Le 29 septembre 2024, lors d’une conférence à Mende (département de la Lozère), Jean-Luc Mélenchon, particulièrement remonté, martèle que « le génocide se poursuit à Gaza » et « l’Europe n’a rien fait ». L’utilisation du terme « génocide » par Mélenchon pour décrire la situation à Gaza est particulièrement notable. Car c’est un choix délibéré qui reflète sa position personnelle sur le conflit israélo-palestinien. Cette caractérisation est pourtant fortement contestée par de nombreux acteurs politiques et observateurs, qui remarquent son inexactitude juridique et son instrumentalisation politique. D’autres voient une forme d’antisémitisme dans l’accusation de l’État juif du crime le plus grave reconnu par le droit international.

Lors de cette conférence, Jean-Luc Mélenchon ajoute que « la France a tenu des propos incohérents », suggérant un manque de clarté dans la position française. Il précise que « si on laissait faire le génocide, rien n’arrêterait l’équipe de Benjamin Netanyahu » qui, selon lui, profite « comme toujours en de telles circonstances de l’impunité ». Puis, il alerte pour dire « la suite, c’est au Liban. Je suis allé au Liban pour ça[1]. Pour montrer que nous avions compris ce qui s’est passé… alors que de tout côté, on nous prenait à partie en nous traitant d’antisémitisme, ce que bien évidemment nous ne sommes pas[2] ».

Dans une autre séquence publiée sur X, Jean-Luc Mélenchon s’en prend cette fois mais sans le nommer à Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe. Il affirme que ce ministre est « acquis à la politique de Benjamin Netanyahu », suggérant un alignement avec les positions du Premier ministre israélien. Il dit ensuite que « si l’Europe décidait de ne plus livrer d’armes européennes, la guerre s’arrêterait. Si l’Europe stoppait les rapports commerciaux, il ne pourrait pas tenir[3] ».

Des propos qui suscitent de vives critiques

Mais voilà, cet extrait d’un peu plus d’une minute a suffi à mettre le feu aux poudres et a fait réagir au sein même du gouvernement. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a dénoncé des « sous-entendus nauséabonds » de Jean-Luc Mélenchon, qui fait un amalgame entre la confession juive du ministre et sa ligne politique.[4]

Sur X, François Cormier-Bouligeon, député du Cher (Ensemble pour la République) écrit :

« Que restera-t-il de Mélenchon ? L’image d’un Doriot du début du XXIe siècle, engagé dans tous les mauvais combats, toujours aux côtés des ennemis de la République française et de ses valeurs. Encore aujourd’hui il cible notre ami @benjaminhaddad. Vous devinez pourquoi ? #Honte[5] »

Sur Télématin (France 2), Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, revient brièvement sur les propos du fondateur de La France insoumise, « Je suis lassée des sous-entendus de Jean-Luc Mélenchon ».

Aurore Bergé, députée des Yvelines (Ensemble pour la République) commente à son tour les sous-entendus de Jean-Luc Mélenchon :

« Il n’aura pas fallu longtemps à JL Mélenchon pour prendre @benjaminhaddad pour cible. Ses sous-entendus sont insupportables (et désormais récurrents) et devraient révolter tous les républicains[6] ».

Alors que la députée européenne Nathalie Loiseau s’interroge :

« Est-ce que @JLMelenchon ne serait pas en train de suggérer que, parce que juif, Benjamin Haddad aurait une forme de “double allégeance” à la France et à Israël ? Est-ce que ce ne serait pas franchement infect et sournoisement antisémite ? Est-on surpris ?[7] ».

Plus offensive encore, Caroline Yadan, députée de la 8ème circonscription des Français établis hors de France, écrit :

« Après avoir affirmé que Yaël Braun-Pivet “campait à Tel-Aviv” voilà que le chef suprême des Insoumis @JLMelenchon affirme que le ministre des affaires européennes @benjaminhaddad serait “acquis à la politique de M. Netanyahu”. Les propos du chef suprême de LFI sont alarmants : ils signifient en substance “le nouveau ministre est juif, donc il soutient Israël, donc c’est un complice de Netanyahu.” Mélenchon reprend ici le concept de “double allégeance” antisémite développé avant la guerre par Drumont en 1890, par Maurice Bedel, 1937 ou par l’organe royaliste antisémite Aspects de la France en 1954. Mélenchon est applaudi par Rivarol, journal néo-nazi d’extrême-droite, et par le site Egalité et Réconciliation d’Alain Soral : normal, leurs idéologies de haine des juifs se rejoignent. C’est exactement ce genre de raccourci, ce type de raisonnement abject qui arment les agresseurs de juifs en France et dans le monde[8] ».

