«Un jour triste pour Israël» ont dit ce soir à la fois le procureur général Avichai Mendelblit et Benny Gantz après l’inculpation de Benjamin Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance dans les trois affaires qui le visaient.
Tristesse en effet de voir un Premier ministre d’Israël inculpé de corruption, oui de corruption… Ce qui met le Premier ministre de l’Etat d’Israël au même niveau que les dirigeants des républiques bananières.
Un jour triste pour Israël… mais un grand jour, aussi, pour Israël qui démontre une nouvelle fois la grandeur de sa démocratie.
Et entendre ce soir Netanyahu crier à la «tentative de coup d’Etat» contre lui et au complot, le voir attaquer les Institutions de l’Etat, la Justice, la Police démontre une nouvelle fois que Benjamin Netanyahu n’est pas à la hauteur de ses fonctions, n’est pas à la hauteur de sa tâche, n’est pas un homme d’Etat.
Qui imagine que David Ben Gourion, Menahem Begin, Ariel Sharon, Golda Meïr, Yitzhak Rabin ou encore Shimon Pères seraient restés à leur poste ce soir ? Personne…
L’honneur de Netanyahu aurait été de démissionner ce soir. Il reste à son poste en criant au «coup d’État». Il doit partir pour le bien d’Israël et de son Peuple.
Si l’attentat estampillé OAS fut un rite d’initiation à vomir, celui qui porta le sceau du FLN était de nature à nous filer une gargantuesque chiasse.
Nul parti politique fréquentable d’une démocratie éclairée ne survivrait plus d’une seconde à la non-éviction immédiate de l’un de ses adhérents qui se serait illustré par un salut nazi.
Notre fermeté à l’égard du fascisme historique ne nous exonère pas de nos grandes et petites lâchetés envers un islamofascisme se voyant attribuer un imposant dispositif de protection rapprochée.
Si par hasard le marche-pied d’Ilan Omar était estomaqué par un but imparable que nous aurions tiré contre notre camp, nous le rassurons tout de suite. Rien de ce que nous faisons ne déroge au passage obligé du scanner de notre volonté.
Mandelblit était accusé et condamné par un tribunal pour fraude et abus de confiance dans l’affaire Harpaz, affaire de faux documents contre Ashkenazi, une vrai bombe a l’epoque. Il a caché l’affaire au service juridique et au 1er ministre.
C’est la Haute cour de justice qui a annulé sa condamnation avec des arguments qui ne peuvent convaincre que des gamins et les naïfs… Aujourd’hui il utilise les mêmes accusations contre Netanyahou. La gauche ne sait plus comment obtenir le pouvoir. Avec 10 sièges il veulent imposer aux 54 sièges… Mal honnête
Une fois encore, Israël fait la démonstration de son exemplarité en matière d’éthique civilisationnelle, quand sa conduite envers l’un de ses chefs sur lequel pèse un énormissime soupçon de corruption, le distingue fondamentalement des nations qui l’entourent dans les prisons et les cimetières desquelles croupissent et pourrissent des opposants qui ne se seraient jamais autorisés à évoquer la possibilité que leurs sérénissimes bourreaux eussent détourné quelques deniers publics destinés aux réserves de grain joséphiques, en convaincant les masses éberluées que l’utilisation qu’ils allaient en faire leur seraient, à terme, profitable, sinon existentielle. L’honneur d’Israël sera donc d’offrir aux gardiens de son modèle antiquement contemporain un examen impartial de tous les dossiers visant à désintégrifier une éminente personnalité politique dont nous attendrons qu’elle ait été condamnée pour nous faire une idée relativement juste de l’ampleur comme de la grandeur de sa chute. Qu’on le porte dans son cœur ou que ses prises de position et entreprises d’action nous l’aient très justement, voire tout à fait injustement, soulevé, nous veillerons dans les deux cas, successivement, voire simultanément, à ce que l’irréductible successeur de David Ben Gourion et Menahem Begin dont le nom demeurera associé à une période de la post-posthistoire où l’État juif aura non seulement atteint un rang de puissance mondiale, mais se sera imposé comme un acteur incontournable de l’équilibre géostratégique, nous veillerons, dis-je, à ce que cet homme bénéficie d’un traitement médiatique dont nos propres superstars et starlettes du monde politico-culturel se voient aujourd’hui privées, aussitôt qu’on les fait basculer dans le champ parajudiciaire de l’auto-justice collective.