Cinq jours après que l’on ait appris qu’il a subi des tortures en prison, Sajjad Ghaderzadeh, le fils de Sakineh Mohammadi Ashtiani, emprisonné depuis 22 jours dans un lieu inconnu de la ville de Tabriz, serait sorti du silence dans lequel il était confiné en se livrant à des « confessions ».

Selon le site internet iranien conservateur Raja News, proche du corps paramilitaire des Gardiens de la Révolution, le fils de Sakineh Mohammadi Ashtiani aurait avoué que l’affaire Sakineh est devenu un « moyen de réaliser un commerce contre-révolutionnaire ainsi que d’obtenir l’asile politique pour des avocats aventuriers ».

Dans cet article, le fils de Sakineh Mohammadi Ashtiani, présenté comme « Sajjad G », déclare:

« Après le meurtre de mon père et l’emprisonnement de ma mère, ma famille a été décomposée. Moi et ma petite sœur, avons donc appelé à l’aide où que nous pouvions. Tous les deux demeurons sans protection. J’ai tout fait pour libérer ma mère, nous sommes allés partout et j’ai écrit des lettres. Mais au final, nous sommes tombés dans le piège de l’avocat du dossier. Et je ne sais pas quel tour il m’a joué ».

« Sajjad G » poursuit:

« Houtan Kian », l’avocat du dossier, en a profité au maximum pour se mettre en valeur et préparer le terrain pour trouver l’asile à l’étranger, en nous mettant en contact avec « Mina A », communiste et contre-révolutionnaire, habitant en Allemagne et porte-parole du Comité international contre la peine de mort, qui a pu s’introduire dans les milieux contre-révolutionnaires à l’étranger et obtenir l’asile politique ».

 » Il existait un fort lien de confiance entre Sajjad et Houtan Kian qui n’a fait que défendre sa cliente Sakineh », répond depuis Francfort en Allemagne, Mina Ahadi, le porte-parole du Comité international contre la lapidation et les exécutions. « Toutes les interviews que l’avocat a accordées à la presse se cantonnaient à l’aspect strictement juridique du dossier. Malgré ceci, son bureau a été attaqué à de nombreuses reprises par les forces de sécurité. La veille de son arrestation, il a été interrogé debout pendant huit heures. S’il voulait fuir le pays et demander l’asile, il aurait quitté le pays à ce moment là. Mais il ne l’a pas fait. Il me répétait qu’en plus de Sakineh, il était également l’avocat de plusieurs personnes condamnées à la lapidation et à la pendaison, et qu’il fallait qu’il continue à les défendre. Il est aujourd’hui lui aussi en prison ».

Mais comment Sajjad Ghaderzadeh et Mina Ahadi sont-ils exactement entrés en contact?

« Après l’annonce de la condamnation de sa mère il y a quatre ans, et tandis que personne dans le gouvernement iranien ne daignait répondre à ses questions, Sajjad était perdu. C’est alors qu’il a découvert mon nom dans les médias internationaux, en tant que personne qui combat la lapidation depuis 20 ans, et qui a déjà réussi à sauver la vie de plusieurs condamnés. « Vous êtes l’organisation des droits de l’homme? », m’a-t-il demandé la première fois au téléphone. « Vous devez défendre ma mère ». Je le lui ai promis. Cette scène, mon numéro de téléphone, tout a été rendu public afin que l’on ne puisse pas l’utiliser contre lui. On me contacte du monde entier pour me demander mon aide, y compris des prisons de la République islamique ».

Mais le journaliste du site conservateur Raja News, poursuit:

 » Il y a près de 20 jours, deux citoyens allemands ont été arrêtés après s’être rendus en Iran avec des visas touristiques avec le projet d’interviewer la famille de Sakineh Mohammadi Ashtiani afin de mettre en avant quelques astuces alarmistes de propagande. Lors de l’arrestation de ces quatre personnes par les agents, Kian était en train d’établir une communication téléphonique vers l’Allemagne à travers « Mina A ». Ces deux citoyens allemands qui se trouvaient en compagnie de « Sajjad G » dans le bureau de Houtan Kian, ont été arrêtés. Houtan Kian, est un avocat aventurier qui avait pour objectif de reproduire le projet de Mohammad Mostafaei, l’ancien avocat qui a fui à l’étranger et a obtenu l’asile politique, après s’être mis en avant en utilisant cette affaire ».

C’est la première fois qu’un site réputé proche du pouvoir iranien, reconnaît l’arrestation du fils et de l’avocat de Sakineh. Mohammad Mostafaei demeure l’ancien avocat de Sakineh, qui a été forcé de fuir le pays en août dernier parce qu’un mandat d’arrêt a été émis à son encontre. Sa femme, a été par la suite emprisonnée pendant une semaine dans la prison politique d’Evin, pour le forcer à se rendre. Elle a aujourd’hui rejoint son mari qui a obtenu l’asile politique en Norvège.

Le journaliste ultra conservateur conclut:

« Il semble que l’histoire de cette femme adultère qui a participé au meurtre de son mari, en plus d’avoir été utilisée comme prétexte par l’Occident pour créer une ambiance antirévolutionnaire contre la République islamique , est devenue un canal pour un certain nombre de jeunes avocats aventuriers afin de quitter le pays et obtenir l’asile politique ».

« Sakineh a déjà été blanchie du meurtre de son mari en septembre 2006″, réagit Mina Ahadi, une affirmation déjà maintes fois répétées à la Règle du Jeu par Houtan Kian, du temps où il était encore en liberté. »Les autorités ont modifié l’ensemble du dossier. Il n’est désormais signifié nulle part que Sakineh est condamnée pour adultère, la seule charge qui pesait jusqu’ici contre elle. Ils sont en train de préparer le terrain pour la pendre. D’autant plus que le Comité international contre la lapidation et les exécutions vient d’être informé que le tribunal suprême de Téhéran avait écrit une lettre à la branche d’application des peines de la prison de Tabriz demandant que Sakineh soit exécutée au plus vite ».

2 Commentaires

  1. ils n’ont pas le droit de faire une chose aussi horrible et inhumaine, il ne faut pas etre une femme dans ce pays, c’est la loi des hommes et cette loi est injuste et machiste.personne n’a le droit de mourrir comme ça.
    il ne faut pas les laisser faire