Que disent les critiques adressées à Mélenchon ?

Les récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon concernant Benjamin Haddad et la situation à Gaza ont ravivé une controverse persistante autour de ses propos sur l’antisémitisme et Israël. Cette polémique s’inscrit dans un contexte plus large de critiques récurrentes à l’égard du leader de La France Insoumise.

Mélenchon est souvent accusé d’utiliser un langage particulièrement ambigu et grossier. Ses détracteurs estiment qu’il exploite des sujetssensibles liés à la communauté juive afin d’engranger des gains politiques, ce qui soulève des inquiétudes légitimes.

Car ces critiques s’inscrivent dans une série de déclarations controversées faites par Mélenchon au fil des années. Face à ces accusations, Mélenchon et ses partisans rejettent catégoriquement les allégations d’antisémitisme, dénoncent une instrumentalisation politique de ces controverses et affirment que ses critiques visent les politiques d’Israël, non la communauté juive. Malgré ses démentis, ses détracteurs et commentateurs pointent un schéma récurrent de propos ambigus et/ou potentiellement antisémites.

Retour sur quelques déclarations suscitant de vives polémiques

L’accusation portée contre Pierre Moscovici

En mars 2013, un simple congrès est devenu le théâtre d’une tempête politique lorsque Jean-Luc Mélenchon a lancé une attaque sournoise contre Pierre Moscovici, alors ministre de l’Économie. Lors du 3ème congrès du Parti de gauche, qui s’est tenu à Bordeaux, il a déclaré que Pierre Moscovici était un « petit intelligent qui a fait l’ENA, qui a un comportement de quelqu’un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale ». Cette attaque ad hominem, bien que brève, est d’une extrême violence. Mélenchon cible spécifiquement une personne qu’il considère comme le représentant de l’européisme en France.

Mais pourquoi avoir choisi Pierre Moscovici comme cible ? 

Aussitôt prononcées, ces paroles déclenchent une polémique. Harlem Désir demande immédiatement au coprésident du Parti de gauche de « retirer » ses accusations « inacceptables » et ce « vocabulaire des années 30 ».

Pierre Moscovici, blessé par ces attaques, réagit rapidement. Il déclare que Jean-Luc Mélenchon « est en train, par détestation de la social-démocratie et du parti socialiste, de franchir certaines bornes ». Il ajoute, le ton grave : « Chacun a son histoire. Moi j’ai la mienne. Je suis d’une famille où mes quatre grands-parents étaient étrangers. Mon père a été déporté. Et cette famille, elle a choisi la France. Je suis Français par tous mes pores. Je défends la France. Je ne raisonne pas finance internationale. »

Lors du meeting de clôture du congrès, Jean-Luc Mélenchon se défend en disant qu’il ignorait quelle était la religion de Pierre Moscovici « et je n’ai pas l’intention d’en tenir compte dans l’avenir, pas davantage que dans le passé. » Mais qui peut raisonnablement le croire ? Et, il ajoute habilement sous les applaudissements de la salle : « Mais si un jour, parce qu’il est juif, Pierre Moscovici était menacé, il nous trouverait tous, comme un seul corps, pour le défendre. » Quelques minutes plus tard, il déclare aux journalistes que « Harlem Désir instrumentalise l’antisémitisme et de façon insupportable ».

Mais cette manœuvre soulève des questions sur la sincérité de Mélenchon dans sa lutte contre l’antisémitisme. En effet, après avoir lancé une attaque controversée, il se positionne en victime et en défenseur des valeurs qu’il est accusé de transgresser. Car les réactions et les accusations ne cessent d’affluer, y compris à gauche, notamment celles de plusieurs ministres tels que Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Nicole Bricq qui condamnent successivement les déclarations de Mélenchon. Pour Cécile Duflot (EELV), ministre de l’Environnement, Mélenchon « flirte avec le dérapage à chaque instant, notamment sur les questions de nationalisme ».

En définitive, cet incident n’est pas qu’une simple querelle entre politiciens. D’abord, il a provoqué un malaise au sein de la gauche française. Il illustre les tensions croissantes entre Mélenchon et d’autres figures de gauche, notamment sur des sujets sensibles comme l’antisémitisme et la politique étrangère. Enfin, il soulève des questions fondamentales sur l’identité politique et les tensions qui traversent la France contemporaine.

