«How dare you ?!» C’était là le leitmotiv du discours fracassant de Greta Thunberg tenu lors de la rencontre sur le climat initiée par le secrétaire général des Nations-Unies. Bien préparée, dans un anglais impeccable, elle a flagellé une fois encore les hommes politiques du monde entier pour leur lenteur et leur résistance à agir. Ses professeurs en Suède ont toutes les raisons d’être fiers, même s’ils s’inquiètent sûrement de son taux d’absentéisme.

Tout le monde sait qu’elle a raison, alors, à la place, on critique son style. Sa colère. Ses larmes à peine contenues. Elle parle au nom des enfants et des jeunes de la planète. Par définition, ils sont innocents, mais cela signifie-t-il que, nous, les adultes, nous devions nous sentir coupables ?

Il n’y avait pas seulement quelque chose d’obligé mais aussi de contrit dans les salves d’applaudissements reçues par l’éco-Fifi Brindacier lors des pauses qu’elle marquait après chaque formule cinglante. Car c’était bien ces personnes en train d’applaudir qu’elle vitupérait. Avec leurs applaudissements, ils endossaient la culpabilité, bien empressés à expier.

Mais cela changera-t-il quelque chose ? Emmanuel Macron et Angela Merkel n’ont pas tort quand, en réponse au prêche de l’adolescente suédoise, ils font tranquillement remarquer que l’on est en train d’agir.

D’ailleurs, António Guterres, le secrétaire général des Nations-Unies a précisément comme stratégie de ne pas se laisser paralyser par le processus politique laborieux des États, mais de se concentrer sur les acteurs qui vont de l’avant et agissent de leur propre chef, qu’il s’agisse d’entreprises, de régions ou de la société civile.

Bien entendu, nous pouvons et devons faire plus, mais même si nous parvenons à freiner les émissions de CO2, nous ne parviendrons pas à rester sous le seuil de deux pourcent.

 

Tout espoir est-il perdu ? Tout dépend de ce que l’on entend par espoir. Si tout ou rien est la perspective, alors, cela semble bien noir.

«Vous pouvez continuer à espérer que la catastrophe soit évitable, et vous sentir toujours plus énervé et furieux à cause de l’inaction du monde. Ou bien, vous pouvez accepter que la catastrophe est imminente, et commencer à réfléchir à ce que signifie avoir de l’espoir.»

Voilà ce qu’a écrit l’écrivain américain Jonathan Franzen dans un essai très polémique paru début septembre dans The New Yorker. Il considère que nous devons cesser de nous leurrer, et de croire que le réchauffement climatique peut être freiné totalement.

À la place, il nous faut accepter que des sécheresses et des inondations, des incendies apocalyptiques, des effondrements d’économies et des flots de réfugiés vont se produire à une échelle encore jamais vue, et que, très probablement, ils seront le futur, non pour nous, mais de nos enfants et de nos petits-enfants.

Jonathan Franzen considère qu’il ne suffit pas d’attaquer la négation du réchauffement climatique de droite, incarné par Donald Trump. À gauche, on se voile également la face sur la réalité, dit-il en citant des recherches qui indiquent que, loin d’avoir exagéré la vitesse du réchauffement climatique, on l’a sous-estimée.

Quand Franzen énumère ce qu’il faudrait pour stopper ce processus et quand il met cela en regard de l’inertie et de la réalité psychologique et politique dans les pays qui émettent le plus de CO2, il constate que l’on est bien loin des deux pourcents.

Son essai a déclenché un déluge d’indignations. Les défenseurs de l’écologie et les scientifiques pensent que, par son pessimisme, il sape la volonté politique déjà vacillante, mais si on lit le texte de Franzen, il fait exactement l’inverse.

 

Réduire les émissions de CO2reste une urgence, écrit-il, et à court terme, des demi-solutions valent mieux que pas de solution du tout. Chaque pas est un pas dans la bonne direction, mais il ne s’agit pas seulement de freiner le réchauffement climatique du mieux possible. Il s’agit aussi de nous préparer à l’inévitable.

