BAISEMAIN

de

Fernando Arrabal/Jean-Marc Brunet

 

de 16h59′ à 18h 02′

le jeudi 6 juin (apparent)

[20 merdre de l’an 146 de l’ère ‘pataphysique,  Ste Colombine,  expurgée]

37e  marché de la poésie

place saint-sulpice,  paris 6

***

avec Transignum  éditions de Wanda Mihuleac

poèmes inédits de Fernando Arrabal

accompagnés de cinq gravures originales

réalisées dans l’atelier de Jean-Marc Brunet

sur presse taille douce;

les poèmes sont composés en Garamond

corps 14 sur papier Fabriano 220 g, sous étuis 24 x 18 cm;

traduction en espagnol de Fernando Arrabal

et en roumain de Carmen Vlad

15 exemplaires, 4 EA numérotés,

numérotés et signés par les auteurs.

 

 

***

…par ovion;
F.Arrabal (par ovion):
si Pan lui prête vie

il sera au Marché de la poésie

114  de la place Saint Sulpice de Paris

le 20 merdre de l’an 146 de l’ère ‘pataphysique

(6-VI-19 apparent)

de 16h 59’ à 18h 03′

pour honorer

Sainte Colombine (expurgée)

Transigium (tautologue)

et Mihuleac (odalisque);

et signer les livres de bibliophilie

en espagnol,  roumain  et français 

avec Jean Marc Brunet

 

 

 

***

 

 

 

 

 

 

BESAMANO

[inspirado  por Léonore Chastagner]

 

De niño, besar las manos

de las amigas de mi madre

era un  suplicio…

…no podía imaginar

que besar la mano

de la hija de Madame Angot

iba a ser un placer

tan tchoutchourri.

 

 

 

De niño, debía

besar la mano

de una cantidad increíble

de amigas de mi madre…

mientras que

no he besado la mano

de la hija de Madame Angot

sino siete veces.

 

 

De niño, debía sentir

sin tocarlas nunca

con mis labios

las manos

de las amigas de mi madre…

cuando me encanta

rozar con mi labios

la mano

de la hija de Madame Angot.

 

 

 

De niño, las manos

de las amigas de mi madre

apestaban

a agua de Colonia por litros…

mientras que la mano

de la hija de Madame Angot

huele a la esencia del amor.

 

 

De niño, debía  tener

la boca limpia

y la nariz sin secuelas de mocos

para no disponer mis miasmas

sobre las manos

de las amigas de mi madre…

mientras que me gustaría

cubrir de saliva

por lo menos

la mano

de la hija de Madame Angot.

 

 

 

De niño, las manos

de las amigas de mi madre

que debía besar

eran animalejos de cinco dedos

blandos y peludos,

esqueléticos o mofletudos…

mientras que la mano

y el brazo

de la hija de Madame Angot

están hechos de gracia

y me miran

con su cuello de cisne.

 

 

De niño, antes de besar

debía

esperar

a que la amiga de mi madre

me tendiera la mano,

no podía

para acabar mi suplicio

garfillar  su mano

en los pliegues de su falda…

mientras que yo querría

guardar en mi bolsillo

la mano

de la hija de Madame Angot

…por los siglos de los siglos…

 

 

Fernando Arrabal,

1° de Falo de 141 de la E. ‘P. (San Priapo , urbano)

 

***

 

 

 

 

BAISEMAIN

 

 

Enfant, baiser les mains

des amies de ma mère

était un supplice…

…je ne pouvais pas imaginer

que baiser la main

de la fille de Madame Angot

pouvait être  un plaisir

si tchoutchourri.

 

 

 

Enfant, je devais

baiser la main

d’une quantité incroyable

d’amies de ma mère…

…alors que

je n’ai baisé la main

de la fille de Madame Angot

que sept fois.

 

 

 

Enfant, je devais effleurer,

jamais toucher de mes lèvres,

les mains

des amies de ma mère …

… alors que j’aime

poser toutes mes lèvres

sur la main

de la fille de Madame Angot.

 

 

 

Enfant, les mains

des amies de ma mère

puaient

l’eau de Cologne au litre…

… alors que la main

de la fille de Madame Angot

sent  l’essence de l’amour.

 

 

 

Enfant, je devais avoir

la bouche propre

sans séquelles de morve

pour ne pas déposer mes miasmes

sur les mains

des amies de ma mère…

… alors que j’aimerais

couvrir de salive,

au moins,

la main

de la fille de Madame Angot.

 

 

 

 

Enfant, les mains

des amies de ma mère

que je devais baiser

étaient des bêtes à cinq doigts

molles ou poilues,

squelettiques ou grassouillettes…

… alors que la main et le bras

de la fille de Madame Angot

sont  faits de grâce

et me regardent

de leur cou de cygne.

 

 

 

Enfant, avant le baiser

je devais

attendre

que l’amie de ma mère

me tende sa main:

je ne pouvais pas,

pour mettre un terme à mon  supplice,

happer la main

dans les plis de la jupe…

…alors que je voudrais

garder dans ma poche

la main

de la fille de Madame Angot

…dans tous les siècles des siècles…

 

Fernando Arrabal,

1er Phalle de 141 de l’E. ‘P. (11-VIII-14, v)