La tribune « Il faut empêcher la lapidation de Sakineh » publiée, hier soir, sur le site de la Règle du jeu et, ce matin, dans Libération, a suscité une vive émotion chez nos lecteurs.

Nombreux sont ceux qui nous écrivent en nous demandant ce qu’ils peuvent faire, et comment ils peuvent se mobiliser, pour tenter de sauver Sakineh et, par-delà même Sakineh, manifester leur horreur de cette pratique barbare, presque impensable, qu’est la lapidation.

Eh bien ce qu’ils peuvent faire est très simple et, en même temps, très important : c’est signer à leur tour, relayer, faire signer autour d’eux le texte rendu public par Elisabeth Badinter, Juliette Binoche, Rachida Dati, Sussan Deyhim, Mia Farrow, Bob Geldof, Ayaan Hirsi Ali, Milan Kundera, Bernard-Henri Lévy, Patrick Modiano, Taslima Nasrin, Yann Richard, Ségolène Royal, Marjane Satrapi, Jorge Semprun, Wole Soyinka, Simone Veil et Jody Williams.

C’est une véritable chaîne humaine, une chaîne de solidarité et d’espoir, qui doit s’organiser, en France et hors de France, autour de Sakineh et de tous les hommes et femmes qui, comme Sakineh, risquent aujourd’hui cette peine atroce, barbare, qu’est la lapidation.

Pour dire votre refus de la lapidation, pour dire à Sakineh qu’elle n’est pas seule et qu’elle a, dans le monde entier, des amis inconnus mais fervents, signez à votre tour, ici, l’appel international « Il faut empêcher la lapidation de Sakineh ».

Maria de França.

Voir la liste des signataires

Il faut empêcher la lapidation de Sakineh

Sakineh Mohammadi Ashtiani attendait dans la prison de Tabriz, à l’ouest de l’Iran, où elle croupit depuis cinq ans, la réponse à une demande de réexamen de son cas – prévue, initialement, pour le 15 août.

Son « crime » (qu’elle n’a avoué, rappelons-le, que sous la torture et qui consisterait, selon ses accusateurs, à avoir eu deux relations amoureuses hors mariage) avait déjà été puni par 99 coups de fouet administrés en présence de l’un de ses deux enfants.

Mais voilà qu’une nouvelle et nébuleuse accusation a débouché, il y a quelques mois, sur une condamnation à mort – et pas n’importe quelle mort puisqu’il devrait s’agir d’une mort par lapidation!

L’opinion internationale, touchée par l’horreur de cette menace qui pèse sur Sakineh, attendait avec elle la révision d’un verdict aussi inique que barbare – quand,  le 11 août dernier au soir, se produisit l’un de ces coups de théâtre dont l’Iran commence à être coutumière : le régime diffusait à la télévision, dans une émission de grande écoute, les prétendus « aveux » de la jeune femme qui, couverte par un tchador noir qui ne laissait voir que son nez et l’un de ses yeux, tenant une feuille de papier entre les doigts comme si elle récitait une leçon mal apprise, une voix off en farsi couvrant sa propre voix qui s’exprimait dans sa langue maternelle, l’azéri, confessait sa supposée « complicité » dans le meurtre de son mari.

Son actuel avocat, Hutan Kian, a affirmé que cette déclaration, contraire à toute vraisemblance, a été arrachée, à nouveau, sous la torture et rapporte que les enfants de Sakineh sont, quant à eux, « complètement traumatisés » par l’émission.

Outre le fait que l’on peut avoir des doutes sur l’identité de la femme qui est apparue ce soir-là, sur les écrans, dissimulée sous un tchador étonamment couvrant, ces propos vont, par ailleurs, clairement à l’encontre de ceux rapportés par le Guardian, la semaine dernière, et où Sakineh expliquait que les autorités iraniennes l’avaient déjà, en 2006, lavée de cette accusation infame; qu’elles mentaient donc sciemment en revenant ainsi sur une charge abandonnée depuis longtemps et ce dans le seul but de semer la confusion dans les médias et de les préparer à une exécution à la sauvette; et que la « justice » ne s’obstinait sur son cas que « parce qu’elle est une femme » et qu’elle vit « dans un pays où les femmes sont privées de leurs droits les plus élémentaires. »

