Jean-Luc Mélenchon, plus ou moins complaisant sur la Russie, le Venezuela, la Chine, Cuba, ces parangons de la lutte démocratique, met le paquet sur Israël. Mais, que cache donc cette fébrilité ?

Car il s’agit bien d’une fébrilité et le leader des insoumis est en transe. Se prenant pour Jaurès, le voici qui s’agite ici et là et veut mobiliser la troupe et les banlieues. Expliquons à l’aide de quelques exemples récents. 

Le 10 janvier 2024, par communiqué de presse[1], sans que l’on comprenne vraiment à quel titre il y sera, Jean-Luc Mélenchon annonce qu’il participe à la délégation à la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye sur invitation de Progressive international[2], au nom de l’Afrique du Sud. Il est accompagné par le député insoumis Arnaud Le Gall. Sur place, il retrouve Jeremy Corbyn, l’ancien dirigeant du Parti travailliste britannique, dont la complaisance vis-à-vis de propos antisémites dans son propre parti, avait défrayé la chronique.

Dans le texte, Mélenchon ajoute que ce « 11 janvier, celle-ci (ndlr : l’Afrique du Sud) fera en effet la saisine de cette instance pour stopper la guerre à Gaza menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. » Mais, pas une seule fois, Jean-Luc Mélenchon ne mentionne les attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023 et la guerre déclarée à Israël par le Hamas. Pourtant, les terroristes du Hamas, endoctrinés jusqu’à plus soif, fanatisés à l’extrême, entraînés à massacrer depuis des années, sont entrés en territoire israélien pour y assassiner, égorger, décapiter, détruire, brûler, frapper, violer, kidnapper indistinctement femmes, bébés, enfants, adolescents, adultes, vieillards, israéliens et étrangers. Par ailleurs, dès le 7 octobre, Israël a été bombardé et une pluie de plusieurs milliers de missiles du Hamas se sont abattus sur le territoire israélien. Cette guerre n’a donc pas été déclenchée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, c’est le Hamas qui l’a voulue. Et, depuis le 7 octobre, cette guerre n’est pas seulement menée par Israël, elle l’est aussi par le Hamas. Rappelons également que les civils palestiniens sont également sacrifiés par les terroristes du Hamas qui s’en servent comme boucliers humains. Des civils meurent sous le coup des terribles bombardements israéliens, alors que les dirigeants du Hamas se vautrent dans les hôtels de Doha, au Qatar, ou d’ailleurs ou se terrent dans les tunnels de Gaza.

Selon Mélenchon, à Gaza, « une extermination » est en cours

Cette interprétation des faits suffit à disqualifier Mélenchon. Mais, dans son texte, le leader des insoumis ajoute ce dernier paragraphe. « Mon plus ardent souhait est que cette action pacifique en justice permette de mettre fin, le plus vite possible, à l’extermination en cours et de rendre réalisable, le plus rapidement, le jugement de tous les criminels de guerre. J’ai l’espoir de représenter dans cette démarche tous les Français, quelles que soient leurs opinions politiques, qui font le choix de la paix et des solutions politiques plutôt que celui de la guerre et des massacres, de la violence générant sans fin de nouvelles violences. »

Mélenchon choisit donc de parler… d’extermination. A notre connaissance, il n’a jamais été aussi loin. Alors, pourquoi utilise-t-il ce terme ? D’abord, parce qu’il le pense, probablement. Ensuite, parce que d’ordinaire, il est agressif et brutal. Il parle fort et il aime le parler cru, robuste et vigoureux. Des aspects de son caractère que j’avais précédemment étudiés[3]. Mélenchon veut également s’adresser à son électorat et à ses nombreux amis dans le monde arabo-musulman. Enfin et surtout, parce qu’il profite d’un contexte et qu’il en joue. 

De quel contexte s’agit-il ? 