«Une guerre totale contre le changement climatique n’avait de sens que si on pouvait la gagner. Quand vous acceptez que nous l’avons perdue, d’autres formes d’actions ont plus de sens», écrit-il en mettant le doigt sur la nécessité de savoir comment on se préparera pour faire face aux incendies, aux inondations et aux afflux de réfugiés qui en seront la conséquence, en plus de l’agitation sociale croissante.

À mesure que le climat de la planète devient de plus en plus chaotique, les risques de conflits et de violences entre les pays et les groupes de populations vont augmenter. Dans une perspective apocalyptique, cela peut aboutir à la guerre de tous contre tous. Ou, plus exactement, la guerre des riches et des privilégiés contre ceux qui seront forcés de fuir leurs terres ravagées par les inondations ou les sécheresses.

D’après Franzen, défendre l’état de droit, les valeurs démocratiques et une politique d’accueil des réfugiés humaine est une action en faveur du climat qui a un sens.

«Je peux respecter la planète, faire attention à ceux avec qui je la partage sans pour autant croire que cela va me sauver», ajoute-t-il.

 

Cela vaut la peine de réfléchir à cette idée avant d’accuser Jonathan Franzen de nous ôter tout espoir. Il nous exhorte à une réflexion morale qui va plus loin que l’idée que nous pourrions sauver la planète en arrêtant de prendre l’avion, en allant au travail en vélo et en cessant de manger de la viande.

Il nous rappelle que la pertinence morale de nos actes ne dépend pas seulement de savoir si nous atteignons nos objectifs ou non – si nous restons en-dessous de deux pourcents ou non. Fondamentalement, il ne s’agit pas de CO2, mais de dignité et d’humanité.

Dit autrement, nous devons nous demander si nous souhaitons survivre si cette survie présuppose que nous nous montrions inhumains envers les autres.

Nul d’entre nous ne sait comment nous nous comporterons si la lutte pour une place dans le canot de sauvetage devient une réalité. La véritable apocalypse est de caractère moral. Si la «solidarité» doit être davantage qu’un simple mot positif, le moins que nous puissions faire est d’y méditer ses conséquences ultimes.

Greta Thunberg et les autres tenants d’une ligne dure n’incorporent pas cet aspect dans leurs réflexions. À la base, ils considèrent que la planète peut être sauvée si nous nous ressaisissons. Et si la destruction de la planète est notre faute, n’est-ce pas notre responsabilité de l’empêcher ?

 

Le problème avec cette façon de voir, c’est sa myopie, sa courte vue. Même si, très justement, le réchauffement climatique a grimpé de manière considérable en très peu de temps, il est précédé d’un long développement historique.

Ce développement est identique au chemin parcouru par l’humanité pour sortir de la pauvreté et de la misère. Sans la croissance et l’industrialisation, nous n’aurions pas combattu les maladies ni amélioré la qualité de vie. Nous n’aurions jamais réussi à connaître cette vie de classe moyenne, tranquille et sûre de sa morale, dont Greta Thunberg est un produit.

L’immense population chinoise devrait-elle se contenter d’avoir laissé la famine derrière elle ? Est-ce que Greta Thunberg va se charger d’expliquer aux Africains que, malheureusement, ils sont arrivés trop tard – dans une perspective climatique – pour rejoindre la classe moyenne, eux aussi ?

Ce joug de culpabilité que Greta Thunberg veut poser sur nos épaules comporte paradoxalement une exonération de saisir à bras le corps les difficiles questions de la lutte contre la pauvreté, l’afflux des réfugiés et la dignité humaine.

Et si jamais il s’avérait que, malgré les efforts les plus acharnés, la planète ne pouvait pas être sauvée ?

