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«…entretien passionnant de F. Arrabal avec Maria Adamopoulou (TA NEA… Le journal de plus grand tirage en Grèce)…»
*L’original en grec et la version espagnole à la fin de ce post. La traduction française d’abord…

ΑΡΧΙΚΗ ΣΕΛΙΔΑ  ΕΠΙΚΑΙΡΟΤΗΤΑ   ΠΟΛΙΤΙΣΜΟΣ

Φερνάντο Αραμπάλ

«Θέλω να γίνω λαϊκός άγιος»

Της Μαίρης Αδαμοπούλου

ΔΗΜΟΣΙΕΥΘΗΚΕ: Σάββατο 17 Ιουλίου 2010

Maria Adamopoulou TA NEA.- Quel est le plus grave problème de notre temps?

Fernando Arrabal.- Le fossé entre intelligence et instinct se creuse-t’il de plus en plus? Même quand l’éléphant caquette à cause de la grippe aviaire?

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Crise économique globale. La Grèce et l’Espagne menacées par la banqueroute. Qui est coupable? Quelle est la solution?

Fernando Arrabal.- Chaque solution suscite-t-elle des problèmes? N’ai-je que des réponses individuelles à des problèmes collectifs? Et même pas de dessins pornos en braille pour les aveugles?

Maria Adamopoulou TA NEA.- L’art peut-il aider?

Fernando Arrabal.- Nous permet-il de survivre à la connaissance de la vérité (horrible)? On me dit qu’aujourd’hui il y a un schizophrène qui s’entretient avec Dieu grâce à mon théâtre.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Vous avez beaucoup d’activités, vous êtes écrivain, metteur en scène, poète, artiste… Si vous n’en deviez choisir qu’une seule, laquelle serait-ce? Pourquoi?

Fernando Arrabal.- J’essaie d’être un poète.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Comment pouvez-vous travailler à tant de choses si diverses et les dominer toutes?

Fernando Arrabal.- Je ne peux pas l’expliquer. Je ne le savais même pas.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Pourquoi croyez-vous que vos pièces ont un succès mondial?

Fernando Arrabal.- Je ne le savais pas non plus… On me joue peut-être ici et là… Parce que (inconsciemment) je touche parfois un pépin de la pomme de nos origines : le fruit défendu.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Pourquoi tant de premières de vos pièces par de jeunes compagnies?

Fernando Arrabal.- Le pourcentage de jeunes compagnies (ou de «théâtres confirmés »)  pour qui mes pièces comptent (ou qui se moquent comme d’une guigne de ce que j’ai bien pu écrire), au point de les représenter, est mystérieusement semblable aujourd’hui à l’équateur et aux antipodes.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Quelles sont vos pièces les plus jouées?

Fernando Arrabal.- Celles qui sont choisies (ou laissées de côté) sont toujours les mêmes.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Pourquoi plaisez-vous?

Fernando Arrabal.- Je ne crois pas plaire. Si je suis tant joué et visité sur Internet… Je ne sais pas pourquoi… Je ne crois pas que de mon vivant on puisse considérer mon œuvre avec sérénité.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Y a-t’il une recette pour avoir du succès?

Fernando Arrabal.- S’il y en avait, il faudrait en faire part à mes éditeurs.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Souvent vos pièces sont des provocations. Adorez-vous cela? Pour quelle raison le faites-vous?

Fernando Arrabal.- Je ne provoque pas et je ne désire pas davantage le faire. (Pas plus que l’érudit qui a prononcé une conférence sur l’âme avec diapositives).

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Permettez-moi d’insister. Avez-vous réinventé la provocation comme l’a écrit The Village Voice?

Fernando Arrabal.- La provocation est imprévisible et déjoue tout calcul. C’est un fruit inutile et crétin du hasard. Elle attire l’attention par son côté infantile, centripète et aléatoire.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Mais alors, pourquoi vous accuse-t’on d’être un provocateur?

Fernando Arrabal.- On a entendu des choses plus bizarres. Et on en entendra. Les cannibales diabétiques ne mangent pas les fabricants de sucre.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Pensez-vous que la politique vous affecte?

Fernando Arrabal.- Je désire surtout imiter mon père condamné à mort pour ne pas avoir accepté l’opportunisme. Il est resté fidèle à la république quand la guerre civile a éclaté.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Avez-vous fait quelque chose de mal? Quelle est la pire chose?

Fernando Arrabal.- Il n’y a pas assez de place dans votre journal pour les détailler toutes.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire?

Fernando Arrabal.- Il m’a pris fantaisie lorsque j’étais petit de gagner le concours de surdoués en 1941. On aurait dû me congeler.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- DE quoi vous repentez-vous?

Fernando Arrabal.- De tant de choses. De ne pas m’être consacré aux mathématiques quand le jury de mon prix me l’avait recommandé en 1941.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Et y a-t’il quelque chose de bien qui vous rende vraiment heureux?

