« Qu’est-ce que le courage? », demanda un jour Socrate. La première de toutes les vertus, répondit Aristote. La plus importante des vertus. La vertu qui rend possible toutes les autres vertus. Celle qui nous rend plus humain, plus juste, plus généreux.
Le courage, vertu appréciée et louée dans toutes les sociétés.
Célébrés ceux qui se sont illustrés sur les champs de bataille ; louées, ailleurs, les personnes debout pour les droits humains, louées pour leur courage moral et physique, leur refus de l’injustice, leur indomptable esprit ; distingués les journalistes à la recherche de la vérité, distingués pour leur persévérance, leur rigueur dans la quête des faits ; honorés les artistes et intellectuels pour leur pensée critique, leur détermination à affronter les croyances établies, à proposer d’autres façons de voir et de penser le monde.
Mais plus qu’une médaille épinglée sur une veste, plus qu’un chant de louanges, plus qu’un mot utilisé pour décrire un acte héroïque, qu’est-ce le courage sinon cette force mentale qui vous vient du fond du cœur et qui vous pousse à entreprendre quelque chose de plus grand que vous, malgré la peur. Un dicton africain dit : celui qui n’a pas peur n’a pas de courage. Mandela de préciser : le courage ce n’est pas l’absence de la peur mais la victoire sur la peur.
Surmonter la peur, agir tout en sachant les risques encourus, faire une chose parce que c’est la bonne chose à faire, même lorsqu’on est conscient qu’on n’aura pas nécessairement gain de cause, même lorsqu’on sait qu’on est minoritaire, qu’on court le risque d’être combattu, ostracisé, écrasé ; même lorsqu’on sait que tout cela pourrait mal finir pour vous. Et pourtant faire le choix de tenir tête à l’oppression. De résister. D’agir pour le bien sans considération du prix à payer.
Le courage, choix toujours motivé par des valeurs et des idéaux nobles, choix porté par le sens de la justice, la compassion, la dignité, l’amour ; choix réfléchi, dirigé par la raison et le cœur.
Le courage, mais qu’est-ce que le courage ?
Le courage, c’est Marina Ovsyannikova faisant irruption sur le plateau télé russe en criant : « Arrêtez la guerre ! » brandissant une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Ne croyez pas la propagande. Ils vous mentent ici ».
Marina Ovsyannikova a été arrêtée ; Marina Ovsyannikova savait qu’elle serait arrêtée ; Marina Ovsyannikova a réfléchi sur la meilleure façon de dénoncer la guerre barbare de Poutine contre l’Ukraine ; Marina Ovsyannikova a choisi d’agir, Marina Ovsyannikova a agi, agi contre les mensonges du Kremlin, agi pour la défense des victimes de Poutine, agi pour les libertés collectives, agi pour la liberté.
Retenez le nom de cette femme, synonyme de courage : Marina Ovsyannikova. Marina Ovsyannikova, l’autre nom du courage.