En art, comme les années 1950 furent celles de l’abstraction (avec ce qu’on a appelé l’« art informel » en Europe et l’expressionnisme abstrait en Amérique), les années 1960 furent les années du Pop Art. Contrairement aux avant-gardes précédentes – cubisme, surréalisme ou abstraction –, ce dernier grand mouvement pictural mondial a très rapidement été décrié de ce côté-ci de l’Atlantique : on l’a considéré comme une version commerciale et dégradée de l’art, une expression quasiment publicitaire des nobles Beaux-Arts. Le Pop Art jouit toujours d’une mauvaise image. Est-ce parce que cette esthétique a pris son essor aux États-Unis ? Parce qu’il fait la part belle à une imagerie issue des films, de la réclame, du quotidien ? Qu’il utilise les couleurs acidulées des affiches, de la bande-dessinée et des pubs ? Qu’importe, le fait est que cette image d’art « inférieur » lui colle encore à la peau. 

Hervé Télémaque, One of the 36 000 Marines over our Antilles [L'une des 36 000 Marines survolant nos Antilles], 1965, huile sur toile.
Hervé Télémaque, One of the 36 000 Marines over our Antilles [L’une des 36 000 Marines survolant nos Antilles], 1965, huile sur toile. Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin. © ProLitteris, Zurich.

Or, rien n’a été plus sérieux que le Pop Art – qu’un certain Pop Art – car, comme dans tous les mouvements, il y a eu de bons et de mauvais artistes. Quand on pense au Pop Art on pense trop souvent à Warhol et à ses sérigraphies, à Rauschenberg et à ses collages de photographies – à un art qui utilise des procédés mécaniques. Or, les artistes pop américains comme européens furent avant tout des peintres, doués techniquement qui, dans les années 1960, remirent la figure humaine et sa représentation dans l’espace à l’honneur, après vingt années dominées par l’abstraction. 

En Europe, les artistes pop sont les derniers vrais artistes figuratifs : après la saison du Pop Art dans les années 1960 et 1970, la figuration sortit de grâce et l’art contemporain favorisa l’art conceptuel, le land art, l’art vidéo, les installations. Les artistes pop ont été les derniers à avoir utilisé la figuration pour dépeindre leur temps dans ce qu’il avait de plus caractéristique et de moderne, répondant un siècle plus tard à l’appel de Baudelaire pour qui l’art moderne devait capter « le transitoire, le fugitif, le contingent ». Changements sociétaux, émergence de la société de consommation, règne de la voiture et des médias, télévision, urbanisation à tout-va mais aussi Guerre froide, décolonisation et impérialisme occidental (américain en particulier) : des artistes principalement européens comme Bernard Rancillac, Hervé Télémaque, Erro’, Eduardo Arroyo ou Jacques Monory ont tendu un miroir le long de la route pour dire l’époque – ce que font très peu les peintres d’aujourd’hui, alors même que le public, les amateurs, les institutions et le marché de l’art ont sorti du purgatoire la peinture figurative depuis quelques années.

Peter Klasen, Robinet n° 5, 1968, acrylique sur toile
Peter Klasen, Robinet n° 5, 1968, acrylique sur toile. Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin. © ProLitteris, Zurich.

Ce génial chassé-croisé avec leur temps des artistes pop du Vieux Continent est documenté en ce moment et jusqu’à la fin de l’année sur les cimaises du Mémorial de Caen dans l’exposition « Années pop, années choc », organisée par la Fondation Gandur pour l’Art, grâce à soixante-neuf œuvres de vingt-six artistes – français mais aussi espagnols, italiens, allemands ou islandais.

Les œuvres appartenant à la Fondation Gandur comptent toujours parmi les meilleures des artistes concernés, parmi les mieux datées également (c’est-à-dire parmi les premières abouties d’une série ou d’une phase donnée pour chaque artiste). Hervé Télémaque, Bernard Rancillac, Eduardo Arroyo, Jacques Monory, Peter Klasen, Gérard Schlosser, Erró, Gilles Aillaud mais aussi Ivan Messac et Christian Babou, benjamins du mouvement, et des artistes basés à l’étranger comme le collectif Equipo Crónica en Espagne et Giangiacomo Spadari à Milan sont de la partie.

Giangiacomo Spadari, La pagoda cinese [La Pagode chinoise], 1970-1971
Giangiacomo Spadari, La pagoda cinese [La Pagode chinoise], 1970-1971. Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin © ProLitteris, Zurich.

