En février 1988 je publie mon livre Lanzarote, avec photos d’Emmanuel Sanz aux éditions André Delcourt de Lausanne. Neuf mois plus tard (le 7 novembre 1998) je demande à Houellebecq, dans El País de Madrid d’aller à Lanzarote tel un Lancelot du Lac, chevalier de la Table ronde qui rêvait d’être purifié par le Graal. Immédiatement après son nouveau personnage « décide (désenchanté) de faire du tourisme (pourquoi pas?) à Lanzarote, et où perche ce lieu? …île avec un paysage de plus en plus impressionnant … mais son personnage s’adapte parfaitement à une géographie désespérante ». Même dans son seul étonnant film La possibilité d’une île (2008) elle sera un décor essentiel. Film dont j’ai signé une partie des dialogues (sans aucun mérite) grâce auxquels tous les ans je reçois un généreux chèque de son producteur. Houellebecq publie à mon modeste avis l’un de ses meilleurs livres chez Flammarion (déjà) en 2000 , intitulé Lanzarote. Avec son altruisme coutumier il me le donne avec une dédicace que je ne mérite pas et qui commence par « pour Fernando Arrabal qui attend ce livre -parallèle au sien-… ». Superbe livre dont j’ai toujours jugé déplacé de demander pourquoi il a disparu.