Fernando Arrabal.- Je rêve d’être un jour un saint laïc, panique.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Si vous n’aviez pas tant d’activités et de professions, aimeriez-vous être un homme de télévision?

Fernando Arrabal.- Pourquoi pas?… Et un Martien à Disneyland.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Un tableau ou un vers que vous appliqueriez à la crise?

Fernando Arrabal.- Le Déluge de Michel Ange. «J’ai aimé Verlaine, un porc»: Rimbaud.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Savez-vous ce que signifie «Festival littéraire international»?

Fernando Arrabal.- Malheureusement, non. Je donnerais n’importe quoi pour que vous ne m’ayez pas posé cette question.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Etes-vous en avance sur votre époque?

Fernando Arrabal.- Grâce à son omniscience le dieu Pan a mis les commencements avant les fins.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Si Cervantès avait fait partie du Mouvement Panique…

Fernando Arrabal.- … Il aurait terminé sa pièce «La confusa».

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Que pensez-vous du Panique?

Fernando Arrabal.- Ceux qui nous font l’honneur de s’intéresser à cet art de vivre et à cette philosophie (et science) ne confondent pas l’avenir du Panique avec l’histoire du Panique.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Jodorowsky, Topor et vous, lorsque vous avez fondé le Mouvement Panique, avez-vous imaginé son avenir?

Fernando Arrabal.- Que les rhinocéros chantent, c’est déjà en soi assez gênant, mais aussi qu’ils volent, c’est intolérable.

Maria Adamopoulou  TA NEA.-Une époque où vous auriez aimé vivre?

Fernando Arrabal.- Je peux avancer une théorie sur la part la plus maudite des Terriens. Je fais, comme les autres, partie de la malédiction.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Qu’est-ce que le bonheur?

Fernando Arrabal.- S’il existait, y aurait-il plus belle qualité pour l’atteindre que la générosité des walkyries ou de Borges?

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Avez-vous été surpris par l’accueil international de votre livre «Lettre à Franco» (1972) , évidemment interdit du vivant du dictateur comme toute votre œuvre?

Fernando Arrabal.- Peut-être parce que ce message à Franco a été le seul… Quand la vermine tombe malade elle ne s’alite pas.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Quels sont vos rapports avec Pynchon, Louise Bourgeois, Kundera ou Houellebecq?

Fernando Arrabal.- Avec moins de rapports Archimède aurait soulevé la terre.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Qu’est-ce qui pourrait justifier le mensonge?

Fernando Arrabal.- Rien. C’est un compromis inutile avec la colère suicidaire que l’on ressent. Le cyclope aveugle diffère peu du borgne.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Croyez-vous réellement que l’être humain va vers la fin inéluctable, la fin des idées et le triomphe de la violence?

Fernando Arrabal.-Vivons-nous des temps de belle myopie? Tuer par plaisir semble pis que de le faire par idéal.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Comment aimeriez-vous mourir?

Fernando Arrabal.- En dormant et en pleine pollution nocturne.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- De quoi, vous inspirez-vous pour écrire?

Fernando Arrabal.- Qu’un chameau passe par le chas d’une aiguille est moins inhabituel que de trouver le chamelier qui a tenté de le faire.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Croyez-vous que l’interdiction de votre œuvre par le régime franquiste soit, vu avec recul, une sorte d’honneur?

Fernando Arrabal.- Ce sont les chimpanzés en uniforme qui prononcent les meilleurs discours.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Mel Gussow (NYTimes) a écrit que vous êtes le dernier survivant des trois avatars de ladite modernité :panique, surréalisme et Collège de ’Pataphysique. Qu’en pensez-vous?

Fernando Arrabal.- Dans le groupe surréaliste je n’ai été ( présent quotidiennement) que trois ans . Pas même mille ans, ni mille jours…

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Politiquement qu’était alors ce groupe?

Fernando Arrabal.- Comme il avait toujours été : l’aile culturelle du parti communiste/trotskiste.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Artistiquement?

Fernando Arrabal.- C’était le cercle de révoltés le plus ébouriffant et génial de cette époque.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Et vous trois?

Fernando Arrabal.- Nous autres, on nous a considérés comme les plus ébouriffants des ébouriffants. Par pur autisme.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- On prétend que vous êtes un adepte de la confusion.

Fernando Arrabal.- Tout au contraire: je suis presque un fanatique de l’exactitude, du jeu d’échecs, de la morsure dans le derrière et de la science.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- L’homme panique…

Fernando Arrabal.- … Le pénis lui-même contemple avec peine l’éternel triomphe de la confusion. Aujourd’hui comme au temps de Socrate.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Le Collège de Pataphysique qui définit l’omniprésent univers des exceptions, pourquoi vous a-t-il nommé «transcendant satrape»?

