BAISEMAIN

de

Fernando Arrabal

Jean-Marc Brunet

Vient de paraître avec TRANSIGNUM Éditions de Wanda Mihuleac

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Poèmes inédits de Fernando Arrabal

accompagnés de cinq gravures originales

réalisées dans l’atelier de Jean-Marc Brunet

sur presse taille douce.

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Les poèmes sont composés en Garamond

corps 14 sur papier Fabriano 220 g, sous étuis 24 x 18 cm

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Traduction en espagnol de Fernando Arrabal

et en roumain de Carmen Vlad

 

15 exemplaires, 4 EA numérotés,

numérotés et signés par les auteurs.

 

 

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…par ovion;
F.Arrabal (par ovion):
si Pan me prête vie

je serai au Marché de la poésie

114  de la place Saint Sulpice de Paris

le 20 merdre de l’an 146 de l’Ère ‘Pataphysique

(6-VI-19 apparent) à 17h 17’

pour honorer

Sainte Colombine (expurgée)

Transigium (tautologue)

et Mihuleac (odalisque);

et signer le livre de bibliophilie

en espagnol et français 

avec Jean Marc Brunet

 

 

 

inspirée

par Léonore Chastagner :

 

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BAISEMAIN

 

 

 

 

Enfant, baiser les mains

des amies de ma mère

était un supplice…

 

…je ne pouvais pas imaginer

que baiser la main

de la fille de Madame Angot

pouvait être  un plaisir

si tchoutchourri.

 

 

 

 

 

Enfant, je devais

baiser la main

d’une quantité incroyable

d’amies de ma mère…

 

…alors que

je n’ai baisé la main

de la fille de Madame Angot

que sept fois.

 

 

 

 

 

 

Enfant, je devais effleurer,

jamais toucher de mes lèvres,

les mains

des amies de ma mère …

 

… alors que j’aime

poser toutes mes lèvres

sur la main

de la fille de Madame Angot.

 

 

 

 

 

Enfant, les mains

des amies de ma mère

puaient

l’eau de Cologne au litre…

 

… alors que la main

de la fille de Madame Angot

sent  l’essence de l’amour.

 

 

 

 

 

 

Enfant, je devais avoir

la bouche propre

et le nez mouchoirdisé

pour ne pas déposer mes miasmes

sur les mains

des amies de ma mère…

 

… alors que j’aimerais

couvrir de salive,

au moins,

la main

de la fille de Madame Angot.

 

 

 

 

 

 

Enfant, les mains

des amies de ma mère

que je devais baiser

étaient des bêtes à cinq doigts

molles ou poilues,

squelettiques ou grassouillettes…

 

… alors que la main et le bras

de la fille de Madame Angot

sont  faits de grâce

et me regardent

de leur cou de cygne.

 

 

 

 

 

Enfant, avant le baiser

je devais

attendre

que l’amie de ma mère

me tende sa main:

je ne pouvais pas,

pour mettre un terme au supplice,

happer la main

dans les plis de la jupe…

 

…alors que je voudrais

garder dans ma poche

la main

de la fille de Madame Angot

…dans tous les siècles des siècles…

 

 

 

 

Fernando Arrabal, Tolède

nuit du 25 septembre  de 2013 v :

18, Absolu, 142 de l’E ‘P, Flûtes de Pan.

                                                                                                                                 2-V-19 apparente