Il y a un an, un an déjà, Mahmoud Ahmenidejad volait les votes du peuple iranien et se succédait à lui même à la tête de l’Etat iranien. Presque immédiatement, des voix d’opposition issues du monde étudiant, du monde syndical, du monde politique, culturel et artistique se sont élevées. L’opposition s’est organisée pour se constituer en Vague Verte et dans tout l’Iran, des manifestations gigantesques verront des citoyens mécontents se demander « Where is my vote ? »
Braqués sur leurs écrans d’ordinateur, les démocrates du monde entier avaient les yeux rivés sur Internet où quelques journalistes professionnels ou amateurs redonnaient au reportage ses lettres de noblesse en couvrant cette actualité brûlante au péril de leurs vies. Malgré la censure, la Révolution Twitter était née. Neda Agha-Soltan, jeune Iranienne tuée par les bassidjis, gardiens d’une révolution islamique qui n’a que trop duré, va marquer les consciences en devenant le symbole d’une jeunesse prête à mourir pour ses idées.
« Nous sommes innombrables » écrivait alors M. Sahar.

« Chercheurs de jour
Au cœur des nuits sombres

Constructeurs d’avenir
Cultivateurs de lumière

Nous sommes innombrables !
Nous sommes innombrables !
Nous sommes innombrables ! »

Tout à coup, le régime d’Ahmadinejad vacillait. Tout à coup, la peur avait changé de camp.

Depuis un an, en Iran comme à l’étranger, la contestation tente de s’organiser. Inlassablement, la Règle du Jeu a ouvert ses colonnes à ces penseurs de l’Autre Iran, de cet Iran véritable et millénaire, de cet Iran épris de liberté qui prend aujourd’hui le monde à témoin de son injuste enfermement. Malgré le contrôle exercé sur les téléphones portables via la censure des SMS, malgré les filtres apposés aux satellites qui empêchent la réception de chaînes de télévision et des connexions internet, le Mouvement Vert est parvenu à relayer ses mots d’ordre et ses informations. Sur notre site, un blog alimenté par Armin Arefi et Maria de França, « Nouvelles de l’Iran libre » a maintenu jour après jour le contact entre Paris et Téhéran.

La version web de la Règle du Jeu est née en même temps que la Vague Verte. Elle a donc un an et, depuis un an, la Règle du Jeu ne s’est pas contentée d’un soutien stérile à la Résistance iranienne. Elle a d’abord œuvré avec succès à la libération du cinéaste Jafar Panahi, injuste prisonnier des geôles de la dictature islamique. Surtout, le 11 juin dernier, par l’organisation d’un débat sans précédent, la RDJ a participé à la construction de l’Iran de demain en faisant se rencontrer les leaders de l’opposition à M. Ahmadinejad. Toutes tendances politiques et toutes origines confondues, ce sont des personnalités de premier ordre qui ont ainsi répondu à l’invitation de Bernard-Henri Lévy : le cinéaste Mohsen Makhmalbaf ; le fondateur de la « Vague verte », Amir Jahanchahi ; le Kurde Abdullah Mohtadi, âme de la résistance baloutche, le royaliste constitutionnel Mehrdad Khonsari, le grand journaliste iranien Ali Reza Nourizadeh, le membre fondateur du parti démocratique de la solidarité d’Ahwaz, Musa Sharifi…

Le débat avait lieu à Paris mais était retransmis en direct sur Internet. Redouté par certains, la retransmission a fait l’objet d’un hacking dont on subodore l’origine… Malgré la coupure momentanée du signal internet du Studio Gabriel, lieu de la rencontre, nombreux ont été les internautes du monde entier qui ont suivi les débats que la RDJ reproduit ici.

C’était le devoir et l’honneur de la Règle du Jeu de se faire le porte-voix de la Vague Verte. C’est ce que la Règle du Jeu a fait ce vendredi 11 juin 2010 comme elle le fit en d’autres temps pour la Bosnie, le Rwanda, et le Darfour, comme elle le fait partout où des consciences se battent pour la démocratie, chaque fois que les droits de l’Homme sont bafoués.