Fernando Arrabal.- Sans aucun mérite. Et en toute injustice, on parle moins des milliers de membres qui aujourd’hui constituent le Collège de Pataphysique, que des quatre transcendants satrapes encore en vie (Umberto Eco, Dario Fo, Benoït Mandelbrot et moi). Malheureusement Baudrillard et Edoardo Sanguineti se sont occultés il y a peu (sont morts, «vulgaris»). Et plusieurs années auparavant les irremplaçables Marcel Duchamp, Max Ernst, Ionesco, Man Ray…

Maria Adamopoulou TA NEA.- Quelle est votre voie?

Fernando Arrabal.- Les hirondelles parisiennes et les pigeonneaux athéniens ignorent la manie démente d’aller toujours en ligne droite.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Croyez-vous que Cervantès se soit senti fier, de son au-delà, lorsque vous avez giflé un animateur de la télévision française (Edouard Baer) parce qu’il avait manqué de respect envers l’auteur?

Fernando Arrabal.- Cervantès avait trop d’humour pour ne pas apprécier ma réaction.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Etes-vous réellement anarchiste comme on le dit?

Fernando Arrabal.- Je me souviens de la réponse politique de Sancho Panza: «Je ne fais ni ne défais les rois mais je me sers moi-même qui suis mon seigneur et maître».

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Pourquoi , quand le maire de Venise, le 6 juin, vous a présenté à l’Ateneo Veneto (lors de la Biennale de Venise), comme «l’auteur dramatique vivant le plus célèbre du globe», tout le monde a-t-il été enchanté?

Fernando Arrabal.- Parce que personne ne connaît le nom ne serait-ce que d’un seul auteur dramatique. Ils auraient été encore plus contents si l’on m’avait présenté comme «le dernier tigre du Bengale».

Maria Adamopoulou TA NEA.- Avez-vous lu la liste du New York Times des cent personnes qui ont le plus d’influence dans le monde.

Fernando Arrabal.- Parmi elles, pas un seul dramaturge ou poète. Tant mieux pour nous. Nous pouvons vivre la Renaissance dans les catacombes. Personne ne tente de «nous acheter». Nous n’avons rien à «vendre».

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Vous êtes si spécial…

Fernando Arrabal.- C’est pourquoi il est surprenant que ma «circonstance» ou situation personnelle (familiale seulement dans mon cas) puisse également l’être pour un jeune acteur de Tolède (Espagne) ou de Tolède (USA).

Maria Adamopoulou TA NEA.- Et quant à l’obstination des inquisiteurs?…

Fernando Arrabal.- Est-ce qu’ ils ne supportent pas ma «circonstance»?… Mon père premier condamné à mort de la guerre civile?… Ma lettre au général?… Ma présence dans l’avant-garde? Etc, etc?

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Pourquoi à la mort du général Franco toute votre œuvre est-elle frappée d’interdiction?

Fernando Arrabal.- C’est un titre de gloire que je ne mérite pas et de très loin. Si deux porcs-épics se croisent celui qui possède le plus de piquants a la priorité.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Vos pièces, a écrit Esslin, effraient les théâtres internationaux les plus attardés. Est-ce vrai?

Fernando Arrabal.- Comme nous aimerions contempler la lune à plat ventre.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Les théâtres solennels jouent vos pièces…

Fernando Arrabal.-… à la Comédie Française et autres théâtres nationaux – européens (comme el Teatro Real de Madrid) on peut jouer mon théâtre actuellement de la façon la plus surprenante et même osée. Ou ne pas le jouer sans même que les masses sortent dans la rue pour manifester leur mécontentement.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Pourquoi en son temps votre «L’Architecte et l’empereur d‘Assyrie» a-t-il été représenté au Royal National Theatre de Londres par l‘inoubliable Sir Laurence Olivier?

Fernando Arrabal.- Parce que systématiquement la roue de la fortune ne donne pas la réussite aux meilleurs mais aux plus connus.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Votre théâtre a été publié, jusqu’en 1977, en japonais et en grec avant de l’être dans votre langue maternelle…..

Fernando Arrabal.- Par ordre des autorités. La gale intelligente préfère les taureaux rouges.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Pourquoi vous êtes-vous inspiré du mythe de Faust dans votre opéra Faustbal et avez-vous choisi une femme comme protagoniste?

Fernando Arrabal.- Parce que depuis mon enfance je me dis face à l’énigme féconde :« Déboutonne ton uniforme. Il y en a un autre dessous. Merde!»

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Que pensez-vous du temps?

Fernando Arrabal.- Grâce à un cadran solaire (et à une montre) chaque instant indiquerait l’heure qui nous plairait le plus. Le monde est rotatoire. Nous voyagerons bientôt dans le Temps. Ce n’est qu’une question de budget (Voir K.Gödel ou Lévy-Leblond)

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Comment voyez-vous l’avenir, de Paris où vous vivez?