Depuis des décennies, l’Afrique du Sud soutient les Palestiniens et des figures importantes du parti au pouvoir l’African National Congress (ANC) comparent les politiques menées par Israël au régime d’Apartheid de 1948 à 1990. Dernièrement, le 21 novembre 2023, Pretoria suspend ses relations diplomatiques avec Tel-Aviv et rappelle ses diplomates pour protester contre les attaques israéliennes dans la bande de Gaza, qualifiées « d’actes de génocide ». Enfin, le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud porte plainte auprès de la CPI. Elle accuse Israël de violer la Convention sur la prévention du crime de génocide et de commettre un génocide à Gaza[4]. Mais, cette initiative de l’ANC pose question et suscite de vives critiques. Exemple ? Comme le rappelle Manuel Valls, l’ANC est rongée par la corruption, elle cherche à « dévier l’attention alors que le pays connaît 30% de chômage et fait face, chaque année, à 30.000 assassinats et 40.000 viols. »[5] En tout cas, cette plainte portée par l’Afrique du Sud est rejetée par le gouvernement français. Stéphane Séjourné, le nouveau ministre des Affaires étrangères, rappelle à l’Assemblée nationale, qu’accuser« l’Etat juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques. Nous disons fermement aux Israéliens : “Le respect du droit s’impose à tous, les frappes systématiques à Gaza doivent cesser”, mais les mots ont un sens. »

Jean-Luc Mélenchon réitère l’accusation qu’il porte à Israël 

Ce 10 janvier, donc, sans même que la CPI ait ouvert ses audiences préliminaires sur le cas d’Israël (un comble, tout de même), Mélenchon parle d’extermination. C’est d’ailleurs explicitement ce qu’il dit et redit le jour même, mais cette fois dans une vidéo.[6]

Mélenchon qui est un véritable puit de paroles ininterrompues, commente l’actualité. Entre des considérations sur la météo et le remaniement en France, Mélenchon consacre son troisième sujet à parler d’Israël face à la CPI. Dans cette séquence, Mélenchon est emballé. Il est pris par ce sujet, qu’il affectionne tant, Israël. Il est sûrement plus exaltant de parler d’Israël que de parler du froid ou de dire pour la énième fois tout le bien qu’il pense d’Emmanuel Macron et de sa politique. Assis sur sa chaise donc, le tribun fait de longs mouvements avec ses mains. A certains moments, il est exalté. Mais, s’il parle à ses abonnés, aux sympathisants et électeurs de la France insoumise, qui pour le contredire ? Sans le moindre contradicteur donc, sans la moindre question, sans la présence d’un journaliste ou d’un animateur quelconque, Mélenchon monologue. Un monologue qui s’apparente à une longue logorrhée propagandiste et ennuyeuse qu’affectionnent généralement… les autocrates. 

Bref, dans cette séquence, le leader des Insoumis commence par réfuter l’expression de conflit entre Israël et le Hamas et ajoute : « On a affaire à un gouvernement, celui de Monsieur Netanyahu, qui a décidé, c’est le moment politique de cette Nation, une guerre d’extermination dans la bande de Gaza. Les signaux sont tellement nombreux, mais on me dit le 7 octobre. C’est vrai mais le 7 octobre ne justifie pas que l’on en commette 10 fois plus derrière, pas plus acceptable que les crimes qui ont suivi. Tous les crimes de guerre doivent être poursuivis. Au moins, faites-moi le crédit de dire que je dis la même chose depuis le début. »

Cette fois, JLM accuse Benjamin Netanyahu de mener une guerre… « d’extermination ». Mais, il va plus loin encore, lorsqu’il affirme que ce moment est « le moment politique de cette Nation » de mener cette guerre d’extermination. 

Le raccourci de Mélenchon est énorme.
Rappelons ce qu’est une Nation. Selon la définition du Larousse. La Nation est « l’ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire, ayant une communauté d’origine, d’histoire, de culture, de traditions, parfois de langue, et constituant une communauté politique[7]. » Si l’on comprend bien son raisonnement, la Nation israélienne serait prête à commettre un génocide et/ou à l’encourager et le sachant ou le pressentant, Benjamin Netanyahu mènerait cette « guerre d’extermination ». Mélenchon sait très bien ce qu’il dit et il n’est d’ailleurs pas à une outrance près. Mais cette immonde tartuferie est une infamie supplémentaire. Surtout lorsque l’on se remémore ce que les Juifs ont vécu dans leur histoire contemporaine, la Shoah fut l’entreprise d’extermination systématique menée par les nazis contre le peuple Juif. Les victimes deviennent donc des bourreaux et le tour est joué.  

Antisémitisme ou pas ?