 

En tant que membres de la classe moyenne, nous disposons d’une liberté et d’un pouvoir sur nos propres conditions de vie dont les générations précédentes n’auraient même pas pu rêver. Cela nous pousse aussi à nous sentir responsables. Comme si nous étions réellement maîtres du destin du globe.

Cette présomption a également fonctionné comme moteur de l’industrialisation de l’époque moderne. Nous avons d’abord surexploité la nature. Aujourd’hui, nous croyons que nous pouvons la sauver. L’arrogance est la même.

La foi dans l’avenir de l’industrialisme comporte aussi la foi dans la capacité à résoudre les problèmes, mais dans les fondements de la culture européenne, il y a une autre tradition. Les Grecs de l’Antiquité parlaient d’hybris et de nemesis quand les hommes s’opposaient à l’ordre divin. Dans une vision grecque ancienne, la crise du climat serait vue comme un châtiment des dieux.

La Bible elle aussi contient les plaies que le Dieu vengeur de l’Ancien Testament a appelées sur son peuple désobéissant. Dans ses moments les plus emportés, Greta Thunberg s’exprime exactement comme un prédicateur religieux.

«Nous ne vous pardonnerons jamais», dit-elle au nom des enfants et de l’avenir.

 

Soit. Mais nous n’irons nulle part si nous ne pardonnons pas aux générations passées d’avoir créé de la croissance et un bien-être qui a fait que de moins en moins de personnes ont dû trimer toute leur vie dans la misère. Qui a fait que moins d’enfants ont dû mourir de maladies avant d’être assez grands pour pouvoir monter au pupitre des Nations-Unies et sermonner ainsi.

Nous ferons tout, et même plus, pour limiter le réchauffement climatique. Cela ne se fera pas en ayant un style de vie durable et en pavoisant. Nous fermerons les mines de charbon en Pologne. Nous allons mettre le turbo pour le développement des technologies durables.

Mais il nous faut aussi nous préparer à l’inévitable sous la forme de crises sociales et de tragédies humaines comme résultat des changements climatiques. Nous devons faire des préparatifs économiques et humains pour les personnes qui seront les premières touchées. Quel que soit l’endroit de la planète où elles vivent.

L’ancien président tchèque Václav Havel, qui avait consacré sa vie de dissident à lutter pour la démocratie, a déclaré peu avant sa mort que l’important dans la vie n’était pas qu’elle soit réussie. L’important, c’était qu’elle ait un sens.

Et cela n’a pas de sens de faire de la crise climatique une question de faute si, en même temps, on n’est pas solidaire des gens qui sont inévitablement les victimes de cette crise.