Fernando Arrabal.- Sauf les devins, tout le monde peut prévoir l’avenir.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- La confuse complexité actuelle?…

Fernando Arrabal.- Fait que les problèmes changent de nature pour que les solutions paraissent rationnelles.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Et que pensez-vous du sexe?

Fernando Arrabal.- Je ne sais qu’une chose c’est que je ne sais presque rien… de presque tout.

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Συγγραφέας, ποιητής, ζωγράφος, σκηνοθέτης. Απρόβλεπτος, ανατρεπτικός και σουρεαλιστής. Τι συμβαίνει όταν ο ελέφαντας κακαρίζει από τη γρίπη των πτηνών; Ο Φερνάντο Αραμπάλ στα 78 του χρόνια έχει τις απαντήσεις. Και ακόμα περισσότερες σουρεαλιστικές ερωτήσεις
Επτά ταινίες, περισσότερα από 100 θεατρικά, 14 μυθιστορήματα, 800 ποιητικές συλλογές, τουλάχιστον 5 όπερες και έργα ζωγραφικής, αλλά και μια θέση στη λίστα των υποψηφίων για Βραβείο Νομπέλ συνθέτουν το βιογραφικό του. Στενός φίλος με τον Πικάσο, τον Νταλί, τον Μπέκετ, τον Κούντερα, τον Ιονέσκο, τον Μπρετόν, τον Γουόρχολ. Απρόβλεπτος και ευφυής, παίζει με το παράλογο, αμφισβητεί τα πάντα, χάνεται σε φανταστικά μονοπάτια και δεν σταματά ούτε στιγμή να προκαλεί. Δεν είναι τυχαίο, άλλωστε, πως ο Φερνάντο Αραμπάλ σε ηλικία εννέα ετών είχε τιμηθεί με το βραβείο υπερπροικισμένου παιδιού.

Από τις σημαντικότερες, αλλά και πλέον αμφιλεγόμενες προσωπικότητες της εποχής μας, με διεθνείς διακρίσεις, αλλά και πολλές ανατρεπτικές ιδέες, ο πολυπράγμων ισπανός δημιουργός λίγο πριν έρθει για μια ακόμη φορά στην Ελλάδα στο πλαίσιο του Α΄ Διεθνούς Λογοτεχνικού Φεστιβάλ Τήνου ξεδιπλώνει τις σκέψεις του με τον δικό του, σουρεαλιστικό, τρόπο. Μην απορήσετε με τις απαντήσεις, ο δαίμων του τυπογραφείου δεν είχε καμία εμπλοκή…

Είστε συγγραφέας, σκηνοθέτης, ποιητής, εικαστικός… Αν έπρεπε να επιλέξετε μια ιδιότητά σας, ποια θα ήταν αυτή και γιατί;

Προσπαθώ να είμαι ποιητής. Πώς μπορείτε να ασχολείστε με
τόσους διαφορετικούς τομείς και να είστε συνεπείς σε όλα;

Δεν μπορώ να το εξηγήσω. Ούτε καν ήξερα ότι συμβαίνει κάτι τέτοιο. Εάν δεν είχατε όλες αυτές τις ιδιότητες,θα θέλατε να είστε τηλεοπτικός αστέρας;

Γιατί όχι; Και Αρειανός στην Ντίσνεϊλαντ.

Γιατί πιστεύετε πως τα έργα σας έχουν απήχηση παγκοσμίως;

Ούτε αυτό το ήξερα. Ισως επειδή με φαντάζονται εδώ κι εκεί. Επειδή ασυνείδητα αγγίζω το κουκούτσι του θεμελιώδους μήλου: του απαγορευμένου.

Ποια έργα σας θεωρείτε τα πλέον αντιπροσωπευτικά;

Τα επιλεγμένα και τα απορριφθέντα είναι πάντα τα ίδια.

Πολλές φορές προκαλείτε με τα έργα σας. Γιατί; Σας αρέσει η πρόκληση;

Ούτε προκαλώ, ούτε επιθυμώ να προκαλώ.

Επιτρέψτε μου να επιμείνω. Εχετε επανανακαλύψει την πρόκληση,όπως έχει γράψει το «Village Voice»;

Η πρόκληση είναι απρόβλεπτη και αστάθμητη. Είναι ένα άχρηστο και κρετίνικο φρούτο της τύχης.

Τότε, λοιπόν, γιατί σας κατηγορούν ως προβοκάτορα;

Εχουν ακουστεί πράγματα πιο εξωτικά. Και θα ακούγονται. Οι διαβητικοί κανίβαλοι δεν τρώνε βιομηχάνους ζάχαρης.

Εχετε κάνει κάτι κακό στη ζωή σας;Ποιο είναι το χειρότερο;

Δεν υπάρχει αρκετός χώρος στην εφημερίδα σας για να σας τα πω όλα με λεπτομέρειες.

Και κάτι καλό για το οποίο αισθάνεστε ευτυχής; Ποιο είναι το χειρότερο;

Ονειρεύομαι να γίνω μια μέρα ένας λαϊκός άγιος. Πανικός.

