Dimanche 13 décembre, la revue La Règle du jeu publie sur son site un long article intitulé « Rwanda : génocide et négationnisme » signé par David Gakunzi. Un journaliste d’origine burundaise présenté comme un « militant de la paix », qui est président du Centre international Martin-Luther-King de Kigali. Son texte est une cascade d’accusations et d’invectives m’accusant de négationnisme et allant jusqu’à suggérer un antisémitisme latent dans les tréfonds de mon âme.

Or, le 18 novembre 2009, juste avant la rédaction de ce texte pamphlétaire, la Cour d’appel de Paris m’a relaxé des accusations lancées par SOS Racisme de diffamation publique raciale et de provocation à la haine raciale. Cela n’a pu lui échapper. Le directeur d’un centre qui revendique le nom de Martin-Luther-King se livre donc à une provocation qui traduit en même temps  un véritable mépris des décisions  de justice. Le tribunal correctionnel avait déjà affirmé  en première instance « que ces propos (contenus dans tribunal correctionnel) doivent également être appréciés au regard de la thèse soutenue par Pierre Péan qui, sans jamais nier ni banaliser l’existence du génocide dont ont été victimes les Tutsis, entend contrer une vérité officielle sur le drame rwandais et dénoncer les stratégies de désinformation, de manipulation et d’instrumentalisation de l’opinion publique par le régime de Paul Kagame et ses partisans. » Et la Cour d’appel a pris acte de mon intention de « démontrer, sans jamais remettre en cause les faits de génocide, que Paul Kagame et les cadres du FPR, qui se présentent comme ceux qui, par leur action politique, ont mis fin aux massacres provoqués par un attentat qui aurait été fomenté par des extrémistes hutus, ont non seulement commandité voire organisé l’attentat du président Habyarimana mais aussi froidement envisagé que cette action entraînerait le massacre de la population tutsie, apparente « bénéficiaire » de l’attentat. »

En fait d’« homélie négationniste », David Gakunzi n’évoque qu’un seul événement à l’appui de sa thèse sinistre, l’attentat du 6 avril 1994 contre « l’avion présidentiel ». N’est-ce pas un peu court ? S’il cite le nom de Kagame, c’est pour le présenter comme le « chef des Tutsis ». Cet amalgame faisant de Kagame le représentant de tous les Tutsis n’est-il pas grotesque quand le nom du FPR n’est pas même mentionné!

Non content d’ignorer les décisions de justice, David Gakunzi se hasarde à un examen psychologique du « négationniste » que je serais ! Il prétend livrer quelques pistes de compréhension de l’« égarement de ma pensée », lesquelles débouchent sur un feu d’artifice psychanalytique : « Serions-nous donc finalement là en face d’une simple opération de déguisement sémantique visant à dissoudre, à diluer en fin de compte des responsabilités ; en face d’une expertise d’écriture cherchant à culpabiliser pour se déculpabiliser, se disculper ? Ou assisterions-nous là plutôt à une remontée au grand jour d’un sentiment caché, passif, latent, inconscient, à l’œuvre dans certains milieux ? Un sentiment de détestation inavouable? De quels tourments souffrent donc ces plumes troubles ? Pourquoi cette débauche d’énergie pour nier l’évidence, pour nier ce qui ne peut pas être nié ? » Effet boomerang. Je suis partagé entre l’envie de rire et la compassion pour tant de misère intellectuelle, pour tant de pensées fumeuses. Et je ne peux que m’interroger sur la perspicacité et le jugement de ceux qui, à La Règle du Jeu, ont laissé David Gakunzi écrire ses dernières phrases qui font de moi un monstre « qui nie toute humanité », à côté duquel Faurisson passerait pour plus fréquentable.

