…elle nous recevait toujours, seigneuriale, la plus belle chatte de quartier de Paris , de l’Europe et du monde. Elle était espagnole par ses trois couleurs et portugaise par sa grâce. Elle nous laisse sa ‘morriña’. Elle avait son coussin, ses clients préférés, ses ‘grincheux’ et surtout sa liberté. Elle aurait pu comme ces canards du jardin des Batignolles traverser les rues en arrêtant les voitures trop pressées, pour aller au trottoir d’en face. On comprend (criminel) que quelqu’un ait voulu se l’offrir pour chez lui sans penser que nous adorons les « pasteles de nata » (gâteaux à la crème) de sa maitresse, mais surtout son inoubliable présence. Peut-être elle comme nous (arrabalaïquement) allait-elle à l’église (des Portugais) de Ste Marie des Batignolles pour relire le poème de l’amant de Rimbaud. C’est que son quartier ne peut vivre sans elle. Elle dont La Fontaine a déjà décrit l’ancêtre:
…marqueté, longue queue, une humble contenance ;
un modeſte regard, & pourtant l’œil luiſant …