Mélenchon et la responsabilité du peuple juif dans la mort de Jésus

Le 15 juillet 2020, Mélenchon est sur le plateau de BFMTV. Alors que la journaliste Apolline De Malherbe lui demande si « les forces de l’ordre devaient être comme Jésus sur la croix et ne pas répliquer » lors de manifestations, la réponse du chef des Insoumis est particulièrement cinglante : « je ne sais pas si Jésus était sur la croix, je sais qui l’y a mis, paraît-il. Ce sont ses propres compatriotes ». Une phrase qui va provoquer une intense émotion. Elle perpétue une interprétation erronée de l’histoire, rejetée par les historiens et les exégètes modernes. Enfin, en évoquant la responsabilité des “compatriotes” de Jésus, Mélenchon réactive implicitement l’accusation de déicide contre les Juifs, une thèse condamnée par les Églises et les spécialistes.

Zemmour et les « traditions liées au judaïsme »

En octobre 2021, sur le plateau de BFM, lorsque le journaliste Bruce Toussaint a demandé à Jean-Luc Mélenchon de réagir aux propos du rabbin Haïm Korsia, qui qualifiait le polémiste Éric Zemmour d’antisémite, le député a affirmé qu’Éric Zemmour n’était pas antisémite, car il « reproduit beaucoup de scénarios culturels liés au judaïsme » : « Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels, “on ne change rien, on ne bouge pas, la créolisation mon dieu quelle horreur” ! Tout ça, ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme. Cela a ses mérites, cela lui a permis de survivre dans l’histoire. Donc je ne crois pas qu’il soit antisémite. »

Cette association entre les positions politiques d’Éric Zemmour et les « traditions juives » a provoqué, encore une fois, un tollé et des réactions vives au sein de la classe politique. Les soutiens de Mélenchon ont rapidement réagi sur Twitter en dénonçant ce qu’ils ont appelé le « Mélenchon bashing ». Sur la défensive, le chef des Insoumis a reconnu qu’il était prêt à admettre qu’il s’était « mal exprimé, puisque j’ai donné prise à des interprétations qui sont au contraire de ce que je pense ».

D’un tweet, Mélenchon s’acharne sur Yaël Braun-Pivet

Après les massacres horribles perpétrés le 7 octobre 2023 en Israël par les terroristes du Hamas, madame Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, s’est rendue en Israël pour un voyage de solidarité, accompagnée d’une poignée d’élus.

Le 22 octobre 2023, Jean-Luc Mélenchon, présent à un rassemblement propalestinien sur la Place de la République à Paris, a publié un tweet d’une violence inouïe. Ce tweet était accompagné d’images prises du haut de la statue de la République, où la place était noire de monde. Jean-Luc Mélenchon aurait pu se contenter de décrire l’émotion palpable sur place et d’exprimer une fois de plus sa solidarité avec la cause palestinienne. Tel n’a pas été son choix. Il a plutôt publié le tweet suivant : « Voici la France. Pendant ce temps, madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ![9] »

Ce tweet éminemment politique désigne nommément et s’acharne personnellement contre une seule personnalité politique, madame Yaël Braun-Pivet, qui se trouvait à ce moment-là, en Israël. Jean-Luc Mélenchon, qui n’est pas un néophyte en matière de communication politique, sait qu’un tweet est une déclaration publique qui sera scrutée de près.

Or, en déclarant dans son tweet « Voici la France », il oppose ceux qu’il considère comme représentant la France à madame Braun-Pivet, dont il ne peut ignorer l’origine juive. En effet, Yaël Braun-Pivet est la petite-fille d’un juif polonais ayant fui l’antisémitisme des années 1930. Mélenchon formule une accusation particulièrement diffamatoire et d’une extrême gravité. Car ce tweet contient une comparaison insidieuse et utilise des mots et des allusions qui flirtent dangereusement avec une imagerie historique qui, dans notre histoire contemporaine, ont opposé insidieusement ou délibérément la France et les Français aux « Juifs » et aux « métèques ».

Réaction au viol antisémite à Courbevoie

Le 15 juin 2024, une adolescente de 12 ans a été victime d’un viol collectif à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. La jeune fille a été abordée par trois adolescents qui l’ont entraînée dans un local désaffecté. Les agresseurs lui ont proféré des insultes antisémites, l’appelant « sale juive », et l’ont menacée de mort tout en commettant leur acte. Après le viol de cette jeune fille, Jean-Luc Mélenchon s’est dit (sur X) « horrifié par ce viol à Courbevoie et tout ce qu’il met en lumière concernant le conditionnement des comportements masculins criminels dès le jeune âge, et du racisme antisémite ».

