CIUDAD RODRIGO.  [(Con la colaboración de Tomás Domínguez Cid y Juan Tomás Muñoz)]
      El Teatro, abierto originalmente en 1900, iba a ser derribado para hacer viviendas, pero se logró salvar.   El  28 de junio se cumplió exactamente 25 años del día en que el Teatro Nuevo de Ciudad Rodrigo resurgió cual Ave Fénix para la vida cultural mirobrigense después de estar muy cerca de pasar a la historia, ya que había un proyecto para demolerlo y levantar en su lugar viviendas y locales comerciales. Sin embargo, la presión popular hizo que se salvase.   La historia del Teatro Nuevo de Ciudad Rodrigo comienza en 1900, cuando abre sus puertas en una época en la que existía en la ciudad otro espacio de referencia, el llamado Teatro Principal, que sería víctima de las llamas en 1914. Precisamente, por la existencia de este Teatro Principal, el nuevo espacio fue poco a poco conociéndose como Teatro Nuevo, perdiéndose el nombre ‘oficial’ de Teatro Delio en homenaje a Fray Diego Tadeo González.

       Aunque la inauguración oficial del Teatro (el café y la fonda contiguos tardaron unos meses más en estar listos) tuvo lugar el 27 de mayo de aquel 1900, hubo algunos actos previos, según se relató en la publicación Miróbriga. Por ejemplo, el 22 de mayo, se invitó al Teatro a los miembros de la Sociedad Porvenir Mirobrigense, presentándose “las decoraciones hechas por el Sr. Mateos” y tocando el piano “la Srta. Uliberri”. En los días siguientes, “a petición del público”, se representaron La chavalaAgua, azucarillos y aguardiente, y La Viejecita. El día de la apertura oficial, se ofrecieron Marina y La Czarina.

Desde el primer momento, el Teatro tuvo una vida tanto teatral como cinematográfica.  Esa movilización recibió el apoyo de la Asociación Europa Nostra, que incluía a Santiago Amón y al dibujante Peridis, saliendo de este modo la lucha más allá del ámbito local, y llegando incluso a las páginas del diario El País en agosto de 1980.  La solución no llegó hasta que se hizo con la Alcaldía de Ciudad Rodrigo en las Elecciones de 1983 Miguel Cid, quién había incluido en su programa electoral la adquisición y rehabilitación del Teatro. Una vez en el poder, se puso en contacto con el propietario, llegando a un acuerdo de compraventa por el cual el Ayuntamiento se hizo con el edificio, empezando a programar espectáculos.

         La reinauguración.  El proceso de rehabilitación culminó el 28 de junio de 1993, día en que fue reinaugurado por Su Majestad la Reina Doña Sofía, que se desplazó a Ciudad Rodrigo ex profeso para ese fin. En 2008, el Teatro Nuevo incorporó en su nomenclatura el nombre deFernando Arrabal.

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Selon moi, j’ai pu, dans mon enfance et adolescence espagnoles, avoir la chance de connaître la meilleure des maîtresses. Eclairé et ébloui.

La «mère» Mercedes Unceta tentait de s’assurer et de nous assurer, nous ses petits élèves, que tout à l’intérieur fonctionnait selon nos connaissances. C’est pourquoi elle voulait nous voir devenir «savants».

Les différentes crises que nous étions en train de vivre, nous devions les résoudre grâce à la vérité. Grâce aux diverses connaissances «que comme des savants» nous étions en train d’acquérir, nous parviendrions un jour à supprimer les embûches, duperies, chausses-trapes, tranchées, épidémies, fléaux, graves maladies, famines et misères. C’est-à-dire à la paix et à la santé universelles.

Pour la «mère» Mercedes la science prévoyait tout. Elle louait particulièrement les paysans de las Hurdes. Ils vivaient à deux pas de sa classe. Nous allions les voir (à pedibus) pour les écouter. Nous devions les observer dans leurs façons de dormir, arroser, bâiller, se laver…

Autour de nous, certains ne disaient des choses intéressantes dans les communiqués de la radio que lorsqu’ils exprimaient le contraire de ce qu’ils pensaient. Nos rapports avec notre «savoir» et même avec nos rêves affectaient nos relations avec les autres. Et nos maladies se déclaraient. C’est pourquoi, quand j’ai cessé de la voir, je suis devenu tuberculeux.

