Graffiti représentant Fernando Arrabal sur les sassi de Matera.   (Simone  Moretti). 

La Matera des « sassi » est depuis  le 1er janvier la Capitale européenne de la culture 2019.

 

Matera a été  en 1975  le décor de L’ arbre de Guernica « l’inoubliable film » de Fernando Arrabal pour ses inconditionnels. En 1964 Pier Paolo Pasolini a réalisé    L’Évangile selon San Mathieu . En 1979, Francesco Rossi: Le Christ s’est arrêté à Eboli . En 2004 Mel Gibson:   La passion du Christ.  Et aussi  Lattuada, Rossellini, les frères  Taviani, Giuseppe Tornatore…

Le 1er janvier 2019, Matera succédera à Leuwarden comme Capitale européenne de la culture pour 2019.  On pensait en  1975 alors expulser les habitants des «sassi» pour les installer dans les maisons modernes qui allaient bientôt permettre le «boom» économique. Trente ans plus tard, résider dans une habitation troglodyte réaménagée était devenu du dernier chic. Le maire aimerait en faire une sorte de forum. «Chacun doit apporter quelque chose, le mieux:  un livre, et expliquer pourquoi il veut améliorer la culture européenne.»  C’est une Française, Ariane Bierou, qui a été chargée de cette animation intellectuelle. Le femme a derrière elle celle de Marseille, Capitale européenne de la culture en 2013.

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« C’est vrai, nous sommes passés de la honte à la gloire », admet Raffaello De Ruggieri, le maire de Matera, ville de Basilicate (sud) que le Premier ministre Alcide De Gasperi, l’un des pères fondateurs de l’Europe, avait qualifiée dans les années 1950 de « honte nationale » pour ses conditions de vie misérables. Ses habitants trouvaient alors refuge dans des grottes datant du paléolithique, sans lumière ni eau courante ou tout-à-l’égout.

 Matera est considérée comme la troisième ville la plus ancienne du monde après Alep (Syrie) et Jéricho (Cisjordanie). Des vestiges « attestent de la présence de l’homme depuis 8.000 ans », rappelle le maire. « C’est pourquoi nous voulons un tourisme de la lenteur », assure M. Verri, qui espère attirer des amateurs d’art et de culture plutôt que les visiteurs au pas de charge en une seule journée ».

 Ce qui a contribué à accroître la notoriété de Matera c’est l’offensive  de Fernando Arrabal et ses amis   du Collège de ‘Pataphysique: Umberto Eco , Dario Fo et Edoardo Sanguineti.