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La première mondiale de« Lettre d’amour »  à été jouée  au  National Theatre of Israël (Tel Aviv) le 2 juin  1999,  (HabimahTheatre).

[Elle a été  écrite à  Jérusalem en 1998.]

Interprétée par la prodigieuse Orna Porat.

Mise-en scène d’Itzik Weingarten.

Traduction de Rami Saar.
Décors de Frida Shoham.
Musique de Baldi Olier.
Lumières de Meier Alon.

 

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Intemporel, universel, d’une simplicité biblique et d’une puissance d’émotion incandescente, ce monologue d’un poète contemporain reconnu dans le monde entier  est particulier dans l’œuvre d’Arrabal. Il est écrit comme une prière venue du fond de l’être. Il exige du créateur théâtral humilité et rigueur, passion et générosité, légèreté et justesse, force et attachement à la vérité.    Lettre d’amour – traduite et jouée partout dans le monde  – triomphe   où elle est présentée. Sa création en France a été  l’un des évènements majeurs de la vie théâtrale d’expression française:   CLAUDE CONFORTÈS

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La critique espagnole

“C’est le meilleur spectacle que j’ai vu depuis 50 ans.” Fernando Arrabal, Magazine

“…un spectacle d’un esprit sacrificiel saisissant, le miracle d’une intimité transcendée grâce à une mise en scène minutieuse…” Juan Ignacio García Garzón, ABC

“Un spectacle baroque  – ténébrisme, imaginaire, symbolisme religieux des objets -, effleuré par l’aile du mystère.” Javier Villán, El Mundo

« Le texte est douloureux, poignant, beau; l’interprétation de María Jesús Valdés, brillante.” Eduardo Haro Tecglen, El País

“Nous sommes devant l’Arrabal le plus profond, dans cette longue confession cathartique, dans cet office des ténèbres en tout point bouleversant, monolithique, et aussi intense au début qu’à la fin…” Francisco Nieva, La Razón

“…ce qui fait la grandeur de cette “lettre d’amour”, c’est que l’expression d’une tragédie personnelle puisse acquérir une valeur universelle, mythique, et tous nous remettre en question…” Juan Manuel de Prada, ABC

“…Grâce au coup de fouet sulfureux et à l’éblouissement obscur de la prose de Fernando Arrabal, toute la scène espagnole, exaltée, s’est levée et s’est sentie revivre.” Francisco Umbral, El Mundo

“…l’interprétation de María Jesús Valdés est l’une des plus brillantes, intimistes et risquées de sa carrière.” Juan Antonio Vizcaíno, La Razón

“Arrabal a bouleversé d’émotion le geste et la parole de cette comédienne géniale et unique.” Alberto de la Hera, Guía del Ocio

“Il réalise un superbe exorcisme d’art contemporain.” Ignacio Amestoy, El Mundo

 

Arrabal  écrit le monologue d’une mère qui revoit son fils après une vie de silence et qui tente de le convaincre que ce n’est pas elle la coupable mais   « Madastra Historia » .    Le temps de la première fois de F.Arrabal:  En écrivant Lettre d’amour, je revivais le temps de “la première fois”. La pièce faisait de moi son oeuvre, comme dans la pêche le noyau engendre la vie. Lorsque j’ai commencé à la rédiger, j’avais l’impression que des sentinelles minuscules attendaient des messages, postées aux articulations de mes mains et de mes pieds, au bout de mes doigts, de mon sexe, et sur la rétine de mes yeux. Le souffle du nouveau-né me régénérait : c’était la respiration embryonnaire de qui ne peut s’élever, être heureux, immortel, que par le théâtre. De qui inverse le processus vital pour parvenir à la création. Je me sentais habité par le firmament. J’oubliais même que j’écrivais : j’étais enfermé en moi-même alors que je révélais mon intimité. Lettre d’amour anéantissait mon rapport au temps et à l’espace, comme si elle renfermait le secret de l’éternité. Ma gorge était nouée par les liens d’amour-haine tissés avec la femme qui m’a donné le jour. Comme si le conflit oedipien et la tragédie de l’Histoire, la condamnation à mort de mon père et le mystère de sa disparition venaient de surgir à l’instant. Parfois, j’étais convaincu que j’avais échoué en tout : je croyais que mon corps abritait des scorpions venimeux, des serpents pervers, des bourdons mouchards qui dénonçaient à ma tête les fautes de mon ventre. Je ne pouvais les expulser qu’en écrivant.  Parfois aussi, maîtrisant mes craintes, je me laissais éblouir par mes infortunes fatales. J’écrivais sous la dictée de ma vie, de mon enfance, de mes rêves, dans l’espoir de les retrouver conformes à mes désirs dans ma mémoire. Avec quelle soudaineté un souvenir m’emportait vers un paradis ou un enfer inconnu, comme si, des ailes fixées sur mon dos, je pouvais m’élever vers le firmament. Je ne souhaite pas voir mon théâtre s’inscrire dans les Registres de l’Immortalité… je désire seulement jouir chaque jour de quelques instants de bonheur. Je conçois Lettre d’amour comme un égarement lucide. Forme et fond, esprit et délire, en tous points semblables, s’unissant pour ne faire qu’un.

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En una celda abovedada del Museo Reina Sofía de Madrid  (fue el Hospital General de Madrid) se estrenó en España  Carta de Amor.  En ella  Arrabal recuerda  a la « Madrastra Historia » y la responsabiliza  de ser la culpable de todo lo acontecido en sus vidas.  Un espectáculo teatral que ha  pasado a la historia. Verdaderamente sobrecogedor. Premio Nacional de Literatura Dramática.