Bien qu’il ait condamné l’acte, de nombreux commentateurs ont critiqué la manière dont il a abordé le sujet. D’abord, parce qu’en évoquant le « conditionnement des comportements masculins criminels », Mélenchon a semblé déplacer le focus de l’antisémitisme vers des questions plus larges de société. Ensuite, parce que l’utilisation de l’expression « racisme antisémite » a été perçue comme une tentative de diluer la spécificité de l’antisémitisme, dans un concept plus large de racisme. Enfin, les commentateurs ont rappelé de précédents propos ambigus sur l’antisémitisme.

« Antisémitisme résiduel »

Dans un billet de blog publié le 2 juin 2024, Mélenchon publie un texte intitulé « Netanyahu à la télé : la déchéance de l’officialité[10] ». Dans ce texte confus et qui est anglé curieusement, Mélenchon commence par dénoncer l’interview de Benjamin Netanyahu sur LCI. Puis, il charge non moins violemment ce qu’il nomme « le cirque de l’inquisition médiatique » qui se serait déployé contre LFI. Puis, vient la séquence antisémitisme. Jean-Luc Mélenchon écrit que « contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tous cas totalement absent des rassemblements populaires ». Il ajoute que « le rayon paralysant abusif de l’accusation d’antisémitisme est désormais sans effet », alors qu’en même temps, il s’empresse de dénoncer « l’expression d’un clientélisme islamophobe, anti arabe, et colonialiste ».

Cette déclaration a été critiquée par de nombreux observateurs, notamment en raison de l’augmentation significative des actes antisémites, qui ont enregistré une hausse de 300% au premier trimestre 2024 par rapport à l’année précédente.

Conclusion provisoire 

La situation entourant les déclarations tranchées de Jean-Luc Mélenchon met en lumière tant la complexité que la sensibilité des discussions sur l’antisémitisme et le conflit israélo-palestinien dans le débat politique français. Parce que l’antisémitisme demeure un sujet particulièrement délicat en France, en raison de l’histoire du pays, de la présence d’une importante communauté juive et de la montée particulièrement inquiétante de l’antisémitisme en France. Or, chaque déclaration sur ce sujet, surtout lorsqu’elle émane d’une figure politique majeure comme Mélenchon, est analysée et peut rapidement devenir source de polémique. Plus généralement, les critiques adressées à Mélenchon soulignent aussi la responsabilité des figures publiques (à LFI, notamment) dans le choix de leurs mots, sur des sujets hautement inflammables (Israël) et particulièrement sensibles (les Juifs). On peut bien évidemment critiquer Israël, on le doit, même. J’insiste sur ce point. Mais certaines déclarations intempestives des figures politiques peuvent avoir un impact significatif sur l’opinion publique et… les relations intercommunautaires. D’où l’importance de peser soigneusement chaque mot, chaque propos.

Malheureusement, dans ce domaine, cela fait depuis de nombreuses années que Mélenchon ne s’embarrasse plus de la moindre prudence. Au contraire, puisqu’il distille des paroles vénéneuses, quelquefois dégoûtantes. Mélenchon utilise un langage chargé qui, intentionnellement ou non, véhicule des stéréotypes et/ou des amalgames problématiques autour des questions liées à la communauté juive et à Israël. Et, au fond, tel est le choix délibéré et politique de Jean-Mélenchon.


[1] Le bref voyage de Jean-Luc Mélenchon à Beyrouth a suscité de nombreuses critiques. Par exemple, Michel Touma, directeur de rédaction d’Ici Beyrouth (22 janvier 2024) écrit : « À plusieurs reprises dans ses déclarations aux médias français, et même lors de son bref passage à Beyrouth, M. Mélenchon a tenu à s’abstenir de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Ses propos laissent transparaître une certaine complaisance à peine voilée, pour ne pas parler d’empathie camouflée, avec le mouvement fondamentaliste palestinien. Il se pose en porte-étendard de l’extrême gauche française, adoptant comme stratégie d’action politique un acharnement continu à “conflictualiser” toute situation, en affichant – en bon tribun – une rhétorique fiévreuse, particulièrement enflammée, tirant à boulets rouges, sans retenue, sur tout ce qui bouge en politique. En langage “libanais”, cette stratégie serait perçue comme une opération de “déconstruction” à tous les niveaux et dans tous les domaines. Telle est, convient-il de le relever, la ligne de conduite constante aussi bien du Hamas que du Hezbollah. Comment s’étonner, de ce fait, que Jean-Luc Mélenchon fasse preuve de complaisance à l’égard de ces deux organisations qui, comme lui, s’emploient à entretenir dans la durée un climat de conflit permanent, soutenu par des discours belliqueux. Dans une récente interview, le fondateur de la LFI soulignait que “le Hezbollah est une composante importante du Liban”… Une affirmation qui reflète une méconnaissance totale du parti pro-iranien. M. Mélenchon n’a-t-il pas été informé, à titre d’exemple, que la charte politique du Hezbollah stipule explicitement que la formation chiite fait acte d’allégeance absolue et inconditionnelle au Guide suprême de la Révolution islamique iranienne pour toute décision à caractère stratégique, dont notamment la décision de guerre et de paix ? »

