SakinehManifLes juges iraniens n’ont décidément pas leur pareil pour semer la confusion dans un débat, hélas, très simple.

Et voilà qu’aux dernières nouvelles une femme voilée de la tête aux pieds et à la voix méconnaissable mais se présentant comme Sakineh, serait venue, à la télévision iranienne, démentir les informations données à La Règle du Jeu et, à travers La RègleSakinehManif du Jeu, aux medias occidentaux par son fils et son avocat : elle n’aurait jamais été fouettée ; elle n’aurait subi aucun mauvais traitement lors de son long mais sympathique séjour dans les cachots de la prison de Tabriz ; et c’est de son plein gré, dans la bonne humeur et la joie, qu’elle serait venue, le 12 août dernier, lors d’une première séance télévisée du même genre, s’accuser de complicité dans un meurtre dont la justice l’avait, trois ans plus tôt, reconnue innocente.

La mise en scène prêterait à sourire si elle n’était indigne. Et on tentera donc, ici, d’éviter d’entrer dans les débats oiseux pour aller à l’essentiel. Coups de fouet ou pas, Sakineh Mohammadi Ashtiani se voit reprocher un crime qu’elle n’a pas commis (complicité de meurtre) et un autre qui n’en est pas un (avoir, peut-être, aimé un homme qui n’était pas son mari). Et pour ces deux crimes – pour le second, en tout cas, mais vu au prisme du premier – il s’est trouvé des juges pour, non seulement la condamner à mort, mais lui promettre la mort la plus atroce qui soit : bombardée de cailloux jusqu’à ce que son visage soit transformé en une bouillie sanglante.

Voilà la réalité. Voilà l’horreur qui, depuis des mois, révulse les consciences. Et voilà la chose, la seule chose, qui, pour l’heure, devrait nous importer. Il ne faut pas tomber dans le piège. Il ne faut pas entrer, si peu que ce soit, dans la logique d’un appareil judiciaire devenu fou. Et il ne faut surtout pas dévier de la ligne de conduite que l’on s’est fixée et qui consiste à exiger, du même mouvement, la liberté pour Sakineh et l’abrogation d’une peine qui fait honte à la civilisation en général et à la civilisation perse en particulier.

Le reste, tout le reste, n’est qu’argutie, manœuvre de diversion, mauvais théâtre. Le reste, tout le reste, à commencer par cette nouvelle comédie des aveux, n’est qu’une pitoyable réponse à une mobilisation qui ne faiblit pas et qui embarrasse, chaque jour un peu plus, la République islamique d’Iran. Celle-ci doit s’y résoudre : il y a, en France, des centaines de milliers de femmes et d’hommes (et, dans le monde, bien davantage) qui resteront mobilisés tant que justice ne sera pas rendue. Et ce type de mascarade, cette façon de jouer avec le destin d’une innocente et avec les nerfs de sa famille, ne peut avoir, du coup, qu’un effet : non pas briser l’élan mais, au contraire, l’intensifier ; non pas créer le doute, mais susciter une indignation redoublée.


8 Commentaires

  1. la lapidation n est plus exercée en Iran depuis 1979
    la peine de mort s y fait habituellement par pendaison le crime qui est reproché a cette femme est le meurtre de son mari a l aide de son amant et non pas pour adultère. pourquoi bhl ne vas pas en parler face camera avec l ambassadeur Iranien ?

  2. incroyable ce monde occidentale. D’abord on nous dit travailler pour la justice et les droits des humains a vivre. puis les voila entrain de tout faire pour sauver une femme qui as aidé son amant à tuer son mari. Etrange nom ???? si cette femme était une francaise par exemple ou une americaine qui commet le meme acte dans ces pays ( france ou USA) toute l’opinion publique sera pour une peine capitale pour une femme qui a participé a l’assassinat de son mari. Personne d’entre nous acceptera d’etre trompé par sa femme et encore plus être assassiné par l’amant de sa femme. mais quand on veut diaboliser un pays, tout les moyens sont bons, même le mensonge passe et le crime deviens une liberté et un droit. Pauvre civilisation occidental. le masque est tombé. Vive l’IRAN meme si je suis pas Iranien

  3. Nous ne lacherons pas prise car nous sommes tous soudés contre la barbarie des hommes et pour l’instant de l’Incommensurable BARBARIE de l’Iran qui doit à tout jamais changer ses comportements au 21ème siècle. Courage Sakineh, Courage à sa famille et ses proches.

  4. Le pire dans toute cette mascarade est sans aucun doute la conférence de presse de Dieudonné qui récuse toute la vague d’indignation concernant le sort de Sakineh.
    C’est d’une telle perversion qu’on se demande vraiment si ce type ne devrait pas envisager un internement en HP.
    « Il n’y a pas de peines de mort par lapidation en Iran depuis la révolution khomeiniste » dit-il mais mieux encore il y a très peu de peines de morts en Iran.
    Il faudrait le dire sans doute aux parents de tous ces jeunes hommes pendus pour homosexualité ou pour avoir consommé ou vendu de la drogue.
    Dieudonné se donne sans compter pour son héros Ahamadinejad car il est le seul selon lui a se battre contre l’impérialisme sioniste…Rien que ça !

