Claude Lanzmann, Robert Badinter, Gilles Bernheim, aujourd’hui grand rabbin de France, et Richard Pasquier, aujourd’hui président du CRIF, signèrent ensemble en 2002 une protestation contre l’affiche anti-Pie XII d’un film de Costa-Gavras.
Quatre ans après, leur intervention était rappelée par Laurent Dispot dans le texte ci-dessous publié en janvier 2006 dans La Règle du Jeu n°30, et dédié aujourd’hui à la mémoire du père Blet, décédé en novembre 2009. Jésuite français, il a été l’éditeur de ces archives du Vatican pour la période de la Seconde guerre mondiale dont on répète dans les médias à satiété, mais à tort, qu’elles seraient inédites. Ou, pire encore, “secrètes” (?) – la sottise désinformée et moutonnière virant alors à une bêtise d’autant plus lourde et grave qu’elle croit s’instruire des schémas d’intoxication du genre Da Vinci Code, et se libérer sous la dictée de cette dictature. Ecrasez l’infâme : la diffamation. Être voltairien, aujourd’hui, c’est défendre Pie XII. En tant qu’il est l’honneur des catholiques. On assiste à un glissement sans cesse entre lynchage et culpabilité collective ; entre l’attaque contre un individu, comme s’il était isolé, et le soupçon sur l’ensemble religieux le plus nombreux de la planète. Ce n’est qu’une technique, un procédé. Le pape et les catholiques sont ensemble une personne morale. On ne peut pas les séparer, les dissocier. Un milliard deux cents millions de consciences ont le droit de ne pas accepter d’être traitées de complices rétrospectives et à jamais de Hitler – alors que ce fut bien plutôt le contraire, comme Serge Klarsfeld l’a démontré de façon irréfutable pour le cas de la France occupée : c’est au catholicisme anonyme et profond de masse que l’on y doit le pourcentage le plus élevé en Europe de Juifs sauvés. Cela contre le pape ? Absurde. On a raison de se révolter contre l’hystérie. Il est permis de résister.
Pour retrouver le texte de Laurent Dispot paru dans le N°30 de La Règle du jeu: Pie XII: L’honneur des catholiques