Depuis Charlie Hebdo, l’Hyper-Cacher et le Bataclan, certains excités du stylo enfilent les perles : oui « le monde se ferme », non « nous ne nous prosternerons pas » comme ils aiment parfois titrer en imitant Valeurs Actuelles… Les carnages à répétition de Daech rendent un fier service à ces intellectuels subitement devenus vigilants omniscients. Oh comme ils sont courageux : ils prennent la plume pour défendre nos valeurs, ils dénoncent haut et fort ce qui nous inquiète. Télé, radio, presse écrite, web, vous les entendez ? Oui à longueur de journée… En fait de courage, ces flippés de la modernité que l’on aime à appeler les mécontemporains nous conduisent droit vers un zemourisme qui ne dit pas son nom. La stratégie du bruit perpétuel de l’Etat islamique les propulse mécaniquement sur le devant de la scène. Ensuite, libre à eux de dérouler le fil de leur pensée réactionnaire avariée. Le pire dans tout cela ? Vous autres lecteurs adorez tomber dans le panneau de ce ckickbait (piège à clics, en français) nocif. On a les éditorialistes que l’on mérite…
Ainsi, Daech nous a imposé son agenda médiatique (lire à ce propos l’excellente tribune de Yann Moix dans les colonnes du Monde). On explique désormais tous les maux de notre société à l’aune de l’action avérée et supposée de l’EI. Pourtant, un autre évènement récent et relativement ignoré par l’opinion raconte bien mieux les fractures françaises que les derniers attentats, aussi barbares, meurtriers et récurrents soient-ils : la mort d’Adama Traoré. Pour ceux qui n’ont rien suivi de l’affaire, petit résumé des faits. Le 19 juillet dernier, Adama Traoré et son frère Bagui, recherché dans le cadre d’une affaire d’extorsion, croisent des policiers en civil dans les rues de Beaumont-sur-Oise. Tandis que Bagui se laisse interpeller, Adama prend la fuite une première fois, se fait rattraper, s’enfuit à nouveau. Le jeune homme court ensuite se cacher dans un logement où la police retrouve sa trace. « Nous nous jetons sur lui avec mes deux collègues, précise le sous-officier lorsqu’il est interrogé dans le cadre de l’enquête. Il est virulent et s’oppose à son interpellation […] Le gendarme G. a immobilisé les membres inférieurs en effectuant une clé de jambes. Pour ma part, avec le gendarme U. nous tentons de lui immobiliser les bras. » Et d’avancer : « Je n’ai porté aucun coup. Nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser mais il a pris le poids de notre corps à tous les trois au moment de son interpellation. » Quelques minutes plus tard, dans un véhicule qui roule en direction de la brigade de Persan, la police transporte Traoré menotté. Très vite, ce dernier se plaint de difficultés respiratoires. Durant le trajet, il perd connaissance et urine sur son siège.« Malgré l’arrivée rapide des pompiers puis du Samu, le cœur d’Adama Traoré ne repart pas. Son décès est prononcé à 19 h 05 » détaille Le Parisien dans un article reprenant précisément le déroulé des faits. Depuis lors, pas moins de trois autopsies ont été menées pour connaître la cause réelle de ce décès mystérieux. La première optait pour un arrêt cardiaque, la seconde penchait pour une infection au niveau du fois et des poumons tandis que la troisième évoquait finalement la piste d’une asphyxie.
Quelques jours après les faits, à Beaumont-sur-Oise, plusieurs milliers de personnes sont venues rendre hommage à Adama. Au maire et au préfet, la famille Traoré a demandé des réponses. On ne lui aura opposé qu’un silence pesant. Présent sur les lieux du rassemblement, les journalistes du Bondy Blog rapportent ce qui suit : « Aucune échappe tricolore n’y était visible. Personne n’aurait vu ni Nathalie Groux, maire UDI, ni ses conseillers municipaux ». Et de poursuivre, au sujet de la Maire de la petite commune du Val d’Oise : « Elle n’était pas présente non plus à la conférence de presse improvisée par les amis et proches d’Adama, au lendemain de sa mort. Une petite trentaine d’entre eux étaient venus voir le préfet avec une attente : que la famille puisse voir le corps du défunt et “rétablir la vérité” sur les évènements qui ont conduit à la mort de leur ami. Le préfet n’est pas venu. “Un manque de respect qu’il n’y ait aucun élu qui soit venu nous parler. Nous sommes Français, nous votons aussi pour eux”, racontent-ils ».
