Là où l’extrême-droite accède au pouvoir la société bascule dans la nuit.

Au pouvoir, l’extrême-droite tombe les masques et dit : pour votre bien, je prends vos rêves, vos libertés et vos droits : les droits des femmes, les droits des minorités, les droits des pauvres, les droits des riches, les droits de tout le monde. Tout le monde perd ses droits.

Au pouvoir l’extrême-droite réécrit la loi, institue la ségrégation, décide qu’il y aurait des groupes non adaptés, des groupes nuisibles, superflus à exclure, à éliminer pour le bien de l’espèce nationale !

Le jour où l’extrême-droite accède au pouvoir le brouillard s’installe pour durer. Les théories du complot prospèrent, la peur est disséminée, la haine est popularisée, infiltrée partout. L’émancipation arrogante de la réalité se répand, se multiplie, se normalise. La réalité doit cesser d’être la réalité ; la vérité n’est plus la vérité. La langue est durablement abimée. Une nouvelle réalité est décrétée. L’histoire est réécrite. La confusion se développe. Le désert moral avance à grand pas. Les normes morales sont bouleversées. L’effondrement moral est total.

L’extrême-droite au pouvoir tout change ; l’air du temps change ; toutes les lignes rouges de la décence sont franchies les unes après les autres ; les pendules du temps ne tournent plus comme avant. L’avenir n’avance plus. Les loups sont dans la ville.

Le choc. On ne comprend pas la facilité déconcertante avec laquelle l’extrême-droite est arrivée au pouvoir. On ne comprend pas comment les gens sont passés du bleu, passés du rouge, passés de leurs couleurs initiales au brun. On ne comprend pas comment le basculement a eu lieu. Comment l’époque s’est décomposée. Comment la haine est devenue une source d’inspiration et une force de mobilisation pour les foules.

On s’interroge, on se questionne : qu’est-ce qui n’a pas été fait qui aurait dû être fait pour empêcher cela ? On se souvient que lorsqu’il était encore temps, on  a oublié de faire ce qu’il fallait faire. On ne s’est pas mobilisé suffisamment pour la liberté. Pour les libertés. Pour le droit. L’Etat de droit. On pensait que quelqu’un d’autre le ferait.

Les signes étaient pourtant là.

Les signes sont là.

Chacun d’entre-nous peut encore faire quelque chose pour éviter le naufrage général.

C’est aujourd’hui qu’il faut agir. Dimanche, je ferai ce qu’il faut faire à mon humble niveau de citoyen ; dimanche, je me lèverai tôt et je me rendrai au bureau de vote ; dimanche, sans aucune hésitation, je voterai pour le droit de continuer à vivre libre dans un pays démocratique ; dimanche je voterai Emmanuel Macron.