Que Sakineh soit privée de ses droits les plus élémentaires, cela ressort du fait qu’elle n’a même pas eu droit, dans cette affaire, à un jugement limpide, dans une langue qu’elle puisse comprendre (« quand le juge a prononcé la sentence, a-t-elle déclaré au Guardian, je n’ai même pas réalisé que j’allais être lapidée à mort car j’ignorais ce que signifiait le mot “rajam”; ils m’ont demandé de signer la sentence, ce que j’ai fait, et quand je suis retournée en prison et que mes codétenues m’ont avertie que j’allais être lapidée, je me suis immédiatement évanouie»); cela est confirmé par les mésaventures de son ancien avocat, Mohammad Mostafaei, celui-là même qui a attiré l’attention internationale sur son cas et qui s’est vu, pour cela, menacé d’emprisonnement (il n’a dû son salut qu’à la fuite en Turquie où il attend un visa pour la Norvège – mais non sans que son épouse, Fereshteh Halimi, ait été retenue en otage et emprisonnée); et cela est attesté, enfin, par le fait que, nonobstant l’horreur de la chose même, et quitte à entrer dans les détails les plus scabreux, une mise à mort par lapidation n’est possible en « droit » iranien que lorsque la famille de  la victime en fait la demande (ce qui, dans le cas de Sakineh et de sa famille, n’est, evidemment, pas le cas!).

Mais par delà ces considérations dans lesquelles nous n’avons ni le goût ni peut-être, désormais, vraiment le temps d’entrer, il est urgent d’intervenir pour empêcher une mise à mort dont les observateurs de la scène iranienne ont tout lieu de redouter l’imminence.

Il est urgent de répondre à l’appel des enfants de Sakineh, Fasride et Sajjad Mohammadi Ashtiani, nous adjurant de ne pas fermer les yeux sur une mise en scène aussi grossière et de ne pas laisser leur « cauchemar devenir réalité ».

Il est urgent d’exiger des autorités, pour Sakineh, le renoncement à toute  forme d’exécution, une remise en liberté sans délai et la reconnaissance de son innocence.

Des dizaines de femmes sont, chaque année, en Iran, condamnées au fouet, à la lapidation ou à d’autres peines dont la barbarie glace, tout autant, les sangs: il est urgent, au-delà même du cas de Sakineh, que l’ONU rappelle au régime des Mollahs les promesses faites, en 2002 et en 2008, quant à l’abolition de ce type de châtiments.

La vie d’une femme est en jeu.

La liberté et la dignité de milliers d’autres se jouent également là.

Et il s’agit enfin de l’honneur d’un grand pays, doté d’une culture aussi magnifique qu’immémoriale, et qui ne peut se voir résumer, sous les yeux du monde, au visage ensanglanté, réduit en bouillie, d’une femme lapidée.

Pitié pour Sakineh.

Premiers signataires :

Elisabeth Badinter, Juliette Binoche, Rachida Dati, Sussan Deyhim, Mia Farrow, Bob Geldof, Ayaan Hirsi Ali, Milan Kundera, Bernard-Henri Lévy, Patrick Modiano, Taslima Nasrin, Yann Richard, Ségolène Royal, Marjane Satrapi, Jorge Semprun, Wole Soyinka, Simone Veil, Jody Williams

Premiers soutiens :