À côté du noyau bien connu des artistes de la « Figuration narrative » (ce nom assez cryptique fut donné par la critique au Pop Art français pour ne pas l’appeler « Pop Art » et ainsi l’éloigner de Warhol et des Américains), l’exposition est aussi l’occasion de découvrir d’illustres inconnus. Il y a par exemple l’allemand Werner Berges avec son égérie pop Vanessa de 1969 ou l’énigmatique Maurice Henry, peintre dont on ne connaît pratiquement aucun tableau, mais qui en mai 68 traduisit en peinture les slogans poétiques de la jeunesse révoltée : l’œuvre s’intitule Demain sourit en rêve. Sur une plage blonde au-dessus de laquelle volent quelques pavés parisiens, des CRS chargent par-dessus une barricade faite femme, seins nus, voluptueuse, insouciante, pendant que le ciel rougeoie.

On a parlé de figuration, de retour au réel pour le Pop Art : mais on est bien loin de la pure reproduction, de l’hyperréalisme, qui commence également à fleurir dans les années 1960. Les artistes pop traitent le réel, oui, mais ils savent l’esthétiser, le transformer, le transcender. Ces artistes dont l’image d’Épinal veut qu’ils ne représentent que des Mickey ou des affiches de pub dans des couleurs criardes, ont une vraie vision artistique.

Il y a un double filtre à leur vision du réel : premièrement, leur langage pictural est résolument stylisé. Ils empruntent à la bande dessinée (chez l’Islandais Erró, avec ses truculentes peintures qui glanent aussi à la bande dessinée le goût pour la caricature et l’exagération), au style des affiches et pochoirs (comme chez Ivan Messac), à celui des négatifs photo ou des pellicules de cinéma (chez Jacques Monory). Ils découpent les formes, aplatissent les volumes (chez Rancillac par exemple) ou au contraire tentent la suggestion la plus subtile du modelé (chez Gérard Schlosser, qui a la particularité de sabler ses toiles, ce qui leur confère un aspect velouté d’une inégalable profondeur). À l’opposé des abstraits qui laissent libre cours à la gestualité de la touche et aux empâtements, les Pop européens sont avant tout des artistes de la ligne, des cérébraux, des Florentins.

Gérard Schlosser, Il s'en fout - Le contre-procès de Lens, 1971, acrylique sur panneaux de bois
Gérard Schlosser, Il s’en fout – Le contre-procès de Lens, 1971, acrylique sur panneaux de bois. Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin. © ProLitteris, Zurich.

Deuxième filtre : ils composent des tableaux où les temporalités, les scènes s’imbriquent comme dans un discours. On voit souvent plusieurs scènes en une : une image principale que commente ou explique une ou plusieurs images secondaires, le tout dans un seul et même tableau. Un exemple avec Il s’en fout – Le contre-procès de Lens, rare tableau engagé de Gérard Schlosser. Peint en 1971, après le drame survenu dans les mines de Courrière à Fouquières-lès-Lens, où seize mineurs furent tués lors d’un coup de grisou le 4 février 1970. C’est un diptyque, en deux parties. À gauche : plan serré sur des femmes éplorées, aux visages fermés, emmitouflées dans de gros manteaux sombres, une mère et une fille, veuve et orpheline, pleurent, l’une contre l’autre. À droite, gros plan sur un détail, un costume-cravate bleu impeccable, bouton de manchette et montre en or. On ne voit pas le visage de l’homme mais le poignet renversé nous fait comprendre que la personne à qui appartient cette montre est en train de regarder l’heure. On comprend qu’il s’agit de la même scène, de deux instantanés pris dans la même assemblée, lors des funérailles des mineurs tués. Le peintre agit comme un caméraman qui filme un plan large puis, dans le plan suivant, zoome sur un détail. Schlosser confronte la détresse des familles ouvrières endeuillées et l’ennui de celui qui représente la classe dominante, l’homme politique ou le patron, qui regarde sa montre en se demandant si cette commémoration durera encore longtemps. C’est par le contraste des deux parties, leur articulation en opposition que le message et la critique deviennent d’autant plus puissants et efficaces.

