Pour le droit de vote des étrangers !

Après plusieurs décennies de lutte, la reconnaissance du droit de vote et d’éligibilité des étrangers résidant en France pourrait se concrétiser prochainement : le 8 décembre, le Sénat se prononcera sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales, ouvrant ainsi la voie à une réforme de la Constitution française.

Conscients de l’importance de cette étape parlementaire, nous, représentants de la jeunesse, rappelons avec force, qu’en démocratie, l’égalité de tous les citoyens ne souffre d’aucun compromis.

Nous affirmons qu’il est plus que temps que les étrangers résidant régulièrement en France aient le droit de voter et d’être élus aux élections locales, à l’opposé d’une conception voulant voir dans cette avancée démocratique essentielle une cause de dissolution de notre pays.

Nous promouvons une citoyenneté de résidence, sans distinction de nationalité, comme en bénéficient déjà les résidents communautaires.

En effet, accorder le droit de vote aux étrangers, c’est non seulement leur signifier leur appartenance politique à la communauté française mais également favoriser leur intégration en les associant pleinement à la vie citoyenne locale.

LES CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE DOIVENT SE POSITIONNER

C’est également, dans cette période de tensions et de stigmatisation des étrangers et de leurs enfants, réaffirmer que notre idéal de société fondé sur le vivre ensemble, ne saurait être mis sous le boisseau en raison des agressions verbales répétées des tenants d’une France recroquevillée sur elle-même et soupçonneuse de l’Autre.

Au contraire, face aux problématiques que traverse notre société, il est temps de dire « stop » aux logiques de haine et d’affirmer qu’une nation n’est jamais aussi forte qu’en étant fidèle à ses principes d’égalité et de fraternité.

L’adoption très vraisemblable de cette avancée démocratique par le Sénat doit amener l’ensemble des candidats républicains à l’élection présidentielle de 2012 à se positionner clairement sur leur volonté d’organiser un référendum ou de convoquer un Congrès afin de faire entrer le droit de vote et d’éligibilité des étrangers aux élections locales dans la Constitution française.

En s’y engageant, les candidats seront fidèles aux principes de la République qu’ils entendent représenter, République dont la majorité des citoyens qui la composent sont depuis maintenant de nombreuses années favorables à l’entrée des étrangers dans le corps électoral.

SOS Racisme appelle également à un rassemblement symbolique le jeudi  8 décembre, à  14h devant le Sénat (Place Pierre Dux / rue Vaugirard-RER Luxembourg).

Après 30 ans de lutte, cette fois-ci, c’est la bonne !


Dominique Sopo, président de SOS Racisme ;

Habiba Prigent El Idrissi, conseil national de la Cimade ;

Thalia Breton, Magali De Haas et Julie Muret, porte-paroles d’Osez le féminisme ;

Moussa Camar, président de l’association Agir pour réussir (AGPR) ;

Maria De Franca, rédactrice en chef de La Règle du jeu ;

Julien Boucher, fondateur de Macaq ;

El Mouhtadi Yassine, fondateur du mouvement du 20 février (Maroc) ;

Baki Youssoufou, président de la Confédération étudiante ;

Kahina Djemani, porte-parole de la FIDL ;

Victor Colombani, président de l’UNL ;

Prescylia Alves, présidente du Conseil local des jeunes d’Aubervilliers ;

Slimane Tirera, président de l’association Jeunesse en mouvement ;

Pascal Breith, membre du Paris foot gay ;

Sihem Habchi, présidente de Ni putes ni soumises ;

Laurent-David Samama, rédacteur en chef de L’Arche ;

Djamel Guenaoui, président de l’association Changeons de regards ;

Warda Sadoudi, présidente de l’association HOME.

4 Commentaires

  1. SOS RACISME rêve d’avoir pour:

    Ministre du commerce , un Libanais
    Ministre de la justice, une Finlandaise,
    Ministre de l’éducation, un Suédois
    Ministre de l’Intérieur, un Afghan
    Ministre Premier, un Congolais
    Ministre dec la santé, un Amerindien
    et pour Président, un Apatride
    et pour Ministre chargé des francais, ils hésitent ????