D’expérience, on sait comment ce type de faits divers peut s’envenimer si on n’éteint pas la colère des banlieues. L’épisode Zyed et Bouna, à l’origine des émeutes de 2005, est là pour nous le rappeler. Pourtant, les pouvoirs publics semblent commettre les mêmes erreurs que par le passé : ils laissent la situation pourrir, temporisent et tergiversent permettant à des mouvements cristallisant la colère de s’illustrer. Le 30 juillet, à l’occasion d’un nouveau rassemblement pour Adama, aux abords de la Gare du Nord, on voyait ainsi la Brigade Anti-Negrophobie, le collectif « Urgence notre police assassine » et des représentants de la Nation of Islam rejoindre les manifestants. C’est infiniment regrettable et cela prouve à quel point notre République délaisse certains de ses enfants, combien elle peine à écouter la voix de ceux qui sollicitent – même maladroitement – la parole de ses représentants. En restant sourd et aveugle à la parole des soutiens d’Adama, notre pays fait le mauvais choix : il préfère se perdre en débats inutiles sur les martyrs à venir, daechiens déjà morts dans leur tête et dans leur cœur, plutôt que de tendre la main aux banlieues, pourtant bien vivantes…
Armada Traoré est mort? C’est de sa faute. Quand un policier vous dit de vous arrêter, vous vous arrêtez et basta.
Le maire n’est pas venu? Encore heureux. Il y a des gens honnêtes dont elle doit s’occuper. Pas de temps à perdre avec les complaintes de la famille d’un délinquant (délit de fuite=délinquance donc Adama Traoré était au moins un délinquant).
La famille se plaint de ne pas avoir pu manifester? Ils n’ont fait aucune demande à la préfecture. Ils se croient ou? Ils connaissent les lois de la république?
Si non, j’espère qu’ils ne sont pas francais
Et si ils ne sont pas francais, j’espère qu’ils risquent d’être expulsés pour trouble a l’ordre public.
Raz le bol de la dictature des minorités. Raz le bol de l’angélisme. Raz le bol de voir la France et ses institutions être traités comme de la merde. Raz le bol de voir n’importe qui devenir francais.
Nos parents harkis n’ont pas combattus pour la France pour voir ca.
Pourquoi le maire, ses conseillers, le préfet devraient-ils se déplacer pour le décès accidentel d’un délinquant recherché pour un délit grave comme l’extorsion de fond et qui de plus a opposé de la résistance à son interpellation ?
J’ai l’impression au contraire que les délinquants ont tellement pris l’habitude de ne plus craindre notre police aujourd’hui qu’ils ne se rendent même plus compte que s’opposer à des forces de l’ordre armées peut-être risqué…
Vous avez complètement raison,
Toutes les franges de la société sont concernées par cette violence, quasi quotidienne,
D’où qu’elle vienne, nous devons tous être vigilant et œuvrer pour le respect de TOUT être humain
et que s’arrête aussi ce climat de suspicion,
Bon sang!
Nous avons tous besoin de se serrer les coudes!
Le climat de suspicion existe depuis toujours et existera encore quelques siècles je pense (en fait j’en suis sûr à 100%).
Et que reproche-t-on? On reproche à la police et à la gendarmerie d’avoir arrêté des gens suspectés d’extorsion?
On reproche à la police et à la gendarmerie d’avoir rattrapé quelqu’un qui commettait une un délit de fuite?
Va-t-on reprocher aux autorités d’arrêter des terroristes, des violeurs, des meurtriers?
NON! Alors arrêtez avec votre discours faussement humaniste élevé sur la base de la magie de Disney. Le monde est dégueulasse et il n’est ni blanc ni noir. Il est gris.
Vous croyez quoi? Que les membres de DAESH sont apparu sur terre d’un coup de baguette magique? Non!! Ce sont des syriens et des irakiens qui s’en sont pris à d’autres syriens et à d’autres irakiens.
Vous croyez que les noirs sont forcément les victimes innocentes de la police en France? Allez faire un tour à Saint-Denis (93) ou à Trappes pour rire. On verra dans quel état vous rentrerez et par qui vous vous ferez agresser.