Cette peinture comme bien d’autres de la même époque est composée quasiment comme une structure narrative ou une phrase, comme s’il s’agissait d’un livre ou d’un discours : un objectif ambitieux qui fait de ces peintres, là aussi, tout sauf les idiots utiles de la société du spectacle et de la consommation. Au contraire, ces artistes intellectuels, engagés à gauche, sont plutôt le résultat en peinture des courants de pensée structuraliste en vogue dans la France des années 1960. L’Italien Giangiacomo Spadari déclarait même « Je me sens plus de parenté avec Roland Barthes qu’avec la plupart des peintres actuels. Pour nous, peintres, l’écrit c’est l’image, les formes ». L’exposition démontre parfaitement comment ces œuvres qui iraient à merveille dans un décor vintage agrémenté de meubles design de Paulin, Sottsass ou Saarinen, sont par leurs compositions aussi complexes qu’un tableau de Delacroix, Manet ou Picasso.

Ivan Messac, Je passe, vous repasserez II, juin 1968 encre de Chine sur papier
Ivan Messac, Je passe, vous repasserez II, juin 1968 encre de Chine sur papier. Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin. © ProLitteris, Zurich.

On remarquera que les œuvres de l’exposition du Mémorial de Caen sont surtout le fait d’hommes (on s’en rend compte dans l’image qu’ils ont de la femme, plus souvent pinup offerte au regard que personnages actifs). Il existe beaucoup d’artistes femmes de cette période, mais à part quelques noms bien connus dès l’époque, celles-ci sont restées plus confidentielles et ont, du fait de leur sexe, rarement eu l’occasion de percer. Dans l’exposition, il n’y en a que deux : la Suissesse Émilienne Farny et l’Espagnole Eulàlia Grau. Il est aussi vrai qu’avec le mouvement récent de redécouverte des femmes artistes, les prix de leurs œuvres ont depuis quelques années explosé pour certaines d’entre elles, devenues des icônes du Pop – comme la Belge Évelyne Axell ou l’Italienne Titina Maselli. Si leurs œuvres sont hélas absentes de l’exposition, un jeune homme âgé de vingt ans en 1968, Ivan Messac, est lui bien présent avec une série de dessins à l’encre de Chine en noir et blanc intitulée Je passe, vous repasserez. Exécutés au moment des « Évènements », ces dessins montrent la silhouette en ombre chinoise d’une jeune femme qui passe de droite à gauche et semble vouloir sortir de l’œuvre. Elle est entourée d’une foule de fers à repasser représentés autour d’elle dans des cases, fers auxquels elle ne prête aucune attention, comme elle ne prête aucune attention à l’injonction patriarcale qui voudrait qu’elle reste à la maison s’occuper des tâches ménagères : au contraire, à travers le titre du dessin, cette femme qui s’en va dit même malicieusement aux hommes qui la regardent : « c’est vous qui “repasserez” ! ». C’est que beaucoup de ces artistes hommes, engagés dans les causes progressistes de leurs temps, ont été, malgré les pinups qu’ils peignaient aussi, des soutiens de la première heure des mouvements féministes européens naissants. Le même Messac, peignit en 1971 un tableau, L’histoire au féminin, en hommage au MLF, le Mouvement de libération des femmes fondé l’année précédente et qui s’était fait connaître par sa tentative de dépôt de gerbe à la femme du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.

Emillienne Farny, Sans titre, 1965, gouache sur carton
Emillienne Farny, Sans titre, 1965, gouache sur carton. Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin. © ProLitteris, Zurich.

La visite au Mémorial vaut amplement le voyage à Caen. Un voyage dans l’époque bouillonnante qui a engendré notre société contemporaine et des combats toujours actuels mais, plus encore, un voyage au cœur de ce que peut être un art engagé – un genre qui brille par son absence sur la scène artistique actuelle.