Τι είναι ευτυχία;
Αν υπήρχε, θα υπήρχε ποιοτικότερος τρόπος για να την προσεγγίσει κάποιος από τη γενναιοδωρία των βαλκυριών ή του Μπόρχες;

Ποια είναι η γνώμη σας για το κίνημα του Πανικού;

Εκείνοι που μας κάνουν την τιμή να ενδιαφέρονται γι΄ αυτή την τέχνη της ζωής και τη φιλοσοφία (και επιστήμη) δεν μπερδεύουν το μέλλον του Πανικού με την ιστορία του Πανικού.

Οταν ο Γιοντορόφσκι, ο Τοπόρ κι εσείς ιδρύσατε το κίνημα του Πανικού, φανταζόσασταν το μέλλον του;

Το ότι οι ρινόκεροι τραγουδούν είναι από μόνο του αρκετά ενοχλητικό, αλλά το ανυπόφορο είναι ότι πετούν.

Τι μπορεί να δικαιολογήσει το ψέμα;

Τίποτα. Είναι μια άχρηστη ύποπτη συμφωνία με την αυτοκτονική λύσσα του καθενός. Ο τυφλός κύκλωπας διαφέρει πολύ από τον πληγωμένο.

Είστε μπροστά από την εποχή σας;

Χάρη στην παντογνωσία ο άρτος του Θεού έθεσε την αρχή πριν από το τέλος.

Σας εξέπληξε η διεθνής αποδοχή του βιβλίου σας «Γράμμα στον Φράνκο» (1972) το οποίο απαγορεύτηκε από τον δικτάτορα, όπως και το σύνο

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To Α΄ Διεθνές Λογοτεχνικό Φεστιβάλ Τήνου, με τη συμμετοχή του Φερνάντο Αραμπάλ, διοργανώνεται από 29 έως 31 Ιουλίου.

λο του έργου σας;
Πιθανότατα επειδή ήταν το μοναδικό… Τα παράσιτα όταν αρρωσταίνουν δεν μένουν στο κρεβάτι. Βλέποντας από απόσταση το γεγονός ότι Φράνκο απαγόρευσε τα έργα σας, το θεωρείτε τιμή;

Οι χιμπαντζήδες με στολή είναι εκείνοι που εκφωνούν καλύτερα τους λόγους.

Σκέφτεστε να εμπλακείτε στην πολιτική;

Επιθυμώ να μιμηθώ τον πατέρα μου. Καταδικασμένος σε θάνατο για να μη δεχτεί τον οπορτουνισμό. Εμεινε πιστός στη Δημοκρατία όταν ξέσπασε ο Ισπανικός Εμφύλιος.

Πώς βλέπετε την εποχή μας;
Χάρη σε ένα ηλιακό ρολόι (και ένα χειρός) κάθε στιγμή δείχνει την ώρα που ποθούμε περισσότερο. Ο κόσμος περιστρέφεται. Αμεσα θα ταξιδέψουμε στον Χρόνο. Είναι μόνο μια ερώτηση προϋπολογισμών.

Πιστεύετε πως το ανθρώπινο είδος κατευθύνεται αναπόφευκτα προς το τέλος; Ερχεται το τέλος των ιδεών και ο θρίαμβος της βίας;

Ζούμε στην εποχή της όμορφης μυωπίας; Το να σκοτώνεις από ευχαρίστηση μοιάζει χειρότερο από το να σκοτώνεις για ιδανικά.

Ποιο είναι το μεγαλύτερο πρόβλημα της εποχής μας;

Κάθε φορά είναι πιο βαθύ το χάσμα μεταξύ ευφυΐας και ενστίκτου; Ακόμη κι όταν ο ελέφαντας κακαρίζει από τη γρίπη των πτηνών;

Παγκόσμια οικονομική κρίση.
Ελλάδα και Ισπανία κινδυνεύουν να χρεοκοπήσουν. Ποιος φταίει;Υπάρχει λύση;

Κάθε λύση γεννά προβλήματα; Εχω μόνο μεμονωμένες απαντήσεις για συλλογικά προβλήματα; Και ούτε καν πορνογραφικά σχέδια σε σύστημα μπράιγ για τους τυφλούς;

Η τέχνη μπορεί να βοηθήσει;
Μας επιτρέπεται να ζούμε γνωρίζοντας την αλήθεια; Μου λένε ότι υπάρχει ένας σχιζοφρενής που μιλά με τον Θεό χάρη στα θεατρικά μου έργα.

Τι σας έκανε να ξεκινήσετε να γράφετε;

Οταν ήμουν μικρός κέρδισα σε έναν διαγωνισμό για υπερπροικισμένα παιδιά το 1941. Επρεπε να με είχαν παγώσει.