  2. Je comprends Clémentine. Moi aussi je suis né hors de France. Car la Normandie, ce n’est pas tellement la Normandie à l’intérieur d’un foyer d’origine franco-algéroise empreint de judaïsme, d’hispanisme et de latino-américanisme. Comme elle, je hais les blondes si elles s’éborgnent d’une conscience partielle du patrimoine génétique dont elles s’imaginent avoir hérité avec la terre dont il aurait poussé comme le haricotier magique du conte. L’homme n’est pas un légume. Ce qui ne dit pas non plus qu’il n’ait pas une propension non pas à s’enraciner de manière définitive dans un sol de son choix, le nomadisme sommeille en chaque pantouflard à la merci d’une nouvelle vague de Huns, mais à s’agréger en troupeau. Vous vous rappelez la métaphore des brebis et du berger? Les primates supérieurs ne s’en sortent pas tout seuls face à un tigre solitaire. En revanche, dès qu’ils sont deux, tout devient possible. Mais à partir de deux, il est plus que probable que l’on passe à trois, puis quatre, et au-delà… Et la mémoire s’entretient d’autant plus que les événements ont été vécus ensemble, qu’ils prennent au fur et à mesure du déclin de leurs protagonistes une dimension héroïque savamment étudiée en vue de consoler les braves et dans le même temps, de booster leurs seconds en sorte qu’ils soient armés alors qu’ils leur succèdent. Et c’est comme cela qu’on se fabrique une Histoire. Et cette Histoire fabrique un « nous », un protopeuple qui tient par le fait qu’il y tient autant qu’il s’y tient. Clémentine dit qu’on est fait de beaucoup de choses au premier rang desquelles elle place l’endroit où l’on est né. Or Clémentine est née à Dakar. Elle y tient beaucoup. Elle se raccroche à sa naissance comme à son essence. Splendeur de l’empathie, de la fonte dans le milieu du cœur de ceux avec lesquels on a partagé un « nous ». Ça rend belle Clémentine. Mais il faut continuer à rendre beaux les êtres doués de mémoire, les êtres faits d’histoires. Car ce qui vaut pour la Française née au Sénégal doit valoir pour la Sénégalaise née en France. Et s’il y a une culture à Dakar assez sublime pour qu’elle subjugue l’âme d’une Blanche, un phénomène parallèle attirera fatalement une Noire au bord de sa centrifugeuse, à Paname ou ailleurs. S’il est beau qu’un leucoderme puisse monter Noir comme moi sur les planches d’Avignon, il est sans doute aussi sublime qu’un mélanoderme devienne Blanc comme moi sans faire l’objet d’une suspicion de trahison des siens comme Sammy Davis Jr. se retrouva un jour banni d’à peu près tout ce qui se nommait humain.
    Avant de mourir, Lévi-Strauss éprouvait une extrême nostalgie pour une diversité culturelle que la réduction des distances géographiques à même de préserver chacune de ces singularités anéantissait un peu plus chaque jour. Le métissage des gènes est un impératif catégorique du génome humain. Or qu’en doit-il être de la fusion des cultures? D’un côté l’on observe les partisans d’un multiculturalisme qu’une sociologie honnête qualifierait de multinationalisme. Où chaque minorité revendiquant sa propre préférence culturelle dénonce le nationalisme de communautés sœurs mues par un même désir de damer le pion à une communauté nationale jouissant à ses dépens d’une prévalence linguistique, politique, historique et j’en passe… Nous nous sommes engouffrés dans une impasse. L’égalité des testaments culturels est un fantasme post-colonial mâtiné de nostalgie et de culpabilité. Tout sur Terre est hiérarchisé, chez les bêtes comme chez les humains. Tout dans l’univers est hiérarchisé. L’héliocentricité du système ne passe pas le relais à une géocentricité temporaire, histoire de souffler un coup. Lorsque je nais à Dakar, je ne demande pas aux dépositaires d’une Histoire millénaire d’assimiler les codes de ma propre civilisation. Je m’imprègne des leurs. Et j’essaie autant qu’ils me le permettent de leur transmettre le meilleur des miens. Car il y a bien civilisation là où il n’y a pas ma civilisation. Prenez la différence entre le jazz et la world music. La première est une culture puissante, profonde, irréfutable; la seconde ressemble à un zoo culturel. On la visite en touriste. On y passe un moment. Mais l’on y reste pas. L’Amérique a choisi son jazz. À l’Europe, maintenant, de s’en inventer un à elle.
    Pour ce faire ou plutôt, se refaire, je préconise que la gauche cesse de se focaliser sur le seul objectif de sauver sa peau. Elle doit réfréner la réactivité épidermique occasionnant chez elle une fixation sur la surface des choses qui n’est que le revers de la stigmatisation qu’elle récuse. Une forme de racialisme bienveillant qui ne neutralise pas son inclination au mal. Ainsi elle saisira instantanément que mon propos précédent induisait au propos suivant. Ceux qui au nom de la République s’inquiètent de donner le droit de vote aux résidents étrangers agissent en ennemis des principes résidant aux fondements de leur propre civilisation. Le suffrage universel est l’un des poumons de notre conception de l’État. En donner l’accès aux non-Européens, c’est leur transmettre le virus de la démocratie que nous ne cessons par ailleurs d’aller convaincre les concitoyens de nos propres étrangers à s’en laisser envahir corps et âme, dès lors que nous nous adressons à eux, à l’étranger.

    • Je préviens tout de suite le malentendu. Paranoïaque? peut-être… À aucun moment dans mon commentaire il n’a pu être lu que les cultures multiples développées par les bâtisseurs de la Tour de Babel interrompus en plein élan, devraient s’épanouir à l’intérieur de vases hermétiquement bouchés. Je crois bien au contraire aux vases communicants, mais je crois aussi qu’il n’existe pas d’autre moyen pour que leur contenu se transvase que de leur présenter un autre vase prêt à le recueillir. Ainsi, une France qui ne se recroqueville pas sur elle-même doit se montrer avide de connaître Shakespeare mais afin qu’il s’infuse outre-Manche, le génie anglais devra pour cela s’exprimer dans la langue de Molière par le biais d’artistes qui auront pris la peine, et la joie, d’imprégner leur esprit du sien.

    • J’ai rêvé que ceux qui me trouvaient avaient identifié ceux que je cherchais. Je ne suis pas Bénabar, mais au contraire, je pense que cette fois-ci pour me les faire, je vais devoir prêcher au-delà des convaincus.
      «Tu trouves ça peut-être
      politiquement INcorrect…
      Mais moi j’t’emmerde PAS!»