[… un autre arrabalesque entendu à Bagdad : « les architetes créent des hautes tours, les anges, des séquoias ».]
… en effet sur l’ordre du général Beigbeder, mon père, Fernando Arrabal Ruiz, fut condamné à mort à Melilla. Au Maroc. Il avait refusé de se joindre au coup d’état franquiste. Un an plus tard le même général réunit un Conseil de Guerre qui commua sa peine en réclusion à perpétuité. Franco promut le dévoué Beigbeder au rang de Haut Commissaire en Afrique, puis de Ministre des Affaires Etrangères. Le personnage du « Windows on the world » de Frédéric Beigbeder descend du deuxième président des États-Unis. L’auteur, quant à lui, n’a rien de commun avec son homonyme espagnol. Dans ce roman il révèle avoir pour ancêtre le héros de la Révolution américaine Amos Wheeler. La “grand’ma” de Beigbeder, Grace, prit cinquante kilos sans perdre son accent lorsqu’elle émigra en France. « Autant être dans un lieu catastrophique quand on traîne sa propre apocalypse”. Le romancier annonce cette nouvelle: « Il était une fois les twin towers en Irak. Saviez-vous qu’il y avait deux tours à Babel?”. Sont-elles sur l’échiquier de l’Histoire, aujourd’hui, au temps de révoltes, proches des cavaliers de l’Apocalypse et des fous de Dieu?