Τι σας εμπνέει;
Είναι πιο σπάνιο να βρείτε μια καμήλα που περνάει μέσα από τρύπα βελόνας, παρά έναν καμηλιέρη που να προσπαθήσει να το κάνει.

Διαβάσατε τη λίστα των «Νew York Τimes» με τις 100 προσωπικότητες που ασκούν επιρροή παγκοσμίως;

Ανάμεσά τους δεν υπάρχει ούτε ένας δραματουργός, ούτε ένας ποιητής. Καλύτερα για μας. Κανείς δεν θέλει να μας αγοράσει. Δεν πρέπει να πουλήσουμε τίποτα.

Πώς θα θέλατε να πεθάνετε;
Στον ύπνο μου μια νύχτα γεμάτη μόλυνση.

Πώς βλέπετε το μέλλον;
Εκτός από τους μελλοντολόγους, όλοι μπορούν να προσδοκούν από το μέλλον.

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Maria Adamopoulou TA NEA.-¿ Cual es el problema más grande de  nuestro tiempo?

Fernando Arrabal.- ¿Cada vez es más profundo el foso entre inteligencia e instinto?  ¿Incluso cuando el elefante cacarea con gripe aviar?

Maria Adamopoulou TA NEA.- Crisis económica global. Grecia y Espana estan en el peligro de la bancarrota. Quien tiene la culpa ? Cual es la solucion?

Fernando Arrabal.- ¿Cada solución engendra problemas?   ¿Solo tengo  respuestas individuales a  problemas  colectivos?  ¿Y ni siquiera dibujos pornos en braille para los ciegos?

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿ El arte puede ayudar?

Fernando Arrabal.- ¿Nos permite sobrevivir  al conocer   la verdad  (horrorosa)?   Me dicen que hay un esquizofrénico  que habla con  Dios gracias a mi teatro.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Usted tiene muchas propriedades, tal como escritor, director, poeta, artista… ¿Si tuviera usted  que elegir solamente una entre de esas, cuál sería ése ? ¿Por qué?

Fernando Arrabal.- Intento  ser  poeta. 

Maria Adamopoulou  TA NEA.-¿Cómo puede usted trabajar en tantas muchas cosas diversas y  tambien ser consistente en todas?

Fernando Arrabal.-No me lo explico. Ni siquiera lo sabía.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Por qué crea usted que sus obras son mundiales popular ?

Fernando Arrabal.- Tampoco lo sabía.  Quizás  se me represente aquí o allá… porque (inconscientemente) a veces toco la pepita de nuestra manzana  primordial : la prohibida.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿ Por qué le estrenan  tanto jóvenes compañías?

Fernando Arrabal.- El porcentaje de jóvenes compañías (o de ‘teatros consagrados’) a los que les importan mis obras (o a las que les importa un rábano todo lo que haya podido escribir) hasta el punto de representarlas es misteriosamente semejante hoy  en el ecuador  y en las antípodas.

Maria Adamopoulou  TA NEA.-¿Cuáles son sus obras mas representadas?

Fernando Arrabal.- Las  elegidas (y las desechadas) son  las mismas siempre.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Por qué gusta?

Fernando Arrabal.- No creo que guste. Si tanto me representan o me visitan en la red   … no sé por qué…  No creo que en vida pueda ver contemplada mi obra con serenidad.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Hay  algun receta para el éxito?

Fernando Arrabal.-Si  existiera habría que comunicársela a mis editores.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿ Hay muchas veces que usted provoca con sus obras. ¿ Le encanta usted hacerlo?¿ Cual es la razon o el motivo por hacerlo?

Fernando Arrabal.- Ni  provoco ni deseo hacerlo. [Ni tan siquiera el erudito que dio la conferencia sobre el ama con diapositivas].

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Permítame insistir ¿Ha reinventado la provocación como escribió  The Village Voice?

Fernando Arrabal.-La provocación es imprevisible e  incalculable. Es un fruto inútil y cretino del azar. Llama la atención por  infantil, centrípeta y aleatoria.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Pero entonces ¿Por qué  le acusan  de provocador?

Fernando Arrabal.-Cosas más peregrinas  se oyeron. Y se oirán. Los caníbales diabéticos no comen fabricantes de azucarillos.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Piensa usted para estar implicado en la política?

Fernando Arrabal.- Anhelo  imitar a mi padre; condenado a muerte por no aceptar el oportunismo.  Permaneció fiel a la republica  cuando empezó la guerra civil española.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Hay una cosa mala que usted ha hecho ? Cual es el peor?

Fernando Arrabal.- No hay bastante espacio en su periódico para detallarlas todas.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Qué le llevó a escribir?

Fernando Arrabal.-Se me ocurrió de niño al ganar el concurso de superdotados en 1941. Hubieran debido congelarme.

Maria Adamopoulou  TA NEA.-¿De que se arrepiente?

Fernando Arrabal.- De tantas cosas. De no haber abrazado las matemáticas cuando me lo recomendó el tribunal de mi  premio en 1941.

