie pour ce vibrant hommage à barack obama
victoire d’autant plus éclatante contre ceux qui ont crut qu’en 2008 il s’agissait d’une élection émotion
le peuple a confirmé sa confiance à ce grand homme
lui et sa femme ont démontré que tout est possible
ils nous ont démontré qu’il ny a ni noirs ni blancs ni jaune mais qu’il y a la race humaine
ils ont démontré que l’amour est plus fort que toutes les attaques racistes
que dieu bénisse obama et sa famille
«God bless the United States!»
«Que Dieu bénisse l’Europe!»
L’avenir de l’Europe réside dans la résolution de la contradiction entre son amour pour Obama et sa haine envers Dieu.
L’Europe est aujourd’hui une abstraction. Elle a suivi le cheminement de l’art au XXe siècle. Son visage s’est abstrait de la réalité dont elle avait retranché la spiritualité. Un visage se découvrant fait à l’image de la glèbe et non de Dieu. Un visage réduit à sa matérialité. Le visage d’un matérialisme destructeur et néanmoins salvateur à en juger la propension des hommes de foi à changer leur Archè d’épaule au passage de Terminator. La mort de Dieu nous sauve, nous Européens, d’une ultime croisade nucléarisée. Elle fait aussi de nous des visages de mortels avançant vers la tombe tels des ordures vers la décharge publique. Un esprit humain ne se satisfait pas de cela. Il cherche une voie de réparation des tissus immortels. Il cherche Du spirituel dans l’art, se kandinskyse à défaut de se scandaliser à l’égard d’un idéal de tolérance qui a bien du mal à alimenter par du concept sec le divin souffle dont il a dû pour se maintenir crever chaque baudruche idéologique.
Il va nous falloir rendre son souffle au visage humain. Et ce malgré la juste estimation que nous appréhendons d’un retour de flamme crépitant dans les cendres de l’Inquisition. L’Europe a un visage. Elle fut spirituelle avant que son esprit menacé n’aille trouver refuge dans le bon mot. Le «Kennedy noir» nous manque, mais au lieu de nous demander ce que les États-Unis peuvent faire pour l’Europe, demandons nous ce que l’Europe peut faire pour les États-Unis! Au-delà de la crise de la dette publique, il y a la dette d’un peuple en crise de 29 bis. Nous devons maintenant nous rappeler qui nous sommes, qui sont nos alliés naturels, à qui nous devons notre liberté, ne pas débilement faire un bras de fer avec une première puissance mondiale qui n’est pas simplement la première puissance économique mondiale comme on aime à le laisser entendre depuis quelques heures, pauvre continent de patates chaudes incapables de se doter d’une armée commune. La patrie des droits de l’homme a un rôle éminent à jouer dans ces temps décisifs où si l’on n’y prend garde, pour toute défense de la Politique mondiale, nous n’aurons plus bientôt qu’une politique mondiale de la Défense. Obama se détourne de l’Europe au profit de l’Asie. Tournons-nous vers l’Asie avec lui! Marchons vers l’avenir qui est le nôtre! Nous avons nous aussi un visage.
«Dieu bénisse Obama!»