SOS racisme de ce concert ?

Nous voulons dire aux gens que les valeurs que nous défendons ne sont pas le fait de quelques individus isolés. Nous voulons montrer combien le désir de vivre ensemble demeure extrêmement vivace dans la société française, que le combat pour les minorités, l’égalité homme-femme, la lutte contre les discriminations sont des valeurs majoritairement partagées contrairement à ce que laisse entendre certains discours d’une élite intellectuelle (Zemmour) ou politique (Marine Le Pen), qui se revendiquent du peuple et prétendent représenter la sensibilité populaire.

Pourquoi avoir mis 20 ans à refaire un grand concert en plein air ?

Il est vrai que depuis les années 90, l’intérêt des artistes pour ce type d’initiative s’est quelque peu étiolé. Or sans leur mobilisation, il est très difficile d’organiser ce genre d’évènement. Mais à nouveau, les choses changent, les mentalités évoluent. On voit aujourd’hui des artistes beaucoup plus conscients du rôle fédérateur qu’ils peuvent jouer et des symboles dont ils sont porteurs.
A l’occasion du grand concert de demain, ils se produiront d’ailleurs gracieusement.

Pensez-vous que, de manière générale, la France soit aujourd’hui plus raciste que celle d’il y a 20 ans ?

Non, je ne pense pas que la France soit aujourd’hui plus raciste qu’hier. Je crois en revanche que l’antiracisme d’une certaine frange de la population procédait d’une forme de condescendance. Vous étiez antiraciste comme vous jetiez une pièce au pauvre au sortir de la messe pour vous donner bonne conscience. Mais dès lors où les revendications d’égalité immédiate se font plus pressantes, où la jeunesse issue de l’immigration revendique ses droits à l’égalité, l’élite rechigne ou montre carrément les crocs tant elle a peur de lâcher ses places. Dans ce contexte, les tensions peuvent devenir très vives.

Propos recueillis par Raphaël Denys

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Concert pour l’égalité
Ce jeudi 14 juillet 2011 au Champs de mars
Entrée libre.

2 Commentaires

  1. Est ce que c’est à la mairie de Paris de financer le concert à hauteur de 236 000 euros?
    Pourquoi n’avoir pas défendu un seul cas de racisme anti-blanc?

  2. Il n’y a plus à lutter pour la polychromie des épidermes occidentaux. La France est métissée, sans rétrocession possible, tout comme les couleurs expulsées de leur tube n’y rentreront plus après que Matisse leur aura fait un sort à chacune au point qu’il sera presque impossible de distinguer l’œuvre signée sur le tableau de l’œuvre séchant sur la palette. Le combat pour l’antiracisme doit maintenant s’exporter dans les pays d’où viennent les dernières vagues d’immigration nourrissant le sang de l’Europe et des Amériques. Ce qui nous reste à faire ici, c’est un choix de civilisation entre d’une part, une coexistence communautaire et d’autre part, une collectivité nationale. Le dernier responsable de gauche que j’ai vu assumer cette formule comprenant deux mots dont le premier au sens qu’il lui donnait, redéfinissait dans sa bouche le second, n’était pas ce qu’on pourrait appeler un traître, on lui a même reproché un certain rigorisme quant à la conception qu’il avait de l’inscription nécessaire de son action dans le sillage traditionnel à sa famille politique. J’ai entendu souvent les héritiers du mitterrandisme renaissant réclamer leur part d’héritage, mais où sont-ils passés, au Parti socialiste, les enfants de Lionel? Est-ce que le binôme «collectivité nationale» renvoie immédiatement pour eux au double monôme «union nationale», avec sa nation aux sous-entendus génétiques d’appartenance à un foyer natal commun, une parentalité qui par ailleurs n’est pas sans évoquer la parentèle totémique sur laquelle repose le ciment social de certaines populations dont son issus certains segments de notre population réticents à l’idée de parentèle française? Ce qui pourrait détendre les tensions internes à la famille France recomposée, ce serait d’enfin comprendre que ce n’est pas le père, – la métaphore fonctionne mieux que celle de la mère symbolique, la gestation étant une expérience fondamentale dont le transfert vers un autre corps se fait difficilement, – qui choisit son enfant mais l’enfant qui le reconnaît comme sien selon qu’il se sera comporté, ou non, en père avec lui. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’y ai mis le temps, et j’ai fini par me trouver ici de grands ancêtres, des pères, des mères, des frères, des sœurs dignes d’être les miens. Les autres ne sont rien de plus que des personnes de ma famille avec lesquelles je ne m’entends pas. Je ne suis pas forcé de les voir.