…Bernard Giraudeau s’est occulté le 17 juillet… justement, le 17 juillet 1936, Fernando Arrabal Ruiz (mon père) fut arrêté puis condamné à mort… Ce fut le premier épisode de la guerre civile espagnole… Il eut lieu à Melilla… Bernard Giraudeau a évoqué ces événements dans ma pièce « Sur le fil » (‘La ballade du train fantôme’)…
…Il l’a créée le 13 septembre 1975… au Théâtre de l’Atelier à Paris… avec Pierre Constant et Daniel Ivernel dans la mise en scène de Jorge Lavelli… 8 semaines plus tard Franco mourait à Madrid…
…Justement, aujourd’hui, les pataphysiciens célèbrent Alfred Jarry et « La Fête du P.Ubu ».
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In memoriam.
Salut, Bernard Giraudeau !
Je me souviens comme tu étais, fleurissant le mal et les Caprices du fleuve.
Je me souviens comme tu étais, sortant sur ta terrasse avec Holl le marin.
Je me souviens comme tu étais, atteignant La Transamazonienne.
Je me souviens comme tu étais, tatouant ta main de Marin à l’ancre.
Je me souviens comme tu étais, déchiffrant Les Contes de Humahuaca.
Je me souviens comme tu étais, rêvant sans chimère ni utopie.
Je me souviens comme tu étais, fusionnant amour et amitié.
Je me souviens comme tu étais, alliant l’Espagne avec l’Ailleurs.
Je me souviens comme tu étais, recherchant nos deux exils sans les retours.
Je me souviens comme tu étais, accordant mon théâtre à tes Hommes à terre.
Je me souviens comme tu étais, transformant les Dames de nage.
Je me souviens comme tu étais, affrontant l’échec et les échecs.
Je me souviens comme tu étais, jouant ton existence pour le Retour du quartier-maître.
Je me souviens comme tu étais, inscrivant tes haïkus du Cher amour .
Je me souviens comme tu étais, voguant parmi les comètes de Duperey.
Je me souviens comme tu étais, forgeant esprit et fantaisie.
Je me souviens comme tu étais, glissant, harmonieux et différent.
Je me souviens comme tu étais, pénétrant mes doutes avec ta dune.
Je me souviens comme tu étais, cherchant l’ineffable dans le miroir.
Je me souviens comme tu étais, chrysalide et papillon.
Je me souviens comme tu étais, piaffant sur le coursier du Paradis
avec Anny.
Tu arrives à la consécration
oeuvre après oeuvre
dans tous les siècles des siècles.
Salut, Bernard Giraudeau!