[2] https://x.com/JLMelenchon/status/1840097166808997948

[3] https://x.com/JLMelenchon/status/1840098637604630568

[4] https://x.com/MaudBregeon/status/1840358326124576770?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1840358326124576770%7Ctwgr%5Ecca63ba8bda0f48dbd2321e1029cc35d278a4c08%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.rtl.fr%2Factu%2Fpolitique%2Fmaud-bregeon-accuse-jean-luc-melenchon-de-sous-entendus-nauseabonds-a-propos-de-benjamin-haddad-7900423054

[5] https://x.com/FCBDeputeduCher/status/1840295499892482293

[6] https://x.com/auroreberge/status/1840474341911245242

[7] https://x.com/NathalieLoiseau/status/1840296354452475916

[8] https://x.com/CarolineYADAN/status/1840348488686551063

[9] https://twitter.com/JLMelenchon/status/1716104403076190592

[10] https://melenchon.fr/2024/06/02/netanyahu-a-la-tele-la-decheance-de-lofficialite/

11 Commentaires

  1. Le problème avec la gauche, c’est son besoin irrépressible de séduire son ennemi.
    La gauche veut plaire.
    Elle veut que tout le monde l’aime.
    Le président Mitterrand souhaitait devenir l’ami d’Elie Wiesel et demeurer celui de René Bousquet.
    La gauche israélienne ne déroge pas à ce principe.
    Elle n’ignore pas que le Hamas a fait de Gaza une nation de terroristes.
    Qu’on y nourrit la population au biberon avec du lait antisioniste, négationniste, exterminationniste.
    Elle a vu ces enfants auxquels on demandait ce qu’ils voulaient faire quand ils seraient grands, répondre : « Mourir dans un attentat suicide contre Israël. »
    Vous avez raison, Monsieur l’ancien Ambassadeur d’Israël en F(rance) : « Ce qui se passe à Gaza est un scandale politique absolu. »
    L’islam politique est en effet un scandale absolu.
    Mais Israël continuera de se battre.
    Et Israël vaincra.
    Marek s’interrogeait sur ce qui aurait pu se produire si Èbèl était allé parler à son frère, avant que Caïn ne commît l’irréparable… toute la face du monde en aurait-elle été changée ?
    On entama des pourparlers avec Yasser au terme desquels furent échangées d’échauffantes embrassades en mondovision.
    Quelques années plus tard, en pleine 2e Intifada, le Che Guevara de la gauche en deuil d’URSS clamait à trois reprises son mot d’ordre : « al-Jihâd ! »
    Caïn est insatiable.
    Ce qui l’obsède n’est pas ce qu’a Èbèl, mais ce qu’il est.
    Le fratricide s’est logé dans sa tête et n’en sortira plus.
    Plus son frère se montrera irréprochable sous l’œil de Dieu, plus sa présence quasi divine lui deviendra insupportable.
    La supériorité que ses succès impliquent étant déjà exaspérante, la sollicitude qu’on lui prête en est d’autant plus insultante.
    Le mieux serait qu’il consente à quitter le Lieu pour éviter d’avoir à l’en faire disparaître.
    Ce n’est pas un Caïn qu’il faut à l’État inter(nation)aliste des Juifs, c’est un frère de nouvelle génération, un frère qui ne serait pas programmé pour le tuer.
    Écouter les reproches de Caïn et lui promettre que l’on va corriger sa conduite afin de ne plus lui causer de souffrances : tel n’est pas notre projet.

  2. Je suis d’accord avec cet article à 100 %. Mais il a quelque chose d’agaçant, c’est son antienne sous-jacente: un homme de gôche antisémite ? ! Mon dieu, mon dieu, est-ce possible ?! Mon dieu, mon dieu, est-ce croyable ?!
    Evidemment que Mélanchon est antisémite, peut-être plus pour des raisons électorales qu’idéologiques, mais le résultat est le même. Ceci mène à une interrogation dérangeante: et si l’extrême-gauche et l’extrême-droite, c’était la même chose, l’expression d’une petite-bourgeoisie frustrée et haineuse ?
    Sartre avait écrit que le communisme était l’horizon indépassable de l’humanité (ça, c’était de la théologie, de la vraie). Jaurès avait écrit que le nationalisme était le patriotisme des imbéciles.
    Et si l’antisémitisme était le socialisme des imbéciles, son horizon indépassable ?