2 Commentaires

  1. On pourra certainement encore, au XXXIe siècle, jouer d’équidistance dans notre hypostatique procès des Médicis et des Savonarole de la pré-Renaissance permanente. On en aura le droit et, je dirais même plus, on s’en saura investi du devoir missionnaire. Il faudra dire que ce positionnement était, déjà à l’amorce du Grand Virage, censé s’étendre sur 26,3 % de la surface d’un globe diversement ethnoculturel, et trahissant de manière plus ou moins subtile l’état convulsionnel dans lequel on l’amenait à justifier, par le postethnicisme de l’Homo globalis, tous les tropismes de la postculture. Qu’afin d’y contrevenir, il nous avait été imposé d’être intraitables avec les États ou proto-États de non-droit ainsi qu’avec les régimes criminels qu’instauraient, ou se limitaient à restaurer en ces heures âprement cyniques, les assassins qui y sévissaient. Il y sera conseillé aux maîtres de rappeler à leurs disciples qu’à l’époque où Macron faisait l’objet d’un harcèlement quotidien de la part du Collectif contre la djihadophobie en France pour que son homologue israélien soit classé comme fasciste, ce chef d’État-charnière aimait à se remémorer les qualifications criminelles que ses concitoyens lui avaient décernées en pleine résurgence de l’épidémie de fièvre jaune.
    En toute chose, il faut considérer la faim. Et quand on a l’inconséquence de déverser des milliards de dollars onusiens dans les amphores royales d’une mafia intégriste, il ne faut pas s’étonner que l’on retrouve, un jour ou l’autre, un amoncellement de masses, dont les fonds humanitaires leur étant destinés ont été détournés dans le seul but de faire durer le plus longtemps possible leur situation pré-apocalyptique, en train de dorer la pilule à la même infamie qui les affame et nous diffame. En cela, il fut dévastateur qu’on décrédibilisât la décolonisation par l’établissement officiel d’un parallélisme entre empires coloniaux et territoires occupés par Tsahal, de même qu’il eût été profondément abject que l’on renvoyât dos à dos les architectes de l’Occupation allemande et ceux de l’occupation de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale.
    On oubliera parfois combien ces bouleversements, dont on ignorait encore s’ils allaient déboucher ou non sur un autre siècle des Ténèbres, avaient été déterminants pour les temps à venir. Le XXIe siècle, c’était cette bascule civilisationnelle où l’économie globalisée, se prenant en pleines faces le défi migratoire et l’urgence climatique, avait été forcée d’admettre que, pour que la corde reliant les pays développés aux pays sous-développés, en passant par les puissances émergentes et les pays en voie de développement, puisse résister à une tension que l’extension du miroir des civilisations rendait presque insoutenable, la conception même de son circuit logique devrait être revue depuis les fondations jusques au comble. À commencer par l’irrésistible attractivité que continuait d’exercer, sur des populations lointaines s’agglutinant contre la vitrine du grand magasin où les pays du Nord avaient coutume de s’exposer à la critique, un modèle de civilisation capable d’assurer aux êtres humains des conditions de vie dignes de leur nature dès lors que cette donnée capitale de l’avenir, si on l’intégrait à l’équation du réchauffement climatique et de l’explosion démographique, poussait irrépressiblement des centaines de millions d’assoiffés de sens à se ruer vers le transmutateur des métaux vils.
    Il était donc entendu que les jouisseurs allaient se préparer à consentir aux frottements régressifs de l’affliction, première conséquence du partage des richesses qu’exigeraient d’eux plusieurs milliards de congénères à qui l’on venait d’expliquer que le progrès était un droit universel. Les géoéconomistes aussi seraient confrontés à la difficulté quasi insurmontable de combiner deux types d’exigence non négociables : 1) le refus exprimé par les habitants des pays pauvres de continuer à faire les frais d’une dysharmonisation planifiée des salaires et des conditions de travail à l’échelle planétaire ; 2) le refus exprimé par les classes moyennes des pays riches de porter à elles seules le poids d’une révolution démocratique mondiale. Sommés de répondre à l’urgence empathique, les désormais ancêtres de nos vertigineux descendants réalisaient alors que l’impératif équitaire qui s’imposait à eux ne se souffrirait pas dans les prolongations, fussent-elles de courte durée, du creusement des inégalités dont le libéralisme triomphant s’était habitué à penser que son propre dèmos, étant perclus de sagesse plus que de raison, serait bien forcé de s’y résigner une fois qu’il aurait compris qu’en l’occurrence, ici, il faisait face à une défaillance systémique. Ni une ni deux, ils éternuèrent dans la poudre euclidienne et se mirent aussitôt à plancher sur ce facteur de dérèglement économique, probablement le plus implosif qu’on ait pu concevoir à ce tournant crucial de notre Histoire, sous peine de voir un tsunami totalitaire noyer leurs libertés chéries tout en phagocytant l’eau du bain libéral.
    Les travailleurs des pays riches ne consentiront au partage des richesses qu’à l’expresse condition qu’il s’ensuive une réduction drastique des inégalités. Imaginons que cela ait été fait, l’économie mondiale encaisserait-elle le choc sans l’amortir par la suppression pure et simple, entre autres concessions majeures, d’une couverture maladie obligeant ses abrogateurs à mettre un genou à terre face à la réalité cinglante de leur parfaite incompétence à démocratiser l’accès aux traitements lourds qu’onze milliards de mortels en puissance n’auraient jamais pu payer de leur poche ? Nous répondrons à cette question comme à celle du financement d’un système de défense terrestre, navale ou aérienne dans un monde où le souci de niveler les nations par le bas mettrait à mal la puissance économique de celles-là mêmes qui, aujourd’hui, sont en capacité de financer leur propre survie face à la barbarie.
    L’homme a tendance à percevoir son PMB comme un gros gâteau dont les parts diminueraient à raison de l’augmentation du nombre des convives et dont l’agent chargé de leur répartition s’astreindrait au seul impératif égalitaire. Or pourquoi ne pas repenser le monde sous le prisme d’une échelle valorisante où chaque individu serait envisagé comme créateur de richesses et vecteur de progrès ? On peut évidemment dire qu’une plus juste ramification du ruissellement aurait pour effet d’abaisser le niveau général de la violence dans les régions réhydratées, mais on pense, tout à coup, aux velléités destructrices par lesquelles avait pu s’illustrer quelque tyrannie antique ou médiévale, renaissante ou baroque, classique ou moderne, à chaque fois futuriste. Et l’on prie en polyphonie pour que notre bon vieux paradigme libéral ait la force et l’audace de se corriger à temps.

