Voilà un festival qui n’aura pas été fatal à Roman Polanski. C’est le Festival de Berlin. Et il vient de lui décerner l’Ours d’argent pour son film, The Ghost Writer. Alors, on a beau dire que c’est l’homme Polanski qui compte et pas l’artiste. On a beau dire, comme nous l’avons dix fois fait ici, que nous l’aurions défendu exactement de la même manière s’il n’avait pas été Polanski mais juste un individu, « sans importance collective ». On a beau dire et répéter que c’est sa célébrité ainsi que son talent, son génie, qui, loin de le protéger, l’accablent en lui fabriquant ce faisceau de présomptions et de crimes qui n’existerait pour aucun autre que lui. Il reste que cette nouvelle est, ici, pour nous, une nouvelle extraordinaire. Elle prouve deux choses. D’abord qu’il y a encore des hommes et des femmes d’honneur – le jury du Festival de Berlin – qui ne se laissent pas intimider par la meute et qui, face à un chef d’œuvre, osent encore crier au chef d’oeuvre. Ensuite qu’il y a des tempéraments – Roman Polanski lui-même – qui ne se laissent pas intimider par la meute lâchée à leurs trousses et qui croit les avoir acculés et détruits. J’ai eu le privilège de voir Roman Polanski finir ce film. J’ai eu le privilège de le voir, l’espace de quelques heures, affiner à distance une coupe, corriger à l’aveugle un étalonnage ou réinventer un regard ou une couleur de ciel depuis le fond de sa prison. Eh bien cet Ours d’argent c’est la victoire de son courage. C’est la sanction magnifique d’un esprit de résistance hors du commun, et qui sidère. A tous les salopards qui pensaient l’avoir enterré, à la horde de vengeurs plus ou moins masqués qui rêvaient de le voir enterré vivant tel un nouveau masque de fer, à tous ceux qui voulaient l’oublier et que le monde entier l’oublie, on vient de rappeler cette vérité première : les artistes sont des rocs ; ils sont indestructibles ; ce sont eux, pas la meute, qui, à la fin des fins, ont toujours le dernier mot. Salut, Roman. Salut, ami. Grande émotion.
Salut, Roman Polanski
par Bernard-Henri Lévy
20 février 2010
Voilà un festival qui n’aura pas été fatal à Roman Polanski. C’est le Festival de Berlin. Et il vient de lui décerner l’Ours d’argent pour son film, The Ghost Writer. Alors, on a beau dire que c’est l’homme Polanski qui compte et pas l’artiste. [...]
Rappelons tout de même que la petite ado qui a eu la chance (j’exagère, juste un peu, car quelle fille n’aurait pas aimé rencontrer cet homme et cet artiste, hum ?) de rencontrer Roman Polanski n’en était pas à son premier flirt et n’était pas vierge ; par ailleurs elle consommait régulièrement de la drogue. Rappelons aussi que l’affreux satyre a plaidé coupable et proposé des dédommagements. Il s’est soumis à la Justice américaine et n’a quitté les Etats-Unis que lorsqu’il a compris que sa traque n’avait rien à faire avec la loi mais avec les intérêts politiques du Procureur de Californie.
Que ceux qui parlent à tort et à travers aillent à la source, de grâce.
Voilà pour les faits.
Quant à l’homme, il faut certainement être bien entouré et avoir en soi une force exceptionnelle, une vision hors du commun pour montrer – dans ce laisser courre de petits messieurs aigris – tant et tant de ressource, et tant de talent.
Ghos Writer est une merveille.
Roman Polanski nous honore. Vous verrez qu’il nous offrira encore des chefs d’oeuvre.
Je lui souhaite de la douceur, des amis, et bien sûr la liberté.
MD
Vous avez raison, c’est un immense artiste.
Néanmoins, peut-on un jour, à France inter, dire à propos de l’affaire Botul qu’on vous attaque pour ce que vous êtes et non ce que vous faites et ensuite dire à propos des ennuis judiciaires de R Polanski que l’on tienne compte de ce qu’il est plutôt que ce qu’il a fait.
Encore une illustration de votre éthique double standarts.
Un dernier point. Je m’étonne que quelqu’un qui se pique d’être philosophe puisse ignorer le poids des mots.
En parlant de meute pour désigner tous ceux (sans nuance) qui ne sont pas de votre avis, vous les déshumaniser….
Cela me fait penser à des rhétoriques du passé qui furent pourtant annonciatrices du pires.
Que M. POLANSKI accepte de se faire juger pour faire taire toutes les polémiques.
