Je ne connaissais pas Aron Ralston. Cet ingénieur et alpiniste confirmé de 27 ans, s’est retrouvé en mai 2003, coincé au fond d’un canyon de l’Utah, l’avant-bras bloqué sous un rocher de cent kilos, pendant cinq nuits et six jours…
Prisonnier de ce tunnel de pierre, la main broyée entre la paroi et le roc, menacé par la gangrène, la déshydratation et l’hypothermie, Aron, ex-sauveteur de montagne, a épuisé ses options : il ne peut soulever le rocher ni se taillader la peau, encore moins la roche : la lame de son canif est de piètre facture et trop émoussé. Avec sa caméra, il filme son auto-testament, dit “au revoir” à ceux qu’il aime, se reproche de n’avoir dit à personne où il allait en excursion… Et trompe sa soif en buvant son urine.
Cent vingt sept heures, c’est cinq nuits et six jours à brider les rênes du désespoir, à vomir de la bile faute à la faim qui vous laboure les tripes, le cerveau ballotté d’hallucinations visuelles, de délires auditifs et de faux espoirs.
C’est un rêve qui va le guider vers la décision finale et lui insuffler le dernier courage : … dans le noir, un enfant au bout de la galerie le regarde et lui tend les mains ; cet enfant, c’est son fils… Enfin, celui qu’il aura s’il s’en tire, s’il survit, s’il guérit, s’il rencontre une femme, si elle tombe enceinte… Depuis toujours Aron préfère la nature sauvage et impitoyable aux humains civilisés et domptés, le défi des excursions solitaires aux contingences sociales… Aron Ralston prend sans nul doute, la plus grande décision de toute son existence : pour se sauver de sa prison, il doit se séparer d’un morceau de lui-même… Briser l’os de son avant-bras, déchiqueter les morceaux de chairs, de nerfs, de muscles et de tendons (opération chirurgicale d’une heure et dix minutes). Et le voilà libre, le moignon sanglant mais absolument pas tiré d’affaire…
Il est loin de tout, terriblement affaibli, au sommet d’un précipice avec une hémorragie qui lui donne un potentiel vital de deux heures max… La suite… Avec le réalisateur Danny Boyle (Slumdog Millionnaire) qui a adapté au cinéma l’aventure d’Aron Ralston en 2010… Sous le titre 127 heures, le film nommé six fois aux Oscars, présente un James Franco magistral, dans le rôle de l’alpiniste déchu…
Je vous conseille le Dvd et les bonus… Bigger Than Life…