Qu’est-ce qui lui fait perdre la mesure de toute chose ? Une nouvelle fois, les brefs passages de mon livre Noires fureurs, blancs menteurs évoquant la culture du mensonge font enrager le collaborateur de la revue de Bernard-Henri Lévy qui entend nier l’appréciation suivante du juge : « L’auteur attribue l’utilisation des pratiques engendrées par cette « culture » (la culture du mensonge) non seulement aux Tutsis mais aussi aux Hutus et plus généralement aux Rwandais » ; «il stigmatise principalement « les vainqueurs de la guerre civile », « la diaspora tutsie », « Kagame et ses collaborateurs », et non pas l’ethnie tutsie en tant que telle. » « Les propos poursuivis […] doivent être appréciés dans leur contexte, visant à étayer une analyse politique décrivant, sans but – même déguisé – de discrimination, les mécanismes de conquête, d’accession et de maintien au pouvoir dans un pays depuis longtemps rongé par des rivalités ethniques parfois savamment entretenues. » (Arrêt de la Cour d’appel de Paris en date du 18 novembre 2009). L’auteur m’attribue par ailleurs deux phrases qui sont en réalité deux citations sorties de leur contexte qui concernent la culture du mensonge, et qui ont été au centre de mes procès. Ces passages ont été considérés à tort comme des insultes jetées à la face des victimes, alors que mon intention a été avant tout de donner un peu à entendre une spécificité culturelle rwandaise stratégiquement utilisée par les chefs du FPR… (Les quelques lignes attaquées par SOS Racisme ne sont d’ailleurs qu’un très bref passage au regard du reste de mon livre, construit sur la base d’une enquête, qui n’a pas fait, quant à elle, l’objet de poursuites judiciaires). L’auteur se répand contre moi en martelant « négation des faits » (sans jamais évoquer lesquels) et en insinuant que j’aurais une « proximité amicale avec certains Rwandais, auteurs du génocide ». Il qualifie mon livre de « littérature grise » pour dire ensuite qu’il porte une « vision infamante de la réalité » soutenue par un discours « initié par les cerveaux du génocide ». Gris ou noir ?

Cet article est une honte, et honteuse est la décision de le diffuser.

Non, M. David Gakunzi, vos fantasmes propagandistes ne servent pas la paix dans la région des Grands Lacs, et je ne suis pas le négationniste de vos rêves. La Justice a dit de moi : « Il résulte par ailleurs des débats et des pièces versées que les éléments – non contestés – relatifs à la personnalité des prévenus [Claude Durand, mon éditeur, anciennement PDG de Fayard était assigné avec moi] ne militent pas en faveur de l’existence chez eux d’un mode de pensée à connotation discriminante ou raciste qui pourrait laisser présumer une intention coupable. »

Quel est le sens de votre long article ? Quelle démonstration prétend-il faire ? Qu’apporte-t-il de neuf au sujet du génocide (on entend : de son histoire) et de sa négation ?

Malheureusement, rien. Il est usant, rageant de constater que, sur un sujet aussi grave, qui donne lieu à polémique en France depuis de nombreuses années, il se trouve des journalistes pour livrer des textes creux, emplis d’un sentimentalisme et d’un moralisme simplets jusqu’à en devenir écoeurants, enrobant des attaques définitives et des accusations inadmissibles : « inversion des faits », négationnisme, « transformation du sens des mots », « destruction de la mémoire ». Si le sujet ne concernait pas justement des centaines de milliers, voire des millions de morts, on pourrait sourire de la médiocrité mécanique de tous ces poncifs, puisque c’est encore et toujours la même rengaine qui recycle les mêmes schémas idéologiques…

Il devient extrêmement lassant que le Rwanda, en France, n’appelle que ce type de dénonciation répétitive, sans arguments, une dénonciation aussi succincte qu’absurde (que Gakunzi ose énoncer ainsi: « des exterminés exterminateurs d’eux-mêmes » !) formulée en des termes scandaleux empreints d’une volonté de nuire à tout élément de compréhension qui contribuerait à construire l’histoire de ce génocide. Une dénonciation uniquement dirigée contre ma personne, allant jusqu’à m’accuser d’avoir « macheté » Bernard Kouchner dans mon livre « Le Monde selon K », alors que ce dernier n’a jamais mis à exécution ses menaces de procès à mon encontre.

