Le livre de bibliophilie pour les Éditions Transignum
Baisemain (Besa manos)
de Fernando Arrabal, poète, et Jean-Marc Brune, peintre, est terminé.
Comme convenu 15 exemplaires et 4EA, livre
accompagné de cinq gravures originales .
L’éditrice Wanda Mihuleac propose les signatures de colophons le jeudi 6 juin:
au » Marché de la poésie », Saint-Sulpice, Paris
[Le colophon est la note finale du manuscrit donnant des indications sur le titre de l’œuvre, des auteurs (poète et peintre) et la date. ]
[…la primera acepción de la Academia Española define el besa manos como: » una ceremonia en la cual se acudía a besar la mano al rey y personas reales en señal de adhesión « . En su segunda acepción dice : « acto de adhesión o sumisión a una persona o institución superiores ». La tercera acepción indica: » modo de saludar a algunas personas, tocando o acercando su mano derecha a la boca de quien saluda « . El besa manos es un gesto de cortesía que se hacía -actualmente se utiliza muy poco en las relaciones sociales o recepciones- cuando se saludaba o se presentaba una mujer a un hombre. La señora ofrecía su mano derecha y el caballero la tomaba y la besaba o bien la acercaba a sus labios haciendo una leve inclinación del tronco. Originariamente, se utilizaba esta forma de saludar solo paras las mujeres casadas y de cierta relevancia. En este acto de cortesía, buena educación y galantería el hombre se inclina sobre la mano que le ofrece la dama, la cual el caballero eleva para encontrarse con sus labios… El besa manos es una cortesía en desuso. Hoy en día cuando un hombre saluda a una mujer no le suele besar la mano, salvo que sea un hombre de costumbres muy tradicionales o pánicas o patafísicas…]
BAISEMAIN
Enfant, baiser les mains
des amies de ma mère
était un supplice…
…je ne pouvais pas imaginer
que baiser la main
de la fille de Madame Angot
pouvait être un plaisir
si tchoutchourri.
Enfant, je devais
baiser la main
d’une quantité incroyable
d’amies de ma mère…
…alors que
je n’ai baisé la main
de la fille de Madame Angot
que sept fois.
Enfant, je devais effleurer,
jamais toucher de mes lèvres,
les mains
des amies de ma mère …
… alors que j’aime
poser toutes mes lèvres
sur la main
de la fille de Madame Angot.
Enfant, les mains
des amies de ma mère
puaient
l’eau de Cologne au litre…
… alors que la main
de la fille de Madame Angot
sent l’essence de l’amour.
Enfant, je devais avoir
la bouche propre
et le nez mouchoirdisé
pour ne pas déposer mes miasmes
sur les mains
des amies de ma mère…
… alors que j’aimerais
couvrir de salive,
au moins,
la main
de la fille de Madame Angot.
Enfant, les mains
des amies de ma mère
que je devais baiser
étaient des bêtes à cinq doigts
molles ou poilues,
squelettiques ou grassouillettes…
… alors que la main et le bras
de la fille de Madame Angot
sont faits de grâce
et me regardent
de leur cou de cygne.
Enfant, avant le baiser
je devais
attendre
que l’amie de ma mère
me tende sa main:
je ne pouvais pas,
pour mettre un terme au supplice,
happer la main
dans les plis de la jupe…
…alors que je voudrais
garder dans ma poche
la main
de la fille de Madame Angot
…dans tous les siècles des siècles…
Fernando Arrabal,
Tolède
nuit du 25 septembre de 2013 v :
18, Absolu, 142 de l’E ‘P, Flûtes de Pan.