Bernard-Henri Lévy est en Égypte. Ce matin, il était en direct sur Europe 1, interviewé par Guillaume Cahour. Interrogé sur les massacres de Libye, il a répondu: ce n’est pas un « génocide » mais un « massacre », un « bain de sang », une  « boucherie ». Face au dernier bilan établi par l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (au moins 233 personnes auraient été tuées lors d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants depuis le début de la contestation; d’après les informations recueillies par Bernard-Henri Lévy et Gilles Hertzog au Caire, le bilan pourrait être beaucoup plus lourd…) Il a appelé à une réaction forte de la communauté internationale.

Cette situation « était tout à fait prévisible », a-t-il dit. « Il n’y avait, a-t-il ajouté, que les benêts d’occidentaux fascinés depuis 20 ans par les frasques et le côté mauvaise opérette de Kadhafi pour lui accorder crédit ».  Et il a lancé, virulent: « C’est Rama Yade qui avait raison quand, contre Sarkozy qui l’avait invité à Paris, elle a regretté qu’il soit venu s’essuyer les pieds sur le paillasson de la patrie des droits de l’homme » .

Interrogé sur ce qu’il convenait de faire, le directeur de La Règle du Jeu a invité la Communauté Internationale et, d’abord les pays arabes libérés de la tyrannie et en transition vers la démocratie à retrouver l’esprit d’un « devoir d’ingérence » bien oublié, en France, depuis que nous avons une ministre des affaires étrangères dont le premier réflexe, face aux insurrections arabes, est de proposer les services de la police anti-émeutes française.

Il a ajouté: il faut que, cet après-midi, « le Conseil de Sécurité de l’ONU parle d’une voix ferme et unie pour obliger Mouammar Kadhafi à s’en aller »; il faut que l’ONU lui dise : « Kadhafi dégage! ». Est-il nécessaire de préciser que cette prise de position du directeur de la Revue exprime la colère, la révolte et la nausée que nous inspire tous, ici, à La Règle du Jeu, le carnage libyen?

 

2 Commentaires

  1. La nouvelle de la tentative du suicide de Sakkineh m’a beaucoup touchée. Après le soutien, qu’elle avait reçu de l’Occident et même du monde entier, Sakkineh doit se sentir peut-être abandonnée, où aujourd’hui les médias jettent leur projecteur sur les évenements du Moyen-Orient. Mais je veux croire qu’elle n’est pas oubliée et que des contacts en Iran sont toujours à ses côtés. Je pense à elle et la porte dans la prière, même si moi aussi je l’avais un peu oubliée.
    Pour ce qui se passe dans le monde arabe, les chrétiens doivent vivre un immense espoir, eux qui ont été persécutés depuis des décennies, de se voir espérons le, reconnus par de futurs gouvernements démocratiques, comme citoyens ayant droit de vivre leur foi en toute liberté. Mais rien est gagné et c’est un sujet de prière.
    Il est difficile de porter des jugements lapidaires sur tel où tel chef d’état qu’il soit d’Occident où du Moyen Orient. Les relations entre les chefs d’état sont compliquées chacun cherchant à asseoir son pouvoir au détriment parfois des droits de l’homme. En Occident nous avons la chance de vivre dans des démocraties, et les élections sanctionnent ceux que nous pourrions considérer comme pourfendeurs des droits de l’homme.
    En France, comme en Europe nous avons été longtemps les bénéficiaires des richesses du pétrole du Moyen Orient, faut-il s’en plaindre !
    Au Moyen Orient les peuples sont dirigés par des dictactures où des extrémistes religieux, qui scandaleusement ont drainé les richesses pour eux seuls, en oubliant que les richesses doivent se partager (Ex : l’Egypte 40% de la population vit avec 70 euros par mois, alors que Moubarak possède des milliard d’euros). Les populations beaucoup mieux informées qu’autrefois ne peuvent accepter cela, et je suis de tout coeur avec les manifestants pour plus de justice.
    Les riches de ces pays me font penser à la parabole que Jésus nous a laissée dans l’Evangile de Luc 16 : 19-31, parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare. Lazare mendiant à la porte du palais du mauvais riche, espérait recevoir de lui quelques miettes de sa table, mais cet homme dur ne le voyait même pas. C’est ainsi que sont les riches, leurs richesses les rendent aveugles et leur or rendent leur coeur dur comme la pierre.
    Jésus dira d’ailleurs qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Mais ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu (Luc 18:27)
    Dieu seul peut changer le coeur de l’homme, l’homme seul ne le peut pas. Le royaume de Dieu se construit d’abord dans le coeur, et la conversion est la première pierre de cette construction.
    Les hommes de toutes les nations ont la nostalgie du paradis perdu. En envoyant son fils Jésus pour le pardon des péchés, Dieu dans son amour tend la main au pécheur. Le racheté par sa paix intérieur est au bénéfice de son royaume.
    Marie

  2. Pas d’alibi pour la Libye

    Quand il y aura encore plus de gens aux abois…sans emplois, sans soins, sans abris…
    Ce ne sera pas la fin que tout le monde craint, mais l’instant qu’on attend depuis longtemps !
    Où le peuple prendra enfin les choses en main, sans médiateur ni médiation.
    Et qu’il rédigera sa propre feuille de route et accomplira son propre destin !
    Ce ne sera pas pour élire ses représentants mais pour occuper tous les fronts et dégager lui-même son horizon !
    Nous autres français, nous n’avons jamais été aussi bien qu’aujourd’hui,
    parce que nous savons désormais comment faire pour cesser d’avoir mal demain !

    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/02/libye/