Le génocide rwandais et la mémoire des victimes ne méritent-t-ils pas mieux que cette piètre besogne de plumitifs ? Quant au travail de la Justice, aux milliers d’heures de travail que les enquêteurs ont effectuées, qu’il s’agisse du Tribunal pénal international pour le Rwanda ou des Tribunaux de Paris, peut-il être aussi cyniquement ignoré de gens qui se réclament de la démocratie et des droits de l’homme ?

Pierre Péan

22 Commentaires

  1. Citez donc un passage du livre, une parole de Péan négationniste.
    Arrêtons l’idéologie! Si vous souhaitez vous opposer aux propos d’un auteur ou d’une personnalité, ouvrez les guillemets et commentez ce les passages qui vous heurtent. Et là une discussion et un débat peuvent s’ouvrir.
    J’aimerais seulement ajouter que je trouve naturel, venant de qui que ce soit, qu’une personne soit en « colère » après avoir été insulté et trainé dans la boue.
    Enfin, à Cathy et son commentaire : « Vous laissez passer maintenant des articles de ce Monsieur Péan? Je ne comprend pas! », un rappel de la loi et du droit de réponse serait peut être nécessaire.
    Heureusement, qu’il est encore possible de répondre aux insultes et à la diffamation.

    Respectueusement,

    Clément.

  2. Péan se démonte tout seul. Colère, propos désobligeants, insultes, manifestement il réfléchit maintenant avec son physique. Son « droit de réponse » est hallucinant de médiocrité. L’analyse de David Gakunzi est excellente, fine, intelligente. C’est ce qui a sans doute rendu fou de rage Péan et ses acolytes qui sont entrain de se déchainer dans ce Forum. Vous avez tous, je l’espère, déjà remarqué leurs méthodes : attaque frontale ou vicieuse contre Gakunzi. Méthodes assez classiques du reste. J’encourage Gakunzi à ne pas lâcher et à continuer à mettre en pièce l’inacceptable et honteux discours de ce Monsieur.

  3. Je partage l’opinion de Monsieur Gauthier. Gakunzi c’est du lourd : un intellectuel brillant, toujours brillantissime. Sa solidité et sa consistance nous honore tous. Quant à ce pauvre suiveur de Thomas, que lui répondre? Rien. C’est un illettré qui mélange tout, le pauvre. Péan, lui, il sait sans doute ce qu’il fait. Hargneux à ce point dans la confusion et la malhonnêteté intellectuelles c’est assez rare. Mais il se trompe. Il pensait sans doute que nous autres les rescapés, nous n’étions que poussière et cendres sur lesquelles il pouvait cracher sans conséquences. Il pensait qu’il pouvait marcher sur nos en toute impunité. Erreur Péan. Erreur. Mais tout compte fait je pense qu’on devrait l’ignorer ce monsieur. Que représente-t-il en effet ? Rien. Que peut-il contre le Rwanda ? Rien. Les machettes n’ont pas eu raison de nous, ce ne sont pas ses inepties qui y parviendront.

