«Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats»
C’est par ce titre et ces vers inoubliables qu’Aragon, en mars 1943, rendait hommage à quatre martyrs de la résistance, deux communistes et deux chrétiens fervents. Il saluait ainsi ces quatre patriotes morts pour la France, unis dans un même combat contre le fascisme.
Où est donc passée cette unité des consciences françaises, ces principes du Conseil National de la Résistance, pour vaincre le totalitarisme et rendre l’honneur et la liberté à notre grand pays, la France ?
Le 7 mai, par la voie légale des urnes, un parti qui est resté ce qu’il a toujours été, un parti fasciste héritier de Vichy, peut gagner à l’élection présidentielle si toutes, oui toutes, les forces républicaines n’appellent pas à lui faire barrage et que les Français se rendent aux urnes.
Ce parti né du fascisme et de Vichy l’est resté, ne soyez pas dupes.
Il fut fondé en 1972 par Ordre Nouveau. Un de ses fondateurs fut Léon Gautier, ancien Waffen-SS. Mais il ne fut pas le seul à avoir porté cet uniforme des génocidaires. Parmi les fondateurs, il y eut aussi Victor Barthélémy, bras droit de Jacques Doriot au PPF qui en deviendra le secrétaire général. Il y eut André Dufraisse, ancien du PPF et de la Légion des Volontaires Français mais aussi Pierre Bousquet, secrétaire général du Parti de l’Unité Française et ancien de la division SS Charlemagne en compagnie de Pierre Marion, un des fondateurs de la Milice et membre de la Waffen-SS. Enfin François Brigneau, membre du Rassemblement National Populaire de Marcel Déat et ancien milicien y retrouvait son vieux camarade Roland Gaucher, lui aussi ancien du RNP.
Vous me direz, c’était il y a presque 50 ans et vous avez raison. Mais aujourd’hui, qui Marine Le Pen a-t-elle choisi – avant qu’il ne soit rattrapé par le mauvais buzz de ses «oeuvres» et substitué, en toute vitesse, par Steeve Briois – pour la remplacer à la tête de ce parti qui n’a jamais changé de nom ?
Elle choisit Jean-François Jalkh. Permettez-moi de vous présenter ce fidèle parmi les fidèles de Jean-Marie Le Pen. Jalkh est un négationniste et un pétainiste, il est également poursuivi pour escroquerie. En 2000, à propos de l’utilisation du Zyklon B dans l’assassinat de millions de Juifs, il déclarait «Il est impossible, je dis bien impossible de l’utiliser dans des exterminations de masse». Eh bien Monsieur Jalkh ! Vous auriez dû être avec nous pendant 24 heures au Mémorial de la Shoah ce lundi 24 avril quand nous lisions les noms des dizaines d’enfants de femmes et d’hommes tous gazés à Auschwitz-Birkenau pour le simple crime d’être né juif. Mais vous préfériez peut-être comme déjà en 1991, vous rendre à une messe en souvenir de Pétain. Ce Pétain qui a voulu et durci le Statut des Juifs du 3 octobre 1940, et qui a pesé de tout son poids pour que l’administration française collabore avec zèle à la «résolution de la question juive». Ce nouveau Président du FN, cet ancien journaliste de National Hebdo est enfin poursuivi aujourd’hui pour «escroquerie, abus de confiance et acceptation par un parti politique d’un financement provenant d’une personne morale, en l’occurrence la société de communication Riwal». Cette société, fondée par l’ancien chef du GUD, Frédéric Chatillon, ami intime de Marine Le Pen, est soupçonnée d’avoir mis sur pied un vaste système de détournement de l’argent public par le biais du financement public de la vie politique. Et Aymeric Chauprade, ancien conseiller de Marine Le Pen sur les questions internationales, déclare à France 2 :
«Le Front National est un mouvement tenu par un noyau national Révolutionnaire. Frédéric Chatillon est très proche de Marine Le Pen et a une influence clé dans le système. C’est un ami intime de Soral et violemment antisémite. Ils plaisantent avec la Shoah et organisent des soirées pyjama rayé. Ce clan Chatillon est très puissant et contrôle, je pèse mes mots, Marine Le Pen.»
Et c’est contre ce parti-là, contre ces équipes-là que certaines voix de la lâcheté, de la compromission refusent de s’exprimer. Ce sont les ridicules messages «sans moi le 7 mai». C’est un soi-disant mouvement des «insoumis» qui refuse de donner des consignes de vote. C’est son leader qui n’a cessé de se draper dans les valeurs de notre belle République, pour les oublier et se taire au moment du combat décisif contre la menace fasciste. Et ce leader, Mélenchon, a osé porter à sa boutonnière pendant toute la campagne, le petit triangle rouge des déportés résistants. Mes amis Jorge Semprun, Denise Vernet, deux authentiques résistants revenus de Buchenwald et de Ravensbrück doivent, là où ils sont, hurler de rage contre cet imposteur qui n’appelle pas à voter contre l’héritière de Vichy !