Victoria Abril, Isabelle Adjani, Sylviane Agacinski, Woody Allen, Armand Amard, Armin Arefi, Martine Aubry, Fernando Arrabal, Ariane Ascaride, Yvan Attal, Edouard Baer, Josiane Balasko, Christophe Barratier, Marie-Christine Barrault, Kate Barry, Guy Bedos, Monica Bellucci, Samuel Benchetrit, Yamina Benguigui,Pierre Bergé, Charles Berling, Stéphane Bern,Yann-Arthus Bertrand, Jane Birkin, Marie-Louise Bischofberger, Biyouna, Dominique Blanc, Bertrand Blier, Luc Bondy, Romane Bohringer, Carole Bouquet, Peter Brook, Carla Bruni-Sarkozy, Valéria Bruni-Tedeschi, Sophie Calle, Philippe Calvario, Jean-Claude Carrière, Robert Carsen, Arlette Chabot, Alain Chamfort, Cali,  Patrice Chereau, François Chereque, Jeanne Cherhal, Jacques Chirac, Julien Clerc, Hans-Peter Cloos, François Cluzet, Nicole Croisille, Olivier Corpet, Marion Cotillard, Antoine De Caunes, Maria De Medeiros, Rossy De Palma,Vincent Delerme, Catherine Deuneuve, Gérard Depardieu, Martial Di Fonzo Bo, Laurent Dispot, Claire Diterzi, Lou Doillon, Arielle Dombasle, Placido Domingo, Léa Drucker, André Dussolier, Brigitte Engerer, Enzo Enzo, Marianne Faithfull, Golshifteh Farahani, Mylène Farmer, Thomes Fersen, Jean-Louis Foulquier, Sami Frey, Charlotte Gainsbourg, Nicole Garcia, Christophe Gayral, Costa Gavras, Valéry Giscard d’Estaing, Grand Corps Malade, Juliette Gréco, Arthur H, Sihem Habchi, Raphaël Haddad, Françoise Hardy, Jacques Henric, Anne Hidalgo, Lucas Hemleb, Jacques Higelin, Isabelle Huppert, Angélique Ionatos, Jeremy Irons, Marianne James, Agnès Jaoui, Elfriede Jelinek, Lionel Jospin, Gérard Jugnot, Marthe Keller, Ludovic Lagarde, Jack Lang, Valérie Lang, Matthias Langhoff, Chantal Lauby, Bernard Lavilliers, Claude Lelouch, Roch Leibovici, Micha Lescaut, Michael Levinas, Justine Lévy, Didier Long, Ibrahim Maalouf, Amin Mahdavi, Abd Al Malik, Florence Malraux, Noël Mamère, François Marthouret, Kad Merad, Macha Méril, Daniel Mesguich, Julia Migenes, Radu Mihaileanu, Patrick Mille, Catherine Millet, Claude Miller, Frédéric Mitterrand, Misia, Serge Moatti, Yann Moix, Mathilde Monnier, Carmen Moravia, Jeanne Moreau, Hervé Morin, Wadji Mouawad, Anna Mouglalis, Nana Mouskouri, Isabelle Nanty, Catherine Nay, Florence Parisot, Laurent Pelly, Nicole Philibert, Michel Piccoli, François Pinault, Denis Podalydès, Patrick Poivre d’Arvor, Michel Portal, Charlotte Rampling, Robin Renucci, Natacha Regnier, Dominique Reymond, Jean-Michel Ribes, Laurent Ruquier, Emmanuelle Seigner, Sanseverino, Véronique Sanson, Dominique Sopo, Alain Souchon, Sylvie Vartan, Marie Vialle, Lars Von  Triers, Elie Wiesel, Lambert Wilson, Gabriel Yared, Roschdy Zem

Par ordre alphabétique , tous les signataires de l’appel

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10 549 Commentaires

  1. STOP à la barbarie ! nous en 2010 ! quelle honte ! Cette femme n’est pas une criminelle

  2. Est-ce qu’un jour les femmes pourront se débarrasser du joug que les hommes font peser sur elles depuis la nuit des temps ?

  3. « Que celui qui n’a jamais péché… »(Jean 8:1-11)
    En fin un peu d’équité, et de justice bon sang!! et halte à la barbarie

  4. Nous avons eu l’Inquisition maintenant il nous faut convaincre ces gens d’entrer dans un monde meilleur (sans violence)

  5. En soutien à Sakineh et pour tous les Iraniens qui luttent contre le régime en place.

  6. Pour l’abolition de la censure sous toutes ses formes, pour la liberté d’expression et les droits élémentaires de chaque être humain.

  7. Je suis consterné par le sort réservé à cette femme. Comment faire pour éradiquer cette barbarie et contribuer à faire de l’Iran un pays démocratique.

  8. Que faire face à la bestialité de certains ???
    2010 : GPS – GSM – Images numériques, ordinateurs, … la technologie est omniprésente, mais en lourde concurrence avec le sous-développement (intellectuel) d’un trop grand nombre !

  9. L’inadmissible et l’impardonnable ont pris par assaut et sans aucun scrupule le pouvoir en Iran. La prise de pouvoir sanglante des Mollahs et d’Ahmadinejad se soutient de la loi coranique appliquée dans le plus grand aveuglement, dans la brutalité et dans la pure jouissance de la mort. Nous savons bien que l’horreur auquel nous assistons ne vient pas de l’Islam civilisé .Une femme, pas la seule, souffre une condamnation qui provoque l’indignation et le désir de voir le renversement de ce pouvoir afin d’arrêter la barbarie.
    Le gouvernement iranien déclare à la presse que la centrale nucléaire de Bouchehr sera chargée dès samedi prochain et qu’attaquer la central serait « un crime internationale avec des conséquences de portée mondiale » Une Logique macabre est à l’œuvre, une central nucléaire ou se fabrique la bombe atomique qui pourrait faire sauter une bonne partie de la méditerrané et ses habitants et qui est construite en tenant comme objetectif militaire Israël et ses habitants, c’est un crime. Mais torturer une femme et la lapider c’est un devoir d’Etat ; le régime des Mollahs ne peut continuer impunément cette course folle vers la destruction de l’humanité.
    Je signe cette pétition et salue l’opposition éclairée,

