Antoni Gaudí i Cornet était  né le 25 juin 1852 à Reus ou Riudoms et s’est oculté  à l’Hospital de la Santa Creu de Barcelone le  24 merdre de l’an 53 de l’ère ‘pataphysique  (10 -juin- 1926 apparent)

 Saint(?) Gaudí.

A

ntonio Gaudí fut renversé par un tramway à Barcelone quelques jours après le même accident arrivé à Frida Khalo à México. Et après que Mikaïl Boulgakov eut commencé à écrire «Le maître et Marguerite». Chef-d’oeuvre dont on n’autorisa la publication qu’en 1966 : trois semaines avant la mort de l’auteur. Pendant quarante ans des passages du roman parurent dans de nombreux «samizdats». Car les manuscrits ne brûlent jamais !
A tous trois les revers ont appris ce que les réussites leur cachaient. «Le maître et Marguerite» s’ouvre sur «l’incroyable prédiction» qu’un tramway couperait la tête de celui qui était en train de discuter de l’existence de Dieu dans un parc soviétique de Moscou. Comme cela arrivera aussitôt quelques pages plus loin.

Antonio Gaudí fut victime de l’accident de tramway dans la Gran Via de las Cortes Catalanes. Il s’est occulté deux jours plus tard à cinq heures de l’après-midi le 9 juin 1926. Selon José Pia, qui n’a jamais inventé d’erreurs, «A la fin de sa vie, Gaudí non seulement paraissait pauvre. Il l’était vraiment».

L’agonisant avait une barbe blanche et soixante-quatorze ans. Il ne portait sur lui aucun papier mais bien une poignée de fruits secs et de cacahuètes dans ses poches. On sait qu’il était vêtu d’un pantalon élimé et chaussé de souliers éculés.

Gaudí ne s’est jamais soucié de cohérence. «Ça» viendra plus tard. Les crises économiques ont presque paralysé ses travaux en de multiples occasions. Mais lui demeurait toujours prisonnier de son inspiration. Et il continuait à dessiner à la lumière de ses fulgurances. Peu avant de mourir il a révélé : «Mes plus proches amis sont morts. Je n’ai pas de famille, ni clients, ni fortune, ni rien. Je me consacre totalement à la “Cathédrale” des Pauvres». Il a cru que les autres se sentaient vieux dès leur naissance. Il en est venu à demander l’aumône pour pouvoir continuer ses travaux. Il portait toujours des costumes achetés d’occasion avec des épingles à nourrice au lieu de boutons. Souvent on le prenait pour un clochard comme ce fut le cas pour les témoins de l’accident fatal.

Il n’a jamais été un «fonctionnaire assis comme les députés “à tant” par mois». Le 7 juin, comme tous les jours, il se trouvait entre les rues Gerona et Bailén quand un tramway l’a laissé sans connaissance. Comme personne ne se souciait du «mendiant», face à l’indifférence générale, un garde a arrêté une voiture et l’a emmené à l’hôpital.

Je crois que la seule personne qui avait écrit sur Gaudí avant son occultation ce fut Salvador Dalí alors membre du groupe surréaliste. En 1933, il fait connaître à Paris son existence par une conférence : «La beauté terrifiante et comestible de Gaudí». Cette conférence est publiée dans le numéro 3-1 de la revue Minotaure ; avec des photographies de Man Ray et Brassaï.

Le 19 août 1936, Dalí écrit à son ami «Monsieur Pablo Picasso (23 bis rue La Boétie Paris)» une carte postale (volontairement pleine de fautes) : «très cher, ge regrette boucoub… et qui se termine par : «on vous aime boucoub : DALÍ».  Un mois après le début de l’incivile guerre, il apprend à Picasso la profanation de la sépulture de Gaudí. Le trotskiste Dalí écrit au «craintif et génial Picasso» une carte postale :

«…l’autre après-midi un de mes amis a vu à Barcelone monsieur Antonio Gaudí quand il traversait la via Logetane, on l’a traîné la corde au cou, il avait une drôle d’allure (ce qui se comprend dans son état), il était assez vien conservé (embeaume), on venait de le déterrer».

Oui : Gaudí la corde au cou a été traîné dans les rues de Barcelone par «la foule en liesse». Le tumulte est un avorton solitaire et barbare.

