« ÉLUARD, ce soir le 8 janvier XXXVI »:
Picasso… en 1936.
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Roger Caillois, sans nul appui de notes ou documents chronologiques, livre … cette I M P R O V I S A T I ON ( et ce témoignage ) en l’an 99 de l’Ère ‘Pataphysique (1972, apparent):
« …j’étais né à Reims …j’étais ami, au simplement voisin de rue de gens qui m’ont fait lire Rimbaud, Lautréamont et qui ont attiré mon attention sur Éluard. A cette époque-là je ne connaissais qu’un livre d »Éluard Capitale de la douleur, qui m’avait d’ailleurs plutôt déconcerté;
… André Breton m’a envoyé un mot en me demandant d’aller le voir;
… j’étais au groupe surréaliste en croyant à l’écriture automatique et je me suis aperçu que personne ne la pratiquait;
[… en 1962 en trois différentes occasions j’ai demandé à André Breton à ‘La Promenade de Vénus’ « Comment avez-vous écrit vos textes automatiques? : il m’a fait par trois fois la même réponse: « Je n’ai jamais écrit un texte automatiquement…]
…j’allais souvent voir Éluard, je le rencontrais aussi comme les membres du groupe au café Cyrano , place Blanche;
…. j’avais imaginé que le surréalisme était la fin de la littérature et je me suis aperçu que c’était un avatar de la littérature;
…. le groupe adhéra collectivement à l’A.E.A.R. (Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires) …dans une séance mémorable de cette association « le membre du parti communiste » Fréville demanda à Breton « Camarade est-ce que tu reconnais qu’à la page X de ton livre tu fais l’éloge de Lénine? ». « Oui » répondit Breton « …et qu’à une autre page tu approuves le marquis de Sade? ». « Oui » répondit encore Breton « Eh bien l’a cause est entendue: un livre qui met sur le même plan Lénine et le marquis de Sade est objectivement contre-révolutionnaire »;
…pire pour Dali: Il avait peint Lénine avec une tête démesurément allongée et il avait vendu son tableau à une comtesse nièce du Pape… Fréville mit Breton en demeure de se désolidariser de Dali et Alquié. Breton refusa. Tumulte général;
…Éluard faisait plus que ménager Dali: Il le défendait;
…nous sommes allés tous à la manifestations du 12 février 1934 . Nous avons été embarqués dans les cars de police. Le malheureux Tanguy s’est fait casser plusieurs dents;
…peu de temps après j’ai quitté l’AEAR en même temps que Crevel, puis ce fut le tour de Char , puis Breton et le reste du groupe qui voyait bien que la situation était intenable avec le réquisitoire de Fréville;
…en décembre je quitte a mon tour le groupe surréaliste;
…je n’ai pas revu Breton jusqu’à la guerre ; j’ai continué à voir Éluard , Crevel et Char;
…un beau jour je tombe sur Aragon, Tzara et Monneront …avec qui j’ai fondé Inquisitions;
…j’ai continué à voir Éluard;
…en 1947-48 je m’occupais de la revue La licorne; Éluard a publié des poèmes sur Nusch […aussi le fameux …rebaptisé « Liberté « ?] Nush mourut ; « …le nom de Paul Éluard n’est pas lisible sur l’exemplaire de la revue. « C’est le dernier souvenir un peu personnel que je puis apporter sur Paul Éluard. » (Roger Callois).
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Nusch Éluard, (Maria Benz) est née le 21 juin 1906 à Mulhouse et s’est occultée le 26 as de l’an 81 de l’Ère ‘Pataphysique (28 novembre 1946, apparent), elle devient en l’an 69 (1934 apparent), après quatre ans de vie commune, la deuxième épouse de Paul Éluard… après Elena Ivanovna Diakonova (Gala Dali).
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
…
Paul Eluard Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)