  4. J’ai déjà eu l’occasion de réagir à l’article de David Gakunzi qui n’est pas aussi mauvais que veut bien le dire Monsieur Péan. Lors de la publication de son livre « Noires fureurs, blancs menteurs », j’ai eu l’occasion d’écrire à Pierre Péan ce que je pensais de ses propos infâmants qu’il tenait à l’égard des Tutsi et en particulier aussi à l’égard des femmes Tutsi qui avaient épousé ces blancs menteurs et dont il faisait volontiers des p…: propos insupportables. Je lui ai fait aussi remarquer que tout ce qu’il disait sur mon épouse et moi ainsi que sur le CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda) était mensonger. Ma lettre est restée bien sûr sans réponse. La seule fois où j’ai côtoyé ce monsieur, c’est au Palais de justice de Paris lors des demandes d’extradition de Wencesla Munyeshyaka et Laurent Bucyibaruta vers le TPIR. Alors que je m’étais présenté à lui, il a tourné les talons pour se réfugier dans les bras des avocats de ces derniers. Tout récemment, contacté pour participer à un débat sur la Chaîne parlementaire après la diffusion du film « Shooting dogs », Pierre Péan, après avoir donné son accord, et ayant appris que je faisais aussi partie des invités, a tout simplement dit aux organisatieurs (j’ai déjà rapporté ce fait dans ma réaction à l’article de David Gakunzi): »Si je le vois, je lui fous mon poing sur la gueule » (sic) (propos rapportés par la personne qui nous avait contactés). Ecarté du débat dans un premier temps, j’ai fait savoir que si la Chaîne parlementaire se pliait aux exigences de Péan, je ne manquerais pas de le faire savoir. Décision a été finalement prise de m’inviter quand même. Péan n’est pas venu. Alors, monsieur Péan, pourquoi avoir refusé la discussion? De plus, vous vous appuyez sur votre relaxe au tribunal pour vous refaire une virginité! Argument peu convainquant: il est très difficile en France de faire condamner un journaliste au nom de la sacro sainte liberté d’expression. Nous aurions pu aussi vous poursuivre en justice. Si nous ne l’avons pas fait c’est parce que nous savions que cet épisode judiciaire risquait de vous faire de la publicité bien inutile. Vous savez aussi que la justice peut se tromper! De grands génocidaires ont été acquittés au TPIR! Alors un peu d’humilité. Puisque vous avez choisi votre camp, ne vous étonnez pas pas que des gens puissent mettre en doute votre probité. « On peut écrire sur le Rwanda, mais pas n’importe quoi », effectivement.

  5. Péan à raison l’auteur était d’une rare médiocrité intellectuelle….La position de péan est partagé peu ou proue(avec des nuances) par des gens aussi différent que smith, claudine vidal, rytjeens(qui à beaucoup évolué), védrine, bernard debré, guichoua, joseph matata, bernard lugan, robin pilpot, charles onana, cynthia mackinney, booh booh, luc marchall, …..Bref cela ferait quand même enormément de gens négationnistes non?.

  6. Le pouvoir algérien, Bouteflika ou les islamistes? Qu’est-ce que vous choisissez? Imaginez une seule seconde l’Algérie aux mains des islamistes et les conséquences d’une telle situation pour tout le Maghreb, l’Afrique et l’Europe. Tout sauf ça. Laissez l’Algérie tranquille. Monsieur David Gakunzi, nous vous attendons encore à Adrar.

  7. Franchement c’est mauvaise foi sur mauvaise foi. Ou alors il va falloir adjoindre aux articles de Gakunzi un dictionnaire en français facile pour que certains intervenants puisse saisir la signification de ses propos. Concernant Kagamé, Gakunzi a le courage de rappeller deux choses basiques : on accuse pas quelqu’un avec autant de légereté. Ensuite il s’interreoge sur les motifs soujacents de cet acharnement. Moi j’irai plus loin: le crime de Kagamé c’est de savoir ce qu’il veut, dêtre organisé et de ne pas être un pantin malléable à volonté. Quant à votre seconde accusation, elle est vraiment scandaleuse. L’article – je traduis en français facile – accuse les cerveaux du génocide, d’entrée de jeu. Quant à la décision de Reyntjens, un ancien du Rwanda qui se défend d’avoir été le conseiller de l’ancien Président Habyalimana, c’est un fait mineure dans l’histoire du TPIR (2005).

  8. Mais que se passe-t-il à La Règle du Jeu? Vous laissez passer maintenant des articles de ce Monsieur Péan? Je ne comprend pas!

  9. Pean pour ma part ,j aimerais vous donner le benefice du doute.
    Mais a quand des enquetes sur le role de la France sur l entrenaiment
    des miliciens interahamwes???a quand des enquetes sur les interes du clans
    Miterrand au Rwanda???et autres et aussi partout en Afrique par ex au
    Congo bzville???etc etc en tous cas bravos Gakunzi je pense que la rage que demontre
    ce pauvre fous demontre que tu a toucher sur la bonne touche et mercis encore
    de garder vivant la memoir des victimes et des survivants de cette tragedie
    de tout les temps…….