Exposition « Années Pop, années choc »
22 juin – 31 décembre 2023

Mémorial de Caen
www.memorial-caen.fr

7 Commentaires

  1. Le monde arabo-musulman est malade. Sa maladie a un nom : l’islamisme, et son pendant est le djihadisme dont les modes opératoires consistent pour l’essentiel en des actes de terrorisme. Cette maladie n’est pas incurable. Mais, ne nous en déplaise, l’instauration de régimes démocratiques en terres de barbarie ne suffira pas à résorber la menace que représente une idéologie politico-religieuse bien trop enracinée dans l’esprit d’un électorat musulman pour qu’il ne confère pas une légitimité renforcée aux pires saboteurs de l’ordre humaniste.
    Ce qui manque cruellement à ces mondes néo-féodaux ou faussement modernes, c’est la volonté réelle de se doter d’un système de valeurs caractéristique de l’État de droit. Ce qu’ils abhorrent par-dessus tout, ce sont les droits fondamentaux d’un être humain dont ils redoutent la prise de conscience et l’émancipation.
    Les garants borgnes du droit international conseillent à l’État juif de retenir ses coups, le temps que la haute diplomatie soit parvenue à convaincre la MÈCHE ALlumée de la bombe À NIER de libérer deux par deux les citoyens israélien ou étranger capturés par le proto-État pogromiste de Palestine… le temps qu’il faut à la IIIe internationale islamique pour réinitialiser la perception que les dirigeants occidentaux ont de la situation et enjoignent Israël de normaliser ses relations avec l’organisation antiterroriste Hamas.
    Pour notre gouverne, les autorités civiles et militaires d’Israël auxquelles les services de renseignement ne fournissent que des informations fiables en tant qu’elles engagent et leur propre survie et celle de leur pays, n’ont pas l’habitude de se laisser dicter leur agenda par l’ennemi.

  2. « La résolution de la question palestinienne sans une solution juste n’est pas envisageable. »
    Nous souscrivons au mantra panarabe, à un point de rupture près dans l’hypersurface de l’Histoire en roue libre : il n’y aura pas de détournement à l’iranienne des rouages de la démocratie israélienne voué à chasser Israël d’Israël.
    « Si si. »
    Non, non. Le peuple juif ne permettra pas que quiconque aide la Nébuleuse transétatique de l’islam politique à instaurer en son foyer, par un tour de passe-passe adroitement internationaliste, un État d’Ismaël assassin et impie.
    LA RÉSOLUTION DE LA QUESTION révolutionnaire PALESTINIENNE SANS UNE SOLUTION JUSTE pour le peuple juif souverain N’EST PAS ENVISAGEABLE.

  3. Libérez deux otages américains et vous obtiendrez à peu près tout ce que vous voulez de la première puissance mondiale. Est-ce vraiment le message que nous souhaitons transmettre aux terroristes islamistes ?
    Avec tout le respect que je vous dois, Uncle Sam, et croyez bien qu’il demeure infini, le Hamas ne serait pas en capacité de saper le processus de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël, mais bien plutôt l’accélérerait si le berceau de l’islam ne nourrissait pas l’espoir de parvenir à son but ultime en noyautant l’accord d’Ibrahim, un espoir que la vanité fait reculer à proportion des avancées de Tsahal en terre de Terreur.
    Le parallèle entre les impérialismes russe et mahométan a lui aussi ses limites car, si Stalinovitch partage avec ses camarades musulmans une haine irréductible à l’égard de l’Amérique, son ultranationalisme découle d’un narcissisme ethnique jaloux de ses attributs, lequel autocentrisme collectif requiert la persistance d’un Autre duquel se démarquer.
    De son côté, l’islamisme dénote une forme différente, j’allais dire puriste, à tout le moins absolue, du totalitarisme ; il vise l’uniformisation, et l’on comprend qu’il ait séduit nazis et communistes avant que les seconds qu’eussent trahi l’idée même de révolution à travers des mélanges aussi improbables que le pacte de non-agression germano-soviétique ou la pénétration du marché oligopolistique.
    Poutine s’est enferré dans une idéologie eurasiste consistant à ramener de gré ou de force les peuples slaves dans le giron des Russies éternelles ; les islamistes exterminent tout ce qui refuse de se soumettre à l’islam : la reconquête de la Terre sainte ne constitue qu’une étape, certes cruciale et néanmoins insuffisante, dans leur montée inarrêtable vers les jardins d’Allah.
    En cela, le Jihâd reste bien la menace numéro 1 pour une humanité consciente de ce qu’elle est ou de ce qu’elle risque de perdre en cas de réussite du programme de coranisation planétaire, en d’autres termes, rien de moins qu’elle-même.

  4. Le timing, pour une fois, était parfait en termes d’autotrahison là où la collusion des causes palestinienne et islamiste pour lesquelles vibre ouvertement ou en sourdine la rue antisioniste, ne laisserait plus de place au doute et obligerait les grandes démocraties à se mettre en accord avec leurs fondamentaux, sauf à armer de manière officieuse ladite branche politique de l’organisation terroriste FPLP.