Il poursuit ensuite sa démonstration. Il se plaint qu’en ce moment, la discussion politique « soit pourrie entre le mélange des genres, entre l’expression d’un désaccord politique et une condamnation qui serait l’équivalent d’une dénonciation d’un crime ». Il dit que « d’un bout à l’autre de la terre, tous ceux qui critiquent le gouvernement de Monsieur Netanyahu sont traités d’antisémite… Donc, vous allez trouver dans la presse, avec tous ceux qui sont à l’avant-garde de ce travail, naturellement la plupart d’entre eux sont des menteurs, ils ne croient pas en ce qu’ils disent. S’ils le croyaient car l’antisémitisme n’est pas un point de vue, mais un délit dans notre pays, ils porteraient plainte. Et, pour porter plainte, ils devraient s’appuyer sur des faits. Qui justifient une telle accusation. Il n’y en a pas. » Il ajoute que dans toute l’Europe, « tous les responsables de la gauche dite radicale sont accusés d’antisémitisme. Dans chaque pays, il y a les mêmes groupes de pression pour obtenir de la presse qui est bienveillante, la répétition de cette accusation d’antisémitisme. »

Son propos n’étonne guère. Jean-Luc Mélenchon est dans un registre habituel, celui qu’il affectionne tant. Lui et ses amis seraient accablés par des « groupes de pression » (lesquels ?). Quant à la presse, qu’il méprise profondément, elle serait bienveillante, ben voyons. 

Mais surtout, il balaie l’accusation d’antisémitisme, sous le seul prétexte que des plaintes ne sont pas déposées. Ce faisant, il n’aurait pas été condamné pour antisémitisme. Sauf que les dérives, les ambiguïtés, les sorties antisémites de Mélenchon sont marquées d’un bout à l’autre de notre pays et même à l’étranger. Elles sont commentées toutes les semaines, d’un bout à l’autre du pays et sèment le trouble dans la classe politique, y compris… à gauche. Jusqu’au quotidien Le Monde, qui consacre récemment à ce sujet un très long article qui pourrait faire référence : « Antisémitisme : comment Jean-Luc Mélenchon cultive l’ambiguïté » (Le Monde, 05 janvier 2024). Le Monde écrit : « Le fondateur de La France insoumise a multiplié, en dix ans, des propos empruntant aux stéréotypes antisémites. Au point de susciter l’incompréhension jusque dans son camp et, depuis trois mois, de crisper une large partie de l’opinion. » Pourtant, interrogé par Le Monde, afin qu’il puisse s’expliquer, Mélenchon n’a pas daigné répondre et pour cause. Je renvoie également à l’analyse que j’avais publiée à ce sujet[8].

En tout cas, pour les Français de confession juive, il ne fait plus aucun doute que Mélenchon est antisémite. Il est même perçu comme une menace existentielle pour la communauté juive.

Mélenchon devant la CPI, commente l’audience et la procédure 

Le 11 janvier, Jean-Luc Mélenchon assiste donc à l’ouverture de la première audience de la saisine de la CPI, à La Haye. A l’extérieur du bâtiment, Mélenchon commente ce qu’il vient d’entendre.[9]

Mélenchon attaque les grandes puissances qui laissent faire (ndlr : Israël). Puis, il tente d’expliquer la démarche entreprise par l’Afrique du Sud. Il dit que c’est un « grand moment », « parce que c’est le retour des humanités » et du « droit international, qui, si imparfait qu’il soit, existe. » Puis, Mélenchon précise que la CPI doit juger la demande de mesures conservatoires de l’Afrique du Sud en faveur des Palestiniens, pour, dit-il, « arrêter le truc. » Il remercie encore une fois l’Afrique du Sud, à qui il doit cette invitation. Tout en ajoutant qu’il « ne se sent pas très fier » de son « chez soi », car la France n’a pas saisi la CPI. 

Il explique ensuite que des cas similaires ont été posés par le passé, « pour d’autres sujets et pour des accusations de génocide. Par exemple, pour les Rohingyas. » Tout en expliquant la procédure en cours, il parle « de magnifiques plaidoiries présentées par l’Afrique du Sud » et utilise l’expression de « massacres irréparables » (ndlr, commis par Israël). Il précise que de nombreuses pièces ont été portées au dossier et ajoute que ce qui l’a frappé « c’est à quel point le discours du génocide a été porté par les autorités israéliennes. » Il dit aussitôt que les exemples donnés montrent que « sur la base de ses incitations, au sommet de l’Etat, jusqu’en bas de la troupe, individuellement, les gens se sentaient investis d’une mission génocidaire. Il faut les tuer tous. Les femmes, les enfants. Il n’y a pas d’innocents quoi. » Bref, en une phrase (énorme de grossièreté), il fait de tous les « gens » des assassins en puissance qui désirent forcément commettre une « mission génocidaire » et tuent tous les Palestiniens. Là encore, il enfonce le clou. 