  10. Péan est égal à lui même : aucune nuance dans les propos, analyse superficielle. Mais alors la colère! Ha! Ha! Ha! Il veut faire peur! Gakunzi félicitations! Continue ainsi.Ne te laisse pas intimider.

  11. Pathétique Mr Péan! Pathétique. Votre sortie contre Gakunzi est pathétique. De qui êtes vous le défenseur en réalité? Des bourreaux? Pathétique.

  12. Merci mr Pean, de ne pas céder à l’énorme pression qui s’abat sur quiconque ose dénoncer le régime meurtrier de Kagame. Merci beaucoup de défendre la vérité envers et contre tout. J e ne sais comment vous remercier. même si vous n’êtes peût etre pas croyant j’aimerais vous dire quand même « Dieu vous le rendra au centuple »
    Le monde entier laisse hypocritement faire Kagame, au Rwanda et Au Congo, au Rwanda il règne par la terreur et au Congo il spolie sans vergogne toutes les richesses du pays et est directement responsable d’une guerre qui a fait plus de 6 millions de morts. Au Rwanda sa prise du pouvoir s’est accompagnée de massacres à grande échelle, il s’est autoptroclammé « celui qui a stoppé le génocide » alors qu’il a une énorme responsabilité là dedans le chaos qu’il a créé dans le pays juste avant ledit génocide en faisant exploser des mines un peu partout dans las villes et en tuant des opposants politiques.Vous êtes parmi les rares personnes qui par leur contribution parlent pour ces victimes oubliées par la communauté internationale, qui, après le génocide rwandais disait hypocritement « plus jamais ça! »

  13. Cette affaire rwandaise rend fou!

    Et les intervenants ne saventr même plus ce qu’ils écruivent, ce qu’ils disent!

    J’en veut pour preuve l’affirmation criminelle de Dominique SOPO lors du procès Péan: SOPO qui accusait Péan d’incitation à la haîne raciale, s’il vous plait, a osé dire que « Evoquer le sang des hutu, c’est salir le sang des tutsi! »

    Vous avez bien raison monsieur Péan de dénoncer ceux qui livrent « des textes creux, emplis d’un sentimentalisme et d’un moralisme simplets jusqu’à en devenir écoeurants, enrobant des attaques définitives et des accusations inadmissibles « 

  14. Rwanda: les extrémistes hutus responsables de l’attentat contre Habyarimana (Kigali)
    06.01.10 | 19h30
    Il est désobligeant de voir comment Pierre PEAN (apotre de la Francafrique) s’evertue a travers des justifications d’outre-tombe a demontrer une these aussi ridicule que lui-meme. {isez l’inavouavle et vous aurez la reponpe a ses elucubrations

    Lu dans le monde

    a frange extrémiste du regime hutu rwandais est responsable de l’attentat qui coûta la vie le 6 avril 1994 au président rwandais Juvénal Habyarimana, selon les conclusions de l’enquête rwandaise sur cet événement considéré comme le déclencheur du génocide.
    Un « comité indépendant », présidé par Jean Mutsinzi et créé en avril 2007 par le gouvernement rwandais, conclut à la responsabilité de haut gradés des Forces armées rwandaises (FAR) dans cet attentat décrit comme le premier acte d’un « coup d’Etat » militaire destiné à empêcher tout partage du pouvoir avec la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR – actuellement au pouvoir).

    « Le comité a passé au crible les différentes hypothèses et a fini par être convaincu que la responsabilité des ex-FAR est pleinement engagée dans la préparation et l’exécution de l’attentat qui a coûté la vie aux présidents Habyarimana et (Burundais Cyprien) Ntaryamira, à l’équipage français du Falcon 50 et aux passagers rwandais et burundais qui l’accompagnaient », selon le rapport, dont l’AFP s’est procuré une copie.

