HEBENTIK (et l’ordre de la Grande Gidouille du Collège de ’Pataphysique, promulgué par Alfred Jarry dans son Almanach illustré -janvier, février, mars 1896,v-).
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Spectacle de Théâtre
« Gernika »de Fernando Arrabal
Ctéation Collectif Hebentik
Théâtre à Cambo-les-Bains
…à 14 h en version basque
et le soir en version française à 21h.
Hebentik (qui veut dire « à partir d’ici »).
C’est en 1959 que Fernando Arrabal écrivit « Guernica ». Première action militaire moderne contre des populations civiles, Guernica a inspiré bien des artistes, Picasso en tête, suivi d’Eluard. Arrabal ne pouvait être en reste, l’engagé enragé dont le père, condamné à mort par le régime franquiste puis emprisonné à vie, disparut après s’être évadé. Mais il en traite à sa manière, provocatrice, foisonnante, avec quelque chose de génial, extraverti, bondissant sans relâche de tragique en dérisoire.
Pendant que les évènements de l’Histoire imposent leur place de choix, comme en d’autres lieux encore aujourd’hui, la vie des petites gens continue. La pièce d’Arrabal met en scène un vieux couple surpris chez lui par le bombardement et qui subit les vagues répétées de lâchers meurtriers. Alors que, venant du ciel, la mort recouvre progressivement la ville, nous assistons au déroulement d’une vie simple dans laquelle le dérisoire a un goût d’essentiel. Faut-il rire ou pleurer ? Chacun fera ce qu’il pourra. «Guernica» est sans doute d’abord et malgré tout joyeusement provocateur. C’est le parti pris de cette interprétation.
La compagnie basque Hebentik en a tiré une création à la juste mesure du texte :
sobre, efficace et visuellement superbe, violente de ce vacarme de caisses malmenées, de rouges grondants, bouffonne par la grâce de Pierre Vissler interprétant un Pantxo trivial et délicat aux dehors de Pierrot en gilet.
On rit d’abord, oublieux de l’horreur, emporté par le discours loufoque de ce couple accroché aux décombres heureux de sa petite vie – des souvenirs et des espoirs. Puis les détails prennent corps, s’imposent et délivrent leur message. J.O Badia
Avec : Ramon Albistur , Renate Gregger, Pierre Vissler, Pierrot Thibaud (batterie et percussions) – mise en scène de Ramon Albistur.
La pièce d’Arrabal met en scène un vieux couple surpris chez lui par le bombardement et qui subit les vagues répétées de lâchers meurtriers. Alors que, venant du ciel, la mort recouvre progressivement la ville, nous assistons au déroulement d’une vie simple dans laquelle le dérisoire a un goût d’essentiel. Faut-il rire ou pleurer ?
Chacun fera ce qu’il pourra. Guernica est sans doute d’abord et malgré tout joyeusement provocateur. La compagnie Hebentik en a tiré une création à la juste mesure du texte : sobre, efficace et visuellement superbe, violente de ce vacarme de caisses malmenées, de rouges grondants, bouffonne par la grâce de Pierre Vissler interprétant un Pantxo trivial et délicat aux dehors de Pierrot en gilet. Un spectacle qui avait été écrit à la base pour le festival Etxebarre 007.
On rit d’abord, oublieux de l’horreur, emporté par le discours loufoque de ce couple accroché aux décombres, heureux de sa petite vie.
Mi-expatrié, mi-exilé
Fernando Arrabal est un écrivain et cinéaste né le 11 août 1932 à Melilla. Il vit en France depuis 1955 ; «desterrado» est sa définition, qu’on pourrait traduire par mi-expatrié, mi-exilé.
Il a réalisé sept longs-métrages et a publié une centaine de pièces de théâtre, quatorze romans, huit cents livres de poésie, plusieurs essais et sa célèbre Lettre au général Franco du vivant du dictateur. Son théâtre complet est publié dans de nombreuses langues. Il est co-fondateur du mouvement Panique avec Roland Topor et Alejandro Jodorowsky.
« Petit compte-rendu de nos activités (Hebentik) . Il est vrai que jouer du Arrabal fait quelque peu perdre la tête et les obligations plus conventionnelles; En juillet de l’an dernier après quelques mois d’un travail de mise en scène nous donnions Gernika dans le tout petit village souletin de Etchebar/Etxebarre (60 habitants); à Hebentik, nous sommes un peu agoraphobes et le petit nous siée à merveille. Surtout nous voulions montrer que le beau peu vivre partout pour peu qu’on sache le voir, que ceux qui propose de regarder sachent qu’il sont dans le juste. Le public ne s’y est pas trompé et, alors que la province de Soule ne compte que 13 000 âmes humaines environ 700 personnes se sont rendu dans ce village lové sur les collines en bout de cul de sac. Préalablement, quelques petites semaines avant, nous avions offert le spectacle à des lycéens de Mauléon, la Capitale de notre province.Mais notre volonté était de donner Gernika en basque aussi. Nous nous sommes atelé à l’ouvrage dès le mois de janvier suivant dans la salle même qui allait recevoir notre grande première : Berako Kultur Etxea, la casa de cultura de Bera (Navarre). La ville nous ayant aidé par ce prêt et en nous achetant cette première représentation ce qui nous permi de nous rembourser nos frais de déplacement (pour cette version Ane vient de Bilbao, Pierrot de la région de Libourne, Ramon de Bera et moi-même de Soule). La suite on la connais assez bien grâce à l’article sur ce site. Nous venons donc de faire notre aventure toulousaine avec, je dois l’avouer sans fausse modestie, un certain succès. Le Théâtre du Pont Neuf n’est pas le TNT mais la dynamite était sur le plateau. Ce très chaleureux théâtre nous a hébergé durant quelques jours, cela nous a permi de recontrer un public différent, citadins, scolaire et vous et nous avons enchenté un tout à fait respectable (tant par le nombre que par la qualité) public. Entendre par exemple des lycée de bac pro qui n’avaient jamais mis les pieds au théâtre sortie de là en disant « à partir de maintenant je n’hésite plus, j’irai au théâtre » a ravi nos coeurs comme rarement ils l’ont été. Nous sommes en tout cas fiers de vous jouer, fiers d’avoir enfin fait parler « Gernika » en basque. Pour nous l’aventure ne fait que commencer. L’avenir de notre spectacle repose sur ses spectateurs car nous ne bénéficierons pas des grands moyens de propagandes pour percer sur la scène spectaculeuse. Nous sommes par contre sûrs que chacun de nos visiteurs en parlera… »
Collectif artistique Hebentik
Pierre Vissler
25ème Festival de Théâtre…
Cambo-les-Bains