Parallèlement, il se garde bien de nommer le Hamas et les terroristes qui ont frappé depuis tant d’années Israël. Comme si le Hamas, Proxi de l’Iran, n’existait pas. Seule l’accusation portée contre (le seul) Israël, compte à ses yeux. Il ajoute : « peut-être, cela ne va pas être le résultat immédiat (ndlr, d’accusation de génocide perpétrée par Israël), mais ça compte tellementvet nous n’avons pas d’autre choix que celui-là. » La vidéo se termine (enfin). Mélenchon debout, face à des micros, derrière lui des militants, drapeaux palestiniens au vent. Mais, cette fois, il est aux côtés d’un monsieur. Un sud-africain à qui une militante pose une écharpe blanche, contenant le drapeau palestinien. Il le regarde et lui dit, « encore une fois, je remercie un million de fois, merci à l’Afrique du Sud, à son gouvernement qui a ramené dans une situation honteuse l’humanité dans le devant de la scène. » Les militants présents sont contents, le gourou a bien parlé. Il est d’ailleurs le seul dans cette séquence à prendre la parole. 

A ma connaissance, Mélenchon n’assiste pas à l’audience suivante, le lendemain. Lorsque des avocats présenteront cette fois, la défense d’Israël. Cela ne l’intéresse absolument pas. Son avis est fait et il est là pour tambouriner contre Israël. 

Alors, Israël pour Mélenchon, c’est quoi ?

Posons quelques questions. 

Lorsqu’il parle d’Israël, Jean-Luc Mélenchon aurait-il condamné la charte fondatrice du Hamas qui envisage de détruire totalement l’État hébreu ? Ces dernières années, Mélenchon aurait-t-il condamné les attaques incessantes du Hamas qui menacent la sécurité territoriale d’Israël ? Prend-il seulement en compte le danger que représente pour Israël, le Hamas et ses affidés islamistes ? Mélenchon qualifie-t-il le Hamas de mouvement terroriste, lui qui proclamait par ailleurs… « Vive Gaza ! Gloire éternelle à ceux qui résistent[10] ! » Depuis le 7 octobre, fait-il preuve de compassion à l’égard des victimes israéliennes et/ou étrangères massacrées par les terroristes du Hamas ? Rappelle-t-il les viols, meurtres, égorgements, décapitations, kidnapping, qui ont eu lieu ce 7 octobre ? Est-il seulement épleuré par le meurtre de 41 de nos compatriotes, depuis ce 7 octobre ? S’est-il engagé pour la libération des otages français ou étrangers, emprisonnés et torturés par le Hamas ? A-t-il un seul mot pour les 500.000 déplacés au sein des frontières israéliennes, depuis ce 7 octobre ? Lui, qui vient d’effectuer un voyage de solidarité au Liban pour défendre l’intégrité du pays, condamne-t-il le Hezbollah qui menace de détruire Israël et qui dispose d’un arsenal militaire terrifiant ? Condamne-t-il son idéologie ? Condamne-t-il les appels au meurtre et à la destruction d’Israël lancés quotidiennement par Hassan Nasrallah et d’autres Mollahs ? Dénonce-t-il les liens qui existent entre le Hezbollah et l’Iran ? Se préoccupe-t-il de savoir que le Liban est l’otage du Hezbollah ? Ou bien, considère-t-il que la seule menace, au nord, ne proviendrait que d’Israël ? Lui, qui prône la mise en place de sanctions économiques au niveau européen contre l’État hébreu, son encerclement, son étouffement, s’exprime-t-il pour prôner des sanctions économiques à l’égard de l’Iran, de la Syrie, contre le Hezbollah, les Houthis au Yémen et tous les autres proxies de l’Iran ? 

A toutes les questions que je pose ici, je réponds par la négative. Non, cela n’intéresse pas Mélenchon.

Alors ? Si l’on peut critiquer les politiques menées en Israël et le gouvernement actuel, les colonies dans les territoires occupés, si l’on doit s’émouvoir bien évidemment des terribles souffrances endurées par les gazaouis et espérer en un cessez le feu et surtout en une solution politique du conflit israélo-palestinien qui passerait forcément par la création d’un Etat palestinien, il apparaît clairement que Jean-Luc Mélenchon ne condamne systématiquement qu’Israël. Il ne lui suffit d’ailleurs pas seulement de critiquer une politique. C’est tout un pays et tout un peuple qu’il nazifie. 