  3. En cédant une fois encore aux sirènes des énergies fossilisantes, le président de la République nous enferre un peu plus avec lui dans la soumission au Méta-Empire.
    Si on s’alignait sur sa propre qualification juridique, on parlerait alors de génocide perpétré contre soi par la France.
    Monsieur le Président, ce serait indubitablement un crime, a fortiori pour la patrie des droits de l’homme, d’armer un agresseur, mais voyez-vous, la riposte qu’Israël doit adapter à une menace coordonnée sur sept fronts : Gaza, Cisjordanie, Liban, Iran, Syrie, Irak, Yémen — souhaitons-nous en être ? — n’a d’autre but que d’empêcher qu’une Solution finale à la question juive mondiale ne soit mise en œuvre par les apôtres du 13e Imam — ayant déjà vécu parmi les hommes sous l’identité d’Adolf Hitler ; tout un concept ! — avec le soutien d’une majorité silencieuse bien plus proactive que ne le laisse entendre l’impasse humanitaire à double-fond de l’Organisation.
    L’arrêt des livraisons d’armes à Israël pour attaquer Gaza est un acte de guerre. Quelle réaction, Monsieur le Président, attendez-vous de la part d’Israël à l’égard d’un allié objectif de son ennemi juré ?

    • À une époque où la communauté intellectuelle s’écharpait à propos d’un supposé nouvel ordre mondial afin de déterminer qui devait être inculpé a priori, condamné d’office et décapité séance tenante en place publique, entre les partisans de Fukuyama et ceux de Huntington, avant qu’une troisième voie fût ouverte par Lévy qui affirmerait non sans raison que l’opposition fondamentale ne se situait pas entre l’Occident et le reste du monde, mais entre démocrates et fascistes au sein des États de non-droit, nous n’étions pas nombreux à prendre le maquis d’où nous aurions la possibilité d’identifier les signes avant-coureurs du réveil des empires démantelés du bloc de l’Est et des puissances stagnantes ou émergentes ayant bénéficié d’une décolonisation occidentale qui n’allait profiter qu’à des logiques impérialistes ottomaniaques, souvent sovietsarines et, pourquoi pas, maoconfucéennes, panarabisantes et surtout panislamistiques, bien peu mystiques en tout état de Cause, toute une bouillie de relents idéologiques étant à l’œuvre jusque dans les tréfonds de l’inconscient décolonial commun aux comités de soutien anti-impérialisme occidental, mais aussi aux souteneurs absolutistes d’un printemps arabe qui avait eu la riche idée de reboulonner la statue de Nasser le Nazificateur pour faire caler son idéal démocratique dans la première intersection.
      Nous n’en tirons aucune gloire ; pour tout vous dire, la confirmation de notre diagnostic n’a pas eu pour effet d’apaiser les nausées que provoqueront toujours chez nous la pestilence du déni que ne ferait qu’accroître une prédiction par reconnaissance partielle des prémices de l’hiver suprasocial.
      Notre ennemi c’est la honte, que n’éprouveront jamais nos compagnons d’autoroute de l’enfer aussi longtemps qu’ils se dédoubleront pour mieux céder aux penchants destructeurs qu’auront alimentés leurs pulsions de vie désorientées par le diktat d’un Événement hypothétiquement porteur de délivrance universelle, par induction individuelle.
      Benyamin est fondé à rappeler aux nations occidentales qui se prévalent d’entretenir des liaisons incestueuses avec Hitler par souci de protéger leurs citoyens, sujets ou expats pro-israéliens, que son pays mène une guerre juste, contre un agresseur protéiforme qui, si on lui livrait Israël en échange de la Pax Hitleriana, n’étancherait pas sa soif de domination et de contrôle d’autrui par la seule reconquête de la Terre sainte ; je crains pourtant qu’il ne se soit bercé d’illusion en imaginant que les idiots utiles de l’Axe de la résistance (au monde libre) qui, aujourd’hui, transfèrent vers l’île du Diable les unités d’élite, sûre d’elles-mêmes et dominatrices — on l’espère ! — de Tsahal, fussent voués, le jour de la victoire, à s’en mordre les doigts : les alliés objectifs de l’Ennemi ne jurent-ils pas qu’ils sont l’Ami indéfectible de l’État étonnamment non-juif des Juifs, désignant ce faisant B le béni comme ennemi absolu de son peuple maudit ?