Maria Adamopoulou TA NEA.-Y algun cosa buena con cual usted sienta tan feliz? Cual es el  peor?

Fernando Arrabal.- Sueño con llegar a ser un día un santo laico, pánico.

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Si usted no tenia tantas qualidades y professiones, queria usted ser una persona de television?

Fernando Arrabal.-¿Por qué no?… y   un marciano en Disneylandia.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Un pintura o un verse que usted dedica a esta crisis ?

Fernando Arrabal.- El Diluvio de Miguel Angel.  “Amé a Verlaine, un cerdo” : Rimbaud.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Sabe lo que significa ‘festival literario internacional’?

Fernando Arrabal.-Desgraciadamente, no. Daría cualquier cosa porque no me  hubiera hecho esta pregunta.

Maria Adamopoulou  TA NEA.-¿Se ha adelantado a su tiempo?

Fernando Arrabal.-Gracias a su omnisciencia el Dios Pan puso los principios antes de los finales.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Si  Cervantes hubiera entrado en el Movimiento Pánico…

Fernando Arrabal.-… hubiera terminado su obra “La confusa”.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Qué opina del Pánico?

Fernando Arrabal.- Los que nos hacen el honor de interesarse por este arte de vivir y esta filosofía  (y ciencia) no confunden el futuro del Pánico  con la historia del Pánico.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Jodorowsky, Topor y usted ¿cuando fundaron el Movimiento Pánico imaginaron su porvenir?

Fernando Arrabal.-Que los rinocerontes canten, es de por sí bastante molesto, pero lo insoportable es que vuelen.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Un periodo que le hubiera gustado  vivir.

Fernando Arrabal.- Puedo  teorizar sobre la parte más maldita de los terráqueos.  Formo, con los demás,  parte de la maldición.

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Qué es  la felicidad?

Fernando Arrabal.- Si existiera ¿habría mejor calidad  para alcanzarla que la generosidad de las valkirias o de Borges?

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Le sorprendió la acogida internacional de su libro “Carta a Franco” (1972), evidentemente prohibida en vida del dictador como toda su obra?

Fernando Arrabal.- Quizás porque fue el único… las sabandijas  cuando enferman no se meten en la cama.

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Qué relación tiene con Pynchon, Louise Bourgeois, Kundera o Houellebecq?

Fernando Arrabal.- Con una relación menor  Arquímedes hubiera levantado la tierra.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Qué podría justificar la mentira?

Fernando Arrabal.- Nada.  Es una componenda  inútil  con la ira suicida de uno mismo. El cíclope ciego se distingue mal del tuerto.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Cree realmente que el ser humano va al inevitable fin, al fin de las ideas y el triunfo de la violencia?

Fernando Arrabal. ¿Vivimos tiempos de hermosa miopía? Matar por placer parece  peor  que hacerlo por ideal.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Cómo le gustaría morir?

Fernando Arrabal.-Durmiendo en plena polución nocturna.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿En qué se inspira para escribir?

Fernando Arrabal.-Que un camello pase por el ojo de una aguja es menos infrecuente que encontrar al camellero que trató de hacerlo.

Maria Adamopoulou TA NEA.-¿Cree que el hecho de que el  régimen de Franco prohibiese su obra es, mirado desde la distancia, como un honor?

Fernando Arrabal.- Los chimpancés con uniforme son quienes mejor pronuncian discursos.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Mel Gussow (NYTimes) escribió que usted es el último superviviente  de los tres avatares  de la llamada modernidad:  pánico, surrealismo y el Colegio de Patafisica ¿Qué  opina?

Fernando Arrabal.- En el grupo surrealista tan sólo estuve (con presencia diaria) tres años. Ni siquiera ni mil años, ni mil días

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Políticamente que era entonces este grupo?

Fernando Arrabal.-Como lo fue siempre:   el ala cultural del partido comunista/trotskista.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Artísticamente?

Fernando Arrabal.-Lo formaba el corro de  rebeldes más espeluznante y genial de aquel  momento.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Y ustedes tres?

Fernando Arrabal.-A nosotros tres nos consideraron los espeluznantes de los espeluznantes. Por puro autismo.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Se pretende que es un adepto de la confusión.

Fernando Arrabal.-Todo lo contrario: soy casi fanático de la exactitud, del ajedrez,  del mordisco amoroso en el trasero y de la ciencia.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- El hombre pánico…

Fernando Arrabal.- …incluso el pene observa con pena   el eterno triunfo de la confusión. Hoy como en tiempos de Sócrates.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- El Colegio de Patafisica que  define  al omnipresente universo de las excepciones. ¿por qué le nombró  “trascendente sátrapa”?