    Le soir du 6 avril 1994, l’avion transportant notamment MM. Habyarimana et Ntaryamira avait été abattu en phase d’atterrissage à Kigali par des missiles sol-air.

    Habyarimana, un Hutu, était de retour de Dar es-Salaam (Tanzanie), où il avait participé à un sommet consacré notamment au processus de négociations avec la rébellion du FPR.

    A l’appui de la thèse d’une implication d’extrémistes hutus, le comité souligne que « la position prise par le président Habyarimana (…) d’appliquer les Accords d’Arusha ne pouvait aboutir qu’à la mise à l’écart évidente de plusieurs ténors des FAR, parmi les plus extrémistes ».

    « Sur le plan technique, (…) selon les informations versées au domaine public par les révélations des FAR elles-mêmes, celles-ci disposaient de missiles sol-air qu’elles disent avoir récupéré sur le FPR en 1991, et avaient, si ce fait est avéré, les moyens de commettre l’attentat », poursuit le rapport.

    « Les tenants de cette thèse précisent aussi que la zone de tir présumée était sous le contrôle effectif des FAR et que l’infiltration (d’éléments de la rebellion) n’était pas quelque chose de faisable », ajoutent ses auteurs.

  15. Une réponse argumentée à un article qui n’était qu’un exercice de style pompeux. Marre de ces pamphlets-là qui ne sont qu’une police de la pensée pleine de préjugés.

    • Quelles argumentations? Des invectives plutôt! Niveau très bas de la part d’un prétendu écrivain. Vraiment très bas. Péan ne connaît rien au Rwanda. Il s’est fait manipulé par ses informateurs et il persiste dans l’erreur, droit dans ses bottes. Il est devenu tellement insensible que je crois qu’il a déjà oublié ce dont il s’agit quand on parle de Rwanda 94: « des gens comme le disait Gakunzi, qui ont été exterminés pour ce qu’ils sont. Coupables d’être nés » Et je passe sur ces propos innacceptables en république.

  16. Pierre Péan est inconséquent. Je ne l’ai jamais rencontré, mais je ne pense pas qu’il soit profondément anti-sémite. Il a pu appartenir dans sa jeunesse à des milieux qui l’étaient et il a pu tout aussi bien en sortir.

    Le vrai problème, c’est que son livre fait appel à des auteurs douteux ou non représentatifs, qu’il présente comme honnêtes, représentatifs et authentiques et qui lui permettent de faire un montage justifiant le racisme anti-tutsi, le réhabilitant même après le génocide, sans prendre le risque d’engager sa propre parole. C’est une forme de complicité astucieuse dans l’impunité de ce génocide. C’est le coeur de ce livre. Parallèlement, pour se justifier plus facilement, ce qui est une deuxième lâcheté, tous les gens honnêtes qui travaillent sur la connaissance du Rwanda depuis des années sont outrancièrement discrédités dans son livre, qu’il s’agisse de chercheurs, y compris du CNRS, de journalistes de médias ayant prouvés leur professionnalisme, de membres d’ONG sérieuses ou tout simplement, et là cela montre un côté encore plus vicieux, les conjoints de Tutsi, qui auraient épousé des Français pour les détourner de la vérité, bref la théorie d’un complot délirant. Il appelle cela « l’histoire officielle » !

    Alors se pose une question : pourquoi Pierre Péan se livre-t-il à une telle guerre d’information, et remarquons le, en se posant en stratège en chef ?

    La carrière de Pierre Péan est liée au secret d’Etat depuis sa thèse universitaire. Il apparait vraisemblable qu’à un moment dans sa vie il se soit senti obligé de se soumettre d’une manière ou d’une autre à la raison d’Etat et d’en devenir le porte plume. A partir de quand et de quel événement ? Il est nécessaire de répondre à cette question pour mieux comprendre la signification de ses « investigations ».

