Pour ceux qui l’ignoreraient, la circulaire Guéant du 31 mai dernier vise à durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour professionnel aux diplômés étrangers des universités et grandes écoles françaises. C’est, ni plus ni moins, une manière déguisée de dissuader l’étudiant étranger de débuter sa carrière professionnelle en France. Cette circulaire est loin de faire l’unanimité, même au sein du parti de la majorité. Que dire alors des universités, des collectifs d’étudiants étrangés et de l’opposition !

Une réunion devait avoir lieu hier entre les ministres de l’Intérieur, Claude Guéant, du Travail, Xavier Bertrand, et de l’Enseignement supérieur Laurent Wauquiez, et les présidents de la Conférence des grandes écoles, de la Conférence des présidents d’universités et de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, afin d’aborder l’accès au marché du travail des diplômés étrangers formés en France. Le collectif des étudiants étrangers n’a malheureusement pas été conviée à la réunion.
Si l’absurdité de cette circulaire saute aux yeux, tant du point de vue économique que social[1], il ne faudrait tout de même pas que cette réunion passe pour un désaveu. Ni même une rétractation mais un assouplissement des mesures envisagées. Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur, a ainsi reconnu “des difficultés d’application”. Et, au passage, minimiser l’impact de cette circulaire. Autrement dit, on pinaille sur l’application de la loi au lieu de s’interroger sur son bien fondé.
De son côté, le parti socialiste a déposé une proposition de résolution, qui sera examinée le 18 janvier par le Sénat, invitant le gouvernement à prendre en compte dans sa politique migratoire “ les nécessités du rayonnement international de la France ainsi que l’importance des étudiants étrangers dans la croissance future de l’économie française, dans la diffusion de la culture française ainsi que dans la vitalité de la recherche de la France ”. Une proposition qui tombe sous le sens.


[1] “La France a besoin de 40000 ingénieurs par an, mais elle n’en forme que 30000. Permettre à mes étudiants de travailler quelques années en France, de se former à nos méthodes, d’avoir des relations de travail avec les entreprises françaises, c’est contribuer au rayonnement économique de notre pays”, explique Nesim Fintz, directeur général de l’Ecole internationale des sciences du traitement de l’information, à Cergy (Val-d’Oise).

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