    Que des médias tendent encore leurs micros devant ce cinglé pétri de haine et de racisme à l’endroit des juifs me dégoûtent tout autant.

    Dieudonné invite pour un second voyage BHL afin qu’il se rende compte par lui-même qu’en aucun cas Sakineh n’aura été condamnée à mort par lapidation !

    La vidéo de cette conférence de presse est visible sur le site des ogres.

    Consternation absolue devant un tel fatras de mensonges proférés par cet ex-humoriste.

  5. Nous sommes les acteurs d’une épopée poétique. Et en tant qu’acteur, nous devons nous en tenir aux fondamentaux de la Royal Shakespeare Academy ou de l’Actors Studio, endosser notre rôle et l’assumer du premier jusqu’au dernier mot. Or notre rôle de sans-culottes, c’est de défendre les droits de l’homme et du citoyen, et notre rôle d’enfants des ruines du XXe siècle, c’est de défendre l’universalité de ces droits. Nous disons comment nous nous représentons l’être humain Sakineh et les droits fondamentaux que notre loi lui attribue, pour la seule et bonne raison que ne pas le hurler à la face du monde serait un manquement à nos premiers principes. Nous sommes des acteurs, et notre mission est de tendre un miroir à tout spectateur que nous réussirions à attirer vers notre représentation. Mais à partir de ce moment unique où l’alchimie opère entre celui qui est et celui qui se voit être, ne reste plus qu’une chose à faire. Laisser faire. Laisser agir l’exemplarité. Car attention! c’est là que le génie bénéfique de Kouchner a déjà pu muter en génie maléfique, lorsque le cœur même des droits de l’homme fait une attaque déclenchée par auto-ismisation. Voilà pourquoi nous n’avons jamais voulu sauver Sakineh tout seuls, parce que cela empêcherait les Iraniens de la sauver avec nous. Dans le meilleur des cas, notre osmose avec nos propres valeurs sera pour eux source d’inspiration. Alors, nous priverons le souverain du délicieux cadeau de la juste réprobation qui jetterait le discrédit sur nous, pour violation de sa souveraineté. C’est notre volonté et notre honneur, aujourd’hui, demain ou dans mille ans, que de triompher sans crier victoire, de vaincre la tyrannie en cette tyrannie qui si elle sortait d’elle-même, s’érigerait en modèle. Une victoire transnationale au nom de la transcendantalité des droits fondamentaux. En résumé, que nos meilleurs ennemis ne se formalisent plus de l’arrogance de notre humilité! Si nos valeurs ne nous sortent pas de la tête, elles ne nous montent pas davantage à la tête. Ce n’est pas à Montesquieu de libérer l’Amérique à la place de Locke. Mais une fois Jefferson parvenu à Paris, La Fayette ne se dérobera pas à une guerre des Lumières que ses pairs ont conçue comme universelle jusqu’à en convaincre le bout du monde.

  6. Israel’s envoy lodges complaint with UN chief over phosphorous bomb fire from Gaza (Haaretz)
    Palestinian FM: We’ll quit talks if one settlement is built after freeze (Reuters)

    Dear mister United Nations Organization,

     » The Israel expects an implicit green light for an Action in Iran while Palestinians are trying to grab disputed lands by war the minute there is an International Border between the Israel and Jordan while the Security Council could have urged the Palestinian Authority to recognize the Jewish Country in order to move the Peace Process forward with both Syria and Lebanon, unless the International idea is to remove the Jewish Country its Inalienable Permanent International Borders from the Global map by Master Terrorist Abu Mazen and his Hamas Proxy their hands, or unless the International Community feels the Jewish Country cannot be trusted while terrorists can the minute they are Muhammed his own holy chosen people while the Jewish People has forever burn down the Bible in order to get rid of God’s universal rules « .

    JPWK

  7. Grâce à la médiatisation, Sakineh est toujours parmi nous sur cette terre et Sajjad peut continuer à espérer de pouvoir enfin serrer sa Maman dans ses bras! Il ne faut pas faiblir. Ils ont besoin de nous.

  8. Entièrement d’accord! C’est effectivement une mascarade qui ne fait qu’intensifier notre indignation! Pauvre Sakineh, qui peut douter un instant de ce qu’elle a pu vivre, ce qu’elle vit et du sort que ses juges lui réservaient et lui réservent toujours! Personne n’est dupe! Bientôt on nous dira que les traces de fouets sur le corps c’est elle qui se les ait fait elle-même! Du grand classique des pervers. Grâce à la médiation, Sakineh est toujours parmi nous sur cette terre et Sajjad peut continuer à espérer de pouvoir enfin serrer sa Maman dans ses bras! Il ne faut pas faiblir. Ils ont besoin de nous.