    Complément de tableau, force est de constater pour l’instant que sa ligne stratégique concernant l’attentat du 6 avril 1994 au Rwanda, le premier jour du génocide, qui a renversé définitivement Habyrimana, est sérieusement remise en cause par l’inanité de l’ordonnance du juge Bruguière sur l’attentat du 6 avril 1994 qui est pour moi probablement une forfaiture sous réserve d’éléments que je ne connaitrais pas. Le juge Bruguière est aussi au coeur de la raison d’Etat et depuis son récent livre il tente de nous montrer que sa totale compromission avec l’exécutif français relève d’un esprit de « synergie ». Comment pouvait-il remettre en cause dans ces conditions des crimes de l’Etat français ?

    N’oublions pas que le génocide des Tutsi en 1994 est un crime de l’Etat rwandais qui fut particulièrement lié avec l’Etat français.

    Emmanuel Cattier, époux d’une femme Tutsi.

    • Emmanuel Cattier, époux d’une femme Tutsi.

      Merci de préciser cela, on comprend maintenant le pourquoi de vos interventions sur le net et dans Wikipédia, peut-on croire qui puissiez une seule foi être impartial dans le dossier rwandais ?

  17. Bon droit de réponse. C’est dit…

    J’avoue avoir de telles lacunes sur le sujet rwandais que je ne me vois pas le commenter.

    Je ne sais pas ‘il y eu une décision de justice mais je me pose la question si ce droit de réponse vous a été offert spontanément par la revue ou est-ce une décision de justice comme le laisse entendre l’introduction  » conformément aux usages et à la loi nous publions le droit de réponse qu’il a adressé au directeur de la publication de la revue « .

    Parce que Pean / BHL c’est tout un « Monde »…

  18. Des experts comme Gakunzi écrivent sans même avoir pris la peine de rassembler tous les infos nécesaires ou lire un même un livre, bravo Péen de lui remettre à sa place.

  19. Il est vrai que quand on lit le livre de Pierre Péan dans son entier on comprend que c’est la stratégie de Kagamé qu’il vise, pas un peuple.
    Même si cela manque de nuance, il a des arguments qui méritent d’être discuter plutôt que d’attaquer ad hominem et en dessous de la ceinture.
    15 ans après le génocide il faudrait être capable d’analyser ce drame sans parti pris.
    Et il existe aujourd’hui assez de sources pour voir que le FPR a une part de responsabilité importante dans le déclenchement du génocide et dans les massacres de masse contre les réfugiés hutu au Congo, qui étaient loin d’être tous des génocidaires.
    Ce qui ne retire rien à la responsabilité des extrémistes hutu.
    Dommage que Pierre Péan ne s’y soit pas attardé, mais il a eu le mérite d’aller voir là ou peu de journalistes ont osé, à contre courant: du côté d’un vainqueur sacralisé par la prétention de représenter les victimes.
    Et Péan dit que c’est abusif. Plutôt que réfuter on l’a attaqué bassement.
    Or Il faudrait être capable de regarder la complexité rwandaise en face un jour si l’on veut enrayer le cycle de la vengeance.
    Peut être faudrait-il aussi ne pas tant projeter l’ombre de la Shoah et celle du complexe colonial français sur le Rwanda. Le drame rwandais a eu aussi ses logiques propres qu’il faut analyser en tant que telles.
    Le reste n’est que passion aveugle, et règlements de compte partisans.
    Encore faudrait-il avoir l’élégance de ne pas dénaturer les propos de ses adversaires:
    Comme disait Laubardemont l’envoyé de Richelieu dans l’affaire des possédées de Loudun, à propos du curé dont il voulait la peau: donnez moi trois phrases de n’importe qui et je le fait pendre!

  20. Excellente réponse monsieur Péan. Vous avez su démontrer encore une fois que le mal Rwandais ne réside pas dans la négation des faits, mais dans la manipulation et le mensonge dont certains plaisent à consommer sans duiscernement pour des intêretes ocultes.
    Ils ne vonts pas cesser d’ écrire des balivernes dans le but de te faire taire. Mias en homme intègre je suis convaincu que vous n’allez pas céder à leur chantage. Le problème c’est la grande tribune médiatique qui leur est réservée.