Elle ne haïssait pas le mensonge. La «mère» était porteuse d’une inébranlable volonté de dire «non». Les menteurs, elle en avait pitié, à cause de l’effort surhumain qu’ils devaient imposer à leur mémoire. Depuis toujours elle comprenait les autres et nos propres faiblesses. Elle ne se plaignait jamais. Elle préférait méditer. Pour elle, nous devions comprendre qu’être «savant» était nécessaire pour accepter les changements que nous-mêmes, «avec nos propres connaissances», nous allions réaliser.

Nous pouvions nous protéger dans la brume parmi des réverbérations. Quand quelque chose nous faisait mal ou que nous sentions que nous allions être malades ou malheureux c’était à cause des changements qui s’opéraient au firmament. Ou parce que nous n’avions pas encore réussi à les contrôler. Il fallait voir quels rêves nous faisions, et elle, comme elle les expliquait bien! Puisque notre corps était ce qu’il y avait de plus sensible, avec la science.

Avec elle nous voyagions dans des lieux inconnus. Pour commencer tous les matins nous dessinions à la craie une carte sur notre ardoise. Chacun choisissait la sienne. Quelque chose de différent. Une carte de la «Peña de France» qui se trouvait à côté, ou d’Océanie. Comme «savant» chacun introduisait une information particulière qu’il avait découverte dans un livre ou un journal ou dans une lettre ou dans une conversation. Ou parfois dans une expérience ou un rêve ou une fantaisie.

Le plus difficile était de dessiner le «paradis».C’était l’itinéraire que créait la «mère» elle-même avec tous les enfants en file indienne. L’un derrière l’autre. La file s’enroulait et se défaisait toute seule. Grâce à la règle dictée par la «mère». Ses différentes phases nous permettaient de découvrir des secrets de véritables «savants». Et nous chantions. Nous élevions nos coeurs au-dessus de la nature.

Nous ne suivions pas l’ennuyeux feuilleton des communiqués. Les moineaux nous racontaient le principal. Comme «savants» nous ne pouvions pas demeurer grillés à notre place en supprimant les autres voies. Mais comme «savants», nous ne pouvions pas accepter n’importe quel chemin. Il nous fallait parcourir notre vie comme si nous étions des étincelles.

La «mère» Mercedes aimait les pauvres et les perdants, parce qu’elle n’avait rien et elle n’a jamais crié victoire. Elle ne nous parlait pas des saints: pour elle les petits (nous) nous serions, après avoir réussi à devenir des «savants», «Dieu». C’est-a-dire : nous étions des enfants qui, un jour, réussirions à devenir des «savants», et comme si cela ne suffisait pas, nous serions «Dieu».

Nous étions préparés à concourir au prix des surdoués. Et ensuite pour arriver à Paris ou à Pékin et à pouvoir coudoyer les meilleurs. La «mère» Mercedes nous avait préparés à comprendre (sans jamais avoir parlé d’eux) Dali ou Marcel Duchamp, ou Tristan Tzara ou le surréalisme ou sainte Monique (Berbère) mère de saint Augustin.

Le dernier jour de l’unique oral du concours les examinateurs voulurent en savoir plus sur moi. Peut-être la détermination (et condamnations à mort) de mon père et de ses frères les surprenait-elle. Et j’ai cru que (à juste titre) ils voulurent voir mon «paquet» (ou parties intimes). Quand j’ai raconté cette péripétie à la «mère» Mercedes, elle m’a fait, comme toujours, le commentaire le plus évident : «- Si les examinateurs avaient été des femmes elles n’auraient pas demandé que tu leur montres ça.»

En copiant une ardoise sur une autre ardoise nous n’arrivions pas toujours à reproduire le premier dessin. Les enfants qui perdaient le don des larmes avaient besoin d’éplucher les oignons pour pleurer. La «mère» faisait l’éloge des villageois de las Hurdes : elle venait d’une bourgade du Pays basque. Elle était pragmatique. Elle gardait peut-être des secrets. Pour elle le monde de Las Hurdes et celui de Los Angeles étaient reliés à tout le reste. Pour elle, même nos choix d’enfants déterminaient le cours de l’histoire.

Elle n’aurait pas été non plus étonnée si, par respect des traditions, on avait donné le titre de relégués ou de victimes des représailles à des Espagnols qui étaient parvenus en plein rififi à être les premiers d’ Espagne et cinquièmes d’Allemagne (comme Charles Quint).

