Pas de trêve en Syrie à l’occasion de la célébration de la nouvelle année. Pas trêve pour les opposants (des milliers, dans les provinces de Homs, de Hama et d’Idleb, manifestaient encore ce dimanche, appelant de tous leurs voeux au départ de Bachar Assad). Mais pas de trêve non plus pour le bras armé du régime qui, en l’espace de 24h, s’est rendu responsable de la mort de cinq civils dont un enfant de 7 ans et d’une vingtaine de blessés. Et ce malgré les observateurs de la Ligue arabe diligentés sur le terrain. C’est dire si Assad s’en soucie comme de sa première dent de lait ! D’ailleurs, dès lors où Moscou s’enthousiasmait la semaine dernière de la manière dont était menée cette mission, on pouvait déjà commencer à douter de la fiabilité de l’opération. Ce dimanche, c’est le président du Parlement arabe lui-même qui appelait au retrait de ses observateurs. Selon lui, la politique répressive de Damas est en totale violation “du protocole arabe qui prévoit de protéger le peuple syrien. Nous assistions à une escalade de la violence, davantage de personnes sont tuées y compris des enfants et tout cela en présence des observateurs”. Le message est clair. Même si, pour le moment, aucun communiqué n’a encore été publié par les observateurs. Il relève du bon sens que l’argument, entendu ici ou là, selon lequel il faudrait leur laisser un peu temps ne tient pas. Combien de temps faut-il à un homme pour juger de l’atrocité d’une situation ? Ces arguties confinent à l’absurde. Pis : à l’indécence. Il ne s’agit pas de leur laisser un peu plus de temps. Mais de juger dès maintenant de l’efficience de leur mission. La liberté n’attend pas. Ou, pour le dire autrement, le désir d’émancipation du peuple syrien n’a que trop entendu. Et agit et souffert.
Le peuple syrien a montré sa détermination, à la Communauté internationale et à la Ligue Arabe de prouver la leur. Cela devrait être l’une de leur bonnes résolutions pour l’année 2012. Là, placée tout en haut de la liste.