Fernando Arrabal.- Inmerecidamente. E injustamente, se habla menos de los miles de miembros que hoy forman el Colegio de Patafisica, que de los cinco trascendentes sátrapas aún en vida (Umberto Eco,  Dario Fo, Edoardo Sanguineti, Benoit Mandelbrot   y yo). Desgraciadamente acaba de ocultarse (fallecer, “vulgaris”) Baudrillard. Y años antes los irremplazables Marcel Duchamp, Max Ernest, Ionesco, Man Ray… >

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Cuál es su via?

Fernando Arrabal.-Las golondrinas parisienses y los palomos atenienses  ignoran la manía demente de ir siempre en línea recta.

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Cree que Cervantes se enorgulleció desde el más allá cuando usted abofeteó a un presentador  de la TV  francesa (Emmanuel Baer) por tratar irrespetuosamente el nombre del autor?

Fernando Arrabal.-Cervantes   tenía demasiado humor   como para no apreciar mi reacción.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Es realmente anarquista como se dice?

Fernando Arrabal.-Recuerdo  la réplica política de Sancho Panza: « Ni quito ni pongo rey sino que me sirvo a mí que soy mi señor ».

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Por qué cuando el alcalde de Venecia, el 6 de junio, le  presentó en el Ateneo Veneto (durante la Bienal de Venecia) como «el dramaturgo vivo más célebre del globo» todos quedaron encantados?

Fernando Arrabal.-Porque nadie conoce el nombre de un solo dramaturgo. Se habrían quedado aun más  satisfechos  si me hubiera presentado como : «El último  tigre de Bengala».

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Leyó la lista del  The New York Times de las 100 personas más influyentes del mundo?

Fernando Arrabal.- Entre ellos, no hay un solo dramaturgo  ni un poeta. Mejor para nosotros. Podemos vivir el renacimiento desde las catacumbas. Nadie trata de  “comprarnos”. Nada tenemos que “vender”

Maria Adamopoulou TA NEA.- Es usted tan especial…

Fernando Arrabal.-Sorprende por ello que mi ‘circunstancia’  [familiar  sólo  para mí]  pueda serlo   igualmente  para un joven actor de  Toledo (España)  o de Toledo (Usa).

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Y a la obstinación de los inquisidores?

Fernando Arrabal.-  ¿No soportan  mi circunstancia…?:  ¿…mi padre primer condenado a muerte de la guerra civil? ¿… mi carta al general? ¿… mi presencia en la “vanguardia”? …  ¿etc. etc.? .

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Por qué a la muerte del general Franco tiene usted toda su obra prohibida?

Fernando Arrabal.- Es un titulo de gloria que no merezco ni remotamente. Si dos puerco-espines se cruzan tiene prioridad el de más espinas.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- A los teatros decimonónicos internacionales,  ha escrito Esslin,  les asusta su teatro ¿es cierto?

Fernando Arrabal.- Cómo nos gustaría  ver  la luna bocabajo.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Los teatros solemnes le representan…

Fernando Arrabal.-… en la ‘Comédie Française’ y otros teatros nacionales europeos  (como el Teatro Real de Madrid) se puede  representar mi teatro actualmente  de la forma más sorprendente e incluso arriesgada. O no representarse sin que ni siquiera las masas salgan a manifestar su repulsa por ello.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Por qué  en su día su “Emperador de Asiria” se hizo en el Royal Nacional Theatre de Londres con el   inolvidable Sir Laurence Olivier?

Fernando Arrabal.-Porque sistemáticamente  rueda fortuna  no da el triunfo a  los mejores, sino a los más conocidos.

Maria Adamopoulou TA NEA.- Su teatro se publicó, hasta 1977, antes en japonés o griego que en su lengua materna…

Fernando Arrabal.- Por orden de las autoridades. La sarna inteligente prefiere los toros colorados.

Maria Adamopoulou  TA NEA.- Dice usted que no es emigrante sino desterrado.

Fernando Arrabal.- Puesto que más que de raíces dispongo de piernas. Soy de Destierrolandia.

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Por qué se inspiró en el mito de Fausto en su ópera Faustbal y hace protagonista a una mujer?

Fernando Arrabal.-Porque desde niño me digo frente al enigma fecundo: “Desabrocha tu uniforme. Hay otro debajo ¡carajo!”

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Que piensa del tiempo?

Fernando Arrabal.- Gracias a un reloj de sol (y de pulsera) cada instante señalaría la hora que más nos apeteciera.  El mundo es rotatorio. Pronto viajaremos en el Tiempo. Es solo una cuestión de presupuestos (K.Gödel ó Levy-Leblond).

Maria Adamopoulou  TA NEA.- ¿Cómo ve el futuro, desde París donde vive?

Fernando Arrabal.- Menos los adivinos, todos pueden prever el porvenir.

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿La confusa complejidad actual…?

Fernando Arrabal.- Hace que los problemas cambien de naturaleza  para que las ‘soluciones’ parezcan racionales.

Maria Adamopoulou TA NEA.- ¿Y de sexo?

Fernando Arrabal.-Sólo sé que no sé nada (como de casi todo).

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