Orwell nous raconte que les gens essaient d’incendier son oeuvre. Les «meilleurs» profanent la tombe de l’architecte. Précisément, on avait enterré ses restes depuis 1926 à la Sagrada Familia. Dalí commente :

«Enterrer et déterrer ! Déterrer et enterrer ! Pour redéterrer. Tel est le désir charnel de l’Espagne impatiente. Il faut gratter la terre pour exhumer la tradition. Et tout profaner pour pouvoir de nouveau être éblouis par les trésors que le pays garde dans ses entrailles».

Si son œuvre n’a pas été incendiée, ce fut à cause d’un «réactionnaire» qui, selon Orwell, préférait ne pas «encore» incendier les tours. Pour pouvoir, de là-haut, tirer, et abattre les fascistes qui pullulaient toujours à Barcelone en pleine rue.

Aujourd’hui le monument n’est pas terminé. On estime que les travaux finiront en 2030. Il reste beaucoup à faire : seules sont construites deux des façades et seuls quatre clochers sur les douze prévus.

Un grand nombre des oeuvres de Gaudí sont classées «Patrimoines». Malheureusement les meilleurs plans ont été pillés et brûlés dans son atelier du temple.

Tous les ans, plus de trois millions de visiteurs financent l’oeuvre. Puisque dès le premier jour toute forme de subvention publique fut refusée. Seul le mécénat privé était accepté. Actuellement aucun document officiel n’approuve encore la construction du monument.

Gaudí était né en 1852 à Riadom, d’ascendants auvergnats. En 1878 il obtint de justesse le diplôme de l’Ecole Technique Supérieure d’ Architecture : «nous avons donné ce titre à un imbécile ou à un génie ; le temps le dira». Jusqu’en 1970 Gaudí a été considéré comme persona non grata à cause de ses «extravagances excessives». Même un politicien influent a commenté : «Je ne reviendrai pas dans une ville qui permet la construction d’une telle monstruosité».

La Sagrada Familia est en travaux depuis plus de 130 ans, et quand elle sera achevée, dans une vingtaine d’années, son architecte Antonio Gaudí sera-t-il parvenu à la sainteté ? Sa cause a été présentée officiellement le 9 juin 2003.

Quand on demandait à Gaudí, avec impatience, quand il terminerait son œuvre, il répondait :  «Je ne suis  pas pressé».


 

 

En español

¿San Gaudí?

Antonio Gaudí fue atropellado por un tranvía en Barcelona días después del similar accidente que tuvo Frida Kahlo en Méjico. Y de que Mijail Bulgákov comenzara a escribir «El maestro y Margarita» . Obra maestra que no se permitió que se publicara hasta 1966: tres semanas antes de la muerte del autor. Durante cuarenta años aparecieron pasajes de la novela en múltiples «samizdats». ¡Y es que los manuscritos no arden jamás!

A los tres los reveses les enseñaron lo que los triunfos les escondían. «El maestro y Margarita» comienza con la «increíble predicción» de que un tranvía cortaría la cabeza de uno de los que estaban discutiendo sobre la existencia de Dios en un parque soviético de Moscú. Como ocurrirá inmediatamente páginas después.

Antonio Gaudí sufrió el accidente de tranvía en la Gran Vía de las Cortes Catalanas. Se ocultó dos días después: a las cinco de la tarde del 9 de junio de 1926. Según José Pla, que nunca inventó errores: «Al final de su vida Gaudí no solamente parecía un pobre. Lo era verdaderamente».

El agonizante tenía la barba blanca y setenta y cuatro años. No llevaba ningún documento identificador pero sí un puñado de pasas y algunos cacahuetes en sus bolsillos. Sabemos que iba con unos pantalones raídos y zapatos remendados.

Gaudí nunca se preocupó por la coherencia. «Eso» vendrá más tarde. Las crisis económicas casi paralizaron sus obras en muchas ocasiones. Pero él seguía aprisionado en su inspiración. Y seguía dibujando a la luz de sus arrebatos. Poco antes de morir reveló: «Mis grandes amigos están muertos. No tengo familia, ni clientes, ni fortuna, ni nada. Me entrego totalmente a mi “Catedral de los Pobres”». Creyó que los demás se sentían viejos desde su nacimiento. Llegó a pedir limosna para poder continuar sus obras. Comía frugalmente. Vestía siempre con trajes de segunda mano con imperdibles en lugar de botones. A menudo se le tomaba por un vagabundo como ocurrió con los que presenciaron el accidente fatal.