  4. Alors même que — dans la période de normalisation qui précéderait le 7 octobre 2024, non sans l’avoir favorisé — nous prendrions le risque d’exaspérer nos camarades Lapidateurs en attribuant au gouvernement hamassiste de Gaza l’entière responsabilité des attentats perpétrés par le Jihad islamique palestinien, et ce, sous peine de nous voir désigné à la vindicte antipopuliste — vraiment ? — en tant que marchepied du fascisme davidique (oxymore), nous ne nous ferions pas d’illusion sur la capacité de nos détracteurs à assumer leurs erreurs impudentes le jour où elles leur exploseraient à la figure.
    Netanyahou prend à présent le taureau par les cornes.
    Ce n’est toujours pas ce qu’il faut faire.
    C’est même tout le contraire de ce que préconise le bon Fils du mauvais Père, lequel Israélite de son État redoute par-dessus tout qu’on le déchoie de son altercitoyenneté des États désunis et multiracisés (à l’exception des groupes génétiques composés d’une origine juive, mais tout le monde sait que les Juifs sont une religion et que la religion n’a rien d’une ethnie racisable). À en croire les pourparleurs, le ripou du Likoud se referait une santé en jetant son pays dans la gueule de l’Oumma. Quelle foireuse perception d’une situation fantasmatique actualisable et d’un contexte anhistorique et millénaristique auquel n’ont jamais cessé d’être confrontés les démanteleurs ou remanteleurs successifs et/ou concomitants d’un impérialisme islamique à trouillométrie variable !
    L’usage de la guerre à des fins politiques est le seul et unique mot d’ordre des civilisations préonusiennes qui ont désormais noyauté l’ONU. Que serait-il resté d’humanitaire à un droit international qui aurait aidé le Troisième Reich à recouvrer ses forces après chaque avancée spectaculaire des forces alliées ? À peu près ce qu’il subsiste de Lumières à une Internationale woke dont l’éveil somnambulatoire convainc un élu Renaissance de montrer patte blanche en jurant la main sur le cœur, devant une députée EELV l’accusant d’être acquis à la politique du « boucher de Tel Aviv », que le gouvernement de la France se tient aujourd’hui aux côtés du Liban… savoir au moment même où, dans les quartiers chî’ites de Beyrouth, des tirs de joie célèbrent une attaque meurtrière de l’Iran contre un pays dont l’Oumma ne cache pas son désir unanime de s’emparer du foyer historique, afin d’en voir le bacille juif (terminologie hitlérienne) purement et simplement disparaître de la carte du monde, et que tout puisse enfin aller pour le mieux dans le meilleur des mondes.
    Ce que les marchands de tapis d’Orsay qualifieraient sans rogne ni vergogne de position équilibrée de la France.

    • PS : Prions pour que ma hantise de voir fusionner la date du pogrom et celle de son premier anniversaire, au point d’altérer inexorablement l’espace-temps politique, ne m’ait pas inspiré un lapsus prémonitoire.

    • PS 2 : Jean-Louis Thiérot, ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens Combattants Sébastien Lecornu (Renaissance), n’est pas issu de l’ancienne majorité relative, mais du groupe Droite républicaine. Pardon (ou pas) pour ce marquage au fer du parti présidentiel, mais à notre décharge, nous nous étions habitués à ce que la légendaire position équilibrée de la France entre le bien et le mal fût appliquée par les centristes de l’Assemblée — la gauche NFPéiste ayant double-discursivement achevé sa mue From the river to the sea — or, vous n’ignorez pas que nous avons basculé dans une séquence que nos sages ont identifiée comme ultradroitière, où le racisme d’État sévirait avec décomplexion sous couvert de maîtrise des flux migratoires, d’où ma méprise, caractéristique de la parenthèse désenchantée dans laquelle nous craignons que s’inscrive un revival farceur de la Quatrième République qui pourrait, cette fois-ci, récompenser le plan de carrière d’un véritable dictateur.

    • PS 3 : Savonner la planche aux temps de grande confusion en retournant contre eux leurs effets venimeux, pourquoi pas, mais à une condition : ne disputer de zèle pour la récolte des protéines éthiques nécessaires à la traversée du désert de Lubie qu’avec des personnalités aguerries, intellectuellement honnêtes autant qu’il est possible de l’être, n’ayant plus rien à se prouver à elles-mêmes aux dépens d’un adversaire, voire d’un coéquipier qui n’aurait pas hésité à casser dans sa tête les ossements fossilisés de ses maîtres, au risque d’en déstalibiser la règle monachique.