Au fond, Jean-Luc Mélenchon procède comme Jeremy Corbyn, l’un est peut-être même le mentor de l’autre. Ils ont là un épouvantail qu’ils vont pouvoir utiliser, secouer, cogner et blâmer jusqu’à plus soif, par conviction ou par clientélisme comme stratégie politique. C’est ainsi que Mélenchon voit en Israël, le diable réincarné. Comme si, si Israël devait disparaître, être rayé définitivement de la carte, tous les problèmes de la région seraient réglés. Plus d’Al Qaïda ? Plus de Daech ? Plus d’islamistes ? Plus de fanatisme et d’obscurantisme ? Plus d’attentats ? Plus de corruptions et de corrupteurs ? Plus de guerres ? Plus de conflits entre chiites et sunnites ? Plus de pauvreté ? Plus de despotes sanguinaires ou de bouchers au pouvoir dans certains pays arabes qui massacrent leur peuple ? Le philosophe Bernard-Henri Lévy a cette réflexion : « Et les Syriens pilonnés, emmurés vivants dans leurs villes, gazés par l’armée de Damas, pourquoi n’ont-ils pas eu droit à la même mobilisation des syndicats et de la gauche “sociale et politique” ? pourquoi Jean-Luc Mélenchon, en pointe dans la compassion pour les morts palestiniens d’aujourd’hui, n’a-t-il pas eu un mot pour les 400.000 morts de cette guerre d’hier en Syrie ? si, d’ailleurs, il a eu un mot ; et même deux ; il les a balayés, ces 400.000 cadavres, en répétant, sur tous les tons et toutes les antennes, qu’ils étaient les victimes d’une obscure querelle « de gazoducs et de pipelines[11] »…

Finalement, pour Jean-Luc Mélenchon, Israël est illégitime et a le tort d’exister. Cette infamie le fait rentrer dans les poubelles de l’histoire. 

Marc Knobel est historien, spécialisé dans l’étude de l’antisémitisme et de l’extrémisme. Il est notamment connu pour ses recherches approfondies sur ces sujets et pour ses prises de position dans le débat public concernant l’antisémitisme


[1] https://melenchon.fr/2024/01/10/communique-present-a-la-haye-pour-la-paix/

[2] Progressive international est un mouvement qui unit des militants et organisations progressistes. 

[3] Marc Knobel, « Coléreux, agressif et brutal, Jean-Luc Mélenchon ? », La Règle du Jeu, 24 mai 2022.

[4] Dans une tribune récente publiée dans Le Point, Jacky Mamou et Ilana Soskin rappellent qu’en juin 2015 « l’Afrique du Sud s’est ouvertement moquée des juridictions internationales. Elle a refusé de procéder à l’arrestation d’Omar el-Bechir, président du Soudan et à la remise de celui-ci à La Haye pour être jugé par la CPI des crimes commis contre les civils du Darfour. Le 6 juillet 2017, la Cour jugeait que ce pays avait manqué à ses obligations en n’exécutant pas la demande d’arrestation du tyran transmise de manière formelle dans les jours qui avaient précédé son arrivée en Afrique du Sud ».
Voir : https://www.lepoint.fr/monde/l-afrique-du-sud-et-son-appreciation-de-genocide-a-geographie-variable-13-01-2024-2549657_24.php

[5] https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/guerre-israel-hamas-jaccuse-par-manuel-valls-ZMJHJJJRABE7BG2RZC54UDKMTI/

[6] https://www.youtube.com/watch?v=C_i84LdzJjk

[7]https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/nation/53859#:~:text=Ensemble%20des%20êtres%20humains%20vivant,et%20constituant%20une%20communauté%20politique.&text=2.,et%20titulaire%20de%20la%20souveraineté.&text=3.