  10. ne pas baisser les bras face à ces pratiques d’un autre temps

  11. Comment ne pas être solidaire de ces êtres martirysés! Il nous faut lutter sans relache, encore et encore, auprès d’eux pour que l’humanité puisse trouver un jour sa dignité.

  12. Je soutiens la pétition pour Sakineh Mohammadi Ashtiani et contre la barbarie et la cruauté.

  13. Un acte qui ne devrait plus exister dans un monde soi disant civilisé …

  14. La tradition est faite pour l’homme et non l’homme pour la tradition…d’où la nécessité d’une éducation laïque et d’un état de droit.

  15. c’est contre cette barbarie ignoble qu’il nous faut nous battre en sauvant encore ce qui nous reste de liberté d’égalité de fraternité et surtout de laïcité et forcèment de tolérance en sommes nous encore capable???

  16. Pour toi SAKINEH et pour toutes les autres femmes à travers le monde qui vivent dans l’injustice et l’oppression.

  17. Faire reculer la barbarie, si c’est encore possible… c’est défendre les droits des femmes et aussi des hommes.

  18. Gardons espoir, les femmes « sont l’avenir de l’homme »,
    Odette (88 ans)

  19. un geste pour un grand espoir, faire reculer la torture et la peine de mort

  20. Une grande Dame a dit un jour « Le combat des femmes illustre tous les autres ».

  21. mais dans quel monde on vit pour voir encore de telles horreurs !!

  22. Je me souviens d’une promesse de campagne présidentielle qui affirmait protéger toutes les femmes du monde en danger dans leur pays, quelque soit leur origine ou leurs opinions…puisse cette belle et généreuse idée trouver ici une concrétisation réelle pour toi SAKINEH. Vite !!!

    • Je m’en souviens aussi et j’espère vivement et attends tous les jours que cette personne qui a fait cette promesse tienne parole et laisse entendre sa voix…qu’elle se trouve au bon endroit au bon moment, en particulier aujourd’hui 12 septembre 2010, jour de la manifestation de soutien à Sakineh.

  23. Il y a encore des chefs d’état qui sont restés aux temps de la Barbarie. Ne méritent-ils pas la lapidation, eux ?

  24. Finissons en avec la barbarie et respectons nous
    H. de COINTET

  25. cette histoire est une monstruosité,et la condition des femmes en Iran une aberration indignede la nature hum aine.
    Libéréz Sakhineh!

  26. Sakineh MOHAMMADI mérite de vivre comme nous tous et dêtre traitée avec le respect du à chaque être humain.
    H. ADRIANSEN

  27. Contre la banalisation d’une horrible sanction. Sanction quelle sur faute, au fait ?

  28. Il ne saurait être question de refléchir, cela ne doit pas se produire….

  29. Ne laissons pas mourir une femme sans s’opposer à l’injustice des hommes qui parlent au nom de dieu.

  30. soutien inconditionnel face à l’injustice et à la barbarie…

  31. Il faut que les dirigeants iraniens sachent que nous ne pouvons échanger avec eux s’ils conservent ce genre de pratique

  32. JE TROUVE SELAS INADMISSIBLE DE TUER UNE PERSONNE QUI A EU UNE LIAISON APRES LA MORT DE SONT MARIS C EST SE QUE L ON APPELE DE L INTEGRISME

  33. Ma modeste contribution à une cause que je n’espère pas perdue

  34. lapider,faire des murs,lapider,faire des murs,lapider,faire des murs………..

  35. Le Moyen-Âge n’a pas lieu d’être au XXIème Siècle !!!

  36. et on ose appeler ces gens « humain », les animaux sont plus humains !!!

  37. .
    C est ignoble !!!!!!!
    et horrible c est une parodie de justice
    que cette femme soit graciée et libérée

  38. Eva Carrico
    Chantal Carrico
    Manuela Carrico
    Vasco Carrico
    Timothée Carrico

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