Et puis, du côté des gaullistes, il y a ceux qui semblent avoir oublié leurs valeurs, leur histoire – et la Résistance précoce au fascisme du Général de Gaulle. Savent-ils, ceux-là, que De Gaulle écrivait à son ami le Colonel Mayer en 1936, oui en 1936 :
«Mein Kampf est un appel à l’hallali envers notre pays, voilà pourquoi tout français doit lire ce livre, voilà pourquoi tout français doit savoir pourquoi l’Allemagne a déjà planifié sa revanche sur l’Histoire et l’histoire de cette planification a été ourdie voilà douze ans dans la cellule d’une prison bavaroise par un caporal devenu Chancelier.»
Alors ne me dîtes pas que des soi-disant gaullistes comme Dupont-Aignan, ne me dîtes pas que les membres éminents des Républicains qui n’appellent pas à voter contre l’héritière de Philippe Pétain sont encore des gaullistes !
Je veux, en revanche, saluer la dignité, le courage, la clarté de candidats battus au premier tour comme François Fillon et Benoît Hamon qui, eux, n’ont pas hésité à appeler immédiatement à voter pour leur concurrent du premier tour, Emmanuel Macron, contre la candidate du vieux Front National.
Et je veux saluer ces candidats des primaires et ces élus qui, de Le Maire à Juppé, et de Montebourg à Valls, d’Anne Hidalgo ou Xavier Bertrand, n’ont, eux non plus, pas hésité.
Enfin, je veux saluer le Parti Communiste et son Secrétaire National, Pierre Laurent qui en opposition au candidat qu’il a soutenu, Mélenchon, a déclaré :
«Notre appel à faire barrage à Marine Le Pen, en utilisant le seul bulletin qui lui sera malheureusement opposé, est net et sans détour.»
Elles sont là, les Roses et les Résédas d’aujourd’hui.
Elle est là la France que j’aime, celle de Valmy, de la Commune, du Mont-Valérien et de Londres qui s’unit pour sa grandeur et pour dire non au fascisme en France. Ils sont là les conservateurs, les libéraux, les radicaux, les socialistes, les communistes, les laïcs et les religieux qui se mobilisent, unis, pour dire non au parti de Vichy et à sa collusion avec les puissances étrangères qui veulent la fin de nos libertés, hier avec l’Allemagne de Hitler, aujourd’hui avec la Russie de Poutine.
Merci à toutes les Roses et à tous les Résédas de dire non au fascisme le 7 mai.
Merci Monsieur François Heilbronn,
Demain la nuit peut tomber sur la France, la speudo conversion de Mme Lepen à la démocratie ne l’empêchera pas de présenter aux élections législatives les cadres du Front National fortement marqués par les idées de leurs fondateurs anciens Waffen SS engagés volontaire dans l’armée d’Hitler, révisionnistes militants, anciens de l’OAS dont certains condamnés pour avoir attenté à la vie du Général de Gaulle.
Le succès de Mme Lepen sera la revanche inespérée des anciens nazis. Même si elle est battue aux législative ils ne se laisseront pas voler leur victoire, la violence est à nos portes.
Hitler à été élu avec 33% des voix, ses hommes de main ont fait le reste.
Hommage à Madame Yvette Lundy ancienne déportée, qui en Champgne-Ardenne, a passé tant de temps à rencontrer tous les élèves des Collèges et Lycées pour témoigner. Bonjour tristesse.
La rose et le réséda à la manière d’Aragon n’a jamais été aussi vivace et porteur de sens…
Que « Mûrisse un raisin muscat » !
Bravo, merci…
On pourrait aussi rappeler aux trotskistes, anciens et actuels, que Trotsky a combattu la politique « classe contre classe » de Staline entre 1928 et 1933, au nom de l’unité contre le fascisme.
Les Partis Communistes de l’époque sous la coupe de l’Internationale Communiste devenue gauchiste, ont considéré les sociaux-démocrates comme des « sociaux fascistes » et refuser toute alliance pour s’opposer au nazisme. Staline a ainsi largement contribué à la victoire d’Hitler.
Mélenchon – admirateur de Castro – Chavez et cie se dévoile clairement comme un mini Staline au tout petit pied, incapable de prendre le pouvoir, mais capable d’une telle nuisance qu’il pourrait permettre l’accession de Le Pen au pouvoir.
Bravo, cher François Heilbronn. Voilà qui est dit, et voilà qui est senti. No pasaran !
Pardon mais je croyais que la France était une Démocratie ?? C’est à dire un pays avec le droit de vote, le droit de voter Blanc ou nul mais aussi,le droit de s’abstenir. Apparemment la démocratie est un terme très élastique et je serais curieuse de connaitre vos réactions si le résultat avait été : Mélenchon contre Le Pen. Ah sacrés Intellectuels dont le niveau de vie au quotidien ne permet pas de comprendre pourquoi un tel rejet de Macron, tout autant que Le Pen. Pour comprendre, il suffit d’essayer de vivre avec 750 euros par mois mais ça, ce n’est pas très répandu à « La règle du jeu ». Pourtant ce titre était un excellent film dont, vous vous éloignez de plus en plus chaque jour, de sa Morale.
Bravo. Honneur et respect à son auteur.