J’ai eu affaire à toutes sortes de gens qui parfois n’étaient pas des modèles. Cinq d’entre eux durent me chercher pour m’emmener menotté (de Murcie à la prison de Madrid), à minuit, spectaculairement armés, alors qu’un lance-pierres aurait suffi à venir à bout de ma femme et moi.

Comme il me fut facile de m’adapter aux nouvelles villes (Madrid Paris New York). Et de comprendre ce que disaient René Magritte, Samuel Beckett ou Andy Warhol. Les petits enfants de la «mère» Mercedes seraient des «savants». C’était ce que tout simplement elle se proposait. «Savants» pour faire le principal, ce qui ne semblait pas commun ni à Manhattan ni au café surréaliste de Paris. A nous elle inculquait un autre avenir. Notre science de «savants» pourrait faire ce qui paraissait impossible. Cependant c’était un temps de chien (et de loups) où contrairement à nos espoirs l’hiver tombait au printemps. Nous vivions tranquillement sans code-barres mais avec des lutins farceurs.

Dans la classe de la «mère» Mercedes il n’y avait ni images pieuses ni saints. Elle construisait parfois avec nous des «assemblages». C’étaient des tableaux qui, au lieu d’être peints étaient faits d’éléments de «savants». L’«assemblage» mère-enfant nous montrait allègrement comment les truies mettaient bas, ou des chiens douloureusement encastrés. Dans ses «assemblages» tout paraissait lumineux.

De même dans un autre «assemblage» nous pouvions voir une branche de caféier, les graines, le grain broyé, et enfin le café en poudre. Dans son tableau tout était expliqué : depuis le morceau de sucre jusqu’au petit pot de lait. Et enfin la tasse dans laquelle tous les matins nous prenions notre petit déjeuner. Elle nous a appris à savoir inventer notre propre rythme en chamboulant toute planification. Prêts pour vivre… comme des étincelles?

Fernando Arrabal

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en español:

Como Centellas

Pude disfrutar, a mi juicio, de la mejor maestra durante mi infancia y adolescencia españolas. Esclarecido y deslumbrado.

La “madre” Mercedes Unceta intentaba asegurarse, y asegurarnos a sus párvulos, de que todo internamente funcionaba según nuestros conocimientos. Por eso ella quería que fuéramos “sabios”.

Las diferentes crisis que estábamos viviendo debíamos resolverlas con la verdad. Gracias a los diversos conocimientos “que como sabios” íbamos adquiriendo, llegaríamos un día a la supresión de las celadas, engañifas, trampas, trincheras. epidemias, plagas, grandes enfermedades, hambrunas y miserias. Es decir a la paz y a la salud universal.

Para la “madre” Mercedes la ciencia lo preveía todo. Honraba particularmente a los campesinos de las Hurdes. Vivían a dos pasos de su clase. Les íbamos a ver para oírles (en el coche de San Fernando). Debíamos observarles en su manera de dormir, regar, bostezar, lavarse…

En torno nuestro, algunos solo decían cosas interesantes en los partes de la radio cuando expresaban lo contrario de lo que pensaban. Nuestras relaciones con nuestro “saber” e incluso con nuestros sueños afectaban a nuestras relaciones con los demás. Y nuestras enfermedades se declaraban. Por eso, cuando cesé de verla, caí tuberculoso.

No odiaba a la mentira. La “madre” era portadora de una intratable voluntad de decir “no”. A los mentirosos les compadecía por el esfuerzo sobrehumano que debían realizar con su memoria. Desde siempre entendió a los demás y a nuestras propias flaquezas. Nunca se quejaba. Prefería meditar. Para ella debíamos comprender que ser “sabio” era necesario para aceptar los cambios que nosotros “con nuestra propia sabiduría” íbamos a operar.

Podíamos guarecernos en la bruma entre reverberaciones. Cuando nos dolía algo o sentíamos que íbamos a estar enfermos o desgraciados, era a causa de los cambios que se realizaban en el Firmamento. O porque aún no habíamos conseguido controlarlos. ¡Hay qué ver qué sueños teníamos, y ella, qué bien los explicaba! Puesto que nuestro cuerpo era lo más sensible, con la ciencia.

Con ella viajábamos a lugares desconocidos. Para comenzar todas las mañanas llevábamos dibujado con tiza en nuestra pizarra un mapa. Cada uno elegía el suyo. Algo diferente. Un mapa de la Peña de Francia que estaba al lado o de Oceanía. Como “sabios” cada uno introducía un dato especial que había descubierto en un libro o un periódico o en una carta o en una conversación. O a veces en una experiencia, o un sueño, o una fantasía.