    TOLÉREZ ASSUMEZ

    L’établissement d’un gogo distinguo entre, d’une part, la condamnation sans équivoque de la barbarie propre aux commanditaires, leaders ou simples exécutants du Hamas et, d’autre part, une levée inconditionnelle du siège de Gaza qui ne bénéficierait qu’aux mêmes barbares, est l’une de ces diktatiques arguties que continue de nous servir le socialisme à la papa et ses agents contorsionnistes.

    MILITEZ ASSUMEZ

    La moraline de rue se plaint des souffrances qu’on inflige à son Reufré totem. Qu’elle aille plutôt demander des comptes à Ramsès XII : outre l’exportation d’armes par quelques officieux de la RDA, outre la clique de nazis nassériens en tenue de camouflage d’État qui sévissait dans les camps d’entraînement clandestins palestiniens, la fameuse confrérie des exfiltreurs du SS-Grossmufti jouerait un rôle déterminant dans l’émergence du terrorisme panislamique en Terre sainte. Que les alliés sincères de Menahem Begin ouvrent leurs frontières et achèvent à Gaza le travail salutaire qu’ils entreprirent suite au printemps frériste !

    RÉPRIMEZ ASSUMEZ

  5. Notre président est juste lorsqu’il affirme que rien ne justifie qu’on expose des civils à une mort quasi certaine en les exposant aux frappes de l’armée de défense d’Israël ou, plus malignement, aux tirs de précision aléatoire des Fratricides musulmans.
    Pour autant, Tsahal frappera aussi longtemps qu’elle le jugera nécessaire.
    Nous comprenons toutefois que ses stratèges hésitent à sacrifier d’autres vies après l’atroce carnage, quand bien même l’identité cible du peuple qu’ils protègent de l’extermination saurait que la probabilité de mourir au champ d’honneur est consubstantielle à son avenir au monde. Songeons au prix qu’ont dû payer les Kurdes pour juguler l’épidémie de peste brune à leurs frontières effacées des mappemondes… tout ce sang versé pour un résultat déprimant au possible ?
    Aucun soldat israélien ne doit douter de l’efficacité de son corps d’armée. La force de Tsahal est une force morale. Tsahal ne demandera jamais à un seul de ses soldats ou officiers d’active ou de réserve de donner sa vie pour qu’à la fin des fins, rien de nouveau n’émerge sous le soleil.
    Nous en sommes très conscient, nos valeureux guerriers ne seront pas plus doués pour abolir la vacuité de l’Immonde que ne le furent en leur temps les neutralisateurs d’Ahmed Yassine et de ses successeurs fugaces. Mais ils changeront la donne en faisant bien comprendre à l’ennemi redoutable et à tous ceux qui poursuivent les mêmes buts par d’autres voies d’apparence paisible, que le crime ne paie pas.

    • Un délai de décence, Monsieur le Président ?
      Dois-je comprendre que, d’ici à quelques semaines, il sera redevenu tout à fait légal en France de déclarer deux mois à l’avance une manifestation de soutien à la finalisation de la Solution finale ?

  6. La bienveillance pour les mineurs non isolés dynamiteurs de la République, ça va ! Ces violateurs ignominieux seront donc punis d’une peine proportionnelle au crime d’épuration éthique dont ils se font les parangons. Entendu, mais qui concernent-ils ? les auteurs bruyants d’insidieux incidents, ou les majorités silencieuses au nom desquelles ils rompent le pacte républicain ?
    Les civils de Gaza préféreraient qu’on leur passe sur le corps plutôt qu’un héros du Jihâd soit éraflé par une balle juive perdue. Pardon si nous n’emboitons pas la Patte d’Oie. Nous réservons nos larmes aux martyrs du prochain pogrom que les infanticides infâmes ruminent dans quelque galerie souterraine de Riyad, de Téhéran ou d’Ankara.
    La Jordanie ainsi que l’Égypte ferment leurs frontières aux réfugiés palestiniens. Craignent-elles que le frérisme ne s’incruste chez elles, ou qu’il déserte l’avant-poste d’une guerre de restauration méta-impérialiste qui les concernent en qualité de prétendants à la succession mahométique ?
    On se doutait que l’Islamerie mondiale chercherait à retourner l’Occident (r)éveillé, mais aussi rapidement…!