Ils donneront une conférence de presse demain, à 15h, dans les salons d’un grand hôtel parisien. Avant cela, à 9h, ils auront été reçus, à l’Elysée, par le Président de la République française, Nicolas Sarkozy. « Ils » ce sont le Général Ramadan Zarmuh et le Colonel Ahmed Hashem, Général en chef et commandant en second de la résistance de Misrata.
Les deux hommes ne sont jamais, depuis le début de la guerre, sortis de leur ville assiégée. Ils retourneront sitôt leur conférence de presse achevée, auprès de leurs combattants, sur les fronts de Misrata.
C’est le directeur de la Règle du Jeu, Bernard-Henri Lévy, qui a organisé leur venue à Paris. Nos lecteurs le savent : Bernard-Henri Lévy n’est pas seulement un ardent défenseur de la cause de la démocratie en Libye ; il est aussi convaincu que les combattants de Misrata, ces hommes qui, à mains presque nues, ont bouté hors de leur ville les chars qui l’avaient investie, sont les meilleurs soldats de la Libye libre; compte tenu du fait, par ailleurs, que leur ville est à 200 kilomètres à peine de Tripoli, Bernard-Henri Lévy estime que ce sera eux le fer de lance de la victoire finale. Il l’a écrit dans le grand reportage qu’il a ramené, il y a un mois, de la ville bombardée. Il le pense toujours, et plus que jamais, après son récent séjour dans cette autre base rebelle qu’est le Djebel Nafoussa. C’est la raison pour laquelle il a pris l’initiative de les faire sortir de leur ville et de les amener à la rencontre de celui qui apparaît, de plus en plus clairement, comme le chef de file des anti-Kadhafi : Nicolas Sarkozy.
Aucune guerre n’est juste ni propre. Mais il faut éviter que des tueries aient encore lieu…