http://www.archerjulienchampagne.com/article-d-arrabal-a-champagne-47474322.html
D’ARRABAL A CHAMPAGNE :
Grâce à MichelDziwak et à La Pierre Philosophale, notre attention est pour ainsi dire appelée sur le premier roman du célèbre et sulfureux dramaturge espagnol Fernando Arrabal: La vierge rouge, Acropole, Paris, 1986.En contrepoint, l’histoire est la suivante: une femme (Aurora), nourrie d’une éducation soignée (elle connait par cœur les règles de Flamel à neuf ans) envisage d’avoir une fille qu’elle formera à la réalisation de l’œuvre, œuvre que l’auteur ne précise guère dans un premier temps. Sous la férule de sa mère, « elle apprit rapidement à maintenir, avec un art consommé, le feu du fourneau. »
Si la mère fut « toujours captivée par la voie humide, longue et ingrate », sa petite « comprend sans aucune explication, combien la transmutation diffère grandement des opérations analogues que lui enseigne son professeur de chimie. »
Bref, Fernando nous entraîne, à coups d’innombrables citations puisées aux meilleures sources ou d’enseignements de son crû, à l’accomplissement du Grand-Œuvre.
On connait l’intérêt d’Arrabal pour l’alchimie et son œuvre y fait maintes fois référence, ajoute Michel, mais il est curieux que ce roman soit si peu cité dans la sphère hermétique.
Même en Espagne où il parut un an après son édition française, sous le titre La Virgen roja (Seix Barral, Barcelone, 1987), dans une version castillane qui serait due à à l’auteur lui-même, peu d’articles semblent avoir développé l’aspect alchimique de l’œuvre, (on y remarquera l’influence prépondérante de Fulcanelli).
http://www.arrabal.org/fvierge.html
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2770
http://newsfernandoarrabal.blogspot.com/2007/11/agulha.html
http://librerohumanoide.blogspot.com/2008/03/la-virgen-roja.html
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Vous avez dit Julien Champagne? En fait il n’apparaît qu’une seule fois dans cette oeuvre de fiction, lorsque Aurora emmène sa fille Vulcasaïs dans une échoppe de livres d’occasion:
Fulcanelli pour sa part n’est jamais nommé, directement du moins, car son pseudonyme est tout de même repris partiellement dans la dénomination de Vulcasaïs.
« Par l’intermédiaire du souffle divin se résolvait l’impossibilité de dialoguer qu’éprouvèrent nos ancêtres au pied de la Tour de Babel. »
« La foi me menait tout droit à la vérité. »
« Par l’intermédiaire du souffle divin se résolvait l’impossibilité de dialoguer qu’éprouvèrent nos ancêtres au pied de la Tour de Babel. »
« La foi me menait tout droit à la vérité. »
ARCHER
« Le savant auteur instilla en moi, page après page, sans la moindre adulation, son magistère merveilleusement limpide, d’une exacte pureté et si simple. »
« La matière vive s’est toujours soumise aux vicissitudes de l’esprit. »
« Si le Chevalier avait été un adepte, il aurait réservé les clés qui ouvrent les arcanes vers la voie sèche, courte et facile. »
« Tu étais le plus grand trésor qui pouvait être au monde, un rayon de soleil capté et concentré sous une forme matérielle. »
« La mort me surprit tant, moi qui l’avais toujours considérée comme un signe du travail régulier et efficace de la Nature. »
« Le feu s’éteint lorsque l’oeuvre se consume. »
« Vanités, illusions, erreurs, mes nom et prénoms s’effritèrent en poudre calcinée. Comme le phénix, je renaquis de ces cendres. »
« Tu posséderais le triple don de sagesse, fortune et félicité. Tu serais le miroir où se reflèterait l’humanité. »
Arrabal nous livre donc ici une fable certes emplie de pantagruèlerie, mais aussi bardée, lardée en tous cas, de références alchimiques.
Au passage, cet anarchiste, de droite, de gauche, d’en bas, d’en haut ou peut-être mieux du milieu, se livre à une féroce satire et de l’emprise de l’opinion publique sur la vie des gens, et de l’inanité des prétendus savoirs officiels.
Par où naturellement il rejoint aisément l’ésotérisme d’une alchimie forcément contestataire. Pour autant jusqu’à quel point le brillant amateur d’échecs qu’est Fernando, – lequel m’a-t-on affirmé aime à défier au jeu des rois, si proche de l’art royal, un certain Jorge Camacho, disciple d’Eugène Canseliet que nous avons déjà rencontré ici, – pour aussi féru d’alchimie qu’il soit, est-il proche de l’alchimie traditionnelle?
Je me suis laissé dire qu’il aurait peu goûté, en fait, certain reportage vidéo, réalisé en conjonction avec La vierge rouge, et probablement connu d’un Bernard Renaud, où des alchimistes d’un calibre proche de celui de Robert Delvarre ou Roger Bourguignon se livraient à des manipulations pourtant parfaitement canoniques, incluant, références livresques à l’appui, la séparation des ténèbres et de la lumière.
Initialement destinée à FR3, cette émission a été enregistrée et quelques copies doivent en exister, mais il me paraît vraisemblable qu’elle n’ait jamais été diffusée. On pourrait donc presque reprendre à son propos celui d’Eugène Canseliet sur Fulcanelli, dans l’interpétation transparente de Fernando Arrabal:
« Nul n’est prophète en son pays. Ton enveloppe s’est évanouie et éclipsée. Seul flamboie et surnage ton souvenir. »
J’ajouterai seulement: Et ton OEuvre.
Cependant, les évocations plus ou moins biaisées de ses ouvrages abondent dans celui de Fernando Arrabal. On trouve en effet dans ce dernier, souvent au travers des rêves d’Aurora, maintes évocations des symboles décrits et décryptés dans les Demeures Philosophales.
Quant au Mystère des Cathédrales, il est à mon sens encore plus fréquemment tout simplement paraphrasé, et parfois reproduit quasiment in extenso.
Sans prétendre à une recension exhaustive, je vous en livrerai seulement quelques exemples qui j’espère vous paraîtront…parlants, ou si vous préférez chantants:
« Je savais que tu jetterais bas l’antique sagesse des savants et la vieille science des scientifiques. Avec la bonté comme clé secrète, tu ouvrirais le sanctuaire de la Nature. »
« Ma fille vivra ombragée par le chef-d’oeuvre de la nature: l’arbre de vie. »
« Haussée sur tes petits pieds, tu contemplais des gravures de Julien Champagne. Tu paraissais si absorbée que le propriétaire de la boutique s’approcha de toi et te demanda en souriant:
– Elles te plaisent donc tant?
– Oui, beaucoup.
– Tu veux les acheter?
– Oh, oui. »
Né en 1932, année de la mort de Julien Champagne… il s’est établi en France dès 1955.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fernando_Arrabal
http://librerohumanoide.blogspot.com/2008/03/la-virgen-roja.html
Son père lui présente un certain Nicolas Trévisan qu’il aimerait bien lui voir épouser. Elle lui préfère un inconnu pour se faire simplement engrosser. Après la naissance, la fillette, de son prénom Vulcasaïs, se révèle précocement douée pour l’étude et préfère contempler les gravures de Julien Champagne aux jeux de son âge.