    • PS 4 : Enfin, pour tenter de clore ce sous-chapitre consacré à notre double bourde, nous aimerions connaître la position du ministre de tutelle d’un allié assumé du Liban concernant le conflit qui oppose, depuis un an et des poussières d’années-lumière, Israël et les exterminateurs qui entourent son foyer national en cercles concentriques. Hassan Nasrallah projetait de fêter le 7-Octobre en le reproduisant comme des petits pains au nord du non-État des Juifs en voie de disparition imminente et, « on » l’espère, au-delà selon l’effet papillon cher aux théoriciens du chaos politique et géopolitique, d’où notre première bourde. Quelques semaines après l’élimination du chef idolâtré de la milice politique Hezbollah, et donc à quelques heures de la date anniversaire du premier grand pogrom du XXIe siècle, où nos Alliés occidentaux situent-ils l’intérêt supérieur de la Supranation, autrement dit des valeurs intrinsèques et néanmoins sécables qui la fondent en déraison ? On a raison d’exiger du premier flic de France qu’il apprenne à marcher sur ses deux jambes, mais pourquoi diable ses collègues unijambistes seraient-ils seuls à jouir du privilège de la claudication ? Entre immigration et délinquance, il n’y a pas de lien de cause à effet ! En effet, mais il serait tout aussi criminel de refuser d’admettre que les flux incessants de réfugiés demandeurs d’asile originaires d’un bloc civilisationnel reconditionné par la conquête arabo-islamique, n’ont aucune responsabilité dans la montée spectaculaire de l’antisémitisme à travers toutes les strates de l’Eldorado occidental. Quand on rapporte ce paradigme à ce que l’antisémitisme profond est capable d’engendrer en termes de catastrophe à déflagration mondiale, on évite de monter sur les grands chevaux de l’antiracisme face à une situation avec laquelle n’a jamais été aux prises un présupposé idéologique paralysant les neurones de l’État ; c’est le moins que l’on puisse faire.

  5. Après une autre opération de représailles à la riposte contre son agression par proxis interposés, la RIIeuse cherche déjà à empêcher que l’objet de toutes ses pensées lui administre le même traitement de choc dont il applique les protocoles évolutifs pour, entre autres objectifs de paix, endommager l’alliage constitutif des armes de destruction massive Hamas ou Hezbollah et réduire à néant si possible leur système d’amorçage idéologique. Ce n’est pas la première fois que le Quatrième Reich teste les capacités d’Oncle Sam à assurer la défense d’Israël ; le Taureau acéphale désailé n’en est pas à sa première monstration des muscles, et pour cause : avant l’élimination des réacteurs en chef de deux organisations terroristes semi-normalisées à moitié libres de contrevenir au droit international pour les intérêts supérieurs de l’Oumma depuis leurs fiefs coloniaux panarabes, la République islamique aryenne endura toute une série d’humiliations, comme ce virus introduit par le Mossad en 2007 dans le programme de mise à jour d’un sous-traitant qui allait infecter quelques années plus tard plusieurs terminaux de l’industrie nucléaire ou, plus récemment, une frappe aérienne de Tsahal près d’Ispahan qui, le 19 avril 2024, entraînerait la destruction d’une batterie de missiles sol-air.
    C’est dans ce contexte que nous devons interpréter les fanfaronnades d’Ali Khamenei, en ceci que chacun des agissements moins impulsifs qu’il n’y paraît du Petit Roi vise avant tout à raffermir la foi des masses déradicalisables que les sanglantes conséquences de ses provocations pourraient retourner contre la Révolution mondiale, à moins que ces gesticulations apparemment irrationnelles n’eussent été savamment calculées par les hauts responsables de la déprime barométrique pan-nationale de manière qu’elles ne puissent éclabousser que les victimes d’une guerre d’attrition, lesquelles cibles auraient usé de leur droit fondamental à un recours à la violence légitime soit à l’encontre d’une terre d’islam, soit en soutien indirect ou direct aux terres de coranisation.
    La réponse d’Israël sera donc adaptée à la nature de la menace, fût-ce au prix d’un isolement accru sur la scène internationale qui ne serait pas sans évoquer le courage politique du « juif Mandel » dont nul ne prenait au sérieux les appels répétés à ne pas laisser se réarmer l’Allemagne nazie au service d’un projet délirant.
    D’aucuns diront que nous avons trop sévèrement humilié la République des mollahs, qu’un soupçon de charité chrétienne envers une théocratie dont les saints objectifs de guerre ne sauraient être que spirituels, pacifiques, j’allais dire intérieurs, permettrait à lui seul de déshitlériser la question djihadique. On leur répondra que ce naufrage diplomatique a déjà eu lieu.
    Notre cher Démocrite a assez ri comme ça.
    On ne voudrait pas lui causer une mort par étouffement.