Les premiers signataires de cet appel sont Marina Abramovic, Charlotte Gainsbourg, Bernard-Henri Lévy, Oleksandra Matviichuk, Sean Penn, Salman Rushdie, Sting, Elina Svitolina et Andriy Yermak.
La question qu’il soulève est au cœur du nouveau documentaire de Bernard-Henri Lévy sur l’Ukraine, Notre guerre, diffusé sur France 5 le 29 juin à 21h.
Les enfants ne sont pas négociables. Ramenez-les. Maintenant.
Depuis le 24 février 2022, des milliers d’enfants ukrainiens ont été arrachés de force à leurs foyers, dans les régions de Kherson, Zaporijjia, Donetsk et Louhansk.
Ils ne se sont pas « perdus » lors de la guerre. Ils ont été enlevés. Pris par une armée d’occupation, arrachés à leurs familles, à leurs écoles, à leur langue, à la vie telle qu’ils la connaissaient.
En réponse, l’Ukraine a lancé l’initiative Bring Kids Back UA, sous l’égide du président Volodymyr Zelensky.
Il s’agit d’une opération de sauvetage menée en coopération avec des partenaires internationaux et la société civile, visant à localiser ces enfants, à les ramener chez eux et à les accompagner dans leur réintégration.
La tâche est immense. Car ce que l’Ukraine affronte, ce n’est pas seulement une crise humanitaire : c’est une campagne délibérée visant à effacer l’identité d’une génération entière, et à couper toutes les voies du retour.
Selon des enquêteurs indépendants, les enfants déportés illégalement en Russie sont souvent placés dans des familles inconnues, dans des institutions fermées ou dans des camps militaires. Il ne s’agit pas de refuges sûrs. Ce sont des lieux de rééducation et de conditionnement, où les enfants sont isolés, privés, et, dans certains cas, à peine nourris.
Certains se voient ordonner d’oublier leur nom. D’autres entendent que l’Ukraine n’a jamais existé.
Ensuite l’enfant est forcé de renier son identité ukrainienne, élevé dans la haine de son pays, intégré à des structures paramilitaires, préparé au combat, puis envoyé au front.
Comme les enfants enlevés par Daech et transformés en « lionceaux du califat », les ravisseurs font des enfants ukrainiens de futurs soldats enrôlés dans l’armée russe.
Le sort de la majorité de ces enfants reste inconnu.
Cette russification de la jeunesse ukrainienne fait partie de la campagne de Vladimir Poutine visant à exterminer l’Ukraine en tant que nation et constitue l’une de ses contributions, avec son armée et ses idéologues, à l’histoire mondiale de l’infamie.
Cet acte n’est pas seulement une violation du droit international. C’est une offense à l’humanité.
Nous, engagés aux côtés de l’Ukraine depuis le premier jour de la guerre d’agression à grande échelle menée par la Russie, nous élevons contre cette abomination.
Nous croyons que retrouver, identifier et ramener chez eux chacun de ces enfants enlevés est la condition sine qua non d’une paix juste et durable.
Nous appelons les femmes et les hommes de bonne volonté, pour qui il est impensable que la paix se construise sur un cimetière d’âmes innocentes, à nous rejoindre et à faire entendre leur voix.
Faites connaître cette tragédie.
Faites pression sur vos représentants.
Soutenez ceux qui recherchent ces enfants volés et les ramènent chez eux.
Nous ne vous demandons pas d’agir en tant que diplomates, élus ou experts, mais en tant qu’êtres humains.
En tant que parents. En tant que personnes qui comprennent ce que signifie la perte d’un être cher et le fait de ne jamais le retrouver.
Unissons-nous, au-delà des nations, des fonctions, des convictions.
Et disons-le ensemble, clairement, sans détour :
Les enfants ne sont pas négociables. Ramenez-les. Maintenant.
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