Peut etre un manque de courage de sa part?
PERSONNE N’EST AU DESSUS DES LOIS.
« On a beau dire et répéter que c’est sa célébrité ainsi que son talent, son génie, qui, loin de le protéger, l’accablent en lui fabriquant ce faisceau de présomptions et de crimes qui n’existerait pour aucun autre que lui ».
On croit rêver! Polanski a quand même pu grâce à l’argent et à la notoriété découlant (légitimement) de son génie échapper à la prison. Il n’y est toujours pas et n’y mettra probablement plus jamais les pieds.
«Il y a encore des hommes et des femmes d’honneur – le jury du Festival de Berlin – qui ne se laissent pas intimider par la meute et qui, face à un chef d’œuvre, osent encore crier au chef d’oeuvre.» Amusant… Car il est est peu probable que le jury de Berlin eût décerné son Ours d’argent à Polanski si un autre festival ne l’eût «accablé» en le piégeant involontairement dans les circonstances que l’on sait. Le véritable acte d’indépendance d’esprit, à Berlin, eût été de ne pas décerner de prix à Polanski… Qu’il est donc difficile de s’abstraire des effets de meute. Et qu’il est facile de s’abuser sur sa propre autonomie intellectuelle. N’est-ce pas Monsieur Lévy!
Roman Polanski trahi par la justice de la Confédération Helvétique, piégé comme un rat alors que depuis trente années, il possédait une maison en Suisse… oui, Yann Moix a raison, les Suisses ont prouvé leur immonde degré de bassesse en arrêtant un artiste de cette envergure – il faut dire qu’ils en ont si peu, et en règle générale, leu peu qu’ils ont s’exile…) Il faut voir la haine terrible que la plupart des citoyens de ce petit pays éprouvent envers cet homme, le fiel monstrueux qu’ils déversent, leurs excuses immondes dans le genre : « c’est un affreux pédophile, mon cher, son talent ne fait rien à l’affaire » Argumentation de salopards et incultes crasses; les artistes de tous les pays devraient boycotter cette nation. Vive Roman Polanski !
« les Suisses ont prouvé leur immonde degré de bassesse en arrêtant un artiste de cette envergure »………
Et POLANSKI avait prouvé sa grande humanité en Sodomisant contre sa volonté une Gamine de 13 ans.
Pour mémoire je rapelle qu’il a palider coupable de relation sexuelle avec mineur dès 1977.
talent sans aucun doute
mais pas très courageux car il doit payer pour le crime qu’il a commiset là il n’y a plus personne
quel exemple pour ces enfants je ne voudrais pas etre à leur place.
« On a beau dire, comme nous l’avons dix fois fait ici, que nous l’aurions défendu exactement de la même manière s’il n’avait pas été Polanski mais juste un individu, « sans importance collective »
Mauvaise foi. Yann Moix, rédacteur sur ce site de la Règle du Jeu, scande la ligne de défense exactement opposée. Il écrit et crie à qui veut l’entendre que le talent de Polanski devrait imposer aux hommes une justice différenciée
R.Polanski, sacré à Berlin, arrêté à Zurich; quelques voix dissonantes, un magazine américain et deux en allemagne, qui feignent ignorer que, derrère un Festival, il y a un ministère, un gouvernement, un état.La cinémathèque de Genève présente une rétrospective de ses films au mois de mars, plus le documentaire wanted et desired.
Justice oui, et la même pour tous. Mais pourquoi aujourd’hui???
Le 30 novembre 2008, le peuple et les cantons suisses se sont prononcés en faveur de l’initiative populaire « pour l’imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine ». Ils ont ainsi accepté le nouvel article 123b de la Constitution fédérale (« L’action pénale et la peine pour un acte punissable d’ordre sexuel ou pornographique sur un enfant impubère sont imprescriptibles ».), qui est entré en vigueur immédiatement… D’où son arrestation en Suisse en septembre 2009… Et non avant novembre 2008.
Mais bon, fallait pas demander a Moix de chercher si loin…
Moi aussi j’ai eu le privilege de voir le film avant sa premiere il y a quelque temps.
A mon avis le plus important est que (j’en suis sure) le prix est pour le film et non pour un homme-victime.
Toute mes felicitations!!!
Panie Romanie, najszczersze gratulacje!
J’auras du ecrire « TouteS mes filicitaitons!!! ».
Excusez mon francais mediocre et un peu presse ainsi que le manque d’accents – du a mon ignorance d’ordinateur bien avance … 🙂