HUGO CLAUS « Prix International Pier Paolo Pasolini 1997″
par Fernando Arrabal (Prix International Pier Paolo Pasolini 2007″).
Hugo Claus appelle un chat un tigre …la preuve : son poème « Monsieur Sanglier ». Il commence ses œuvres par le point final.Génial !… comme son film Vendredi.C’est un sceptique sauvage. Quel courage !A vingt ans il s’est « exposé » à Cobra.Quel ambassadeur pour écrivains proscrits et maudits… que l’auteur de la pièce « Dent pour dent ». C’est un anarchiste sectaire : il est irrécupérable :il parle et écrit sans…
HUGO CLAUS par Fernando ARRABAL
Sur un trasatlantique, entre le Havre et New York, Italo Calvino m’a présenté Hugo Claus. Il y a quarante ans! Nous faisions partie, avec Gunther Grass, Pinget, Ollier et Tomlinson du cercle des « très jeunes écrivains » venus de sept pays invités à parcourir les States. Notre amphitryonne (la fondation Ford) s’était fourré dans la crête que nous finirions par devenir les coqs de nos basses-cours. Pari si stupide qu’il ne pouvait que réussir (comme cela se proudit pour tous… sauf pour moi!) Pendant la traversée Hugo Claus et moi quand nous arrivions à faire mat le mal de mer nous parlions de notre enfance. Quarante ans plus tard j’ai revu Hugo Claus…sous une affiche géante d’Italo Calvino!. Hugo Claus est un rebelle qui cherche la tempête, il écrit sans guillemets au grand Chagrin des Belges. C’est un individualiste sectaire, irrécupérable. Viva yo! purrait être la devise de ce Flamand flamenco. Plus qu’un amateur c’est un « blasphamateur » qui a été condamné et emprisonné au nom de la SainteTrinité. Il a toujours rêvé d’un humour qui ne fasse pas rire et d’une littérature sans lauriers. Mais le Nobel lui pendait au nez! En attendant cette coquille dans son curriculum vitae, il a éte d’être purifié par la divine semence de Prix Pasolini. Hugo Claus appelle un chat un tigre…la preuve: son poème Monsieur Sanglier .
Il commence ses oeuvres par le point final. Génial!… comme son film Vendredi. C’est un sceptique sauvage Quel courage! A vingt ans il s’est exposé à Cobra . Quel ambassadeur pour écrivains proscrits et maudits… que l’auteur de la piéce Dent pour dent. C’est un anarchiste sectaire: il est irrécuperable: il parle et écrit sans guillemets… pour Le Chagrin des Belges! Sans ambition sociale aucune. Individualiste jusqu’aux cils. Viva yo dit ce Flamand flamenco! C’est un amateur, je veux dire un blasphamateur : Il a été condamné au nom de la Sainte Trinité! Ce nouvel Hugo pense, superbe et généreux, « qui n’a rien ne risque rien! ». Rebelle, il cherche la tempête.Pour lui le juste milieu est le dieu des étriqués.Il ne conçoit l’argent que comme argent de poche. Quel pacifiste que l’auteur à dix neuf ans de La chasse aux canards ! Dès qu’il entends le mot revolver, il sort! Tout sa vie il a rêvé d’un humour qui ne fasse pas rire, d’une littérature sans prix. Le Nobel lui pendait au nez! En attendant cette coquille dans son curriculum, il fut purifié par la divine semence de Prix Pasolini au mis de mai.
Fernando Arrabal,