  2. Bonjour,

    Trois petites remarques suite à la lecture de ce billet intéressant :

    – « rester sous le seuil de deux pourcent ». A plusieurs reprises, il est fait mention du seuil de « deux pourcent ».
    A priori, cela est une grosse erreur de traduction (Alain Gnaedig) pour un chiffre pourtant clé dans la démonstration. Il s’agit de DEUX DEGRÉS !

    – « incendies, aux inondations et aux afflux de réfugiés qui en seront la conséquence » : le présent « qui en sont la conséquence » peut être écrit car les phénomènes climatiques exacerbés observables dans le monde (y compris en France) sont déjà là (canicule, inondations violentes, tornades violentes, …). Les migrants qui fuient légitiment vers des terres d’accueil sont en partie des réfugiés climatiques qui ne peuvent plus vivre sur des terres devenues inexploitables (sécheresse) et qui n’ont pas accès aux terres fertiles qui se raréfient et sont à l’origine de conflits renforçant la violence et les migrations afférentes (cercle vicieux).

    – Concernant le rejet de la culpabilité sur les adultes actuels par Greta Thunberg : cette responsabilité est légitime dans le sens où, parallèlement aux améliorations de toutes sortes (social, santé, science, …) qui se sont multipliées à partir des années 50 (après la guerre), la raréfaction des ressources fossiles et la perte de biodiversité étaient déjà mentionnées par certains (René Dumont, Haroun Tazieff, …). Depuis plus de 40 ans, la trajectoire que nous prenons est donc connue. C’est à ce moment-là que le développement industriel (qui a contribué à notre haut niveau de vie aujourd’hui dans les pays dits riches) aurait dû être réfléchi pour prendre en compte le contexte de la fragilité de la planète, de son épuisement possible, de la modification de son équilibre naturel. L’histoire a été écrite autrement : la loi de l’argent a pris le dessus. Produire, produire, produire pour s’enrichir, s’enrichir, s’enrichir. En ce sens, Greta a raison : les deux générations qui précèdent la sienne avaient l’information pour anticiper le dérèglement actuel et a fait comme si de rien n’était.
    Alors, bien sûr, certains sont riches, marchent avec une merveille de technologie dans la main qui donne accès au monde entier instantanément, ne savent plus quel yaourt choisir dans un supermarché, hésitent entre deux nouvelles options sur le prochain SUV. Mais à quoi bon !? Car tout va sans doute s’arrêter assez brutalement à court terme ?????