[8]Marc Knobel, « D’un tweet, Mélenchon actionne l’antisémitisme », La Règle du Jeu, 23 octobre 2023 :  https://laregledujeu.org/2023/10/23/39723/dun-tweet-melenchon-actionne-lantisemitisme/ Voir également,
« Antisémitisme : les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon », La Règle du Jeu, 17 juin 2022 : https://laregledujeu.org/2022/06/17/38684/antisemitisme-les-ambiguites-de-jean-luc-melenchon/

[9] https://twitter.com/JLMelenchon/status/1745480140421845251

[10] https://fr.timesofisrael.com/gloire-eternelle-a-ceux-qui-resistent-jean-luc-melenchon-vivement-critique/

[11] https://www.lepoint.fr/editos-du-point/le-hamassisme-des-imbeciles-de-nouveau-24-10-2023-2540660_32.php

4 Commentaires

  1. J’ai remarqué que tous ces agitateurs contre Israël souffrent du syndrome Underdog versus Topdog. Cela explique ces groupements automatiques contre Israël – les jeunes sans expérience, les Arabes chez nous et chez eux, les gens de couleur, la plupart de la Gauche … – c’est le ressentiment contre le « success story » d’Israël et des Juifs en général. Et c’est pourquoi on ne peut pas vraiment souffrir avec les victimes d’un « fellow underdog » comme Assad …
    Oui, on n’est pas trop différents des animaux quand notre égo nous dirige …

    Amicalement de la Suède,
    Maja

  2. La France serait l’amie d’Israël, tout en tenant à lui rappeler qu’elle est aussi l’amie d’un peuple palestinien qui n’en a que le nom pseudo-collectiviste, laquelle colonie de peuplement fantôme du méta-empire sunno-chî’ite ne voit pas de meilleur successeur au président de l’inénarrable Autorité palestinienne, internationaliste sur les ondes internationalistes et djihadiste sur les ondes oumméennes, que dis-je, pas d’autre Guide Suprême pour la République islamique de Sion que le détenu Marwan « Mandela » Barghouti, très populaire auprès des islamofascistes et autres gauchistes déboussolés par l’effondrement en chaîne des régimes qu’ils suivaient tel le Scaphandrier de Ferré dans le vide abyssal de la Porte de l’enfer ; une porte à âme creuse. Problème : on ne relâche pas Himmler dans la nature humaine. On l’y enterre assez profondément pour qu’il ne soit plus en mesure d’en remonter la pente à double sens du bien et du mal. On l’y éteint jusqu’à la dernière lueur de mauvaise foi.
    L’Europe, quant à elle, dénie à Israël son veto contre le droit dudit peuple palestinien à l’autodétermination. Étend-elle sa lubie à l’unité de la France en vue de reconnaître une existence légitime à l’État corse, à l’État basque ou à l’État breton ? Vous me direz que ces trois territoires dont l’Ancien Régime n’hésiterait pas à employer les grands moyens pour empêcher qu’ils ne disloquassent son unité et sa puissance en gestation, auront été a priori le théâtre d’affrontements et de discordes solubles dans l’absolutisme catholique, apostolique et romain. Alors, va pour l’avènement nécessaire d’une paix sèche entre deux blocs de civilisation inconciliables. En attendant, vous qui êtes si attaché à la préservation des capacités de nuisance d’un peuple qui n’a pas d’autre raison d’être que de priver Israël de son avenir, de son présent et, peut-être avant tout, de son propre passé, essayez donc d’employer votre énergie à inculquer à vos damnés de la Terreur quelques principes élémentaires du droit international en matière de souveraineté. Ça pourrait faire toute la différence, à commencer pour eux. Tracer enfin une perspective de paix entre ce monde arabo-musulman, actuellement nazifié de fond en comble, et les Juifs.

    • Le ministre des Bonnes Affaires étrangères qatari qualifie d’irresponsables les propos de Benyamin Netanyahou concernant le rôle que pourraient jouer les partenaires économiques de l’émirat persique dans les négociations pour la libération des otages israéliens. Qu’il me permette de soulager l’insoutenable blessure qu’a dû infliger à son amour-propre le chef de l’exécutif israélien en limitant au seul Hamas le nombre pourtant impressionnant des organisations terroristes que peut se vanter d’avoir eu l’honneur et le privilège de financer l’un des principaux commanditaires de Daech.

    • Le Fatah c’est Barghouti.
      Le Fatah ce sont les lauriers que tresse la rue arabe à Barghouti pour ses forfaits immondes.
      Barghouti ou la Mort est mon métier, et avec le sourire !
      Nous refusons de faire porter aux otages du Hamas le poids d’une coresponsabilité coupable envers la réinnervation ciblée, déflagratrice et, disons-le, fatahle, du djihadisme armé palestinien.