Nunca fue un «funcionario sentado como los diputados a-tanto-por-mes». El 7 de junio, como todos los días, caminaba entre las calles Gerona y Bailén cuando un tranvía le golpeó dejándole sin sentido. Como nadie hizo caso del «mendigo», ante la indiferencia general, un guardia paró un coche y le llevó al hospital.

Creo que la única persona que había escrito sobre Gaudí antes de su ocultación fue el entonces miembro del grupo surrealista Salvador Dalí. En 1933 dio a conocer en París su existencia con una conferencia: «La belleza terrorífica y comestible de Gaudí». La conferencia fue editada por el número 3-1 de la revista «Minotaure»; con fotografías de Man Ray y Brassaï.

El 19 de agosto de 1936 Dalí escribió a su amigo «Monsieur Pablo Picasso (23 bis, rue La Boëtie, Paris)» una tarjeta que comienza diciendo: «Tres cher, ge regrette boucoub» … y que termina con: «on vous aime boucoub: DALÍ». Un mes después del comienzo de la incivil guerra le informa a Picasso de la profanación de la sepultura de Gaudí. El trotskista Dalí escribe al «asustadizo y genial Picasso» una tarjeta en un francés voluntariamente lleno de faltas:

– « …la otra tarde un amigo mío ha visto en Barcelone a monsieur Antonio Gaudí cuando atravesaba la via Logetane, se le arrastra con una cuerda al cuello, tenía mala pinta (lo que se comprende en su estado) estaba assez vien conserve (embeaume) acababan de desenterrarlo.» Sí: Gaudí con una soga al cuello fue arrastrado por las calles de Barcelona por el «gentío feliz: en liesse». El tumulto es un engendro solitario y bárbaro.

Orwell nos cuenta que se trato de incendiar la Sagrada Familia. Los mejores profanan la tumba del arquitecto. Precisamente en su obra se habían enterrado sus restos desde 1926. Dalí comenta: «¡Enterrar y desenterrar! ¡Desenterrar y enterrar! Para desenterrar de nuevo. Tal es el deseo carnal de la España impaciente. Hay que escarbar en la tierra para exhumar la tradición. Y profanarlo todo para poder deslumbrarse de nuevo con los tesoros que el país guarda en sus entrañas.»

Si la Sagrada Familia no fue incendiada fue a causa de un «reaccionario» que según Orwell prefería no incendiar aún («ya») las torres de la basílica. Para poder, desde allí, tirotear y eliminar a los fascistas que aún pululaban por Barcelona en plena calle.

Hoy el monumento todavía no está terminado. Se estima que las obras finalizarán en 2030. Queda mucho por hacer: Solo están concluidas dos de las fachadas, y solo cuatro campanarios de los doce previstos.

Muchas de las obras de Gaudí están clasificadas como «Patrimonio Mundiales». Desgraciadamente los mejores planos fueron saqueados e incendiados en su taller del templo, por la algarabía.

Cada año más de tres millones de visitantes financian la obra. Ya que desde el primer día se rechazó toda forma de subvención pública. Aceptándose únicamente el mecenazgo privado. Actualmente aún ningún documento oficial aprueba su construcción.

Gaudí nació en 1852 en Riudom de antepasados de Auvernia. En 1878, por los pelos, obtuvo el diploma de la Escuela Técnica Superior de Arquitectura: «hemos dado este título a un imbécil o a un genio. El tiempo lo dirá». Hasta 1970 Gaudí fue considerado como persona non grata por sus «extravagancias excesivas». Incluso un político influyente advirtió : «No volveré a una ciudad que permite que se construya parecida monstruosidad».

La Sagrada Familia, lleva en construcción más de 130 años, y cuando quede terminada, dentro de unos 20 años, su arquitecto Antonio Gaudí ¿alcanzará la santidad? Ahora cardenales y teólogos están estudiando la candidatura con la Congregación de las Causas de los Santos . La postulación fue presentada oficialmente el 9 de julio de 2003.

Cuando a Gaudí le preguntaban, con impaciencia, cuándo se terminaría la Sagrada Familia, él respondía: «Mi amo no tiene prisa». Fernando Arrabal.

Article paru le 12 novembre dans ABCArticle paru le 12 novembre dans ABC