« Four more years ! » Quatre années de plus pour tenter de changer la face des États-Unis et poursuivre le travail accompli durant son premier mandat. Des défis à la pelle, tant sur le plan intérieur qu’à l’international. Une économie à redresser, un espoir à faire renaître. Voilà, en quelques mots, ce qui attend Barack Obama à l’aube de son second mandat. Pour l’heure, it’s time to celebrate ! A 51 ans, Barack Obama a été réélu Président des États-Unis d’Amérique. Une bonne nouvelle pour son pays, une bonne nouvelle pour le monde ! « La victoire de la raison et de l’espoir. De l’intelligence et de l’inspiration » dit Bernard-Henri Lévy qui avait le premier rencontré Obama alors qu’il n’était encore qu’un nouveau venu dans la politique américaine.

A Chicago, dans son fief électoral, la foule faisait une nouvelle fois preuve d’un formidable enthousiasme pour accompagner le candidat démocrate dans les dernières minutes d’une élection plus incertaine qu’en 2008. Oui, Barack Obama électrise les foules. Oui, même si l’usure du pouvoir a fait son œuvre et que l’orateur n’a jamais été du genre tribun, Barack Obama possède quelque chose en plus. L’Amérique, elle, aime son Président. C’est bien normal : son Président lui ressemble. Il ne baisse jamais les bras. Il réunit les différentes composantes d’une société parfois éclatée, manie habilement le patriotisme qui habite chacun des citoyens états-uniens et sait tempérer les aspects les plus rudes d’un système U.S. qui doit se réformer si il veut continuer d’avancer. Rien ne sera facile. Obama le sait et c’est surement pour cette raison qu’hier soir, les célébrités attendues, de Beyoncé à Jay-Z en passant par Stevie Wonder, se sont abstenues de faire danser le camp démocrate.

Quelques mots sur le grand perdant du soir, l’adversaire républicain Mitt Romney. Celui-ci n’a pas démérité. Composant avec la ligne très rigide du Grand Old Party, il a mené une campagne efficace, a refait son retard sur le Président sortant et s’est même permis de faire douter ce dernier. A l’aise dans les débats, capable de flip-flopper, c’est-à-dire savoir faire campagne à droite pour avoir l’investiture de son parti puis être capable de se recentrer afin de séduire les indécis, Romney fut plutôt bon. Tellement bon qu’il aurait, aux dernières nouvelles, recueilli plus de voix populaires que le candidat démocrate ! Alors pourquoi Romney a-t-il perdu ? Les raisons de la défaite sont évidemment multiples. Il paie d’abord et surtout les positions très conservatrices de l’essentiel de sa formation politique. Difficile voire impossible de gagner une élection aux USA sans savoir s’adresser aux Latinos. En la matière, son discours anti-immigration et anti-régularisation est mal passé (CNN estime que 71% de l’électorat latino a voté pour Obama…). Compliqué, très compliqué d’avoir à gérer par ailleurs les dérapages d’illuminés pro-life considérant qu’un enfant issu d’un viol est un « cadeau de Dieu ». Cela a fait le tour des télés du monde entier et a plombé la campagne Romney, c’est une certitude.

Ainsi donc s’achèvent les élections américaines. La fin de longs mois à sillonner les États-Unis d’Est en Ouest et du Nord au Sud jusque dans les plus petites bourgades du New Hampshire, de  l’Arkansas et de l’Idaho. La fin des  gigantesques meetings et des fundraisings classieux à Washington D.C., New York et Los Angeles. On pourra une nouvelle fois s’interroger sur la débauche d’énergie et surtout de moyens pour mener campagne sur le sol américain. Des sommes jugées indécentes, surtout en temps de crise, alors qu’une partie de l’Amérique est à genou et que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’agrandir. Reste que, pour qui la vit de l’intérieur, la Présidentielle U.S. constitue un moment de démocratie insurpassable. L’on y sent de la ferveur, de l’espoir mais surtout une détermination à changer le cours des choses totalement inconnue en France et en Europe.

Change, Hope, Progress, Forward. Ces slogans ne sont pas vains ! Doucement mais surement, Obama construit l’Amérique de demain.

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