Lo más difícil era dibujar “el paraíso”. Era el itinerario que ella construía en el patio con todos los niños en fila india. Uno detrás de otro. La fila se iba enroscando y deshilvanando por sí sola. Gracias a la pauta de la “madre”. Sus fases nos permitían descubrir secretos de auténticos “sabios”. Y cantábamos. Levantábamos el corazón por encima de la naturaleza.

No seguíamos el aburrido folletín de los partes. Los gorriones nos contaban lo principal. Como “sabios” no podíamos quedarnos achicharrados en nuestro sitio suprimiendo las demás vías. Pero tampoco, como “sabios”, podíamos aceptar cualquier camino. Teníamos que recorrer nuestra vida como si fuéramos centellas.

La “madre” Mercedes amaba a los pobres y a los perdedores : porque ella no tenía nada y nunca salió victoriosa. No nos hablaba de los santos: para ella los párvulos (nosotros) seríamos, después de llegar a “sabios”, “Dios”. Es decir éramos niños que un día llegaríamos a “sabios”, y, por si fuera poco, más tarde, seríamos “Dios”.

Estábamos preparados para concurrir al premio de superdotados. Y luego para llegar a París o a Pekín y poder codearnos con los mejores. La “madre” Mercedes nos había preparado para comprender (sin haber hablado nunca de ellos) a Dalí o a Marcel Duchamp o a Tristan Tzara o al Surrealismo o a Santa Mónica (bereber) madre de San Agustín.

El día final del único oral del concurso de superdotados los examinadores quisieron saber más de mí. Quizás les extrañaba la determinación (y condenas a muerte) de mi padre y sus hermanos. Y creí que (con razón) quisieron ver mi “paquete”. Cuando le conté el lance, la “madre” Mercedes me hizo el comentario, como siempre, más evidente : “- Si hubieran sido mujeres los examinadores no hubieran pedido que les enseñaras eso”.

Copiando una pizarra en otra pizarra no conseguíamos reproducir lo primero. Los niños que perdían el don de lagrimas necesitaban pelar cebollas para llorar. La “madre” elogiaba a los lugareños de las Hurdes : ella era la casera de un apeadero guipuzcoano. Era pragmática. Quizás guardaba secretos . Para ella el mundo de las Hurdes y el de Los Ángeles estaban ligados con todo lo demás. Para ella incluso nuestras elecciones infantiles determinaban el curso de la historia.

Tampoco le hubiera extrañado que más tarde, por respeto a las tradiciones, se les diera el título de postergados o represaliados a españoles que habían conseguido ser en plena trifulca los primeros de España y quintos de Alemania.

Tuve trato con gentes de todo tipo que a veces no eran nada “modélicos”. A cinco de ellos les tocó irme a buscar para llevarme esposado (de Murcia a la cárcel de Madrid) a las doce de la noche armados aparatosamente; cuando un tirachinas nos habría reducido a mi mujer y a mí.

Qué fácil me fue adaptarme a las nuevas ciudades (Madrid París Nueva York). Y comprender lo que decían René Magritte, Samuel Beckett o Andy Warhol. Los párvulos de la “madre” Mercedes serían “sabios”. Era su sencilla proposición. “Sabios” para hacer lo principal, lo que no parecía común ni en Manhattan. ni en el café surrealista de París. A nosotros nos inculcaba otro porvenir. Nuestra ciencia de “sabios” podría hacer lo que parecía imposible. Sin embargo eran tiempos de Rakayú en que contrariamente a lo esperado el invierno caía en primavera. Vivíamos tranquilamente sin código de barras pero con duendes bromistas.

En la clase de la “madre” Mercedes no había estampitas ni santos. Ella construía y a veces con nosotros “asentamientos”. Eran cuadros que en vez de estar pintados estaban hechos con elementos de “sabios”. El “asentamiento” madre-hijo nos mostraba alegremente cómo las cerditas parían o los perros se enganchaban dolorosamente. En sus “asentamientos” todo parecía clarísimo.

De la misma manera en otro “asentamiento” veíamos la rama del cafetal, las semillas, el grano molido y por fin el polvo de café. En su cuadro todo estaba explicado: desde el terrón de azúcar hasta la jicarita de leche. Y por fin la tacita en la que todas las mañanas desayunábamos. Nos enseñó a saber inventar nuestro propio ritmo poniendo patas arriba toda planificación. Preparados para vivir ¿como centellas?